Alain Maillard de La Morandais

Alain Maillard de La Morandais, né le au Croisic (Loire-Inférieure), est un prêtre catholique français, premier chapelain chargé d'animer l'« aumônerie des politiques » qu'il a cofondée avec le cardinal Jean-Marie Lustiger. Auteur et « bon client », il devient rapidement un personnage médiatique. En 1981, il cofonde Radio Notre-Dame, pour laquelle il officie un temps comme animateur et devient par la suite chroniqueur de télévision[1].

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Alain Maillard de La Morandais

Alain de La Morandais, lors de l'édition 2011 de la comédie du Livre à Montpellier.
Biographie
Naissance
Croisic (Loire-Inférieure)
Ordination sacerdotale
Autres fonctions
Fonction laïque

Biographie

Alain Maillard de La Morandais est né dans une famille d'ancienne bourgeoisie originaire de Bretagne[2], issue d'Olivier Maillard, sieur de la Noë (né en 1634), bourgeois de Tinténiac (Ille-et-Vilaine)[3].

  • François Placide(I) Maillard, sieur de La Morandais (1729-1779), bourgeois de Combourg (Ille-et-Vilaine), marié à Gillette-Madeleine Dastin de La Noë, était père de quinze enfants, dont le dernier, né en 1777, eut pour parrain, M. de Chateaubriand, père du grand écrivain[4]. Les Mémoires d'outre-tombe nous précisent également qu'il était le régisseur du château de Combourg.
  • Guy Hilarion Maillard de La Morandais (1761-1828), était capitaine de vaisseau, chevalier de Saint-Louis.
  • François Placide(II), Maillard de La Morandais (1797-1883), était conseiller général du département de la Loire-Inférieure.
  • Hippolyte Maillard de La Morandais (1834-1935), lui a succédé comme conseiller général de ce département.

L'abbé Alain Maillard de La Morandais est le petit-fils d'Hippolyte. Il devient pupille de la Nation en 1945, à la mort de son père, Joseph Maillard de La Morandais, déporté pour faits de résistance au camp de concentration de Dora et mort pour la France[5].

Armes de famille

« de gueules à 3 maillets d'or »[6].

Parcours

Il effectue ses études secondaires aux Antilles et dans le pays nantais puis est envoyé, pour une durée de sept ans interrompue par vingt-huit mois de service militaire comme officier SAS en Algérie, au Séminaire pontifical français de Rome afin d'obtenir une licence en philosophie et en théologie[7].

Ordonné prêtre le à Paris, il reçoit successivement les missions d’aumônier du lycée Arago, d'aumônier des étudiants en pharmacie et en médecine et de coresponsable de l’équipe prêtres-laïcs de Saint-Merry-Beaubourg. En 1981, il soutient sa thèse de doctorat en Histoire et en théologie morale à la Sorbonne[7] puis exerce la charge de curé de l'église Notre-Dame du Travail de Plaisance de 1984 à 1992[8].

De 1976 à 1980, il est délégué culturel auprès du centre Georges-Pompidou. En 1983, il participe à la fondation de Radio Notre-Dame et en devient animateur[1].

Il exerce la charge de recteur de la basilique Sainte-Clotilde à Paris de 1992 à 1995 et, en 1993, il prend la responsabilité, à la demande du cardinal Jean-Marie Lustiger, de l’aumônerie du monde politique au Parlement. L'abbé de La Morandais est déchargé de son poste d'aumônier des parlementaires par le cardinal Lustiger. D'après le journal Libération, Jacques Chirac ainsi que ses proches[9], auraient fait pression pour cette décision en raison d'une supposée proximité du prêtre avec Édouard Balladur. Après avoir été aumônier de la chapelle de l'aéroport d'Orly, il a une responsabilité pastorale, de 1999 à 2010, à la chapelle de l’Agneau-de-Dieu, près de la gare de Lyon, où il s'engage auprès des SDF[7].

Dans le même temps, il devient, en 2002, chroniqueur à Match TV puis Paris Première et, enfin, en 2006, monte l'émission Les enfants d'Abraham sur Direct 8, diffusée jusqu'en 2011[7]. En 2015, il devient sociétaire au sein de L'Académie des neuf, animée par Benjamin Castaldi.

Depuis , il est vice-président du Fonds de dotation Sœur-Marguerite, dont il est également le cofondateur avec sœur Marguerite et Jacques Séguéla en [10].

Prises de position

Torture et Harkis

Il prend son premier engagement lors de son service militaire en Algérie, duquel il ressort décoré de la croix de la Valeur militaire. Il lutte alors, dans son propre camp, contre l’usage de la torture par certains membres de l’Armée française puis, libéré de ses obligations militaires, sauve plusieurs familles de harkis rapatriés en France et les accueille en Lozère à l'aide de l'association « Villages du renouveau »[7].

En 1990, il publie L'honneur est sauf, livre dans lequel il dénonce la torture pendant la guerre d'Algérie[1].

En 2009, après la sortie du livre Mon dernier round du général Marcel Bigeard, l'abbé de la Morandais, interviewé sur le site officiel de l'émission Les enfants d'Abraham, affirme : « le général se baptise lui-même con glorieux : con, oui ; glorieux, pas vraiment. », se justifiant : « alors que j'étais sous-lieutenant en Algérie, j'ai été témoin des méthodes qu'il employait : la torture pour obtenir des renseignements[11]. »

Royalisme

Le , il célèbre la messe d'hommage au roi Louis XVI en la chapelle expiatoire[12]. En , il affirme être sympathisant légitimiste : « J’aime bien le Prince Louis de Bourbon, je suis un peu monarchiste de cœur » [réf. nécessaire].

Le Mariage pour tous (Loi du 17 mai 2013)

En , il déclare : « En tant que prêtre et représentant de l'Église, j'y suis opposé [...] Mais à titre personnel, je me dis quand même qu'un gamin qui est adopté par deux femmes ou deux hommes, c'est peut-être moins pire que de devenir un misérable dans la rue de Rio ou de Santiago et de terminer dans la prostitution. Mais j'ai mon point de vue officiel, je dis non ! »[13].

Cependant le , lors d'un débat avec Najat Vallaud-Belkacem, il se déclare contre le mariage homosexuel et l'adoption par des couples homosexuels. Il dénonce alors « la perte des repères » que cela entraînerait, et ajoute : « Je ne vais pas vous dire qu'il faut les guérir, bien entendu. [...] Quand on voit une femme comme vous, avec votre sourire et votre charme de petite fille modèle, on se dit que les gays devraient se convertir tout de suite[14]. » Puis, pour terminer : « Et arrêtons d’employer ce mot mariage, parce que le mariage c’est un homme, une femme »[15].

Décorations

Bibliographie

  • Ils cherchent leur visage : dialogues de lycéens sur l'amour, la politique et la foi, Paris, Éd. du Seuil, 1973.
  • Aux quatre vents de l'Esprit, Paris, Éd. Cana, 1979 (ISBN 2-86335-008-0).
  • Présentation des « Bloc-notes » de François Mauriac sur la torture, dans L'imitation des bourreaux de Jésus Christ, Paris, Desclée de Brouwer, 1984 (ISBN 2-220-02494-6).
  • Dom Grammont : abbé du Bec-Hellouin, Paris, Fayard, 1986.
  • L'honneur est sauf : prêtre, officier en Algérie, Seuil, 1990 (ISBN 2020121980).
  • Un examen de conscience politique : aux élus et à leurs électeurs, Paris, Denoël, 1995 (ISBN 2-207-24351-6).
  • Les sept péchés capitaux, Paris, Denoël, 1996 (ISBN 2-207-24467-9).
  • Avocat du diable, avocat de Dieu, avec Jacques Vergès, Presses de la Renaissance, 2000 (ISBN 285616787X).
  • La communion des salauds, roman, Paris, J.-C. Lattès, 2001 (ISBN 2-7096-2219-X).
  • Les Nouvelles Fidélités, Lattès, 2002 (ISBN 2-7096-2321-8).
  • Prier par les cinq sens, Actes Sud, 2003 (ISBN 2742743855).
  • Le Traité du vrai combat, roman, Lattès, 2003 (ISBN 2709623226).
  • Un Évangile pour chaque semaine, Paris, Desclée de Brouwer, 2004, (ISBN 2-220-05504-3).
  • Fidèle et rebelle : Journal théologique et politique d'un curé gentilhomme, Presses de la Renaissance, 2006 (ISBN 2750902592).
  • À table avec Moïse, Jésus et Mahomet, coécrit avec Jacques Le Divellec, Solar, 2007 (ISBN 2263041532).
  • Journal d'un passeur : le quotidien d'un prêtre sous l'œil des médias, Paris, Presses de la Renaissance, 2008 (ISBN 978-2-7509-0359-6).
  • La sexualité, chemin vers Dieu, avec Bruno Grange, Strasbourg, Éd. du Signe, 2010 (ISBN 978-2-7468-2323-5).
  • Les enfants d'Abraham : un chrétien, un juif et un musulman dialoguent, avec Haïm Korsia et Malek Chebel, Paris, Presses de la Renaissance, 2011 (ISBN 978-2-7509-0663-4).
  • La ronde des vices : les sept péchés capitaux, Paris, Salvator, 2012 (ISBN 978-2-7067-0879-4).
  • Les contes de l'ermite breton, Paris, Salvator, 2012 (ISBN 978-2-7067-0925-8).
  • Jésus-Christ, Escasquens, Oxus, 2012 (ISBN 978-2-84898-133-8).

Notes et références

  1. Charline Vanhoenacker, « Le parcours d'Alain de la Morandais », Le Soir, (lire en ligne, consulté le )
  2. Henri de La Messelière, Filiations Bretonnes, Prudhomme, Saint-Brieuc, 1914, T.III, p.626-627
  3. La Messelière, ibid: « Le domaine de Landais est situé dans la paroisse de Tinténiac »
  4. information relevée dans une note des Mémoires d'outre-tombe
  5. Alain de la Morandais, Fidèle et Rebelle : Journal théologique et politique d'un curé gentilhomme, Plon, 309 p. (ISBN 9782750906948).
  6. La Messelière, ibid
  7. « Biographie », sur site officiel d'Alain de La Morandais (consulté le ).
  8. « Présentation de l'église », sur notredamedutravail.net (consulté le ).
  9. François Devinat, « Le curé des politiques ne plaisait pas à Chirac. Le père de La Morandais a été débarqué après des pressions auprès de Lustiger », Libération, (lire en ligne, consulté le ).
  10. « Qui sommes nous ? », sur soeurmarguerite.org (consulté le ).
  11. « Alain de la Morandais : J'ai été témoin des méthodes du général Bigeard » (consulté le ).
  12. « Fidèle et rebelle, journal théologique et politique d'un curé », sur Fnac (consulté le ).
  13. « L'Abbé de la Morandais favorable au mariage gay, "à titre privé" », LCI, (lire en ligne, consulté le ).
  14. « Homosexualité : une anomalie ? », Huffington Post, (lire en ligne, consulté le ).
  15. Xavier Héraud, « L’abbé de la Morandais fait la girouette sur le mariage pour tous », Yagg, (lire en ligne, consulté le ).
  16. « L'abbé de La Morandais décoré de la Légion d'honneur », sur PurePeople (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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