45e régiment d'infanterie
Le 45e régiment d'infanterie (45e RI) est un régiment d'infanterie de l'Armée de terre française créé sous la Révolution à partir du régiment de La Couronne, un régiment français d'Ancien Régime
45e régiment d’infanterie | |
Insigne régimentaire du 45e régiment d’infanterie | |
Création | 1643 |
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Dissolution | 1998 - cérémonie le matin à Bouchain sur les lieux du fait d'armes de 1940 - dissolution effective lors d'une prise d'armes à Laon. |
Pays | France |
Branche | Armée de terre |
Rôle | Infanterie |
Garnison | Laon |
Devise | « Tête haute, en avant » |
Inscriptions sur l’emblème |
Valmy 1792 Lodi 1796 Austerlitz 1805 Friedland 1807 Magenta 1859 Picardie 1914 Demir-Kapou 1915 Dobropolje 1918 |
Anniversaire | Saint-Maurice |
Guerres | Première Guerre mondiale |
Fourragères | aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1914-1918 |
Décorations | Croix de guerre 1914-1918 deux palmes |
Création et différentes dénominations
- 1643 : création du régiment de La Couronne.
- 1796 : Création : 45e demi-brigade d’infanterie de ligne constituée à partir des :
- 100e demi-brigade d’infanterie de bataille
- 165e demi-brigade d’infanterie de Bataille
- Bataillon de volontaires des Basses-Alpes
- 1803 : devient le 45e régiment d’infanterie de ligne
- Pendant la 1re Restauration il est renommé 42e régiment d’infanterie de ligne
- Pendant les Cent-Jours il redevient le 45e régiment d’infanterie de ligne
- Durant la seconde Restauration des éléments du 45e régiment d’infanterie de ligne sont envoyés en Martinique. Les troupes quittent leurs casernes le , partent de Brest le et arrivent à Fort-Royal en Martinique le . Le retour s'effectue sur la Corvette La Loire qui quitte Fort-Royal le pour arriver à Brest le [1].
- 1914 : À la mobilisation, il met sur pied son régiment de réserve, le 245e régiment d’infanterie
Colonels / Chefs de brigade
- 1643 : colonel François Marie de l'Hôpital duc de Vitry et de Châteauvillain
- 1667 : colonel Bruslart Marquis de Genlis
- 1673 : colonel Bruslart marquis de Genlis de Bethencourt
- 1675 : colonel Bruslart marquis de Genlis de Proyard
- : colonel Hardoin Bruslart chevalier puis marquis de Genlis
- 1693 : colonel Nicolas de Prunier marquis de Saint-André-Beauchêne
- 1698 : colonel Louis marquis de Polastron
- 1707 : colonel René François de Froulay chevalier de Tessé
- : colonel Jean-Baptiste comte de Polastron
- : colonel Armand Louis de Béthune marquis de Charrost, colonel
- 1735 : colonel Duc de Béthune
- : Louis Ferdinand Joseph de Croy prince et duc d'Havré
- : colonel Jean-François Gabriel marquis de Polastron
- : colonel Alexandre Eléonor de Saint-Mauris comte et prince de Montbarrey
- : colonel Claude Antoine de Bésiade d'Avaray, marquis d'Avaray
- 1785 : colonel comte de Lameth
- : colonel Jean Baron de Spens d'Estignols
- - 1791 : colonel marquis de Lameth
- 1792 : colonel Charles Étienne Guillaume Blandin de Chalain (*) ;
- -
- : chef de brigade, puis colonel Jean Léonard Barrié (14 floréal an VIII)
- …
- 1875-1883 : colonel Anatole Chevallier
- 1889 : colonel Pierre Gustave Abadie
- …
- : colonel Paul Pau
- …
- 1901 : colonel Rambaud
- 1918 : colonel Clément
- …
- 1939 - 1940 : lieutenant-colonel Henri-Paul Desroche.
Historique des garnisons, combats et batailles
Il fait partie des régiments créés à l'époque pour servir sur les bateaux et dans les colonies. En 1791, tous ces régiments ont été dotés d'un numéro dans l'ordre de bataille de l'infanterie de ligne. Ils peuvent historiquement être considérés comme les « ancêtres » des régiments d'infanterie de marine.
Ce sont :
- « La Marine », issu des « Compagnies ordinaires de la mer », créées en 1622 est devenu 11e régiment d’infanterie.
- « Royal-Vaisseaux » qui date de 1638 est devenu le 43e régiment d’infanterie.
- Le régiment de « La Couronne », créé en 1643, est devenu le 45e régiment d’infanterie.
- Le régiment « Royal-Marine », mis sur pied en 1669, est devenu le 60e régiment d’infanterie.
- « Amirauté » créé en 1669.
- « Cap », créé en 1766, est devenu 106e régiment d’infanterie.
- « Pondichéry », créé en 1772, est devenu 107e régiment d’infanterie.
- « Martinique et Guadeloupe », créé en 1772, est devenu 109e régiment d’infanterie.
- « Port-au-Prince », créé en 1773, est devenu 110e régiment d’infanterie.
Ancien Régime
- 1676 : siège et prise de Bouchain
- 1677 : bataille de Cassel
- 1707 : bataille d'Almansa
- 1740 - 1748 : guerre de Succession d'Autriche
- 1745 :
- 1757 : bataille de Hastenbeck et bataille de Rosbach
- 1758 : bataille de Crefeld, Bataille de Sandershausen et bataille de Lutzelberg
- 1759 : bataille de Minden
- 1760 : bataille de Corbach
- 1761 : bataille de Roxel
Guerres de la Révolution et de l'Empire
Drapeau du 1er bataillon du 45e régiment d'infanterie de ligne de 1791 à 1793 Drapeau du 2e bataillon du 45e régiment d'infanterie de ligne de 1791 à 1793
- 1792 :
- 1794 :
- 1796 :
- 1805 :
- 1807 :
- 1814 : Guerre d'indépendance espagnole
- 1815 : Campagne de Belgique (1815)
- Bataille de Waterloo où son drapeau est capturé par les Royal Scots Greys.
1815 à 1848
- 1822 - Conspiration des Quatre sergents de La Rochelle guillotinés en place de Grève à Paris.
- 1830 : Une ordonnance du créé le 4e bataillon et porte le régiment, complet, à 3 000 hommes[2].
- 1854-1859 : Algérie
Second Empire
- 1859 : Campagne d'Italie : batailles de Magenta et de Solférino
Durant la guerre de 1870, le régiment est engagé à Froeschwiller, à Sedan et au siège de Belfort.
Après la mise sur pied du 45e régiment de marche celui-ci est rattaché à l'armée de la Loire et participe aux batailles de Coulmiers, de Patay et du Mans.
1914
Casernement : Laon, Hirson et Sissonne. 8e brigade d’infanterie, 4e division d’infanterie, 2e corps d’armée, en soutien au 1er corps de cavalerie.
Constitution en 1914 : 3 bataillons
- Le régiment part pour la Belgique, est soutien au corps de cavalerie du général André Sordet, et sous ses ordres directs durant tout le mois d’août : à Bouillon, Alle, Vresse (), Rochefort (), Maissin, () Houyet () et Hastière ().
- Bataille de Charleroi (21-) à Onhaye et Guise
- Le , le régiment passe en soutien au corps de cavalerie du général Louis Conneau, et sous ses ordres directs : transporté par camions les 2 et : un bataillon au nord de Montmirail, les deux autres à Provins.
- première bataille de la Marne (5-) : Montmirail (), Orbais, Viffort, La Fosse-au-Coq, Chenoise, Courtancon et La Ferté-Gaucher.
- Les 3 bataillons sont affectés séparément aux 4e (secteur de Bazoches), 8e (secteur de Courville) et 10e divisions de cavalerie (secteur de Mont-Saint-Martin) du corps Conneau.
- Bataille de l'Aisne (1914) à Berry-au-Bac, Breny, Hartennes (), Branges (), Amifontaine, Corbeny et Pontavert ()
- Le le corps de cavalerie, y compris le 45e RI, reçoit l’ordre de se replier sur Compiègne.
1915
- Aisne (février) : Paissy et Hermonville.
- Première bataille de Champagne (mai) : Prunay.
- Aisne (juillet-octobre) : Hermonville et La Miette.
- En novembre, embarquement de Sète et de Toulon vers Salonique.
- Expédition de Salonique
- au sein de l'Armée d'Orient, Opérations sur le Vardar (novembre), retraite sur Salonique : bataille de Demir Kapou (décembre), Miletkovo, Vardarovci, Topcin.
1916
- Armée d'Orient : secteur de Salonique de janvier à mai.
- De mars à décembre, Ardjan et Lioumnita.
1917
- Bataille de Skra-di-Legen
- Du au , Barakli.
Seconde Guerre mondiale
Le 45e RI est formé le ; il est sous les ordres du lieutenant-colonel Desroche et appartient à la 4e division d'infanterie. Régiment de réserve A type nord-est, il est mis sur pied par le centre mobilisateur d'infanterie no 21 de La Capelle et Hirson[3].
Dans le secteur frontalier de l'Escaut, à Bouchain, les hommes du 45e RI, sous le commandement du lieutenant-colonel Desroche, empêchent le franchissement du fleuve du 20 au . Ce fait d'armes provoque le la venue de Hitler en personne. Courroucé, le Führer se fait expliquer du haut de la Tour de l'Ostrevant par le général commandant le 8e Korps pourquoi ses unités ont été tenues en échec par un simple régiment d'infanterie[réf. nécessaire].
Drapeau
Il porte, brodées en lettres d'or, les inscriptions[4] :
- Ancien régime: drapeau d'ordonnance: bleu à la croix blanche brochant sur le tout.
- Face à la rapide avancée allemande et craignant d'être fait prisonnier le lieutenant-colonel Desroche brûla une partie du drapeau début . Il ne garda que le numéro du drapeau qui resta longtemps dans sa famille avant que celle-ci ne l'offre au musée de Bouchain.
Ancien drapeaux
Décorations
Sa cravate est décorée de la Croix de guerre 1914-1918 avec deux citations à l'ordre de l'armée.
La fourragère aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1914-1918 reçu le ().
Devise
Tête haute, En avant
Insigne
- 45 bleu sur glaive séparant 2 tours couronne de laurier en dessous.
Personnages célèbres ayant servi au 45e RI
- Pierre Gustave Abadie, colonel, Commandant le 45e d’infanterie de ligne, officier de la Légion d'honneur, né à Montpellier le , décédé à Laon le , avait de beaux états de services. Entré à Saint-Cyr en 1855, il en sortait sous-lieutenant au 96e de ligne en 1857, lieutenant le , capitaine le , chef de bataillon le , Lieutenant-colonel le , et enfin colonel du 45e de ligne le . Abadie prit part à 1a guerre de 1870 et au siège de Paris. Il reçut trois blessures à Frœschwiller. Il prit part au siège de Strasbourg, et après la bataille de Sedan, il fut interné à Stettin jusqu’au ; depuis il parcourut tous les grades depuis celui de capitaine, resta en Afrique comme chef de bataillon au 2e tirailleurs algériens jusqu’en 1887, et commanda en qualité de lieutenant-colonel les bataillons de forteresse de Belfort, lorsqu’il fut nommé colonel à Laon. Il était placé dans un bon rang sur le tableau d’avancement au grade de général de brigade. M. le colonel Abadie laisse à sa veuve et à ses huit enfants la mémoire d’une vie passée au service de la patrie et entièrement préoccupée du devoir[5].
- Claude Antoine de Bésiade (1740-1829), marquis puis 2e duc d'Avaray (1817), colonel en 1767 jusqu'en 1784, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis en 1770, député aux États généraux de 1789, lieutenant général le , pair de France en 1815, duc d'Avaray en 1817, chevalier des ordres du roi en 1820.
- Antoine Louis François de Béziade (1759-1811), comte puis 1er duc d'Avaray (1799), sous-lieutenant dans le régiment de la Couronne commandé par son père 1774, y fut nommé capitaine en 1777, colonel en second du régiment de Boulonnais (1782, il le commanda en chef, en 1788, au camp de Saint-Omer), capitaine des gardes de Monsieur, maréchal-de-camp en 1795, et capitaine de la compagnie écossaise des gardes-du-corps du Roi en 1796.
- Après sa reformation en 1939, le lieutenant-colonel Henri-Paul Desroche commande le 45e régiment d'infanterie. Il participe à la défense héroïque de Bouchain. Il est blessé au cours des combats. Il prend le commandement de la 4e division d'infanterie à la suite de la capture de ses chefs. Il organise ensuite l'embarquement des 2 500 hommes de la division qui ont pu gagner le littoral. Il rentre en France le pour regrouper la 4e division d'infanterie en Normandie. Il est promu colonel le . Après son rétablissement, il ne songe qu'à reprendre contact avec ses hommes prisonniers en Allemagne, recensant les disparus, renseignant les familles. Il est appelé à prendre le commandement de la 3e demi-brigade de chasseurs à Chambéry à l'automne 1940. En désaccord avec la politique de Vichy, il est relevé de son commandement, trahi par l'un de ses subordonnés, le lieutenant-Colonel P., qui le dénonça à l'amiral Darlan. Profondément affecté par cette mesure, il meurt quelques jours plus tard d'une maladie foudroyante le . Ses 5 fils entreront dans la Résistance dans les maquis du Beaufortain.
- Jean Dettweiller, membre de la bande à Bonnot
- Augustin Louis Charles marquis de Lameth, colonel en , maréchal de camps et armées du roy en 1792, membre du corps législatif de 1805 à 1810, chevalier de Malte.
- Théodore Augustin, comte de Lameth, colonel en 1784 jusqu'en 1787, maréchal des camps et armées du roi en 1791, chevalier de Malte.
- Claude Mairesse, Docteur en médecine - officier au 45e RI - en fonction à Bouchain pendant les combats de . Fait prisonnier par l'armée allemande. Libéré car soutien de famille - Rejoint la résistance dans le Laonnois mais il se sait recherché - Rejoint à Paris la résistance OCM - Il est le premier chef de la résistance unifiée dans la capitale - Arrêté par la Gestapo sur dénonciation, il meurt pendant sa captivité.
- Paul Maistre, général de division.
- Jean Baron de Spens d'Estignols, mestre de camps et armées du roi en 1781, colonel du régiment de la Couronne en , maréchal de camps et des Armées du roy en 1788, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis en 1762
Notes et références
- source Archives Nationales fichier Leonore
- Histoire de l'infanterie en France de Victor Louis Jean François Belhomme Vol 5 page 151
- « Regiments français », sur www.atf40.fr (consulté le )
- Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées no 27, 9 novembre 2007
- Almanach, Reims, Matot-Braine,
Sources et bibliographie
- Serge Andolenko, Recueil d'historiques de l'infanterie française, Paris, Eurimprim, , 413 p. (OCLC 23418405)
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Commémoration des combats de mai 1940 sur l'Escaut : un réel devoir de mémoire - Patrick Roy, député de la 19e circonscription du Nord, maire de Denain.
- site officiel du musée d'Ostrevant.
- Armée et histoire militaire françaises
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