Ouigo

Ouigo est le nom du service commercial de TGV à bas coûts lancé par la SNCF le en France, puis le en Espagne (par le biais d'une filiale).

Ouigo
Logo de la marque.
Rames Ouigo sur la LGV Méditerranée, près de la commune de Montboucher-sur-Jabron.
Type Train à grande vitesse
Date d'introduction
Propriétaire(s) actuel(s) SNCF Voyageurs (France)
Ouigo España (Espagne)
Slogan « Let's Go ! »
Site officiel www.ouigo.com

Cette offre répond à une segmentation du marché, avec une tarification se rapprochant de celles de l'autocar et du covoiturage[1], ainsi que du niveau de service de l'avion (en particulier à bas coûts), avec des délais de présence obligatoire avant le départ et des services optionnels payants (tels que les prises électriques).

Histoire

Lancement et fonctionnement

Contrôle des billets avant l'embarquement, à la gare d'Avignon TGV.

Lancée le sur les liaisons entre Marne-la-Vallée et Marseille ou Montpellier (via Lyon-Saint-Exupéry), l'offre Ouigo, inspirée des compagnies aériennes low cost, est présentée dans un contexte de crise économique, qui avait conduit à une baisse de la fréquentation et de la rentabilité des TGV classiques en 2012[2]. Les billets ne sont disponibles qu'en ligne, sur les sites partenaires : le site Ouigo, oui.sncf (le principal site commercial de la SNCF), Trainline, ou encore Kombo.

Comme dans les compagnies aériennes low cost, le transport d'un bagage supplémentaire est payant au-delà d'une valise et d'un sac par passager (en outre, la taille maximale d'un bagage doit être de 55 × 35 × 25 cm, afin de pouvoir être mis sous le siège[3]). De même, les titres de transports (imprimables 4 jours avant le départ) sont contrôlés avant la montée dans le train. Cela implique pour les clients de devoir se présenter trente minutes avant le départ du train. L'utilisation de l'outil de production est maximisée : les trains circulent en moyenne 13 heures par jour, soit le double des TGV classiques, et sont entretenus uniquement la nuit. Les trains offrent 20 % de places en plus en supprimant la première classe et la voiture-bar, et en utilisant un type de sièges moins larges. Ainsi, le coût de production d'une place dans un TGV Ouigo est 50 % moins élevé que celui d'une place dans un TGV classique[4].

Contrairement à iDTGV (dissoute fin 2017), Ouigo n'est pas une filiale indépendante, mais constitue un service spécifique au sein de la maison mère SNCF, plus précisément la branche Voyages SNCF[5]. Pour les cheminots travaillant pour la marque Ouigo, des conditions de travail spécifiques ont toutefois été négociées[6], sans pour autant modifier leur statut (il n'y a d'ailleurs aucune particularité concernant les conducteurs, si ce n'est qu'ils s'occupent du dégarage des rames et de les amener au nettoyage, contrairement à leurs collègues dans la majorité des cas)[7].

Extensions du réseau

Des liaisons supplémentaires sont créées le  : de Tourcoing (dans la métropole de Lille) à Lyon-Perrache, Nantes et Rennes, avec des arrêts dans des gares intermédiaires du parcours[8].

La SNCF lance une liaison vers Strasbourg le , ainsi qu'une autre vers Bordeaux à la même date, le tout à partir de Roissy, Marne-la-Vallée et Massy[9].

En outre, le service Ouigo est également disponible au départ ou à destination des gares principales de Paris, pour attirer une clientèle supplémentaire[10]. C'est déjà le cas de Paris-Montparnasse-Vaugirard, depuis le [11] (puis les halls 1 et 2 de Paris-Montparnasse au lieu de Vaugirard, depuis [12]). Paris-Est est à son tour desservie à partir du  ; depuis cette dernière, les trains atteignent, outre Strasbourg (initialement desservie depuis Roissy[13]), Metz, Nancy et Colmar[14]. Depuis le de la même année, le service utilise aussi Paris-Gare-de-Lyon (en ajoutant la destination de Nice) et, par ailleurs, Lille-Flandres (en plus de Tourcoing)[15].

Enfin, une relation Paris-Montparnasse Toulouse est mise en place le [16].

Depuis le , Paris-Gare-de-Lyon est également le point de départ d'allers-retours vers les deux gares de Nîmes et de Nîmes-Pont-du-Gard, ainsi que les deux gares de Montpellier-Saint-Roch et de Montpellier-Sud-de-France[17] ; à cela s'ajoute Lyon-Perrache (via Lyon-Part-Dieu), depuis le [18].

À partir du , une relation hivernale entre Aéroport Charles-de-Gaulle TGV et Marne-la-Vallée-Chessy, d'une part, et Bourg-Saint-Maurice, d'autre part, est mise en place ; elle dessert les gares de Lyon-Saint-Exupéry, Grenoble, Albertville, Moutiers-Salins-Brides-les-Bains et Aime-La Plagne[19]. De même, une liaison estivale entre les deux mêmes gares franciliennes ainsi que Massy TGV, d'une part, et Quimper, d'autre part, est lancée le  ; elle dessert quant à elle Rennes, Vannes, Auray et Lorient[20].

Lancement de la marque en Espagne

Rame en gare de Barcelone-Sants.

En , une annonce dévoile la création d'une ligne entre Madrid et Barcelone. Cette ligne assurera, dans un premier temps, cinq allers-retours quotidiens entre la gare de Madrid-Atocha et celle de Barcelone-Sants, avec des arrêts intermédiaires à Saragosse-Delicias et Tarragone. Le réseau doit ensuite s'étendre aux relations entre Madrid et Valence et vers l'Andalousie[21].

Ces lignes ne sont pas exploitées directement par la SNCF, mais par sa filiale espagnole Ouigo España. Le lancement de la première ligne, initialement prévu pour , a été repoussé à mars puis, finalement, à à cause de la pandémie de Covid-19[21],[22]. À partir du , cinq allers-retours Ouigo sont effectivement mis en place sur la liaison Madrid – Saragosse – Tarragone – Barcelone, après la circulation d'une rame inaugurale le [23]. Le montant des investissements sur ce projet s'élève à 600 millions d'euros[24].

Contrairement aux trains Ouigo en France, les rames espagnoles sont équipées d'une voiture-bar appelée « Ouibar[21] ».

Gares desservies

Rame en gare de Lyon-Saint-Exupéry TGV.

En France, les trains desservent principalement les gares de Marne-la-Vallée-Chessy, Aéroport Charles-de-Gaulle TGV, Massy TGV, Paris-Montparnasse, Paris-Est, Paris-Gare-de-Lyon, Lyon-Saint-Exupéry, Marseille-Saint-Charles, Nice, Montpellier (Saint-Roch / Sud-de-France), Lille-Flandres, Rennes, Nantes, Bordeaux-Saint-Jean, Toulouse-Matabiau, Metz, Nancy et Strasbourg. En Espagne, ils relient notamment Barcelone-Sants à Madrid-Atocha. Les autres gares, dont les arrêts intermédiaires pouvant être effectués, sont également visibles dans le schéma ci-dessous[25].

Matériel roulant

Intérieur d'une rame, au niveau supérieur.

En France, le matériel affecté à l'offre Ouigo est constitué de rames TGV à deux niveaux dédiées (dont le nombre devait atteindre 35 vers 2020[10] ; il y en a 38 en 2021[26]), constituées de motrices de la génération Dasye, et de voitures de la première génération des TGV Duplex aménagées pour pouvoir transporter 20 % de passagers en plus[27] (une rame Ouigo en unité simple peut en effet contenir 634 passagers, contre 510 sur une rame standard). Ce gain en capacité est rendu possible par moins d'espace pour les bagages, l'absence de première classe et de voiture-bar, et par l'utilisation d'un autre type de sièges[27],[28]. Les rames Ouigo, sur les rails pendant douze heures par jour, sont entretenues dans les technicentres SNCF de Lyon-Gerland[29], de Marseille, de Châtillon, du Landy (Saint-Denis)[30] et de Tourcoing[31], ainsi que dans le technicentre Est Européen (implanté sur les communes de Pantin et de Bobigny)[réf. nécessaire].

En Espagne, le service est assuré par des rames Euroduplex spécifiques, dont le nombre devrait à terme atteindre 14. Ces rames ont été prélevées dans le parc de la SNCF (série 800), puis rendues aptes à rouler sur le réseau de l'ADIF ; elles sont partiellement réaménagées, tout en conservent la voiture-bar. Elles sont basées à Cerro Negro, dans la banlieue sud de Madrid, et sont entretenues par Alstom sur trois sites de la Renfe[21].

Résultats en France

Au début de 2017, les trains Ouigo sont remplis en moyenne à 88 %, soit vingt points de plus que les TGV classiques[4].

Années 2013 2014 2015 2016
Taux de remplissage 60 % 85 % 90 % 85 %

Entre et , deux millions et demi de personnes ont voyagé dans un train Ouigo[32] (la barre des deux millions de billets vendus a été atteinte en [33]).

Début , la direction indique que le seuil de rentabilité est atteint, et que trois millions et demi de passagers ont déjà été transportés[34].

Pour 2016, la SNCF annonce avoir transporté 5,1 millions de passagers[35]. L'offre représente désormais 5 % du trafic des TGV, dont 15 % sur la ligne Marseille Paris[36]. De plus, sa direction indique que 40 % des passagers n'auraient pas voyagé si Ouigo n'avait pas existé[37]. Selon les prévisions de la SNCF, la barre des 7 millions devait être franchie en 2017 grâce aux nouvelles dessertes de Bordeaux et Strasbourg[4]. Ce chiffre a effectivement été dépassé en 2017 avec 7,5 millions de passagers transportés. En 2018, la croissance du trafic s'est poursuivie pour atteindre 11,6 millions de voyageurs[38].

L'objectif de la SNCF est que la part de Ouigo dans le trafic des TGV atteigne 25 %, représentant 25 millions de passagers, à l'horizon 2020[10].

Notes et références

  1. Camille Kaelblen, « Ouigo, Ouibus, Blablacar : comment voyager à moindre frais ? », sur rtl.fr, (consulté le ).
  2. Aubin Busalb et Nathalie Arensonas, « La SNCF lance son TGV anti-crise », sur mobilicites.com, (consulté le ).
  3. Even Vallerie, « SNCF. Comment les TGV Ouigo réussissent à casser les prix », sur ouest-france.fr, (consulté le ).
  4. Lionel Steinmann, « La SNCF va quintupler son offre de TGV low cost », lesechos.fr, (consulté le ).
  5. Lionel Steinmann, « Avec Ouigo, comment la SNCF a fait du low cost sans susciter de mouvements des cheminots. », lesechos.fr, (consulté le ).
  6. Stéphane Lauer, « Avec Ouigo, la SNCF arrête de mener grand train », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  7. Par AFP, « TGV Ouigo, une organisation du travail aux coûts resserrés », sur lexpansion.lexpress.fr, (consulté le ).
  8. « Tourcoing: La gare de Tourcoing s’apprête à accueillir les Ouigo », sur lavoixdunord.fr, (consulté le ).
  9. « Ouigo ouvre ses ventes été et lance Bordeaux et Strasbourg », sur tourmag.com, (consulté le ).
  10. Florence Guernalec, « Ouigo, l'arme fatale de la SNCF pour se donner de l'air », sur mobilicites.com, 22 – 28 mars 2017 (consulté le ).
  11. Clémentine Maligorne, « SNCF : ce qui attend les usagers du rail cette année : Les TGV Ouigo vont doubler », sur lefigaro.fr, 2 – 4 janvier 2018 (consulté le ).
  12. Rail Passion no 255 (), Brèves : M.C., « Ouigo rejoint Montparnasse » (p. 11).
  13. Céline Rousseau, « SNCF : Strasbourg - Paris (Gare de l'Est) en Ouigo possible dès cet été », sur francebleu.fr, (consulté le ).
  14. Le Figaro.fr avec AFP, « SNCF: une nouvelle gare à Montpellier et Ouigo à la Gare de l'Est dès samedi », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  15. Jean-Baptiste Duval, « TGV Ouigo: la carte des nouvelles destinations "soleil" au départ de Paris (en plus des autres) », sur huffingtonpost.fr, (consulté le ).
  16. Anthony Assemat, « SNCF : c’est parti pour la ligne Ouigo et ses billets à 19 € entre Toulouse et Paris », sur actu.fr, Actu Toulouse, (consulté le ).
  17. « Le TGV Ouigo desservira Nîmes et Montpellier depuis la gare de Lyon », sur midilibre.fr, (consulté le ).
  18. Benjamin Terrasson, « Lyon : le premier OuiGo au départ du centre de Lyon vers Paris est parti », sur lyoncapitale.fr, (consulté le ).
  19. « Des trains Ouigo vont relier l’Île de France aux Alpes à partir du  », sur ledauphine.com, (consulté le ).
  20. « OUIGO : De l’Île de France à Vannes, Auray, Lorient ou Quimper, en TGV pas cher ! », sur ouest-france.fr/shopping, (consulté le ).
  21. L. Levert, « Ouigo España dévoile son offre », sur railpassion.fr, (consulté le ).
  22. (es) África Semprún, « SNCF retrasa la entrada de OuiGo al 10 de mayo con billetes a nueve euros », sur eleconomista.es, (consulté le ).
  23. « Train "low cost" - La SNCF déploiera ses TGV Ouigo en Espagne à partir du 10 mai », sur lindependant.fr (consulté le ).
  24. « "Avec plus de 600 millions d'euros investis, nous sommes en Espagne pour longtemps" prévient la directrice générale de Ouigo Espagne », sur Ville, Rail et Transports, (consulté le ).
  25. N.B. : le schéma dressant la liste exhaustive des gares, il est inutile de doubler cette dernière en les mélangeant à la liste succincte des gares principales (présentée dans la phrase précédente).
  26. Trains du Sud-Ouest, « TGV Dasye » [PDF] (consulté le ).
  27. « TGV « low cost » : lancement au printemps entre Marne-la-Vallée et Marseille... et plus tard vers le Nord », sur lavoixdunord.fr, (consulté le ).
  28. « Les TGV low cost bientôt sur les rails », sur europe1.fr, (consulté le ).
  29. « Ouigo, ou comment améliorer la productivité de la SNCF », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  30. « SNCF : au cœur d'un technicentre francilien : France 3 s'est rendue au coeur de l'un des sites les plus protégés de la SNCF : un technicentre situé au nord de Paris. », sur francetvinfo.fr, (consulté le ) : « Eurostar, TGV, Thalys, Ouigo, tous sont soumis à des analyses très précises ».
  31. Rail Passion no 237 () : « Ouigo tisse sa toile », p. 36.
  32. « Ouigo, le TGV à bas prix, s'ouvre aux groupes et tour-opérateurs », Challenges, (consulté le ).
  33. « Le TGV low-cost Ouigo franchit le cap des 2 millions de billets vendus », sur Le Figaro, (consulté le ).
  34. Marine Vautrin, « La SNCF étoffe son offre low-cost », sur reponseatout.com, (consulté le ).
  35. « SNCF : le TGV low-cost Ouigo étend sa toile », leparisien.fr, (lire en ligne, consulté le ).
  36. Fabrice Gliszczynski, « TGV low-cost : jusqu'où pousser Ouigo ? , s'interroge la SNCF », sur latribune.fr, (consulté le ).
  37. « SNCF : multiplication par cinq du trafic de "Ouigo" », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  38. « SNCF : le nombre de passagers du Ouigo vers le Sud a doublé en un an », sur Capital.fr (consulté le )

Voir aussi

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