Louis II (roi de Bavière)

Louis II de Bavière (en allemand Ludwig II), né Louis Othon Frédéric Guillaume de Wittelsbach (Ludwig Otto Friedrich Wilhelm von Wittelsbach) le à Munich et mort le dans le lac de Starnberg, est le quatrième roi de Bavière, régnant de 1864 à 1886. Ses autres titres sont comte palatin, duc en Bavière, de Franconie et de Souabe.

Pour les articles homonymes, voir Louis II et Louis II de Bavière.

Louis II

Louis II de Bavière par Ferdinand von Piloty (1865).
Titre
Roi de Bavière

(22 ans, 3 mois et 3 jours)
Prédécesseur Maximilien II
Successeur Othon Ier
Biographie
Dynastie Maison de Wittelsbach
Nom de naissance Ludwig Otto Friedrich Wilhelm von Wittelsbach
Date de naissance
Lieu de naissance Château de Nymphenburg (Bavière)
Date de décès (à 40 ans)
Lieu de décès Lac de Starnberg (Bavière, Empire allemand)
Sépulture Église Saint-Michel (Munich)
Père Maximilien II
Mère Marie de Hohenzollern
Fratrie Othon Ier
Conjoint Aucun
Enfants Aucun
Religion Catholicisme


Monarques de Bavière

Fils aîné de Maximilien II et de son épouse Marie de Hohenzollern, il est une personne excentrique, dont l'héritage est étroitement lié à l'histoire de l'art et de l'architecture. Il commande notamment à la construction de plusieurs châteaux et palais d’envergure, dont le plus célèbre est Neuschwanstein ; il est également le mécène du compositeur Richard Wagner.

Bien qu'il ait pris ses distances avec le clergé, il a de la royauté une vision exaltée, liée à la représentation divine de ses origines culturelles germaniques. Il prend comme modèle Parsifal, héros des Sagas, devenu le gardien du Graal en raison de la pureté de son âme. Toutefois, juridiquement, Louis II est un monarque constitutionnel, disposant certes de droits mais principalement soumis à toute une série d'obligations et de devoirs. Il se réfugie dans un environnement visuel et acoustique qu'il se crée.

À partir de 1871, lorsque la Bavière devint vassale de la Prusse, Louis II de Bavière affecte l'essentiel des finances bavaroises, puis sa fortune personnelle à ses projets dispendieux, ce qui le fait tomber en disgrâce auprès du chancelier allemand Otto von Bismarck. Alors que ses ministres cherchent à l’écarter, il est déclaré fou, et meurt tragiquement au lendemain de son internement au château de Berg.

Biographie

Arbre généalogique simplifié de Louis II.

Naissance et jeunesse

Chambre natale de Louis II.
La reine Marie (ici par Joseph Karl Stieler).

Louis II de Bavière naît le au château de Nymphenburg, près de Munich. Il est d'abord appelé Othon Louis Frédéric Guillaume, mais le , sous la pression de son grand-père, Louis Ier, né le même jour (jour de la Saint Louis), ses deux premiers prénoms sont inversés[1].

Il est le fils du roi Maximilien II de Bavière (1811 – 1864), à qui il succède, et de Marie de Hohenzollern, princesse de Prusse (1825 – 1889).

Son anniversaire coïncide avec la fête Saint Louis, tenue sous l'Ancien Régime en l'honneur du roi de France Louis IX dit Saint Louis, dont le sixième fils, Robert de Clermont, est à l’origine de la branche des Bourbons. Le parrain de son grand-père, Louis Ier de Bavière, également né un , est Louis XVI, dernier souverain français de l'Ancien Régime. Cette proximité avec la dynastie française, incarnant à partir d'Henri IV la monarchie absolue, est pour lui d'une importance primordiale.

Deux événements marquent les premières années de Louis II. En (Louis a 8 mois), sa nourrice contracte la fièvre typhoïde et en meurt. Ce sevrage brutal est considéré comme un choc psychologique sérieux par des spécialistes[2]. Cette même année, son grand-père, le roi Louis Ier, s'entiche d'une aventurière, Lola Montez[3]. Cette relation tapageuse l'oblige à abdiquer le .

Maximilien II rétablit le calme en Bavière. Il encourage les arts et les sciences, se prononce contre le travail des enfants, fonde des institutions de charité, prend des mesures en faveur de l'emploi. Il veut donner à la Bavière un rôle de premier plan face à la Prusse et l'Autriche[4]. Maximilien est un homme de bibliothèque. Marie, son épouse, est une femme de plein air, qui a la passion de l'alpinisme[5].

Lorsque son père devient roi, Louis est, par conséquent, prince héritier, et Maximilien lui fait alors suivre une éducation très chargée pour son âge : « Lever à 5 h l’été, à 6 h l’hiver, petit déjeuner rapide et frugal, puis des heures d’étude à peine ponctuées d’une ou deux heures de détente. Ajoutons à l’instruction théorique et universelle, la discipline physique, comme la danse, l’escrime, le maniement des armes, l’équitation, la natation… et la discipline artistique, comme le dessin, la musique… Tous ces savoirs ennuieront pour la plupart le jeune prince, sauf la littérature, l’histoire, les sciences naturelles, l’histoire religieuse et l’enseignement de la langue française, qu’il possédera plus tard à la perfection. Tout cet enseignement ne laisse donc que peu de place aux contacts humains, en particulier aux rapports filiaux[6]. »

« Louis aimait à se costumer …, avait plaisir à faire du théâtre, aimait la peinture et autres choses de ce genre … Il aimait faire des cadeaux, argent et objets. » Ces traits de caractère seront présents chez Louis durant toute sa vie[7].

À une époque où les relations parents-enfants sont marquées par une certaine froideur  notamment dans les milieux aristocratiques et curiaux , Louis est incompris par ses parents, à cause de son caractère fantasque, solitaire et très sensible. Son père, prince intellectuel qui aurait aimé être professeur d'université, ne sachant pas lui parler, évite de le faire. Et, s'il partage le goût de l'escalade et de la montagne avec sa mère, cette dernière, plutôt terre-à-terre, ne le comprend guère mieux, se moquant des « envolées » de son fils, ce qui le blesse cruellement. Elle préfère son frère Otto, « plus ouvert, plus souriant, plus épanoui » et nettement moins difficile à élever. « Louis se replie donc sur lui et développera vis-à-vis des gens chargés de son éducation, des sentiments souvent bien plus vifs qu’à l’égard de ses parents qu’il craint ou qui l’ennuient »[6].

Le prince passe l'essentiel de son enfance dans le château de Hohenschwangau, riche de symboles : le château est lié à la légende de Lohengrin et Tannhäuser, le Minnesanger de la Wartbourg y aurait séjourné. Les fresques de Moritz von Schwind illustrent la quête du Graal, le Venusberg, le mariage d'Elsa de Brabant, le combat de Telramund, bref, toute une mythologie issue des vieilles légendes germaniques. Le cygne est partout présent. Le décor de son enfance influence considérablement l'existence future de Louis[8]. Il appelle le château « le Paradis de son enfance »[9] et écrit dans une lettre à Wagner qu'il était « profané tous les ans par la prose de sa mère »[10].

En 1857, le prince héritier, âgé de 12 ans, lit pour la première fois un ouvrage de Richard Wagner : L'Œuvre d'Art de l'Avenir. Le de l'année suivante a lieu la première représentation de Lohengrin à Munich, mais il n'est pas permis à Louis d'y assister. Le de la même année, Louis commence son journal intime[11].

Pour la première fois, en 1846[Quoi ?], Louis visite avec son père la « maisonnette royale » dans la vallée du Graswang. C'est à cet endroit que Louis construira le château de Linderhof. En septembre, il lit un autre ouvrage de Wagner : La Musique de l'Avenir. Le , il entend pour la première fois un opéra du compositeur, en l'occurrence Lohengrin[11]. Il est tellement subjugué qu'il fait une crise d'épilepsie[9].

L'automne de l'année suivante, il passe son diplôme de fin d'études. Le , il est fait chevalier de l'ordre de Saint-Hubert par son père. Il va plus souvent au théâtre et adopte une coiffure frisée. À la fin de l'année, il commence à suivre quelques cours universitaires, notamment de français, de philosophie, de science militaire et de physique-chimie. En 1863, Bismarck et Louis II se rencontrent pour la première fois, au château de Nymphenburg[11].

Règne

Le , le roi Maximilien II meurt en trois jours d'un érésypèle, et Louis II accède au trône à l'âge de 18 ans. Les Bavarois accueillent avec liesse ce jeune roi remarquable par sa haute taille (1,90 m) et sa beauté angélique.

Dès le début de son règne, il a la tâche de faire face à la politique ambitieuse du chancelier de Prusse, Otto von Bismarck, qui manœuvre pour donner la direction du monde germanique à la Prusse. Son chancelier Ludwig von der Pfordten place la Bavière aux côtés de l'Autriche en 1866. Outre un catholicisme commun, la maison de Wittelsbach et la maison de Habsbourg-Lorraine sont liées par leurs attaches familiales. Mais la bataille de Sadowa en 1866 expulse l'Autriche de la sphère proprement allemande et met fin à la Confédération germanique. Louis II doit négocier avec la Prusse et signe notamment un traité de défense mutuelle en cas de conflit. Il appelle alors à la chancellerie Chlodwig de Hohenlohe-Schillingsfürst, qui range la Bavière aux côtés de la Prusse pendant la guerre de 1870 contre la France. Il accorde une grande confiance au comte von Holnstein, un ami d'enfance, peut-être un amant, qui agit dans l'ombre, au service du chancelier prussien Bismarck, puis participera au complot qui destituera le roi.

La défaite française de 1870 va achever l'intégration du royaume de Bavière à l'Empire allemand naissant.

Profondément francophile, Louis II était un admirateur de la monarchie absolue du XVIIIe siècle, de Louis XVI et de Marie-Antoinette qui étaient aussi les parrains de son grand-père, Louis Ier. Le roi était plus que réticent à ce que son royaume se joigne au nouvel Empire allemand sous la direction des Prussiens, protestants et matérialistes. Mais il était par ailleurs acquis aux idées libérales et souhaitait l'Union allemande[12].

Promenade nocturne en traîneau de Louis II de Bavière.

Le chancelier Otto von Bismarck rédige pour lui la Kaiserbrief du , par laquelle Louis II proposerait le rattachement de la Bavière à la couronne impériale, soit au roi de Prusse. Des compensations financières sont prévues en échange de sa signature, tirées de la fortune des guelfes, à la suite de l'annexion du Hanovre par la Prusse en 1866. Signataire de la Kaiserbrief, il fut cependant le seul souverain allemand absent de la cérémonie de l'unification de l'Allemagne dans la galerie des Glaces du château de Versailles le . Il y délègue son frère Othon (Otto), qui lui décrira la froideur et la vacuité de la cérémonie.

À la suite de cet évènement signifiant la fin de la Bavière indépendante, négligeant les devoirs de sa fonction (il parle des « fadaises d'État »), affecté par une homosexualité qui le culpabilise, il vécut de plus en plus reclus, sans cesser d'enchaîner les projets de construction de châteaux, pavillons, chapelles, etc. Confrontés aux dépenses exorbitantes du souverain, les gouvernements bavarois successifs, de plus en plus soutenus par la famille royale et la Prusse cherchèrent alors à l'évincer du pouvoir.

En 1873, son frère est reclus au château de Nymphenburg (puis au palais de Füstenried) à cause d'une maladie mentale. À partir de 1875, le roi vit la nuit, faisant souvent des promenades avec des chaises ou des traîneaux à la pointe de la technique, parfois vêtu de costumes historiques, tout comme les valets qui l'accompagnent[7].

Déposé par un coup d'État du gouvernement en 1886, il est déclaré fou et son oncle Luitpold de Wittelsbach est nommé régent le , au nom du frère de Louis, Othon (Otto), interné quant à lui depuis 1874.

Fiançailles rompues

Photo officielle des fiançailles de Louis et Sophie (Joseph Albert).
Sophie-Charlotte, duchesse en Bavière

Il se fiance avec sa cousine, la duchesse Sophie-Charlotte en Bavière (1847 – 1897), fille du duc Maximilien en Bavière, chef de la branche cadette de la maison royale de Bavière et de la duchesse Ludovica de Bavière, fille du roi de Bavière Maximilien Ier, arrière-grand-père de Louis. Sophie-Charlotte est également la sœur de Charles-Théodore en Bavière, ami d'enfance du solitaire Louis, de l'ex-reine Marie des Deux-Siciles, « l'héroïne de Gaète », et d'Élisabeth, dite « Sissi », impératrice d'Autriche et reine de Hongrie et de Bohême qu'il admire.

Une dispense papale est nécessaire à cause des liens étroits de parenté (la jeune duchesse est une cousine germaine du père du roi). Le pape Pie IX la leur accorde diplomatiquement. Les fiançailles sont officialisées le , mais le mariage, d'abord fixé au , est reporté à plusieurs reprises : d'abord au , ensuite au et enfin au . Le roi appelle sa fiancée Elsa, du nom de l'héroïne de l'opéra Lohengrin du Maître, le compositeur Richard Wagner, à qui il voue un véritable culte, voire Élisabeth, de Tannhaüser. Il se présente chez les parents de la jeune fille en pleine nuit pour faire une cour trop platonique[13]. Exaspérée, Sophie-Charlotte lance un jour devant sa famille : « Vous ne voyez donc pas qu'il ne m'aime pas ! »[14].

En , le duc Max, abandonnant sa bonhomie proverbiale[15], exige que le mariage soit célébré avant la fin de l'année. Louis, se déclarant offensé par l'attitude de son futur beau-père et sujet, en profite pour rompre ses fiançailles. Il écrit dans son journal : « Me suis débarrassé de Sophie (abgeschrieben). La sombre image s'efface. Je désirais ardemment la liberté ; j'ai soif de liberté ! Enfin, je revis, après ce cauchemar épouvantable. » Un peu plus tard : « Grâce à Dieu, le terrible événement ne s'est pas réalisé[16]. »

Victime du scandale, sa cousine Sophie-Charlotte se marie dès l'année suivante avec Ferdinand-Philippe-Marie d'Orléans, duc d'Alençon (1844 – 1910), fils de Louis-Charles-Philippe-Raphaël d'Orléans, duc de Nemours, et petit-fils du roi des Français Louis-Philippe Ier, un prince pieux, discret et conformiste. Sophie-Charlotte, âme fragile et tourmentée, trouvera finalement la paix dans une foi profonde et charitable avant de mourir héroïquement en 1897 dans l'incendie du Bazar de la Charité à Paris. Son corps calciné fut identifié par son dentiste.

Cette attitude de Louis II vis-à-vis du mariage peut s'expliquer par l'homosexualité que lui prête une partie des analystes[17].

Mort

Exposition du corps de Louis II à Munich avant les funérailles.
Tombeau de Louis II de Bavière.

Déclaré aliéné mental[18], Louis II est interné le au château de Berg, au sud de Munich, où il meurt le lendemain, ainsi que son psychiatre Bernhard von Gudden, au cours d'une promenade après dîner au bord du lac situé à l'orée de la forêt, dans le parc du château. Leurs corps sont retrouvés dans le lac de Starnberg, à proximité de la berge. Bien des hypothèses ont été soulevées.

Un certain nombre de faits sont incontestables[19], corroborés par les témoins de la découverte et l'autopsie pratiquée le par les docteurs Rüdinger et Rückert devant un collège d'experts[20]. Les deux hommes se seraient battus. Le roi aurait noyé le médecin et se serait dirigé vers le large. Le roi ne porte aucune plaie ni trace de coups, ce qui exclut l'assassinat. Il n'est pas mort noyé, ses poumons ne contenant pas d'eau, mais probablement d'une hydrocution due à la température de l'eau et au repas du soir pris juste avant la promenade[21]. Le Dr Müller, assistant de Von Gudden, écrit, lui : « Le roi a eu une crise cardiaque ». Trois thèses sont en présence : la tentative d'évasion, l'accident ou le suicide.

Certains ont imaginé que des catholiques avaient tenté de faire évader le roi pour instaurer un gouvernement de droite. Pour d'autres[22], il aurait tenté de s'enfuir pour rejoindre sa cousine Élisabeth, présente de l'autre côté du lac ce , à Feldafing[23]. Selon les partisans de l'accident, Louis tue Von Gudden et se précipite vers les eaux profondes dans un accès de folie. Mais le roi avait déjà manifesté son intention de se suicider, notamment lors de son arrestation à Neuschwanstein. Il comprend qu'il risque d'être interné à vie, comme son frère Othon devenu fou. Lors de la promenade, il se serait précipité vers le lac ; le médecin l'aurait retenu. Une brève lutte aurait eu lieu. Von Gudden serait mort noyé. Le roi aurait alors tenté de mettre son projet de fuite à exécution, et l'eau glaciale l'aurait terrassé. Louis II serait donc mort de mort naturelle, lui qui songeait au suicide.

Le défunt roi fut inhumé dans l'église Saint-Michel à Munich. Son cœur est prélevé pour être inhumé dans un monument situé dans la chapelle de la Grâce à Altötting.

Une cérémonie se tient chaque année, le , dans la petite chapelle votive bâtie près de l'endroit où son corps fut retrouvé.

Son successeur est officiellement son frère Othon Ier de Bavière, déclaré fou et interné depuis quatorze ans dans un palais de Munich. Leur oncle Léopold de Wittelsbach assure la régence.

Personnalité

Le roi en 1886 (photo de Joseph Albert).

Homosexualité

Tout au long de sa vie, Louis II eut une succession d'amitiés étroites avec des hommes. Dès 1858, âgé de 13 ans, il a commencé à tenir un journal dans lequel il a enregistré ses pensées intimes et ses tentatives pour réprimer ses désirs sexuels et rester fidèle à sa foi catholique. Ce journal[24] ainsi que des lettres et des documents personnels montrent clairement qu'il a continuellement essayé de lutter contre son homosexualité. Parmi ses amants, on peut citer notamment son officier d'ordonnance, le prince Paul von Thurn und Taxis, le ténor Albert Niemann, les comédiens Emil Rohde, Josef Kainz, le baron Lambert de Varicourt et surtout son écuyer Richard Hornig. Le comte von Holnstein, de dix ans l'aîné du roi, semble avoir joué un rôle trouble dans la vie du roi. Le roi lui étant particulièrement attaché, c'est le comte von Holnstein qui lui fait signer la Kaiserbrief. Le comte joue également un rôle certain dans la déposition du roi.

Incapacité à régner

À l'instigation du gouvernement, une commission d'experts psychiatres composée des médecins Bernhard von Gudden, Friedrich Wilhelm Hagen, Hubert von Grashey et Max Hubrich, rédige le un rapport, basé sur des témoignages et sans examen personnel du patient, qui déclare Louis II incapable de régner et incurable. Le médecin personnel du roi, Max Joseph Schleiß von Löwenfeld, n'a pas été consulté.

Avant même la rédaction de l'expertise, von Gudden est convaincu[réf. nécessaire] que le roi souffre d'« originäre Verrücktheit » (« folie originaire ») et son document se lit comme un réquisitoire où il s'agit de prouver une vérité formulée a priori. Il reprend donc un par un les différents signes censés définir la paranoïa.

Von Gudden rappelle l'hérédité chargée du patient du côté des Wittelsbach mais surtout du côté maternel, ce qui lui permet de citer de nombreux cas de folie chez les Hohenzollern.

Il décrit ensuite la personnalité pré-morbide du roi. L'auteur relève une série de symptômes qui tiennent plutôt des stigmates psychiques de la dégénérescence : nature craintive et émotive, troubles de l'humeur passagers, brutalités, accès d'angoisse et crainte d'autrui, voire repli sur soi, enfin troubles de la motricité.

Ensuite, c'est la maladie proprement dite, avec le délire. Si l'expert décrit effectivement des hallucinations, il ne les tient pas pour indispensables au diagnostic. Le délire de grandeur prend naissance dans le caractère même du patient, dans son imagination débordante. Accessoirement, interviennent les mécanismes de l'illusion et aussi les hallucinations. C'est parce que les intérêts du patient sont entravés que naissent les idées de persécution et l'on aboutit finalement au tableau du persécuteur persécuté avec le cortège des sévices infligés aux domestiques et aux dignitaires.

Les troubles fonctionnels et somatiques viennent compléter le tableau : obésité, hypocondrie, céphalées, insomnies, mauvaise dentition et troubles des conduites alimentaires avec alcoolisme.

Mais c'est l'évolution de la paranoïa qui pose quelques problèmes aux experts. Les traités insistent en général sur la fixité de la maladie, admettant tout au plus un léger déclin des facultés intellectuelles, mais en aucun cas la démence. Or, selon la Constitution bavaroise, la déposition du roi demande justement une évolution inéluctable vers l'affaiblissement mental, ce que Von Gudden prévoit effectivement dans sa conclusion.

Le rapport est truffé de maladresses, de libertés déontologiques et d'incohérences méthodologiques[réf. nécessaire]. Mais il convient parfaitement, dans ses trois conclusions, au gouvernement du royaume qui désire mettre fin au règne de Louis II :

« 1. Sa Majesté souffre de façon très avancée de troubles mentaux ; le roi est en effet atteint de cette forme de maladie mentale que les aliénistes connaissent bien de par leur expérience sous le nom de paranoïa (Verrücktheit) ;
2. Cette forme de maladie, avec son développement insidieux et progressif et sa très longue durée, s'étendant déjà sur un nombre considérable d'années, nous amène à déclarer Sa Majesté incurable et à prévoir avec certitude une nouvelle détérioration des capacités mentales ;
3. La maladie ayant complètement détruit le libre arbitre de Sa Majesté, nous devons la considérer comme incapable d'assumer les fonctions souveraines et cette incapacité ne durera pas seulement plus d'une année, mais tout le restant de sa vie.  »

Le , Louis II est frappé d'incapacité par le gouvernement. Dans la nuit du , une commission se rend à Neuschwanstein pour l'arrêter. Son médecin personnel, Max Joseph Schleiss de Lowenfeld, qui connaît le roi depuis son enfance, envoie un démenti dans un télégramme à l'Allgemeine Zeitung précisant que l'existence de graves souffrances empêchant l'exercice du gouvernement de façon permanente, n'est pas du tout avérée.

Question de la « folie »

Le rapport rédigé par von Gudden et signé par les quatre membres de la commission est mis en doute par un certain nombre de médecins dès sa publication.

La critique la plus sérieuse est émise, en 2008, par le Pr Heinz Häfner, de l'Institut central de santé mentale de Mannheim, dans son ouvrage Ein König wird beseitigt: Ludwig II. von Bayern Un roi est éliminé : Louis II de Bavière »). Häfner envisage les faits d'un point de vue moderne, prenant en compte les capacités et les réalisations exceptionnelles du roi. Pour échapper à ses conflits intérieurs, Louis II a développé une sorte d'addiction semblable à celle d'un joueur. À la fin de sa vie, toutes ses actions n'ont pour but que de lever de nouveaux fonds. Depuis l'enfance, il souffrait d'une phobie sociale, qui au fil des ans sous l'influence de la culpabilité et de la honte, s'est considérablement aggravée en raison de son amour pour les hommes et qui le conduit de plus en plus à se retirer de la société et de la politique.

Autisme

L'altération mentale dont a souffert Louis II serait caractérisée par une forme d'autisme[25], son mode d'existence étant perturbé par une altération du réel et un délire mêlant sentiment de persécution et désir de grandeur. Son enfance est solitaire et marquée par une passion pour le monde symbolique des légendes allemandes. Dès les premières années de son règne, Louis II se désintéresse de la politique et méprise profondément Munich et les Munichois. Au fur et à mesure que les années passent, il s'isole de plus en plus dans les décors qu'il a voulus, ses châteaux, le jardin d'hiver de la résidence de Munich, les grottes et divers pavillons de Linderhof ou Schachen. Il crée son propre monde dans lequel il peut s'imaginer être Lohengrin, Tannhäuser, Louis XIV, sultan, émir, cheik ou commandeur des croyants. Jacques Bainville écrit : « Il conçut la vie comme un spectacle dont il prétendit régler les détails à son gré, devant en être l'unique spectateur[26]. »

Rapports aux arts

Afin de comprendre le roi, il faut nous replacer dans l'atmosphère de l'époque. En effet, alors qu'au cours du XIXe siècle les choses évoluent vite et que l'industrialisation vient bouleverser les valeurs anciennes, le courant romantique va prendre tout son essor et sa portée véritable. Ce romantisme, très spécifique en Allemagne, met en valeur les éléments traditionnels, ceux de la culture, du sang, du sol et de la race du peuple allemand. Le courant romantique assiste à la naissance, ou la renaissance, d'un monde sensible, en rapport avec l'histoire, les émotions, la nature, et lutte contre la modernité industrielle. Le romantisme tend à toucher à sa fin avec la déception du Printemps des peuples, dès 1848. Cependant, le roi y adhérera pleinement et fera partie des romantiques tardifs.

Le poète français Paul Verlaine le considère comme le « seul vrai roi de ce siècle »[27].

Richard Wagner

Palais des festivals de Bayreuth, vue de face, au milieu du Königsbau construit par la suite.

Il admire Richard Wagner et devient son mécène. Le journal du roi[24] ainsi que des lettres[28] montrent son homosexualité et son adoration passionnée de Wagner dont il est probablement amoureux[29], sans que l'on puisse conclure s'il existe une liaison entre les deux hommes[30]. Profitant de l'amour du roi pour son œuvre, Wagner le conduira à dépenser à son profit des sommes considérables. Louis II a par exemple financé la construction du palais des festivals de Bayreuth (Festspielhaus) voulu et conçu par le musicien pour y présenter ses opéras. Le développement de la culture germanique et la promotion d'un idéal culturel faisaient partie des objectifs de grandeur du roi, à l'instar du roi Louis XIV, son modèle absolu. Le Conseil des ministres poussera le roi à arrêter son mécénat envers le compositeur.

Influencé par Wagner et inspiré par les travaux de Viollet-le-Duc en France (il visita notamment le château de Pierrefonds le [31]), Louis II fait construire des châteaux de style gothico-romantique, dont le plus célèbre est le château de Neuschwanstein, qui ne fut jamais achevé.

Théâtre

L'intérêt de Louis II pour le théâtre n'est pas limité à Wagner. En 1864, il pose la première pierre d'un nouveau théâtre de Cour. En 1867, il nomme Karl von Perfall directeur du nouveau théâtre. Le but de Louis est de faire venir à Munich le meilleur des drames européens. Perfall, sous la supervision de Louis, présente au public des œuvres de Shakespeare, Calderon, Mozart, Gluck, Ibsen, Weber et bien d'autres, comme Schiller, Molière et Corneille.

Entre 1872 et 1885, le roi commande 209 représentations privées (Separatvorstellungen) données pour lui seul ou avec un invité, dans les deux théâtres de cour, comprenant 44 opéras (28 de Wagner, dont 8 de Parsifal), 11 ballets et 154 pièces de théâtre dont le thème principal est la France des Bourbons). Il dépense 97 300 marks pour ces représentations. Cette attitude s'explique moins par la misanthropie que par une certaine vision esthétique. Louis écrit à Ernst von Possart, alors directeur principal au théâtre de cour à Munich :

« Je ne peux obtenir aucun sens de l'illusion dans le théâtre aussi longtemps que les gens continuent à me regarder, et suivre mon chaque expression à travers leurs lorgnettes. Je tiens à voir et ne pas être un spectacle pour les masses. »

Le roi aura l'occasion d'entendre le chanteur Franz Nachbaur dans tous les rôles de ténors wagnériens.

Mark Twain, dans son récit de voyage A tramp abroad, décrit avec humour une de ces représentations privées[32].

Châteaux

L'ensemble des fameux châteaux du roi appartient pleinement au style et au courant romantique. Apparu en Allemagne dès le début du XIXe siècle, notamment en réaction à la suppression du Saint-Empire en 1806 et à l'écrasement de la Prusse par la France en 1807, le courant romantique se poursuit tardivement dans les dernières œuvres de Richard Wagner, par exemple. Le roi fait partie de ces romantiques tardifs. Il essayera toujours de rappeler et de mettre en valeur la mémoire du passé, notamment par ses châteaux.

Jardin d'hiver de la résidence de Munich

En 1867, Louis fait appel à l'architecte Georg von Dollmann pour construire un jardin d'hiver sur le toit de la résidence de Munich, sur le modèle de la « galerie des machines » de la première Exposition universelle de Paris en 1855 (sur l'emplacement actuel du Grand Palais). Il s'agit de réaliser un grand vaisseau de verre et d'acier qui ouvrirait la terrasse surmontant l'aile de la résidence qui s'étend entre le jardin de Cour (Hofgarten) et les cours de l'Empereur et de l'apothicairerie. Dollmann prend comme collaborateur Carl von Effner (futur paysagiste des parcs de Linderhof et de Herrenchiemsee). En 1867, le projet du Wintergarten était encore relativement modeste. En 1869, le roi décide de l'agrandir pour en faire une sorte de jungle sauvage avec des pavillons de fantaisie cachés entre les palmiers et les fleurs exotiques. Il y ajoute une « tente royale », une « hutte indienne », un « kiosque mauresque », et une grotte artificielle avec de faux stalactites et une petite cascade. Le kiosque mauresque sera remplacé par un pavillon oriental plus vaste.

Neuschwanstein

Le château de Neuschwanstein (inachevé), fut construit près de celui de son père, le château de Hohenschwangau, à partir de 1869 et terminé après la mort du roi en 1891.

Linderhof

Le château de Linderhof fut construit de 1869 à 1879. Dans les jardins, on éleva le pavillon mauresque acquis par le roi après l’Exposition universelle de Paris de 1867 et une grotte de Vénus qui évoque Tannhäuser, l'opéra de Richard Wagner ; on peut également y voir la hutte de Hunding, avec l'épée Notung dans le tronc de l'arbre situé dans le centre de la cabane, inspirée de l'opéra La Walkyrie. Les troncs d'arbre utilisés pour construire cette cabane ne sont pas en bois mais en béton, Louis II n'ayant jamais été opposé aux progrès techniques.

Herrenchiemsee

Le château de Herrenchiemsee fut commencé en 1878. Inachevé, il s'agit d'une copie plus ou moins conforme du château de Versailles, érigé sur une île au milieu du lac de Chiem (Chiemsee) entre Munich et Salzbourg, à côté d'un ancien monastère. Louis II le fit ériger comme un monument à la gloire de Louis XIV, qu'il admirait, et à l'absolutisme royal. Ce château fut inauguré en 1886, et le roi n'y séjourna pas plus de 2 semaines.

Schachen

Il fit construire un pavillon de chasse à Schachen (1871), au-dessus de Garmisch-Partenkirchen.

Projets

Louis laissa de nombreux plans et de dessins pour d'autres châteaux dont la construction était envisagée. Il projetait notamment l'édification d'un palais byzantin dans le Graswangtal (de) (près de Linderhof), d'un palais chinois dans le Tyrol, ainsi que la reconstruction du château de Falkenstein, près de Pfronten dans l'Allgäu. En 1885, on entama la démolition de l'ancien château de Falkenstein et aménagea la route qui y menait, puis les travaux furent abandonnés.

Postérité

Louis II avait demandé qu'à sa mort, ses châteaux soient fermés. Cependant, six semaines après son décès, le gouvernement bavarois décidait de les ouvrir au public afin de démontrer que le roi était fou et de permettre de payer les dettes royales en demandant un droit d'entrée.

Les dettes sont payées en 1920.

L'ouverture des châteaux a eu pour effet, au contraire, d'entretenir la popularité du roi, qui est devenu un personnage de légende, véritable mythe dans les Alpes bavaroises, d'autant plus que les paysans employés sur les chantiers royaux étaient bien payés et que le roi, généreux et poli malgré ses lubies, avait toujours un mot pour chacun de ses sujets.

Tous les ans, au pavillon de chasse du Schachen, les gens de la région fêtent l'anniversaire du roi et la Saint-Louis, célébrée le même jour, par un feu illuminant la nuit, le König-Ludwig-Feuer (de).

Généalogie

Généalogie du roi Louis II de Bavière.
Arrière-arrière-grands-parents

Frédéric de Deux-Ponts-Birkenfeld
(1724-1767)

∞ 1746

Françoise de Palatinat-Soulzbach
(1724-1794)

Georges-Guillaume de Hesse-Darmstadt
(1722-1782)

∞ 1748

Maria Louise de Leiningen-Dagsbourg-Falkenbourg
(1729-1818)

Ernest-Frédéric III de Saxe-Hildburghausen
(1727-1780)

∞ 1758

Ernestine von Sachsen-Weimar Eisenach
(1740-1786)

Charles II de Mecklembourg-Strelitz
(1741-1816)

∞ 1768

Frédérique de Hesse-Darmstadt
(1752-1782)

Auguste-Guillaume de Prusse, prince de Prusse
(1722-1758)

∞ 1742

Luise Amalie von Braunschweig-Wolfenbüttel
(1722-1780)

Louis IX de Hesse-Darmstadt
(1719-1790)

∞ 1741

Caroline de Palatinat-Deux-Ponts-Birkenfeld
(1721-1774)

Frédéric IV de Hesse-Hombourg
(1724-1751)

∞ 1746

Ulrike Luise zu Solms-Braunfels
(1731-1792)

Louis IX de Hesse-Darmstadt
(1719-1790)

∞ 1741

Caroline de Palatinat-Deux-Ponts-Birkenfeld
(1721-1774)

Arrière-grands-parents

Maximilien Ier de Bavière (1756-1825)

∞ 1785

Wilhelmine de Hesse-Darmstadt (1765-1796)

Frédéric Ier de Saxe-Hildburghausen
(1763-1834)

∞ 1785

Charlotte de Mecklembourg-Strelitz (1769-1818)

Frédéric-Guillaume II de Prusse (1744-1797)

∞ 1769

Frédérique-Louise de Hesse-Darmstadt (1751-1805)

Frédéric V de Hesse-Hombourg
(1748-1820)

∞ 1768

Karoline von Hessen-Darmstadt (1746-1821)

Grands-parents

Louis Ier de Bavière (1786-1868)

∞ 1810

Thérèse de Saxe-Hildburghausen (1792-1854)

Guillaume de Prusse (1783-1851)

∞ 1804

Marie-Anne-Amélie de Hesse-Hombourg (1785-1846)

Parents

Maximilien II de Bavière (1811-1864)

∞ 1842

Marie de Prusse (1825-1889)

Roi Louis II de Bavière (1845-1886)

Surnoms

Louis II a été affublé, post mortem, d’une série de surnoms attribués par divers auteurs se référant à des aspects de sa personnalité ou de sa vie :

  • Le roi de contes de fées (Der Märchenkönig, the Fairy Tale King) est le surnom le plus utilisé. Il provient sans doute de l’image du château de Neuschwanstein, au milieu des Alpes bavaroises, rappelant les légendes médiévales, qui a inspiré Walt Disney pour son film La Belle au bois dormant ;
  • Le roi fou (El rey loco) est aussi couramment employé du fait qu’il voulait vivre dans un monde imaginaire et chercher refuge dans ses châteaux exubérants ;
  • Le Roi cygne (the Swan King) rappelle la passion de Louis II pour la légende de Lohengrin, le Chevalier au cygne, immortalisée par l’opéra de Richard Wagner ;
  • Le roi-lune, le roi des lunes sont les titres d’œuvres littéraires de Guillaume Apollinaire, Thierry Debroux ou Christine Mondon ;
  • Hamlet-Roi est le sous-titre d’une biographie de Louis II par Guy de Pourtalès.

Popularité

Pourquoi Louis II de Bavière est-il si populaire ?

Dès la mort du roi, le mythe du « roi de contes de fées » est né, et Louis II a été identifié à la Bavière. Il est issu d'une des familles souveraines les plus anciennes et prestigieuses d'Europe, mais à proprement parler, il ne règne pas. Son comportement parfois excentrique, à la limite de la démence, enfin sa mort, tout cela concourt à le rendre émouvant et populaire, non seulement en Bavière mais dans le monde entier. De tous les coins de la planète affluent, année après année, des millions de personnes dans les lieux où il a vécu, souffert et a agi de manière créative. Malgré les prix élevés, les temps d'attente très longs en été, la durée de la visite (20 minutes), chacun veut suivre les traces du roi. Les célèbres châteaux de Neuschwanstein, Linderhof et Herrenchiemsee sont les plus fréquentés. Mais certains n'hésitent pas à effectuer la promenade très difficile qui conduit à la « maison royale » de Schachen. Comment était-il, où était-il, comment vivait-il : telles sont les questions que de nombreuses personnes se posent. La magnificence de ses palais ne reflète qu'une partie de sa personnalité. Neuschwanstein est un des monuments les plus célèbres du monde avec la tour Eiffel et les pyramides de Gizeh.

Chaque année, vers le , des milliers de personnes se retrouvent sur les rives du lac de Starnberg, près de la croix dans le lac qui marque le lieu on l'on a retrouvé le cadavre du roi. Un office a lieu dans la chapelle votive construite en 1896-1900 pour lui rendre hommage. Le nombre de « sosies » du roi augmente chaque année, venant d'Allemagne mais aussi du monde entier. La carrière de Richard Wagner n'aurait jamais été sans le soutien de Louis II ; les mélomanes qui montent chaque année vers le Festspielhaus de Bayreuth le savent très bien et lui en sont reconnaissants.

L'image de l'Allemagne à l'étranger est le château de Neuschwanstein. Il n'existe aucune campagne de publicité pour la bière de Bavière sans une photo du château de Neuschwanstein, aucune inauguration d'un événement sans pantalons en cuir, « Schuhplattln » (danse tyrolienne) et « Gamsbart » (ornement du chapeau en poils de chamois). Les offices du tourisme d'Allemagne à l'étranger ne cessent de montrer l'image de la Bavière et de ses châteaux, œuvres de Louis II.

En 1954, le magazine américain Life consacre une édition spéciale sur le début du miracle économique allemand. Sur la couverture, ce n'est pas le ministre de l'Économie Ludwig Erhard qui apparaît mais le château de Neuschwanstein.

Œuvres artistiques traitant de Louis II

Cinéma

Théâtre

Romans

  • La Pupille du roi Louis II de Bavière, de Hedwig Courths-Mahler, traduit en français de l'original allemand de 1911 par Luc-Henri Roger, BoD, 2020 (ISBN 9782322230464).
  • Le Roman d'un roi, roman à clé anonyme, Calmann-Lévy, 1887, récemment réédité sous le titre Le roman d'un roi. Les troublantes amours de Louis II de Bavière , BoD, 2020. (ISBN 9782322255139).
  • Le Livre de raison d'un roi fou, d'André Fraigneau.
  • Le Roi Lune, de Guillaume Apollinaire, 1916.
  • Ludwig : nouvelle sur la mort du roi Louis II de Bavière, de Klaus Mann, 1937.
  • Requiem pour le roi : mémoires de Louis II de Bavière, roman de Véronique Bergen, Le Bord de l'eau/La Muette, 2011.

Manga

Bandes dessinées

Télévision

Jeux vidéo

Une grande partie de l'intrigue de Gabriel Knight 2: The Beast Within, publié en 1995, repose sur l'histoire du roi. Le jeu permet entre autres les visites du château de Neuschwanstein, du lac de Starnberg et du musée du château de Herrenchiemsee[34].

Musique

Le ballet Illusions sur Le Lac des cygnes, chorégraphié par John Neumeier, est créé en 1976. Le ballet mélange la trame narrative du ballet Le Lac des cygnes de Tchaïkovski avec la vie de Louis II. Il utilise la partition du ballet et fait un parallèle entre la vie du compositeur et du roi. Des éléments de la vie du roi apparaissent, comme une maquette du château de Neuschwanstein et le cygne, symbole du roi qui apparaît de nombreuses fois dans ses châteaux.

Un certain nombre de comédies musicales basées sur la vie de Ludwig II ont été mises en scène. « Ludwig II. – Sehnsucht nach dem Paradies », musique de Franz Hummel et paroles de Stephen Barbarino, a été vue par plus d'un million de spectateurs dans un théâtre construit expressément sur les rives du lac, à Füssen, non loin des châteaux de Neuschwanstein et Hohenschwangau.

Le duo électronique Matmos a enregistré une chanson intitulée « Banquet for King Ludwig II of Bavaria » sur leur album de 2006 The Rose Has Teeth in the Mouth of a Beast.

Le compositeur de musique électronique Klaus Schulze a publié le morceau Ludwig II von Bayern sur son album « X. » (1978).

Le groupe de rock progressif Wapassou a enregistré un album 33 tours en 1979 : Ludwig (Un Roi Pour L'Éternité)[35].

L'avant-dernier titre de l'album Tanknology (2009) du groupe de heavy metal That Fucking Tank (en) s'intitule Ludwig II of Bavaria.

En 2010, un groupe de metal allemand, Freedom Call, produit un album-concept basé sur la vie de Louis II : Legend of the Shadowking[36].

Bibliographie

Chapelle votive construite au bord du lac de Starnberg en mémoire de la mort de Louis II, près du lieu où son corps fut retrouvé
Les participants à la commémoration annuelle à la croix du Souvenir, à l'endroit où le corps de Louis II a été trouvé dans le lac de Starnberg, en Allemagne.
  • Carnets secrets, 1869-1886, préface par Dominique Fernandez, commentaires de Siegfried Obermeier, Grasset, 1987 (ISBN 978-2-246-38301-7).
  • Jacques Bainville, Louis II de Bavière, Librairie Académique Perrin, 1900. Réédition Bartillat, 2009 (ISBN 978-2841004492).
  • Desmond Chapman-Huston, Tragédie fantastique. La Vie de Louis II de Bavière, Hachette, 1957, traduction par Anne-Marie Soulac de : (en) Desmond Chapman-Huston, Bavarian Fantasy. The Story of Ludwig II. 1955.
  • Jean des Cars, Louis II de Bavière, éd. Perrin, 1995 (ISBN 2-262-01305-5).
  • Philippe Collas, Louis II de Bavière et Élisabeth d'Autriche, âmes sœurs, Éditions du Rocher, 2001 (ISBN 978-2-268-03884-1).
  • Julius Desing, Roi Louis II. Sa vie - Sa fin, Éd. Kienberger, 1967, trad. L. Imbert.
  • François Fosca, Louis II de Bavière Inconnu, Maurice d'Hartoy éditeur, 1944.
  • Hugues Krafft, « Voyage aux Châteaux du Roi Louis II de Bavière », dans Le Tour du Monde, no 53, 1er semestre 1887, p. 209-225.
  • Pierre Lefebvre et Jean-Pierre Merlin, Louis II de Bavière : splendeurs et blessures d'un règne, Mediqualis, 2008 (ISBN 978-2-84059-068-2).
  • Philippe Le Guillou, Le Songe royal : Louis II de Bavière, Gallimard, 1996 (ISBN 978-2-07-019245-8).
  • Christine Mondon, Louis II de Bavière : le Roi des lunes, Bernard Giovanangeli Éditeur, 2007 (ISBN 978-2-7587-0013-5).
  • Aldo Oberdorfer, Louis II de Bavière, Payot, 1986 (ISBN 978-2-228-13110-0).
  • Alain de Queyriaux, Lumières sur Louis II de Bavière ou Siegfried et les Nibelungen, AAP éditions, 2004 (ISBN 978-2-9520672-0-1).
  • Guy de Pourtalès, Louis II de Bavière : Hamlet-Roi, L'Âge d'Homme, 1994 (ISBN 978-2-8251-0547-4).
  • Paul Rauchs, Louis II de Bavière et ses psychiatres. Les garde-fous du roi, préf. Georges Lanteri Laura, Éd. L'Harmattan, 2000 (ISBN 978-2-7384-6602-0).
  • Jean Adès, Louis II de Bavière : de la réalité à l'idéalisation romantique, Geigy, 1984 (ISBN 978-2-902474-28-8).
  • Gilbert Robin, Louis II de Bavière vu par un psychiatre, Wesmael-Charlier, 1960.
  • Kishin Shinoyama, Châteaux en Bavière : le rêve de Louis II, Imprimerie nationale, 2004 (ISBN 978-2-7433-0528-4).
  • Marianne Wörwag-Parizot, Sa majesté le roi Louis II de Bavière 1845 - 1886, éditions du Monsalvat, Paris, 1996.
  • Catherine Decours, Louis II de Bavière. Le trône et la folie, Fayard, 2019.
  • Luc-Henri Roger, Des fleurs pour le Roi Louis II de Bavière, BoD, 2019 (ISBN 9-782322-134755)
  • Luc-Henri Roger, Le Roi Louis II de Bavière dans la poésie française, BoD, 2020 (ISBN 9782322208371)
  • Arthur Savaète, Chanoine d'Agrigente, H.-G. Fromm, Louis II de Bavière. Le Cygne des Wittelsbach, BoD, 2019 (ISBN 9-782322-102006)
  • (de) Christof Botzenhart, Die Regierungstätigkeit König Ludwig II. von Bayern – „ein Schattenkönig ohne Macht will ich nicht sein“, Verlag C.H. Beck, München, 2004 (ISBN 3-406-10737-0).
  • (de) Julius Desing, Wahnsinn oder Verrat – war König Ludwig II. von Bayern geisteskrank?, Verlag Kienberger, Lechbruck, 1996.
  • (de) Nikolaus Dominik, « Der Märchenkönig - ein Sittenstrolch? Königstreue sind empört über die jüngste Ehrverletzung von Ludwig II. In neuem Buch wird über angeblichen Missbrauch berichtet », dans Augsburger Allgemeine, , no 271, p. 3.
  • (de) Heinz Häfner, Ein König wird beseitigt - Ludwig II. von Bayern, München, 2008 (ISBN 978-3-406-56888-6). Lire en ligne.
  • (de) Brigitte Hamann, Elisabeth. Kaiserin wider Willen, München/Wien, 1982.
  • (de) Hubert Glaser], « Ludwig II. und Ludwig III. - Kontraste und Kontinuitäten », dans Zeitschrift für bayerische Landesgeschichte no 59 (1996), p. 1-14.
  • (de) Dirk Heißerer, Ludwig II., Rowohlt Verlag, Reinbek, 2003 (ISBN 3-499-50647-5).
  • (de) Hans F. Nöhbauer, Auf den Spuren Ludwigs II., Prestel Verlag, München, 1986 (ISBN 3-7913-1470-X).
  • (de) Klaus Reichold, König Ludwig II. von Bayern – zwischen Mythos und Wirklichkeit, Märchen und Alptraum. Stationen eines schlaflosen Lebens, München, Süddeutscher Verlag, München, 1996.
  • (de) Arndt Richter, Die Geisteskrankheit der bayerischen Könige Ludwig II. und Otto. Eine interdisziplinäre Studie mittels Genealogie, Genetik und Statistik, Degener & Co., Neustadt an der Aisch, 1997 (ISBN 3-7686-5111-8).
  • (de) Werner Richter, Ludwig II., König von Bayern, München, Stiebner Verlag, München, 2001 (14. Auflage) (ISBN 3-8307-1021-6).
  • (de) Anita Schäffler, Sandra Borkowsky, Erich Adami, König Ludwig II. von Bayern und seine Reisen in die Schweiz – 20. Oktober–2. November 1865, 22. Mai–24. , 27. Juni–14. Juli 1881. Eine Dokumentation, Füssen, 2005.
  • (de) Marcus Spangenberg, Der Thronsaal von Schloss Neuschwanstein. Ludwig II. und sein Verständnis vom Gottesgnadentum, Schnell und Steiner Verlag, Regensburg 1999 (ISBN 3-7954-1225-0) (englische Ausgabe 3-7954-1233-1).
  • (en) Christopher McIntosh, The Swan King: Ludwig II of Bavaria, 2012 (ISBN 1-84885-847-7).
  • (en) Wilfred Blunt, Michael Petzet, The Dream King: Ludwig II of Bavaria, 1970 (ISBN 0-241-11293-1 et 0-14-003606-7).
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  • (en) Hans Nohbauer, Ludwig II, 1998 (ISBN 3-8228-7430-2).
  • (en) Werner Richter, The Mad Monarch: The Life and Times of Ludwig II of Bavaria, 1954.

Notes et références

  1. Chapman-Huston, 1955, p. 4.
  2. Gilbert Robin, Louis II de Bavière vu par un psychiatre, Wesmael-Charlier, 1960.
  3. Cécil Saint Laurent, Lola Montez, Presse de la Cité.
  4. Christine Mondon, Louis II de Bavière : le Roi des lunes, p. 21.
  5. Jean des Cars, Louis II de Bavière p. 18.
  6. http://www.louis2debaviere.com/fr/vie/CH_01_naissance.
  7. Bayerische Schlösserverwaltung | Château de Neuschwanstein | Roi Louis II de Bavière | Biographie.
  8. Jean Adès, Louis II de Bavière : de la réalité à l'idéalisation romantique, p. 52-53.
  9. Louis II De Bavière Est-Il Mort Assassiné ? 1 – vidéo Dailymotion.
  10. Bayerische Schlösserverwaltung – château de Neuschwanstein, Idée et genèse., neuschwanstein.de
  11. Louis 2 de Bavière – chronologie.
  12. cf. Jacques Bainville
  13. Jean des Cars, Louis II de Bavière, p. 180.
  14. Jean des Cars, Louis II de Bavière, p. 187.
  15. Jean des Cars, Louis II de Bavière, p. 189.
  16. Desmond Chapman-Huston, Tragédie fantastique. La Vie de Louis II de Bavière, p. 134-135.
  17. Jean Adès, Louis II de Bavière : de la réalité à l'idéalisation romantique, p. 107.
  18. Julius Desing, Le Château royal de Neuschwanstein p. 83.
  19. Jean des Cars, Louis II de Bavière, p. 304 et suiv.
  20. Autopsie publiée par Paul Rauchs, Louis II de Bavière et ses psychiatres. Les garde-fous du roi, p. 79 à 82.
  21. Il faut clarifier cette affirmation car on ne décède pas d'une "hydrocution". L'hydrocution (malaise vagal) propoque une forme de paralaysie qui peut entrainer une noyade. Par ailleurs, la communauté scientifique doute assez largement du lien entre diggestion et hydrocution.
  22. Philippe Collas, Louis II de Bavière et Élisabeth d'Autriche, Âmes Sœurs, Éditions du Rocher, .
  23. Christine Mondon, Louis II de Bavière : le Roi des lunes, p. 169-170.
  24. L' éclat du jour no 5 : journal de Louis II, Collectif, 1987.
  25. Lire à ce sujet l'étude du psychiatre Jean Adès, Louis II de Bavière : de la réalité à l'idéalisation romantique, Geigy, 1984 et celle de Gilbert Robin, Louis II de Bavière vu par un psychiatre, Wesmael-Charlier, 1960.
  26. Jacques Bainville, Louis II de Bavière, Librairie Académique Perrin, 1900.
  27. « À Louis II de Bavière, poème de Verlaine ».
  28. Louis II de Bavière, Carnets secrets : 1869 - 1886, Grasset, , 190 p..
  29. (en) Martin Gregor-Dellin, Richard Wagner : His Life, His Work, His Century, Harcourt Brace Jovanovich, , 575 p. (ISBN 978-0-15-177151-6), p. 337–338.
  30. Sophie Herfort, Louis II de Bavière et Wagner : une passion interdite ?, France Empire, , 254 p..
  31. Archives départementales de l'Oise, fonds du château de Pierrefonds, journal des travaux tenu par Wyganowski. La visite s'effectue en compagnie de Napoléon III et du roi du Portugal.
  32. A Tramp Abroad, disponible sur le site du projet Gutenberg..
  33. Dominique Bonnet, « Les incroyables châteaux de Louis II de Bavière », Paris Match, (lire en ligne)
  34. « Gabriel Knight2 Reallife Locations Tour (English version) », sur adventurecorner.de, (consulté le ).
  35. Ludwig (Un Roi Pour L'Éternité). 33 tours, Crypto, 1979 ; CD, Musea, 1994 ; CD, Belle Antique (Japon), 2009.
  36. Site de l'album : Freedom Call Legend of the Shadowking (CD Album)- Spirit of Metal Webzine (fr).

Liens externes

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