Guillaume Apollinaire

Guillaume Albert Vladimir Alexandre Apollinaire de Kostrowitzky[1], dit Guillaume Apollinaire, est un poète et écrivain français, critique et théoricien d'art qui serait[Note 1] né sujet polonais de l'Empire russe, le à Rome. Il meurt à Paris le de la grippe espagnole, mais est déclaré mort pour la France[2] en raison de son engagement durant la guerre.

Pour les articles homonymes, voir Apollinaire.

Considéré comme l'un des poètes français les plus importants du XXe siècle[3], il est l'auteur de poèmes tels Zone, La Chanson du mal-aimé, Le Pont Mirabeau, ayant fait l'objet de plusieurs adaptations en chanson au cours du siècle. La part érotique de son œuvre – dont principalement trois romans (dont un perdu), de nombreux poèmes et des introductions à des auteurs licencieux – est également passée à la postérité. Il expérimenta un temps la pratique du calligramme (terme de son invention, quoiqu'il ne soit pas l'inventeur du genre lui-même, désignant des poèmes écrits en forme de dessins et non de forme classique en vers et strophes). Il fut le chantre de nombreuses avant-gardes artistiques de son temps, notamment du cubisme et de l'orphisme, à la gestation desquels il participa en tant que poète et théoricien de l'Esprit nouveau[Note 2]. Précurseur du surréalisme, il en forgea le nom dans son drame Les Mamelles de Tirésias (1917).

Biographie

Jeunesse

Guillaume Apollinaire est né à Rome sous le nom de Guglielmo Alberto Wladimiro Alessandro Apollinare de Kostrowitzky, en polonais Wilhelm Albert Włodzimierz Aleksander Apolinary Kostrowicki, herb. Wąż. Apollinaire est en réalité — jusqu'à sa naturalisation en 1916 — le cinquième prénom de Guillaume Albert Vladimir Alexandre Apollinaire de Kostrowitzky.

Sa mère, Angelika Kostrowicka (clan Wąż, ou Angelica de Wąż-Kostrowicky), est née à Nowogródek dans l'Empire russe (aujourd'hui Navahrudak en Biélorussie), dans une famille de la petite noblesse polonaise. Après la mort de son père, camérier honorifique de cape et d'épée du pape, elle demeure à Rome, où elle devient la maîtresse d'un noble et a une grossesse non désirée. Son fils naît le et il est déclaré à la mairie comme étant né le [4] d'un père inconnu et d'une mère voulant rester anonyme, de sorte que l'administration l'affubla d'un nom de famille d'emprunt : Dulcigny. Angelika le reconnaît quelques mois plus tard devant notaire comme son fils, sous le nom de Guglielmo Alberto Wladimiro Alessandroi Apollinare de Kostrowitzky[5]. Selon l'hypothèse la plus probable, son père serait un officier italien, Francesco Flugi d'Aspermont[6]. En 1882, elle lui donne un demi-frère, Alberto Eugenio Giovanni. En 1887 elle s'installe à Monaco avec ses fils sous le nom d'Olga de Kostrowitzky. Très vite elle y est arrêtée et fichée par la police comme femme galante, gagnant probablement sa vie comme entraîneuse dans le nouveau casino. Guillaume, placé en pension au collège Saint Charles, dirigé par les frères Maristes, y fait ses études de 1887 à 1895, et se révèle l'un des meilleurs élèves. Puis il est inscrit au lycée Stanislas de Cannes et ensuite au lycée Masséna de Nice où il échoue à son premier baccalauréat[7] et ne se représente pas. Durant les trois mois de l'été 1899, sa mère l'a installé, avec son frère, à la pension Constant de la petite bourgade wallonne de Stavelot, pension qu'ils quittent, le [8], à « la cloche de bois » : leur mère ne leur ayant envoyé que l'argent du train, ils ne peuvent payer la note de l'hôtel, et doivent fuir en secret, une fois tout le monde endormi[9]. L'épisode wallon féconde durablement son imagination et sa création. Ainsi, de cette époque date le souvenir des danses festives de cette contrée (« C'est la maclotte qui sautille... »), dans Marie, celui des Hautes Fagnes, ainsi que l'emprunt au dialecte wallon[10].

La mère d'Apollinaire

Journal de Paul Léautaud au  : « Je vois entrer une dame [la mère d'Apollinaire, dans le bureau de Léautaud au Mercure de France] assez grande, élégante, d’une allure un peu à part. Grande ressemblance de visage avec Apollinaire, ou plutôt d’Apollinaire avec elle, le nez, un peu les yeux, surtout la bouche et les expressions de la bouche dans le rire et dans le sourire. / Elle me paraît fort originale. Exubérante. Une de ces femmes dont on dit qu’elles sont un peu « hors cadre ». En une demi-heure, elle me raconte sa vie : russe, jamais mariée, nombreux voyages, toute l’Europe ou presque. (Apollinaire m’apparaît soudain ayant hérité en imagination de ce vagabondage.) Apollinaire né à Rome. Elle ne me dit rien du père. / Elle me parle de l’homme avec lequel elle vit depuis vingt-cinq ans, son ami, un Alsacien, grand joueur, tantôt plein d’argent, tantôt sans un sou. Elle ne manque de rien. Dîners chez Paillard, Prunier, Café de la Paix, etc. / Elle me dit qu’elle a plusieurs fois « installé » Apollinaire, l’avoir comblé d’argent. En parlant de lui, elle dit toujours : Wilhelm. / Sentiments féroces à l’égard de la femme d’Apollinaire. / [...] Elle me dépeint Apollinaire comme un fils peu tendre, intéressé, souvent emporté, toujours à demander de l’argent, et peu disposé à en donner quand il en avait. / Elle ne m’a pas caché son âge : 52 ans. Fort bien conservée pour cet âge, surtout élancée et démarche légère, aisée. »

À Paris

En 1900, il s'installe à Paris, centre des arts et de la littérature européenne à l'époque. Vivant dans la précarité, sa mère lui demande, pour gagner sa vie, de passer un diplôme de sténographie et il devient employé de banque comme son demi-frère Alberto Eugenio Giovanni. L'avocat Esnard l'engage un mois comme nègre pour écrire le roman-feuilleton Que faire ? dans Le Matin, mais refuse de le payer. Pour se venger, il séduit sa jeune maîtresse[11].

En , il écrit son premier article pour Tabarin, hebdomadaire satirique dirigé par Ernest Gaillet, puis en ses premiers poèmes paraissent dans la revue La Grande France sous son nom Wilhelm Kostrowitzky[12]. De au , il est le précepteur de la fille d'Élinor Hölterhoff, vicomtesse de Milhau, d'origine allemande et veuve d'un comte français. Il tombe amoureux de la gouvernante anglaise de la petite fille, Annie Playden, qui refuse ses avances[13]. C'est alors la période « rhénane » dont ses recueils portent la trace (La Lorelei, Schinderhannes). De retour à Paris en , il garde le contact avec Annie et se rend auprès d'elle à deux reprises à Londres. Mais en 1905, elle part pour l'Amérique. Le poète célèbre la douleur de l'éconduit dans Annie, La Chanson du mal-aimé, L'Émigrant de Landor Road, Rhénanes[5].

« La Joconde est retrouvée », Le Petit Parisien, numéro 13559, 13 décembre 1913

Entre 1902 et 1907, il travaille pour divers organismes boursiers et parallèlement publie contes et poèmes dans des revues. Il prend à cette époque pour pseudonyme Apollinaire d'après le prénom de son grand-père maternel, Apollinaris, qui rappelle Apollon, dieu de la poésie[14]. En , il crée un mensuel dont il est rédacteur en chef, Le festin d'Ésope, revue des belles lettres[15] dans lequel il publie quelques poèmes ; on y trouve également des textes de ses amis André Salmon, Alfred Jarry, Mécislas Golberg, entre autres.

En 1907, il rencontre l'artiste peintre Marie Laurencin. Ils entretiendront une relation chaotique et orageuse durant sept ans. À cette même époque, il commence à vivre de sa plume et se lie d'amitié avec Pablo Picasso[16], Antonio de La Gandara, Jean Metzinger, Paul Gordeaux, André Derain, Edmond-Marie Poullain, Maurice de Vlaminck et le Douanier Rousseau, se fait un nom de poète et de journaliste[Note 3], de conférencier et de critique d'art à L'Intransigeant[17]. En 1909, L'Enchanteur pourrissant, son œuvre ornée de reproductions de bois gravés d'André Derain est publiée par le marchand d'art Daniel-Henry Kahnweiler. Le , accusé de complicité de vol de La Joconde parce qu'une de ses relations avait dérobé des statuettes au Louvre, il est emprisonné durant une semaine à la prison de la Santé ; cette expérience le marque[Note 4]. Cette année-là, il publie son premier recueil de poèmes, Le Bestiaire ou Cortège d'Orphée, orné des gravures de Raoul Dufy. En 1913, les éditions du Mercure de France éditent Alcools, somme de son travail poétique depuis 1898[5].

Le , Guillaume Apollinaire enregistre Le Pont Mirabeau et Le Voyageur aux Archives de la Parole, documents sonores conservés à la Bibliothèque nationale de France et écoutables dans Gallica[18].

La guerre

Dossier de naturalisation de Guillaume Kostrowitzky, dit Apollinaire. Archives nationales de France.

En , il tente de s'engager dans l'armée française[Note 5], mais le conseil de révision ajourne sa demande car il n'a pas la nationalité française.

Lou et Madeleine

Il part pour Nice où sa seconde demande, en , sera acceptée, ce qui lancera sa procédure de naturalisation[19]. Peu après son arrivée, un ami lui présente Louise de Coligny-Châtillon, lors d'un déjeuner dans un restaurant niçois. Divorcée, elle demeure chez son ex-belle-sœur à la Villa Baratier, dans les environs de Nice, et mène une vie très libre. Guillaume Apollinaire s'éprend aussitôt d'elle, la surnomme Lou et la courtise d'abord en vain. Puis elle lui accorde ses faveurs, les lui retire et quand il est envoyé faire ses classes à Nîmes après l'acceptation de sa demande d'engagement, elle l'y rejoint pendant une semaine, mais ne lui dissimule pas son attachement pour un homme qu'elle surnommait Toutou. Une correspondance naît de leur relation ; au dos des lettres qu'Apollinaire envoyait au début au rythme d'une par jour ou tous les deux jours, puis de plus en plus espacées, se trouvent des poèmes qui furent rassemblés plus tard sous le titre de Ombre de mon amour puis de Poèmes à Lou[20].

Le , Guillaume Apollinaire (à gauche) et le dessinateur André Rouveyre, qui après un reportage à Deauville pour la revue Comœdia, viennent de rentrer à Paris à l'annonce de la mobilisation, se rendent dans une boutique Biofix, boulevard Poissonnière, où l’on enregistre de petits films souvenirs sur le principe des photomatons.

Sa déclaration d'amour, dans une lettre datée du , commençait en ces termes : « Vous ayant dit ce matin que je vous aimais, ma voisine d'hier soir, j'éprouve maintenant moins de gêne à vous l'écrire. Je l'avais déjà senti dès ce déjeuner dans le vieux Nice où vos grands et beaux yeux de biche m'avaient tant troublé que je m'en étais allé aussi tôt que possible afin d'éviter le vertige qu'ils me donnaient. »

Mais la jeune femme ne l'aimera jamais comme il l'aurait voulu ; elle refuse de quitter Toutou et à la veille du départ d'Apollinaire pour le front, en , ils rompent en se promettant de rester amis. Il part avec le 38e régiment d'artillerie de campagne pour le front de Champagne le . Malgré les vicissitudes de l'existence en temps de guerre, il écrit dès qu'il le peut pour garder le moral et rester poète (Case d'Armons), et une abondante correspondance avec Lou, ses nombreux amis, et une jeune fille, Madeleine Pagès, qu'il avait rencontrée dans le train, le , au retour d'un rendez-vous avec Lou. Une fois sur le front, il lui envoie une carte, elle lui répond et ainsi, débute une correspondance vite enflammée qui débouche en août et toujours par correspondance, à une demande en mariage. En , dans le but de devenir officier, Wilhelm de Kostrowitzky est transféré à sa demande dans l'infanterie dont les rangs sont décimés. Il entre au 96e régiment d'infanterie avec le grade de sous-lieutenant puis à Noël, il part pour Oran retrouver sa fiancée pour sa première permission.

Il commence aussi, en , une correspondance avec la poétesse Jeanne Burgues-Brun, qui devient sa marraine de guerre[21]. Ces lettres seront publiées en 1948 par les éditions Pour les fils de roi, puis à partir de 1951 par les éditions Gallimard.

Le , il obtient sa naturalisation française mais quelques jours plus tard, le , il est blessé à la tempe par un éclat d'obus. Il lisait alors le Mercure de France dans sa tranchée[22]. Évacué à Château-Thierry, il est transféré vers le Val de Grâce, à Paris. Il y est trépané le puis entame une longue convalescence au cours de laquelle il cesse d'écrire à Madeleine. Fin octobre, son recueil de contes, Le Poète Assassiné est publié et la parution est couronnée, le , par un mémorable banquet organisé par ses amis dans l'Ancien Palais d'Orléans.

Les Surréalistes s'intéressent alors à un tableau de Giorgio de Chirico datant de 1914, qui, après s'être probablement intitulé L'homme-cible, trouve son titre définitif : Portrait (prémonitoire) de Guillaume Apollinaire. Il doit cette appellation au profil présent dans la composition et comportant un cercle blanc sur la tempe gauche. Une cible à l’endroit même où deux ans plus tard, Apollinaire est blessé. Ce dernier y voit lui-même un signe du destin, et les Surréalistes suivent, prédisposés qu'ils sont à reconnaître chez De Chirico certains dons prémonitoires.

Dernières années

Plaque au no 202 boulevard Saint-Germain (7e arrondissement de Paris), où il meurt.

En mars 1917, il crée le terme de surréalisme qui apparaît dans une de ses lettres à Paul Dermée[23] et dans le programme du ballet Parade qu'il rédigea pour la représentation du . Le , il est déclaré définitivement inapte à faire campagne aux armées par la commission médicale et reclassé dans un service auxiliaire. Le , il est rattaché au ministère de la guerre qui l'affecte à la Censure. Le , il fait jouer sa pièce Les Mamelles de Tirésias (sous-titrée Drame surréaliste en deux actes et un prologue) dans la salle du conservatoire Renée Maubel, aujourd'hui théâtre Galabru. Le , il se dit souffrant et fait prononcer par le comédien Pierre Bertin, sa fameuse conférence L'Esprit Nouveau au théâtre du Vieux Colombier.

En 1918, les Éditions Sic publient sa pièce Les Mamelles de Tirésias. Son poème, La jolie rousse, dédié à sa nouvelle compagne, paraît en mars dans la revue L'Éventail. En avril, le Mercure de France publie son nouveau recueil de poésies, Calligrammes. Le , il épouse Jacqueline[Note 6] (la « jolie rousse » du poème), à qui l'on doit de nombreuses publications posthumes des œuvres d'Apollinaire. Il a pour témoins Picasso, Gabrièle Buffet et le célèbre marchand d'art Ambroise Vollard. Affecté le au bureau de presse du Ministère des Colonies, il est promu lieutenant le . Après une permission de trois semaines auprès de Jacqueline, à Kervoyal (à Damgan, dans le Morbihan), il retourne à son bureau du ministère et continue parallèlement à travailler à des articles, à un scénario pour le cinéma, et aux répétitions de sa nouvelle pièce, Couleur du temps.

Apollinaire et son épouse Jacqueline, sur la terrasse de leur appartement, au no 202 du boulevard Saint-Germain, en mai ou juin 1918.
Tombe de Guillaume Apollinaire au cimetière du Père-Lachaise à Paris.

Affaibli par sa blessure, Guillaume Apollinaire meurt le chez lui, 202 boulevard Saint-Germain, angle de la rue Saint-Guillaume. C'est la grippe espagnole qui l'a emporté en une ultime asphyxie, « grippe intestinale compliquée de congestion pulmonaire » ainsi que l'écrit Paul Léautaud dans son journal du [2]. Alors que ses amis viennent saluer sa dépouille, les Parisiens défilent sous ses fenêtres en criant « À mort Guillaume ! », faisant référence non au poète mais à l'empereur Guillaume II d'Allemagne qui a abdiqué le même jour [5]. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise.

Histoire de son monument funéraire[24]

En , ses compagnons et intimes constituent un comité afin de collecter des fonds pour l'exécution, par Picasso, du monument funéraire de sa tombe. Soixante-cinq artistes offrent des œuvres dont la vente aux enchères à la Galerie Paul Guillaume, les 16 et , rapporte 30 450 francs. En 1927 et 1928, Picasso propose deux projets mais aucun n'est retenu. Le premier est jugé obscène par le comité. Pour le second - une construction de tiges en métal - Picasso s'est inspiré du « monument en vide » créé par l'oiseau du Bénin pour Croniamantal dans Le Poète assassiné[25]. À l'automne 1928, il réalise quatre constructions avec l'aide de son ami Julio Gonzalez, peintre, orfèvre et ferronnier d'art, que le comité refuse ; trois sont conservés au Musée Picasso à Paris, la quatrième appartient à une collection privée.

Finalement c'est l'ami d'Apollinaire, le peintre Serge Férat qui dessine le monument-menhir en granit[26] surmontant la tombe au cimetière du Père-Lachaise, division 86. La tombe porte également une double épitaphe extraite du recueil Calligrammes, trois strophes discontinues de Colline[Note 7], qui évoquent son projet poétique et sa mort, et un calligramme de tessons verts et blancs en forme de cœur qui se lit « mon cœur pareil à une flamme renversée ».

Regards sur l'œuvre

Cette section ne cite pas suffisamment ses sources (décembre 2016). 
Pour l'améliorer, ajoutez des références vérifiables [comment faire ?] ou le modèle {{Référence nécessaire}} sur les passages nécessitant une source.

Influencé par la poésie symboliste dans sa jeunesse, admiré de son vivant par les jeunes poètes qui formèrent plus tard le noyau du groupe surréaliste (Breton, Aragon, Soupault - Apollinaire est l'inventeur du terme « surréalisme »), il révéla très tôt une originalité qui l'affranchit de toute influence d'école et qui fit de lui un des précurseurs de la révolution littéraire de la première moitié du XXe siècle. Son art n’est fondé sur aucune théorie, mais sur un principe simple : l’acte de créer doit venir de l’imagination, de l’intuition, car il doit se rapprocher le plus de la vie, de la nature. Cette dernière est pour lui « une source pure à laquelle on peut boire sans crainte de s’empoisonner » (Œuvres en prose complètes, Gallimard, 1977, p. 49).

Mais l’artiste ne doit pas l’imiter, il doit la faire apparaître selon son propre point de vue. « Je suis partisan acharné d’exclure l’intervention de l’intelligence, c’est-à-dire de la philosophie et de la logique dans les manifestations de l’art. L’art doit avoir pour fondement la sincérité de l’émotion et la spontanéité de l’expression : l’une et l’autre sont en relation directe avec la vie qu’elles s’efforcent de magnifier esthétiquement » dit Apollinaire (entretien avec Perez-Jorba dans La Publicidad). L’œuvre artistique est fausse en ceci qu'elle n'imite pas la nature, mais elle est douée d'une réalité propre, qui fait sa vérité.

Apollinaire se caractérise par un jeu subtil entre modernité et tradition. Il ne s’agit pas pour lui de se tourner vers le passé ou vers le futur, mais de suivre le mouvement du temps. Il utilise pour cela beaucoup le présent, le temps du discours dans ses poèmes notamment dans le recueil Alcools. Il situe ses poèmes soit dans le passé, soit dans le présent mais s'adresse toujours à des hommes d'un autre temps, souvent de l'avenir. D'ailleurs, « On ne peut transporter partout avec soi le cadavre de son père, on l’abandonne en compagnie des autres morts. Et l’on se souvient, on le regrette, on en parle avec admiration. Et si on devient père, il ne faut pas s’attendre à ce qu’un de nos enfants veuille se doubler pour la vie de notre cadavre. Mais nos pieds ne se détachent qu’en vain du sol qui contient les morts » (Méditations esthétiques, Partie I : Sur la peinture).

C’est ainsi que le calligramme[Note 9] substitue la linéarité à la simultanéité et constitue une création poétique visuelle qui unit la singularité du geste d'écriture à la reproductibilité de la page imprimée. Apollinaire prône un renouvellement formel constant (vers libre, monostiche, création lexicale, syncrétisme mythologique). Enfin, la poésie et l’art en général sont un moyen pour l’artiste de communiquer son expérience aux autres. C’est ainsi qu’en cherchant à exprimer ce qui lui est particulier, il réussit à accéder à l’universel. Enfin, Apollinaire rêve de former un mouvement poétique global, sans écoles, celui du début de XXe siècle, période de renouveau pour les arts et l'écriture, avec l'émergence du cubisme dans les années 1900, du futurisme italien en 1909 et du dadaïsme en 1916. Il donnera par ailleurs à la peinture de Robert Delaunay et Sonia Delaunay le terme d'orphisme, toujours référence dans l'histoire de l'art. Apollinaire entretient des liens d'amitié avec nombre d'artistes et les soutient dans leur parcours artistique (voir la conférence « La phalange nouvelle »), tels les peintres Pablo Picasso, Georges Braque, Henri Matisse et Henri Rousseau.

Son poème Zone a influencé le poète italien contemporain Carlo Bordini et le courant dit de "Poésie narrative".

Derrière l’œuvre du poète, on oublie souvent l’œuvre de conteur, en prose, avec des récits tels que Le Poète assassiné ou La Femme assise, qui montrent son éclectisme et sa volonté de donner un genre nouveau à la prose, en opposition au réalisme et au naturalisme en vogue à son époque. À sa mort, on a retrouvé de nombreuses esquisses de romans ou de contes, qu'il n'a jamais eu le temps de traiter jusqu'au bout.

Œuvres

Poésie

  • Le Bestiaire ou Cortège d'Orphée, illustré de gravures par Raoul Dufy, Deplanche, 1911. Réédité dans son format original par les éditions Prairial, 2017. Cet ouvrage a également été illustré de lithographies en couleurs par Jean Picart Le Doux[27].
  • Alcools, recueil de poèmes composés entre 1898 et 1913, Mercure de France, 1913.
  • Vitam impendere amori, illustré par André Rouveyre, Mercure de France, 1917.
  • Calligrammes, poèmes de la paix et de la guerre 1913-1916, Mercure de France, 1918.
  • Il y a..., recueil posthume, Albert Messein, 1925.
  • Ombre de mon amour, poèmes adressés à Louise de Coligny-Châtillon, Cailler, 1947.
  • Poèmes secrets à Madeleine, édition pirate, 1949.
  • Le Guetteur mélancolique, recueil posthume de poèmes inédits, Gallimard, 1952.
  • Poèmes à Lou, Cailler, recueils de poèmes pour Louise de Coligny-Châtillon, 1955[20].
  • Soldes, poèmes inédits, Fata Morgana, 1985
  • Et moi aussi je suis peintre, album d'idéogrammes lyriques coloriés, resté à l'état d'épreuve. Les idéogrammes seront insérés dans le recueil Calligrammes, Le temps qu'il fait, 2006.
  • Poèmes en guerre, édition établie et préfacée par Claude Debon, Paris, Les Presses du Réel, 2018. (L'ensemble des poèmes écrits par Apollinaire entre 1914 et 1918, réunis pour la première fois, méticuleusement retranscrits d'après les « manuprimes », eux-mêmes reproduits en annexe.)

Romans et contes

  • Mirely ou le Petit Trou pas cher, roman érotique écrit sous pseudonyme pour un libraire de la rue Saint-Roch à Paris, 1900 (ouvrage perdu).
  • Que faire ?, roman-feuilleton paru dans le journal Le Matin, signé Esnard, auquel G.A. sert de nègre.
  • Les Onze Mille Verges ou les Amours d'un hospodar[Note 10], roman érotique publié sous couverture muette, 1907.
  • L'Enchanteur pourrissant, illustré de gravures d'André Derain, Kahnweiler, 1909.
  • L'Hérésiarque et Cie, contes, Stock, 1910.
  • Les Exploits d'un jeune Don Juan, roman érotique, publié sous couverture muette, 1911. Le roman a été adapté au cinéma en 1987 par Gianfranco Mingozzi sous le même titre.
  • La Rome des Borgia, qui est en fait de la main de René Dalize, Bibliothèque des Curieux, 1914.
  • La Fin de Babylone - L'Histoire romanesque 1/3, Bibliothèque des Curieux, 1914.
  • Les Trois Don Juan - L'Histoire romanesque 2/3, Bibliothèque de Curieux, 1915.
  • Le Poète assassiné, contes, L'Édition, Bibliothèque de Curieux, 1916.
  • La Femme assise, inachevé, édition posthume, Gallimard, 1920. Version digitale chez Gallica[28]
  • Les Épingles, contes, 1928.
  • Le Corps et l’Esprit (Inventeurs, médecins & savants fous), Bibliogs, Collection Sérendipité, 2016. Contient les contes : « Chirurgie esthétique » et « Traitement thyroïdien » publiés en 1918.

Ouvrages critiques et chroniques

  • La Phalange nouvelle, conférence, 1909.
  • L'Œuvre du Marquis de Sade, pages choisies, introduction, essai bibliographique et notes, Paris, Bibliothèque des Curieux, 1909, première anthologie publiée en France sur le marquis de Sade.
  • Les Poèmes de l'année, conférence, 1909.
  • Les Poètes d'aujourd'hui, conférence, 1909.
  • Le Théâtre italien, encyclopédie littéraire illustrée, 1910
  • Pages d'histoire, chronique des grands siècles de France, chronique historique, 1912
  • La Peinture moderne, 1913.
  • Les Peintres cubistes. Méditations esthétiques, Eugène Figuière & Cie, Éditeurs, 1913, Collection « Tous les Arts » ; réédition Hermann, 1965 (ISBN 978-2-7056-5916-5)
  • L'Antitradition futuriste, manifeste synthèse, 1913.
  • L'Enfer de la Bibliothèque nationale avec Fernand Fleuret et Louis Perceau, Mercure de France, Paris, 1913 (2e édit. en 1919).
  • Le Flâneur des deux rives, chroniques, Éditions de la Sirène, 1918.
  • L'Œuvre poétique de Charles Baudelaire, introduction et notes à l'édition des Maîtres de l'amour, Collection des Classiques Galants, Paris, 1924.
  • Anecdotiques, notes de 1911 à 1918, édité post mortem chez Stock en 1926
  • Les Diables amoureux, recueil des travaux pour les Maîtres de l'Amour et le Coffret du bibliophile, Gallimard, 1964.

Références :

  • Œuvres complètes de Guillaume Apollinaire, Andre Balland et Jacques Lecat, 4 vol, 1965-1966, éditions établies par Michel Décuadin[29]
  • Œuvres en prose complètes. Tomes II et III, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1991 et 1993.
  • Petites merveilles du quotidien, textes retrouvés, Fata Morgana, 1979.
  • Petites flâneries d'art, textes retrouvés, Fata Morgana, 1980.

Théâtre et cinéma

Correspondance

  • Lettres à sa marraine 1915–1918, 1948.
  • Tendre comme le souvenir, lettres à Madeleine Pagès, 1952.
  • Lettres à Lou, édition de Michel Décaudin, Gallimard, 1969.
  • Guillaume Apollinaire : correspondance avec son frère et sa mère, présentée par Gilbert Boudar et Michel Décaudin, Paris, Libraire José Corti, 1987.
  • Lettres à Madeleine. Tendre comme le souvenir, édition revue et augmentée par Laurence Campa, Gallimard, 2005.
  • Correspondance avec les artistes, Gallimard, 2009.
  • Correspondance générale, éditée par Victor Martin-Schmets. 5 volumes, Honoré Champion, 2015.

Journal et dessins

  • Journal intime (1898-1918), édition de Michel Décaudin, fac-similé d'un cahier inédit d'Apollinaire, Paris, Limon, 1991, 161 p.
  • Les dessins de Guillaume Apollinaire, choix et présentation de Claude Debon et Peter Read, Paris, Buchet/Chastel, coll. « Les Cahiers dessinés », 2008, 160 p.
  • Un album de jeunesse, suivi d'« Un album de jeunesse signé W. de K. ou Les premiers pas de Guillaume Apollinaire » par Pierre Caizergues, Paris, Gallimard, coll. « Blanche », 2015, 80 p.

Postérité

Buste de Dora Maar par Picasso en hommage à son ami Guillaume Apollinaire, square Laurent-Prache
(6e arrondissement de Paris).

En 1941, un prix Guillaume-Apollinaire fut créé par Henri de Lescoët et était à l’origine destiné à permettre à des poètes de partir en vacances. En 1951, la partie occidentale de la rue de l’Abbaye dans le 6e arrondissement de Paris est rebaptisée en hommage rue Guillaume-Apollinaire.

Un timbre postal, d'une valeur de 0,50 + 0,15 franc a été émis le à l’effigie de Guillaume Apollinaire. L'oblitération « Premier jour » eut lieu à Paris le [31].

En 1999, Rahmi Akdas publie une traduction en turc des Onze mille verges, sous le titre On Bir Bin Kirbaç. Il a été condamné à une forte amende « pour publication obscène ou immorale, de nature à exciter et à exploiter le désir sexuel de la population » et l'ouvrage a été saisi et détruit[32].

Son nom est cité sur les plaques commémoratives du Panthéon de Paris dans la liste des écrivains morts sous les drapeaux pendant la Première Guerre mondiale.

La Bibliothèque historique de la ville de Paris possède la bibliothèque personnelle de Guillaume Apollinaire, acquise par la ville en 1990, qui regroupe environ 5 000 ouvrages d'une très grande variété. Le don de Pierre-Marcel Adéma, premier biographe véritable d'Apollinaire ainsi que celui de Michel Décaudin, spécialiste de l'écrivain, qui offrit sa bibliothèque de travail, ont permis d'agrandir le fonds Guillaume Apollinaire.

Ce n'est que le que l’œuvre de Guillaume Apollinaire est entrée dans le domaine public en France, soit après 94 ans et 272 jours[33],[Note 11].

En 2016, le musée de l'Orangerie, à Paris, consacre une exposition à son rapport au monde de l'art sous le titre Apollinaire, le regard du poète.

La vente d'une centaine de souvenirs dont plusieurs sculptures africaines, provenant de son ancien appartement du 202, boulevard Saint-Germain à Paris, a eu lieu à Corbeil le [34].

Le , pour célébrer le centenaire de la mort d'Apollinaire, la revue Adieu publie, dans un silence médiatique total (y compris des thuriféraires du poète), un poème totalement inédit d'Apollinaire titré pour l'occasion "Une sentinelle passe"[35],[36].

Adaptations de ses œuvres

Au cinéma

En albums illustrés

En musique

  • Les poèmes du Bestaire ont été mis en musique par de nombreux compositeurs.
  • Antoine Tomé a mis cinq de ses poèmes en musique dans son album Antoine Tomé chante Ronsard & Apollinaire.
  • Claude Balif : 1945-1948, Le cortège d'Orphée op. 1b, pour soprano lyrique (ou baryton) & piano, Poèmes de Guillaume Apollinaire
  • Dimitri Chostakovitch a mis six de ses poèmes en musique dans sa symphonie no 14 op. 135 (1969)
  • Guillaume, poèmes d'Apollinaire mis en musique par Desireless et Operation of the sun. Sortie de l'album en 2015 et création du spectacle en 2016.
  • Le compositeur belge Raymond Micha (1910-2006) a mis en musique les poèmes "Fagnes de Wallonie'', ''Marèye'' et ''l'Adieu''.

Bibliographie

Essais

  • Xavier-Marie Bonnot. Le Tombeau d'Apollinaire, Paris, Belfond, 2018. Prix du roman historique 2019 des Rendez-vous de l'histoire de Blois.
  • Michel Décaudin, Dossier d'« Alcools », Paris, Droz, 1960 ; édition revue en 1996.
  • Claude Bonnefoy, Apollinaire, Paris, Éditions Universitaires, Classiques du XXe siècle, 1969.
  • Pierre-Marcel Adéma et Michel Décaudin, Album Apollinaire, iconographie commentée, coll. « Les albums de la Pléiade » no 10, Paris, Gallimard, 1971, (ISBN 2070800016).
  • Michel Décaudin, Apollinaire en somme, avec Jean Burgos et Claude Debon, Paris, Klincksieck, 1998.
  • Franck Balandier, Les Prisons d'Apollinaire, Paris, L'Harmattan, 2001.
  • Michel Décaudin, Apollinaire, Paris, LGF, coll. « Références », 2002.
  • Laurence Campa et Michel Décaudin, Passion Apollinaire : la poésie à perte de vue, Paris, Textuel, coll. « Littérature Beaux Livres », 2004.
  • Claude Debon commente « Calligrammes », Paris, Gallimard, coll. « Foliothèque », 2004.
  • Laurence Campa, Guillaume Apollinaire, Paris, Gallimard, coll. « NRF Biographies », 2013 (ISBN 2070775046).
  • Laurent Grison, Apologie du poète, contribution au projet du 18e Printemps des Poètes (2016) sur le thème : Le Grand XXe siècle - Cent ans de poésie. Texte sur Guillaume Apollinaire, 2015.
  • Carole Aurouet, Le Cinéma de Guillaume Apollinaire. Des manuscrits inédits pour un nouvel éclairage, Paris, Éditions de Grenelle, 2018.
  • Marion Augustin, Dans les pas de Guillaume Apollinaire, Paris, Gründ, 2018.

Bande dessinée

Autres

Notes et références

Notes

  1. D'après sa fiche militaire, disponible sur le site memoiredeshommes.
  2. La revue L'Esprit nouveau lui consacra son numéro 26
  3. Il collabore notamment à la revue avant-gardiste SIC, créée par Pierre Albert-Birot et à laquelle participèrent, entre autres, Louis Aragon, Tristan Tzara et Philippe Soupault
  4. « Le poète en prison » : l’épisode est rappelé par Pascal Pia dans son livre consacré au poète : il avait pris à son service comme factotum le nommé Géry Piéret, ancien collègue belge rencontré dans une rédaction et dont l’esprit fantasque et mythomane l’amusait. Ce cleptomane de musée, mais non trafiquant, dérobait de temps à autre des statuettes au Louvre. Ces disparitions ne furent pas d’abord rendues publiques. Le poète ne fut accusé de complicité (il n'avait pas dénoncé son ami qui s'était enfui) que lorsque ces larcins revinrent à la surface lors du vol de La Joconde auquel ils n'étaient d'ailleurs pas liés : Piéret avait profité de la brûlante actualité pour vanter ses aventures du Louvre auprès de Paris-Journal, qui avait payé ses révélations et promis la discrétion. Mais les bavardages autour de l'affaire du tableau eurent le dernier mot
  5. Beaucoup d'étrangers (notamment ceux issus des nations de la Triplice), par peur d'être internés, expulsés ou lynchés, ont pu bénéficier de la loi du 5 août 1914 et plus particulièrement son article 3 relatif à la naturalisation accordée aux engagés volontaires.
  6. Née au Tholy, le , Amélia Emma Louise Kolb, qui se fait prénommer Jacqueline, a épousé Guillaume Apollinaire à Paris VIIe le .
  7. […]

    Je me suis enfin détaché
    De toutes choses naturelles
    Je peux enfin mourir mais non pécher
    Et ce qu’on n’a jamais touché
    Je l’ai touché je l’ai palpé

    Et j’ai scruté tout ce que nul
    Ne peut en rien imaginer
    Et j’ai soupesé maintes fois
    Même la vie impondérable
    Je peux mourir en souriant

    Habituez-vous comme moi
    À ces prodiges que j’annonce
    À la bonté qui va régner
    À la souffrance que j’endure
    Et vous connaîtrez l’avenir

    À la bonté qui va régner
    À la souffrance que j’endure
    Et vous connaîtrez l’avenir

  8. Seconde version du tableau, dite « aux œillets de poète ». Dans une lettre du 4 décembre 1908, Rousseau demande à Apollinaire de lui apporter ce type de fleurs en venant poser « avec ta charmante petite bonne femme ». Dans Comœdia du 25 avril 1909, Apollinaire note toutefois que « grâce à la science incertaine des botanistes de la rue Vercingétorix [Rousseau], se trompant de fleurs, peignit des giroflées ».
  9. Si Apollinaire est bien l'inventeur du mot « calligramme », il n'en est pas pour autant l'inventeur du genre. Edmond Haraucourt, auteur de La Légende des sexes, poèmes hystériques et profanes, paru en 1882, y a publié son célèbre Sonnet pointu en forme de calligramme.
  10. Selon Jean-Pierre Dutel, cet ouvrage est issu en partie d'un plagiat et/ou d'un réemploi d'au moins deux ouvrages érotiques allemands écrits au milieu du XIXe s (Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en France, vol. II, Paris, 2005).
  11. 50 ans (durée classique) + 30 ans (mort pour la France) + 6 ans et 152 jours (Première Guerre mondiale) + 8 ans et 120 jours (Seconde Guerre mondiale)

Références

  1. Éditions Larousse, « Larousse.fr : encyclopédie et dictionnaires gratuits en ligne », sur larousse.fr (consulté le )
  2. « Guillaume Apollinaire site officiel: Biographie: Chronologie », sur www.wiu.edu (consulté le )
  3. Robert Sabatier, Histoire de la poésie française : Poésie du XXe siècle, Paris, Albin Michel, (ISBN 2-226-01395-4)
  4. Jean-Louis Cornille, Apollinaire et Cie, Éditions du Septentrion, , 200 p. (ISBN 978-2-85939-626-8, lire en ligne), Page 92
  5. Laurence Campa, Guillaume Apollinaire, Gallimard, , 832 p. (ISBN 978-2-07-077504-0)
  6. Anne Clancier, Guillaume Apollinaire. Les Incertitudes de l'identité, l'Harmattan, 2006, p. 129
  7. Jean-Jacques Varagnat, « Apollinaire en Principauté », Annales Monégasques. Revue d'histoire de Monaco, no 4, , p. 145-185
  8. Marcel Thiry, « Apollinaire Spadois ? », Bulletin de l'Académie royale de Langue et de Littérature françaises, Bruxelles, vol. XXXVI, no 3, , p. 126 (lire en ligne [PDF], consulté le )
  9. CHRISTIAN FETTWEIS, APOLLINAIRE EN ARDENNE, (lire en ligne)
  10. Anne Clancier, op. cité, p. 106
  11. René Larose, Guillaume Apollinaire : l'enchanteur, Ed. Autres Temps, , p. 28
  12. Michel Décaudin, Apollinaire en son temps, Presses Sorbonne Nouvelle, , p. 18
  13. Le Robert des grands écrivains de langue française, sous la direction de Philippe Hamon et Denis Roger-Vasselin, Les Dictionnaires Le Robert, Paris, 2000, p. 16
  14. Anne Clancier, op. cité, p. 124
  15. Le festin d'Ésope, 9 numéros en reprint, Paris, Slatkine, 1971 — sur Gallica.
  16. « Apollinaire, le meilleur ami de Picasso - Philippe Sollers/Pileface », sur www.pileface.com (consulté le )
  17. Michel Corvin, Le Théâtre de recherche entre les deux guerres : le laboratoire Art et Action, L'Âge d'Homme, , p. 50
  18. [Archives de la parole]. , Le voyageur ; Le Pont Mirabeau ; Marie / Guillaume Apollinaire, aut. ; Guillaume Apollinaire, voix, (lire en ligne)
  19. "Apollinaire demande sa naturalisation", p. 12, Historia, février 2008.
  20. Guillaume Apollinaire, Poèmes à Lou, Genève, P. Cailler, , 1re éd. (OCLC 3A10191485)
  21. Frédéric Jacques Temple, Divagabondages, Actes Sud, (lire en ligne), p. 264
  22. Roland Dorgelès, Bouquet de bohème, Albin Michel, 1989, p. 344
  23. J.-P. Clébert, Dictionnaire du surréalisme, p. 17, A.T.P. & Le Seuil, Chamalières, 1996.
  24. Annette Becker, La Grande Guerre d'Apollinaire : Un poète combattant, Paris, Tallandier collection Texto, , 262 p. (ISBN 979-10-210-0455-9), p. 233
  25. http://obvil.paris-sorbonne.fr/corpus/apollinaire/poete-assassine/le-poete-assassine/
  26. André Billy, Avec Apollinaire : souvenirs inédits, PARIS - GENÈVE, LA PALATINE, , 174 p., p. 142
  27. « Les Bibliophiles de France », 1962.
  28. La femme assise
  29. Analyse par René Lacôte dans Les Lettres françaises no 1118 du 10 au 16 février 1966, p. 12
  30. Publié dans l’Anthologie du cinéma invisible de Christian Janicot, éd. Jean-Michel Place/Arte, Paris 1995.
  31. « Le timbre »
  32. (fr) « Censure d'Apollinaire : Ankara condamné », sur Le Figaro (consulté le )
  33. Marion Cocquet, « Pourquoi Apollinaire a mis 95 ans pour entrer dans le domaine public », sur lepoint.fr, (consulté le )
  34. La Gazette Drouot, 2017, no 25, p. 116 et no 26, p. 104.
  35. « ADIEU | REVUE LITTÉRAIRE » (consulté le )
  36. « Revues : "Diasporiques", "A" et "L'Atelier du roman" », sur En attendant Nadeau, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de la poésie
  • Portail de la littérature française
  • Portail de la Première Guerre mondiale
  • Portail de l’histoire de l’art
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.