Hydrocution

Une hydrocution regroupe la notion de choc thermique subi par un être humain au contact d’un environnement aquatique. De nos jours, le mot hydrocution est plutôt considéré comme un terme populaire, synonyme de la noyade qu'il pourrait provoquer. Mais d'un point de vue scientifique, on préférera parler de malaise vagal[1].

Étymologie

Le mot hydrocution dérive du mot électrocution[2],[3] lui-même dérivé du mot exécution[4].

Mécanisme

Lorsque la température corporelle est élevée (longue exposition au soleil, effort sportif, prise d'alcool)[5]), les vaisseaux sanguins situés sous la peau sont dilatés (vasodilatation) et favorisent la circulation périphérique qui permet d'évacuer la chaleur. Le rythme cardiaque augmente également et permet d'accélérer ce refroidissement.

Le corps se refroidit 25 fois plus vite dans l'eau que dans l’air du seul fait de la meilleure conduction dans l’eau par rapport à l’air[6]. Lors d'une entrée brutale dans de l'eau froide, la température centrale baisse rapidement. Pour préserver cette température centrale, les vaisseaux au niveau des membres et de la peau se contractent rapidement (vasoconstriction), ce qui réduit les pertes caloriques. Ceci fait refluer le sang périphérique vers l'intérieur du corps, notamment vers le cœur, et provoque une augmentation de la pression artérielle.

Pour lutter contre cette hypertension, le cœur se ralentit (action du système nerveux parasympathique). De ce fait, le cerveau va être moins bien irrigué, et le déficit d'approvisionnement en dioxygène qui s'ensuit provoque la perte de conscience. Cette syncope thermo-différentielle peut provoquer un arrêt cardio-respiratoire suivie d'une mort par noyade en 4 à 5 minutes, appelée submersion-inhibition, « noyade syncopale » ou « fausse noyade » (par opposition à la « noyade vraie » par asphyxie). Ce phénomène réflexe d'hydrocution s'accompagne d'une fermeture des sphincters, ce qui fait que peu d'eau entre dans les voies aériennes supérieures. Ainsi, la blancheur cireuse des noyés par submersion-inhibition (appelés « noyés blancs ») s'oppose à la cyanose marquée sur le visage (avec les conjonctives hyperhémiées) et le corps des noyés par submersion-asphyxie (appelés « noyés bleus »)[7].

Idées reçues

L'idée répandue selon laquelle la digestion favoriserait l'hydrocution n'est pas reconnue scientifiquement[8],[9]. Une étude aux États-unis a montré que seul 1 % des noyades avaient eu lieu après un repas[8]. Par contre, la consommation de boissons alcoolisées augmente fortement le risque de noyade[8],[9]. Une étude de plusieurs centaines de morts d'adultes par noyade en Californie a montré que 41 % étaient liées à la consommation d'alcool[8] ; concernant les adolescents, l'alcool était lié à 25 % des noyades dans une étude précédente[8].

Notes et références

  1. leparisien.fr, Plage : faut-il vraiment attendre deux heures après un repas avant de se baigner ?
  2. Nouveau dictionnaire étymologique et historique, Éditions Larousse, (réimpr. cinquième édition), poche (ISBN 2-03-029303-2)
    Lui-même citant le Larousse Mensuel Illustré, revue encyclopédique mensuelle, Paris 1907-1956
  3. Jean Dubois (dir.), Dictionnaire de la langue française - lexis, Paris, Éditions Larousse, (1re éd. 1979), 2109 p., relié (ISBN 2-03-320216-X et 2-03-320211-9)
  4. (en) Webster's Third New International Dictionary of the English Language, Unabridged, Springfield, Massachusetts, USA, G. & C. Merriam Company, (réimpr. 1963)
  5. Loïc Cadiou, Guide d'intervention du sauveteur : Victimes, violences et secours, De Boeck Secundair, , p. 330
  6. Comment se produit l'hydrocution ?
  7. Patrice Trapier et Raymond Docteur Martin, Morts suspectes. Les vérités d'un médecin légiste, Calmann-Lévy, , p. 151
  8. (en-US) Anahad O'Connor, « The Claim: Never Swim After Eating », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  9. Claudia Hammond, « Should you wait an hour after eating until swimming? » (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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