Blavérisme

Le blavérisme est un mouvement politique et identitaire hétérogène, populiste, conservateur, régionaliste et espagnoliste, surgi pendant la Transition démocratique espagnole au Pays valencien (actuelle Communauté valencienne) et essentiellement défini par un anticatalanisme radical[1],[2]. Cette dénomination était à l'origine dépréciative mais est actuellement revendiquée par certains de ses intégrants pour se différencier des mouvements valencianistes qui défendent l'unité du catalan et du valencien.

Manifestation blavériste en défense de la « langue valencienne » dans la ville de Valence en 2004.
Autocollant du Grup d'Accio Valencianista, l'un des principaux groupes activistes blavéristes, rejetant l'unité du catalan et du valencien (il porte le slogan « Llengua valenciana, mai catalana », « Langue valencienne, jamais catalane ») apposé sur un arrêt d'autobus situé à proximité de l'école de magistère universitaire Ausias March. On y voit une chauve-souris, symbole de la ville de Valence, sur la frange bleue du drapeau de la Communauté valencienne dont le blavérisme tire son nom.

Le blavérisme tire son nom du conflit qui eut lieu lors de la Bataille de Valence autour du drapeau de la communauté, les blavéristes luttant pour la présence de la frange bleue (blava en catalan-valencien) du drapeau de la ville de Valence, contre le drapeau à quatre barres rouge sur fond or revendiqué par le Conseil du Pays valencien (gouvernement pré-autonomique de la région). Le mouvement est principalement influent dans la ville de Valence et l'Horta qui l'entoure[3].

Se basant sur certaines particularités dialectales du valencien et d'autres arguments juridiques ou identitaires[4], le blavérisme rejette catégoriquement l'appellation de « catalan » pour la langue des Valenciens et les Normes de Castellón standard, utilisées depuis 1932 et adaptées de la normative de l'Institut d'Estudis Catalans, qu'il dénonce comme une forme d'impérialisme catalan et promeut l'utilisation des Normes del Puig, approuvées par la Real Academia de Cultura Valenciana en 1978 et publiées en 1981[5]. De façon générale, le blavérisme prétend minimiser, voire nier, toute relation culturelle, historique ou autre entre les deux régions. Bien qu'ayant toujours rencontré l'opposition des instances académiques et universitaires sur la question linguistique en particulier, les idées blavéristes, en partie reprises par le Parti populaire de la Communauté valencienne, ont marqué durablement la conscience identitaire et le panorama politique de la région, et les conflits qu'elles soulèvent sont encore vifs de nos jours[6],[7],[8],[2].

Aux îles Baléares, il existe un mouvement idéologique et politique similaire (pronant le rejet du standard de l'IEC et de l'unité de langue catalane), le gonellisme, qui ne bénéficie toutefois que d'un appui social très marginal[9].

Présentation

Antécédents

Au Pays valencien, on peut trouver des antécédents d'anticatalanisme dans le blasquisme, mouvement républicain populiste et anticlérical, au début du XIXe siècle. Dans son journal El Pueblo, il attaque le catalanisme, qu'il accuse d'être aux ordres de la bourgeoisie catalane, et s'oppose avec virulence aux cercles valencianistes naissants. Comme le blavérisme, il s'agit d'un mouvement populiste essentiellement actif dans la capitale et son horta[10]. On peut également citer le cas du peintre Josep Maria Bayarri, concepteur d'une grammaire valencienne originale basée sur l'usage oral et auteur de l'opuscule anticatalaniste El perill català (« Le Péril catalan »)[11].

Naissance et première période

Selon Vicent Bello, auteur d'une monographie de référence sur le blavérisme[12], le mouvement naît au cours des fallas de 1976. Au début de la transition, le mouvement anticatalaniste n'a qu'un écho très limité et reste circonscrit à des cercles réduits d'agitation et d'activisme politiques, dont les éléments les plus visibles sont directement héritiers du franquisme[2]. Il est alors connu sous le nom de búnker barraqueta et est particulièrement influent dans le milieu des fallas[13],[14]. La principale incarnation de ce courant est le parti Unió Regional Valenciana, fondé par Ignacio Carrau (dernier président franquiste de la députation de Valence) et Miguel Ramón Izquierdo (dernier maire franquiste de Valence). Il participe aux élections générales puis aux municipales de 1979 mais, obtient de très modestes résultats. Lors du premier congrès de l'URV tenu en , l'aile progressiste et nationaliste s'impose, et le parti est refondé en Esquerra Nacionalista Valenciana (Gauche nationaliste valencienne), qui perdure encore aujourd'hui mais n'a jamais rencontré de succès aux urnes. L'aile conservatrice, incarnée par des figures comme Miguel Ramón Izquierdo, Vicent González Lizondo ou Vicente Ramos Pérez, constitue le germe d'Unio Valenciana (UV), parti fondé en 1982 qui, sous la direction du second, aura une influence notable dans la vie politique valencienne entre 1988 et 1996[15].

En est fondé le Grup d'Accio Valencianista (sic), groupe activiste notamment financé par la députation provinciale de Valence, qui sera un instrument récurrent de l'anticatalanisme dans la région[16],[17].

Une réaction au pancatalanisme de Joan Fuster

Le blavérisme est souvent présenté, en particulier par ses défenseurs, comme une réaction aux thèses pancatalanistes de l'intellectuel valencien Joan Fuster, exposées notamment dans son influent essai Nosaltres, els valencians publié en 1962[18]. L'analyse par ce dernier de la question identitaire valencienne le mène à des conclusions essentialistes et radicales : accordant une importance capitale au facteur linguistique, il en déduit que les « Catalans stricts », les Valenciens et les Baléares forment un seul peuple (le peuple catalan), une seule nation, qui s'est trouvée divisée par les vicissitudes de l'histoire et qui doit à présent récupérer une conscience unitaire, sans quoi le peuple valencien est condamné à disparaître en étant assimilé par la culture castillane.

En 1963, en représailles à la publication de son guide touristique El País Valenciano (en castillan), il est victime d'une violente campagne de presse relayée par la presse locale et un ninot à son effigie est brûlé aux fallas de la capitale, manipulées par la dictature franquiste[19],[20],[21],[22]. En 1963, Las Provincias publient l'article de Miquel Adlert La valencianidad de los churros, qui s'oppose au projet national fustérien, réservé aux zones catalanophones du Pays valencien[23]. En 1965, l'historien Francesc Almela i Vives publie Valencia y su reino[24] dans lequel il défend l'idée que le valencien serait un descendant du mozarabe[25],[21]. En 1971, Valencia, ciudad abierta de José Ombuena place lui aussi Valence en dehors de l'orbite d'influence catalane, en exagérant l'apport aragonais dans l'ancien royaume[26],[27]. Ces réactions constituent le germe de ce que sera la blavérisme, mais elles restent pour l'instant recluses au petit monde culturel valencianiste.

Les thèses de Fuster jouissent d'un écho très favorable et sont adoptées par une bonne part des intellectuels et des nouvelles générations universitaires au cours des années 1960[28]. Fuster est perçu comme un référent de premier ordre dans la lutte contre le franquisme et ses idées influencent fortement les mouvements de gauche[29]. Leur succès implique tout à la fois une rénovation fondamentale du valencianisme (on parle fréquemment de nou valencianisme, « nouveau valencianisme », pour désigner le fustérianisme)[30] et une rupture au sein de celui-ci. Les opposants au fustérianisme finissent par s'unir et dériver vers des positions clairement anticatalanistes lors de la transition.

Artur Ahuir, ancien membre de l'Acadèmia de Cultura Valenciana exclu à la suite de son intégration dans l'Académie valencienne de la langue, soutient que, en réaction à ces propositions, les blavéristes en arrivèrent à nier l'unité de la langue pour rejeter l'unité nationale promue par Fuster[31].

Au cours de la transition, Fuster est victime de deux d'attentats à la bombe survenus à son domicile, dont les auteurs n'ont pas été identifiés.

Une stratégie de l'UCD pour contrer l'hégémonie de la gauche

Certains analystes et détracteurs du blavérisme relativisent toutefois l'importance de ce point de vue. Pour eux, l’explication de l'essor du blavérisme, qui naît en tant que mouvement autour de 1977[32] en pleine transition démocratique, réside dans une stratégie mise en place par l'Union du centre démocratique (UCD), parti exerçant le pouvoir central à Madrid durant la Transition (1977-1982) qui assume à Valence, sous l’impulsion de quelques personnalités comme Fernando Abril Martorell, Manuel Broseta et Emilio Attard, le discours blavériste après les élections générales espagnoles de 1977, au moment où se met en place de façon décisive le système démocratique en Espagne et la configuration des régimes autonomiques[18],[33],[34],[2].

Après les élections de 1977, au cours desquelles la gauche est majoritaire dans les trois circonscriptions valenciennes, ceux-ci auraient décidé d'incorporer l'anticatalanisme, en écartant les voix discordantes à droite comme Francesc de Paula Burguera, afin de freiner l'avancée des socialistes et communistes, partisans de bonnes relations avec la Catalogne et de la récupération du valencien, en les accusant d'être « catalanistes » afin de les stigmatiser dans la représentation populaire[18],[35],[36],[37],[2],[38],[39]. Le modèle pancatalaniste forgé par l'intellectuel valencien Joan Fuster, prônant le resserrement des liens culturels et politiques entre les régions de langue catalane, repris (avec plus ou moins de conviction et d'opportunisme) par une large part du spectre politique de la gauche valencienne, fut stigmatisé et présenté comme une menace à l'intégrité communautaire[40],[41],[42],[2].

C'est l’arrivée d'Abril Martorell à la tête de la section valencienne de l'UCD à la suite de la démission d'Attard qui marque un changement radical et l'adoption du discours blavériste par le parti[43]. Auparavant, sous la direction d'Attard, l'UCD avait plutôt défendu une position régionaliste modérée[44],[45].

L'année suivante, l'écrivain valencianiste Vicent Andrés Estellés est exclu de la rédaction en chef du journal régional Las Provincias. María Consuelo Reyna prend la direction du journal qui devient dès lors le porte-parole des idées blavéristes et de l’anticatalanisme[46],[47].

Drapeau officiel à partir de la validation du Statut d'autonomie de la Communauté valencienne, il porte la frange bleue, d'où les blavéristes tirent leur nom.

L'identification de l’UCD valencienne avec les thèses anticatalanistes devient totale et contraste avec l'idéologie centriste, consensuelle et modérée que le parti inspire au niveau de l'État[48],[49],[50],[2]. Au cours des négociations relatives au Statut d'autonomie de la région, l'UCD défend la senyera coronada, drapeau couronné de bleu, contre le drapeau à quatre barres revendiqué par la gauche, la dénomination exclusive de « valencien » pour désigner la langue régionale sans aucune référence à sa filiation linguistique, ainsi que la dénomination de « royaume de Valence » pour la région, contre celle de « Pays valencien », défendue par la gauche et auparavant consensuelle[18].

Malgré sa position minoritaire, l'UCD valencienne fait valoir ces oppositions afin de bloquer le processus de constitution autonomique, qui requiert en théorie un large consensus pour avancer. Face à cette situation et en signe de protestation, les socialistes quittent en le Conseil du Pays valencien, organe censé conduire le processus dans la région, devenu ingouvernable[51],[52]. Le Conseil est ensuite dirigé par Enrique Monsonís de l'UCD, en contradiction avec les conditions prévues par le règlement de l'entité, qui nomme des conseillers tous affiliés à son parti[53]. Finalement, lors de l'approbation finale du projet de statut aux Congrès des députés, où l'UCD espagnole est majoritaire, ce sont les propositions symboliques et identitaires du parti qui sont retenues, exceptée celle relative à la dénomination du territoire, le choix portant sur la nouvelle dénomination de « Communauté valencienne » suggérée par Attard[2].

Unió Valenciana

Avec le temps, UV finit par devenir l'unique référent significatif du valencianisme blavériste[54]. Mené par Vicent González Lizondo, UV obtint une représentation parlementaire aux Corts valenciennes et une importance présence à l'échelle municipale, particulièrement dans la province de Valence. Il récolta ainsi 10,5 % des votes aux élections autonomiques de 1991 et le Parti populaire forma avec lui un gouvernement de coalition lors de la législature de 1995-1995[55]. Depuis 1994 toutefois, et après avoir connu plusieurs scissions, le parti a perdu une grande partie de son influence électorale, et plus aucun autre parti blavériste n'a obtenu depuis de résultats notables.

Le Parti populaire

La violence anticatalaniste s'est poursuivie, avec des dégradations ou des attaques récurrentes dirigées contre les groupes valencianistes, les biblbiothèques, librairies, etc.[56]

En 1995, le Parti populaire accède au gouvernement de la région avec le soutien du parti blavériste Unio Valenciana. Un travail de censure est alors mis en place afin d'évacuer des manuels scolaires de valencien des écoles primaires et secondaires tous les écrivains originaire des autres régions du domaine linguistique catalan, les dénominations de « catalan » ou « Pays valencien » et toutes les références aux Pays catalans[57].

Le Parti populaire de la Communauté valencienne a intégré une partie du discours blavériste, qui subsiste essentiellement à niveau latent, susceptible selon certains observateurs de ressurgir en cas de menace de la gauche valencianiste.

Controverse sur les origines du valencien

Le cheval de bataille du blavérisme est l'entretien d'une controverse portant sur la nature de la langue des Valenciens, à laquelle il refuse radicalement l’application du qualificatif de « catalan »[2]. Cette attitude de rejet onomastique trouve ses racines dans des usages anciens et quelques antécédents historiques.

Antécédents au sécessionisme blavériste

Au XVe siècle, l'usage du nom de « valencien » pour le catalan parlé au Pays valencien se généralise. Au siècle suivant, des changements politiques et sociologiques impliquent la minoration du catalan dans l’ensemble de son domaine linguistique et, à Valence, une castillanisation accusée de la noblesse et de l'oligarchie. Au cours de la Renaixença du XIXe siècle, la langue est le plus souvent dénommée limousin ou langue limousine. C'est ensuite le terme de catalan qui s'impose, notamment en Catalogne, pour désigner la langue, aussi bien classique et littéraire, que parlée.

En dépit de la divergence onomastique, bien peu nombreux ont été les intellectuels minoritaires défenseurs de la langue partisans ouverts du sécessionisme linguistique[58]. Au XVIIIe siècle, un Valencien Marc Antoni d'Orellana (1731-1813), se basant sur des écrits de Llorenç Matheu i Sanç (du XVIIe siècle), écrit Valencia antigua y moderna, traité qui expose pratiquement une doctrine sécessioniste sur la langue du Pays[59],[60]. Au début du XXe siècle, on peut également citer Apuntes para una Gramática valenciana popular (1894) et Tratado de ortografía valenciana clásica (1910) de Josep Nebot, basés sur le valencien oral[61], les essais du peintre Josep Maria Bayarri Alfavetisacio dels valensians et Gramatica valensiana (1967), ou la Gramàtica elemental de la llengua valenciana de Lluís Fullana (1915), qui n'auront pas d'incidence significative[62]. En 1932 les Normes de Castellón, adaptation des normes catalanes de l'IEC aux variantes valenciennes, sont largement adoptées par les principales institutions culturelles valenciennes.

L'argumentaire sécessioniste

La controverse remettant en cause la catalanité du valencien prend de l'ampleur grâce au blavérisme dans les années de la transition.

Pour expliquer les origines du valencien, différents types d'arguments ont été retenus par les partisans du sécessionnisme. Une part d'entre eux soutiennent qu'il proviendrait du mozarabe de Valence, sans aucun élément documentaire probant pour attester cette hypothèse[63]. Au contraire, le peu que l'on connaît du mozarabe de Valence (qui diffère notablement de celui de Lérida, extrêmement proche du catalan occidental constitutif)[64], laisse penser à deux langues aux physionomies bien différentes : le mozarabe de Valence conserve les o finaux, maintient certaines sourdes intervocaliques inusuelles, conserve la diphtongue latine ai, ne palatalise pas -nn-, conserve -n final, etc.[65] D'autres, admettant que le valencien est bien dérivé du catalan, soutiennent qu'il s'en est depuis suffisamment différencié pour constituer une langue différente. D'autres encore prétendent que le catalan n'existait pas à l'époque de la reconquête de Valence, et que dans ces conditions, il n'a donc pu être importé à ce moment[66],[67]. Selon ces derniers, les colons auraient apporté une forme de parler roman, qui aurait évolué in situ pour devenir le valencien, tandis qu'il aurait débouché sur le catalan en Catalogne. Quelques universitaires ont défendu ces théories depuis la fin des années 1970. Les principaux sont l'historien Antonio Ubieto[68],[69] (Orígenes del reino de Valencia: cuestiones cronológicas sobre su reconquista, Anubar, Valence, 1976), qui défend l'idée d'une colonisation très majoritairement aragonaise du royaume à sa fondation en se basant sur une interprétation personnelle du Llibre del Repartiment et le philologue Leopoldo Peñarroja Torrejón (El mozárabe de Valencia: nuevas cuestiones de fonología mozárabe, Gredos, Madrid, 1990), partisan d'une ascendance mozarabe pour le valencien[70]. On peut également citer l'essai de Vicente Simó Santonja, membre du Centro de Cultura Valenciana et notaire de profession, ¿Valenciano o catalán? en 1975[71]. Pendant plus de 6 ans, des inconnus ont fait croire à l'existence d'un éminent philologue nommé Bernhard Weis, supposément de l’université de Munich, qui aurait été un défenseur de l'existence d'une « langue valencienne » indépendante du catalan. Ses supposées participations à des colloques dans la région a été relayée par différents journaux locaux, particulièrement Las Provincias. Finalement, il s'est avéré en 1985 que cette personne n’existait pas, et qu'il n'y avait aucun linguiste du nom de Weis à l'université en question[72].

Les théories des sécessionnistes ont depuis été largement réfutées par la communauté scientifique[73],[74],[75],[76],[77],[78],[79],[80],[81],[82],[25],[83] et sont démenties par l'état actuel des connaissances sur les Mozarabes et par la situation linguistique, qui révèle la grande homogénéité du valencien et du catalan nord-occidental, dialecte parlé dans la région de Lérida et une grande partie de la province de Tarragone, homogénéité qui est une caractéristique habituelle des dialectes consécutifs. Ainsi, un locuteur catalan nord-occidental d'Andorre et un locuteur valencien méridional parlent des variétés fondamentalement proches, toutes deux relativement fort éloignées du catalan oriental tel qu'il est par exemple parlé à Barcelone. De même, la théorie sur l’ascendance mozarabe du valencien butte face à l’existence d’une frontière linguistique bien marquée, avec des zones de transition très compactes, entre les zones de langues valencienne et celle de langue castillano-aragonaise, difficilement explicable sans recourir au processus historique de reconquête et le repeuplement qui l’a accompagné. Le discours blavériste tend à simplifier à l'excès en limitant le catalan au dialecte barcelonais et en mettant l'accent systématiquement sur les divergences[81].

Les normes del Puig

Les secteurs blavéristes sont promoteurs de normes orthographiques alternatives, les Normes del Puig, élaborées par la Real Academia de Cultura Valenciana et publiées en 1981, qui n'ont connu qu'une modeste diffusion. Deux versions fortement amendées de ces normes, allant jusqu'à pratiquement supprimer les accents écrits, furent publiées au cours de la décennie. En dépit de quelques initiatives, comme une version du statut d'autonomie de 1982 publiée à l'initiative de la députation de Valence[2], où la diffusion par Las Provincias d'environ 30 000 dictionnaires édités par la municipalité de Valence, ces normes ne se sont pas étendues de manière significative au-delà des milieux les ayant élaborées et revendiquées (essentiellement la RACV et Lo Rat Penat)[84],[85]. Le , une sentence du Tribunal suprême espagnol interdit à la municipalité de Benifaió d'en faire usage dans sa communication interne, et établit une jurisprudence confirmant que les questions de normalisation linguistique sont du seul ressort de la Communauté autonome[86],[87].

Les normes orthographiques utilisées « par défaut », aussi bien dans les textes institutionnels (à l'exception d'une version du Statut d'autonomie de la Communauté valencienne publiée par la députation de Valence au cours de la transition) que dans l'enseignement, ainsi que, très majoritairement, chez les éditeurs, sont restées conformes au standard de 1932. Jusqu'à la création de l'AVL, c'est l'Institut interuniversitaire de philologie valencienne qui avait servi de référent institutionnel à la Généralité[88],[89].

Création de l'AVL et politique linguistique

En 1998, sous l'impulsion de son président Eduardo Zaplana (pourtant connu comme proche des milieux blavéristes[90],[91]), et à la suite d'un accord conclu avec la Generalitat de Catalogne présidée par Jordi Pujol, la Generalitat valencienne fonde la première institution normative officielle du valencien, l'Académie valencienne de la Langue (AVL), dans l'optique de mettre fin au conflit sur la langue. Il faudra toutefois attendre pour que ses membres soient nommés et qu'elle entame la mise en place d'un corpus normatif, conforme aux Normes de Castellón[92]. Depuis 1998, le nombre d'ouvrages publiés dans les Normes del Puig est en recul[84] mais le conflit perdure dans certains milieux (essentiellement les cercles de Lo Rat Penat et de la RACV), davantage alimenté par des motivations idéologiques et identitaires que philologiques[63].

Le panorama politique valencien est depuis la transition resté dominé par les deux principaux partis étatiques, le PSOE et le Parti populaire espagnol, dont les gouvernements successifs à la tête de la Communauté ont pendant longtemps entretenu l'ambigüité sur le sujet de la langue valencienne[93],[94],[95], en dépit de l'univocité de la communauté académique et universitaire dans son ensemble[96],[63],[97],[98] et d'une grande partie du monde politique valencianiste.

Critique du modèle culturel de Catalogne

Pour leur part, certains universitaires valenciens et catalans, sans remettre en question l'unité de la langue, critiquent la politique de normalisation menée par l'Institut d'Estudis Catalans et les médias de la Generalité de Catalogne, qu'ils jugent trop centraliste. Selon eux, la prépondérance des variantes orientales (en particulier le catalan dit « central », parlé dans la région de Barcelone, d'où était originaire Fabra), au détriment des autres variantes dont le valencien, contribue au manque d'identification des locuteurs des zones occidentales avec le catalan « officiel » et nuit à la diffusion et à la standardisation de la langue[99],[100]. Le linguiste valencien Abelard Saragossà, connu pour ses positions conciliatrices[101],[102], critique l'appellation même de « catalan central », car elle ne correspond en rien à la réalité géographique du domaine linguistique, et propose de la remplacer par « catalan nord-oriental », actuellement utilisée pour faire référence au roussillonnais, auquel il réserverait le qualificatif de « septentrional »[103].

Conséquences

Dans sa thèse de doctorat consacrée aux liens entre anticatalanisme et identité valencienne, le sociologue Vicent Flor parvient à la conclusion que l'un des succès du blavérisme a été de créer plusieurs tabous dans la société valencienne, en particulier le rejet du nom de « Pays valencien » pour la région et celui de « catalan » pour la langue propre de la communauté[104],[105]. Ainsi, selon une enquête du CIS réalisé en 2004, la grande majorité des Valenciens (64,4 %) considèrent, contre l'avis largement majoritaire dans les milieux académiques et universitaires, que valencien et catalan sont deux langues différentes[106]. Selon le même auteur, le mouvement a permis le passage d'un anticatalinisme conjoncturel, durant la transition, à un anticatalanisme structurel, l'espagnolisme devenant une valeur refuge pour une majorité de Valenciens[107].

Notes et références

  1. Archilés i Cardona 2010, p. 684.
  2. (ca) Jordi Cassasas (dir.), Atles del catalanisme, Barcelone, Enciclopèdia Catalana, , 334 p. (ISBN 978-84-412-1952-6), p. 263
  3. Ferrando Francés et Amorós 2011, p. 426
  4. (ca) Vicent Climent-Ferrando, L'origen i l'evolució argumentativa del secessionisme lingüístic valencià. Una anàlisi des de la transició fins a l'actualitat, Mercator, 2005, p. 34.
  5. S'y rattachant comme à des arguments favorables, les institutions blavéristes font également la promotion d'autres travaux grammaticaux antérieurs, comme la grammaire de Lluís Fullana (en dépit du fait que Fullana, comme d'ailleurs Lo Rat Penat et Le CCV, ancêtre de la RACV, principales institutions défendant le sécessionisme, ait ratifié les normes de 1932).
  6. (ca) Francesc Viadel, Premsa, poder i anticatalanisme La vigència de Las Provincias, Universitat Ramon Llull, 2010
  7. (ca) Entrée « Transició », Gran Enciclopèdia Catalana.
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  13. Viadel 2009, p. 113.
  14. Bello 1988, p. 69-70.
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  31. Témoignage d'Artur Ahuir dans le documentaire Del roig al blau.
  32. Vicent Bello considère que le mouvement blavériste naît durant les fallas de 1976 (Bello 1988, p. 34, 67).
  33. (es) Manuel Broseta, La Paella dels 'Països Catalans', Las Provincias, 23/07/1978.
  34. Bello 1988, p. 35
  35. (ca) Entrée « Unión de Centro Democrático », dans la Gran Enciclopèdia Catalana.
  36. Santacreu Soler et García Andreu 2002, p. 96
  37. Cucó 2002, p. 138-148
  38. Ferrando Francés et Amorós 2011, p. 425
  39. (ca) Ramir Reig, « Un valencianisme mal educat », dans L'Avenç, no 214, mai 1997, p. 17.
  40. Archilés i Cardona 2010, p. 702.
  41. (ca) Joan Fuster, Qüestió de noms.
  42. (es) Miquel Alberola, La clave de la 'batalla de Valencia' - Attard propició el 'blaverismo' al cerrar la puerta de UCD a los reformistas del régimen, El País, 19/02/2007.
  43. Cucó 2002, p. 118
  44. Ainsi, le nationaliste Burguera, libéral proche des idées fustériennes et ami intime de Fuster, figurait en deuxième position sur les listes de l'UCD aux élections de 1977, menées par Attard. Burguera soutient que l'idée provenait d'Attard, qui prétendait ainsi obtenir auprès de l'électorat une crédibilité valencianiste qu'il n'avait pas (voir par exemple Burguera 1990 ou son témoignage dans le documentaire Del roig al blau). Avec l'arrivée d'Abril Martorell, le discours du parti changea radicalement, si bien que Burguera quitta l'UCD pour intégrer le groupe mixte au Congrès et fonder le Partit Nacionalista del País Valencià en 1978.
  45. Cucó 2002, p. 62-69
  46. Cucó 2002, p. 105
  47. Bello 1988, p. 35, 197
  48. Attard, qui se repentit plus tard des errances blavéristes de l'UCD, déclara qu'à ce moment, « l'UCD à Valence avait cessé d'être centriste ».
  49. Cucó 2002, p. 102
  50. Attard 1983, p. 18
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  53. Cucó 2002, p. 150
  54. Bello 1988, p. 72
  55. L'accord qui déboucha sur cette coalition était désigné par Lizondo lui-même comme le pacte del pollastre, « pacte du poulet ».
  56. Voir par exemple à ce sujet l'article sur le Grup d’Accio Valencianista (sic).
  57. Viadel 2009, p. 232
  58. Sanchis Guarner 2009, p. 67
  59. Ferrando Francés et Amorós 2011, p. 291
  60. Sanchis Guarner 2009, p. 101
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Voir aussi

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  • (ca) Francesc Viadel, No mos fareu catalans : Història inacabada del blaverisme, Valence, Universitat de València, , 2e éd., 455 p. (ISBN 978-84-370-7414-6)

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