Abbaye de Remiremont

L'abbaye de Remiremont dite Insigne Église collégiale et séculière de Saint-Pierre est une ancienne abbaye bénédictine devenue chapitre impérial de chanoinesses ou de dames nobles séculier, établi à Remiremont dans les Vosges (620–1790).

Principauté ecclésiastique de l'insigne église collégiale de Saint-Pierre

620–1790

Fiefs et diverses possessions de l'abbaye de Remiremont (bleu, état au XVIIe siècle)
Informations générales
Statut Monarchie, Abbaye de l'Empire carolingien puis État du Saint-Empire
Histoire et événements
620 Création
XIIe siècle Sécularisation
1566 Perte des droits régaliens
1790 Suppression du chapitre
1965  Inscrit MH
1983  Classé MH

Entités précédentes :

Entités suivantes :

Le pays de Remiremont fut une principauté ecclésiastique du Saint-Empire romain germanique, donc l'un de ces micro-états caractéristiques du Saint-Empire avec droit de haute, moyenne et basse justice. Avant de devenir principauté impériale, l'abbaye de femmes et celle des hommes et leurs territoires étaient sous la tutelle de l’évêché de Toul et du métropolite, l’archevêque de Trèves.

La principauté comprenait la ville de Remiremont (Rümersberg en allemand) et les vallées de la haute-moselle et de la Cleurie dans ce qui deviendra territoire français en 1766, puis en 1791 le département des Vosges, ainsi que de nombreuses possessions dans les départements actuels de la Haute-Saône et de l'Alsace, devenus français quelque temps auparavant, respectivement en 1659 et 1648.

Quant à ce qu'il en reste aujourd'hui, l'église abbatiale, crypte comprise, fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [1]. et il reste d'imposantes architectures de l'ancienne abbaye comme l'église Notre-Dame de Remiremont, l'ancien palais abbatial, devenu l'hôtel de ville, et environ quatorze maisons particulières de chanoinesses.

Origine

Crypte de l'ancienne abbatiale de Remiremont

.

L'abbaye fut fondée vers 620 par Saint-Amé, initialement moine de l'Abbaye territoriale de Saint-Maurice d'Agaune à Saint-Maurice-du-Valais en Suisse[2] et son compagnon de route Saint-Romary, seigneur vassal de Clotaire II, roi des francs, et fils du comte palatin Romulf[2], sur un ancien site romain surplombant la voie travexaine allant de Bâle à Metz: le Mont Habend plus tard appelé le Saint-Mont[2]. Saint-Romary[3] avait été converti par Saint-Amé[2],[4] et allait faire don de ses biens du comté d'Habend à la future abbaye. Les deux missionnaires furent rejoints en 629 par le 29e évêque de Metz et fondateur de la dynastie carolingienne, Saint-Arnoul qui, à la fin de sa vie, érigea une cellule monastique sur un mont voisin du Mont Habend, le Morthomme ou Hoerenberg[5]. Les reliques de Saint-Arnoul furent ramenés à Metz après sa mort au Saint-Mont en 640 et la dépouille de Saint-Amé fut vénérée dans une chapelle qu'on lui construisit près du village Saint-Amé. C'est Saint-Adelphe qui prit la succession de Saint-Amé à la tête des deux couvents. Une partie de ses reliques fut transférée dans l'église romane qui fera le succès du pèlerinage de l'Abbatiale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Neuwiller-lès-Saverne[5]. L'abbaye du Saint-Mont est donc devenue un haut lieu spirituel pour toute l'Austrasie, reliée aux missions des moines irlandais.

Saint-Romary établit de fait d'emblée deux communautés sur sa terre du comté d'Habend : des moines dans la vallée, et des moniales dans le palais du Mont Habend, l'actuel Saint-Mont, qui domine la ville de Remiremont. Il dédia ce monastère double à saint Pierre[6]. Amé puis Romary en furent les premiers abbés, sous l'austère règle de saint Colomban.

En 818, les moniales descendirent dans la vallée pour bâtir un couvent fortifié au confluent de la Moselle et de la Moselotte. Entre 910 et 920, les religieuses, menacées par l'invasion des Hongrois remontèrent au Saint-Mont en emportant avec elles les reliques de Saint-Romary, Saint-Amé et Saint-Adelphe[7]. Une fois le danger passé, elles retrouvèrent leur refuge à Remiremont, qui se développa autour d'une villa des rois francs, et au XIe siècle, elles s'y installèrent définitivement, adoptant la règle de saint Benoît, moins rigoureuse.

Un violent incendie détruisit le monastère en 1057. Au cours du même siècle, l'abbaye reçut du pape le privilège de l'exemption, c'est-à-dire qu'ils relevait désormais directement de la juridiction spirituelle du Saint-Siège, tandis que l'empereur du Saint-Empire romain germanique leur accorda celui de l'immédiateté qui les faisait dépendre au temporel directement de l'empereur germanique. C'est ainsi que l'abbaye acquit le prestigieux titre d'abbaye impériale et royale du Saint-Empire romain germanique.

Les religieuses abandonnèrent l'observance de la règle de saint Benoît vers la fin du XIIIe siècle, et obtinrent du pape leur sécularisation sous la règle canoniale, devenant ainsi chanoinesses d'un chapitre de dames nobles.

Le , les secousses d'un tremblement de terre firent s'écrouler les voûtes du transept de l'abbatiale. Le roi Louis XIV, dont les armées occupaient alors le duché de Lorraine, fit un don de 6 000 livres pour la reconstruction de l'abbatiale[8].

Preuves de noblesse et prébendes

Que soit pour la princesse-abbesse ou pour les comtesses-chanoinesses, il fallait prouver quatre lignes de noblesse de chaque côté pour pouvoir entrer au chapitre de Remiremont. Comblé de biens par les ducs de Lorraine, les empereurs germaniques et les rois de France, le chapître des dames de Remiremont acquit une grande puissance.

Les cinquante chanoinesses, choisies parmi celles qui pouvaient fournir la preuve de leur ascendance noble à quatre lignes de noblesse maternelles et quatre lignes de noblesse paternelles devaient donc faire la preuve de seize quartiers de noblesse qui ajoutés les uns aux autres en faisaient soixante-quatre au total. C'est pour la noblesse de la région comtoise, bourguignonne et lorraine un honneur d'avoir une fille chanoinesse.

L'acte de prébendement[9] de Claude Angélique de Fleurigny le illustre l’examen scrupuleux qui est fait pour vérifier les lignages des postulantes et servit d'exemples pour les autres chanoinesses. La réception des preuves de la Demoiselle Claude Angélique de Fleurigny a eu lieu six mois plus tôt, le à Remiremont [10] Les lignes que Claude Angélique de Fleurigny indique[11],[N 1] sont les suivantes :

Lignes produites (orthographe originale) :
Côté paternelCôté maternel
Fleurignydes Reaux
LenoncourtDaucourt
Boessot de Voüillatde Marolle
ReynaultBouvot

L'ordonnance capitulaire qui légalise les titres de noblesse produits par la candidate évoque des lignages qui n’ont pas encore été jurés au chapitre et dont les noms ne sont objectivement pas les plus connus en terre lorraine. Les Fleurigny ne sont pas locaux. Leur lignage est implanté dans le Nivernais et la Champagne. En lisant l'acte capitulaire accordant les prébendes à Mademoiselle de Fleugigny, les vérifications des origines nobles sont apparentes:

« Acte de l’apprébendement. Au chapitre convoqué ce jour-d'huy par Madame Bernarde de Cleron de Saffre, Dame et Doyenne de Remiremont, mesdames dudit lieu y assemblées ; Madame Charlotte de Cleron de Saffre, Dame dudit Remiremont, a présenté et nommé Mademoiselle Claude Angélique de Fleurigny, pour sa première nièce, sur ses cinq prébendes ; sur quoi et après que madite Dame de Cleron, pour et au nom de ladite Demoiselle de Fleurigny eu pleinement satisfait en Chapitre, à ce qu'on donne, par Acte Capitulaire du deuxième décembre dernier, touchant l'Acte de légalisation requis par mesdites dames, de certaines copies produites avec les titres des preuves les lignes de ladite Demoiselle, icelles collationnées aux Originaux par des Notaires du Châtelet de Paris, et qu'elle a eu produit tous les Actes authentiques de légalisation desdites copies, dont lecture a été faite : constant d'ailleurs par autres Actes et résolutions capitulaires des septième et huitième février dernier, que les six des lignes de ladite Demoiselle non encore jurées à leur Église, l’ont été par deux des trois Chevaliers : mesdites dames ont dit et ordonné que ladite Demoiselle Claude Angélique de Fleurigny sera apprébendée à l'entrée de leurs Vêpres. Cependant madite Dame Charlotte de Cleron, et Madame Louise de Cléron de Saffre, aussi Dame dudit Remiremont, sa sœur, ont déclaré qu'elles demeurent cautions pour faire jurer lesdites lignes dans l'année de l’apprébendement, par un troisième Chevalier, comme accoutumée en tel cas en ladite Église, sous la peine ordinaire de mil écus d’or, et d’être au défaut ladite Demoiselle décoiffée, suivant l’ancienneté de ladite Église, et le même jour ladite Demoiselle Claude Angélique de Fleurigny ayant été solennellement conduite au choeur de ladite Église, immédiatement après les Vêpres: elle y a été dûment apprébendée, suivant la coûtume ancienne de cette Église, dans toutes les solennités, formes et cérémonies pour ce requises et nécessaires en présence des sieurs Pierre Faucheux Prêtre Chanoine de grande Messe, Pierre Henry aussi Prêtre Sacristain en ladite Église, de haut et puissant Seigneur Messire Claude Jean-Baptiste de Fleurigny Chevalier Seigneur dudit lieu, la Chapelle sur Oreuse, Vallière et autres lieux, frère de ladite Dame de Fleurigny, et François de Chatelus aussi Chevalier, Marquis de Coulange, du Val de Mercy, et autres lieux, de Messire Habert Richard Lieutenant Saint-Pierre, Maître Charles Pellier Lieutenant du Seigneur grand Fourier dudit Remiremont, Maître Adam Besçon Avocat audit lieu, et de plusieurs autres, et de tout a le présent Acte dressé et expédié audit Remiremont, le sixième jour du mois de Juin mil six cent soixante et onze, sous le seing du soussigné Notaire Apostolique et Commis écollâtre dudit Chapitre, de ce requis, E. Folyot. Par Ordonnance Capitulaire »

 François Menestrier, Le Blason de la Noblesse[12].

Si l'ordonnance capitulaire n’évoque que six lignes d’ascendance à confirmer et valider, c’est parce que les maisons Fleurigny et Lenoncourt sont déjà jurées dans l’église de Saint-Pierre[11]. La sœur de la candidate est déjà dans l’institution et les Lenoncourt sont de toute façon très réputés dans le secteur puisqu’ils font partie des Chevaux de Lorraine et des Assises de Lorraine en tant que maison noble lorraine de très vieille extraction. Le père Menestrier écrit que « les Dames du Chapitre ont donc mûrement examiné les six autres lignes et les ont déclaré suffisantes[11] ».

Par cet acte capitulaire, on apprend également que la postulante n'entre pas dans le chapitre directement comme Dame chanoinesse mais comme nièce. Elle est logée chez sa tante, ici madame Charlotte de Cleron de Saffres, qui est la dame de prébende et qui est chargée d'initier la nièce à tous ses devoirs[13]. Quand le jour de l'apprébendement arrive, donc que la nièce accède au rang de chanoinesse avec droit de vote et revenus, les dames se rendent à la nouvelle maison de la nouvelle dame. La tante et la nièce se présentent à l'abbesse dans l'église abbatiale et la tante demande : « je vous prie, Madame, d'apprébender ma Nièce. »[14]. Si l'abbesse est d'accord, elle accroche un petit cordon noir, le mari, sur sa tête et lui pose le manteau d'église sur les épaules[14]. L'abbesse prend la nouvelle dame chanoinesse par la main et la conduit dans les rangées inférieure et supérieure des sièges du chœur pendant que les autres chantent le Gloria in excelsis et le Te Deum.

L'arbre généalogique de Claude Angélique de Fleurigny[N 2] montre comment on remonte sur quatre générations où tous les membres sont d'extraction noble. Dans son cas, elle a eu de la chance car la quatrième génération ne permet pas de remonter facilement aux ascendants précédents. Seuls les Lenoncourt remonte à la très ancienne chevalerie du Moyen Âge.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Louis Ier Le Clerc (Seigneur de Fleurigny)
 
 
 
 
 
 
 
Henri Le Clerc de Flavigny (Baron de Fleurigny)[N 3]
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Guillemette de Lenoncourt
 
 
 
 
 
 
 
Louis II Le Clerc de Fleurigny (Baron de Fleurigny)[N 4]
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Jacques Boessat (Seigneur de Vouilhac)
 
 
 
 
 
 
 
Louise Boessat de Vouilhac[15],[N 5]
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Marie Reygnault[15]
 
 
 
 
 
 
 
Claude Angélique de Fleurigny
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Constantin des Réaulx (écuyer , seigneur de Brison)
 
 
 
 
 
 
 
Gabriel des Réaulx (seigneur de Grisy, d'Athis et de Coclois)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Valentine d’Aucourt
 
 
 
 
 
 
 
Guillemette Angélique des Réaux[N 6]
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Pierre de Marolles (seigneur de Chardonnel et d'Ortillon)
 
 
 
 
 
 
 
Guillemette de Marolles (Dame d’Ortillon)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Guillemette de Bouvot
 
 
 
 
 
 

Les abbesses

De dame-abbesse à princesse-abbesse

Les abbesses étaient élues par la communauté parmi les dames chanoinesses, et recevaient la consécration des seules mains du pape.

Au temporel, le service (servitium) dû au roi par la princesse-abbesse de Remiremont en tant que détentrice d’un fief servant, c’est-à-dire les obligations et surtout les devoirs personnels dont un vassal est tenu envers son seigneur, détenteur du fief dominant[16] a été défini par la cour itinérante de Mantoue présidée par l’empereur du Saint-Empire Henry IV le [17] pour tous les cas où l’empereur ou le roi séjournerait à Metz ou à Toul [17], [N 7]. Le même document fait la répartition des revenus issus de l’économie de l’abbaye[18],[19].

En , l’évêque Burchard de Strasbourg intervient aux côtés de la reine Gertrude et d’autres prélats et princes laïcs pour confirmer les biens des sœurs bénédictines de Remiremont dans le diplôme du roi des Romains Conrad III de Hohenstaufen[20].

Après les temps hagiographiques pendant lesquels onla sainteté de la conduite primait, les abbesses furent toutes issues de la plus haute noblesse de la région et au-delà, et leur parenté fréquentait les cours si elle n'était pas sur les trônes loi même. Ainsi, grâce à l'intervention de son frère, par le diplôme du , à Erfurt, l’empereur Rodolphe reconnaît l’abbesse Félicitée, dite Laure de Remiremont, comme princesse d’Empire, et de grâce particulière lui fait transmettre par son parent consanguin, le chanoine de Verdun, Ancelin de Perroye, les droits régaliens cum cause cognitione, et ordonne aux vassaux et aux manants du monastère d’obéir et de rendre à la susdite abbesse tous les honneurs comme à une princesse de l'Empire et à leur seigneur, et à lui obéir en tout, comme il est juste[21],[22].

L'année suivante, un diplôme du même empereur à Francfort confirme le diplôme précédent en ces termes : « Nous Rodolphe Ier de Habsbourg, Roi des Romains, le 25 mai 1291, renouvelons à l’abbaye de femmes de Remiremont (O.B.), après avoir pris connaissance de leurs privilèges et lettres accordées par nos prédécesseurs au trône royal, Frédéric, Conrad et Henri de même que par les ducs de Lorraine, après les avoir fait lire sur le conseil que nous avons sollicité de nos pairs, confirmons en toute connaissance de cause toutes les donations, attributions, franchises et droits qui leur reviennent de plein droit[23]. »

Une principauté impériale absente aux diètes d'Empire

Le titre est essentiellement honorifique. A la lecture des listes de présence aux diètes d'Empire sur le banc des princes du cercle du Haut-Rhin, que ce soient des prélats ou des princes laïques, ni l'abbesse en personne, ni son plénipotentiaire n'apparaissent, ni dans la matricule d'Empire, ni dans les registres et les listes d'émargement en fin de diète pour le XVIe siècle par exemple[24],[25],[26]. Ce n'est pas forcément inhabituel car d'autres membres des états impériaux avaient pris l'habitude de ne jamais envoyer de député ou de représentant à la diète, ou bien ils se faisaient représenter par un autre membre de leur collège de manière systématique. La présence du duc de Lorraine sur le banc des princes laïcs dans le même cercle peut expliquer pourquoi l'implication des abbesses de Remiremont dans les débats de la diète est très faible, physiquement en tout cas.

Les raisons des absences physiques aux diètes impériales ou les raisons d’une inexistence totale dans les registres impériaux étaient nombreuses[27], mais on retrouve souvent les mêmes. La première est l’origine incertaine de l'état impérial. On observe dans ce cas la mention « Nota » à côté du prince. Généralement, ces seigneurs sont rayés de la matricule d'Empire. La seconde est l’exemption par un autre état impérial. La troisième est une modification de l’état impérial à la suite d’un héritage, de la vente d’un territoire ou de l’extinction d’une maison noble. Une autre raison encore est l’appartenance à la Confédération suisse. Parfois, les motifs exacts ne sont pas connus, mais il n’est pas exclu que quelques petits princes et seigneurs aux revenus insuffisants préfèrent éviter les frais très élevés d’une participation aux débats de la diète d’Empire: frais de déplacement et de logis et couverts du seigneur et de ses accompagnateurs, clercs, secrétaires et gardes). Pour le chapitre de Remiremont, la seconde et la dernière sont les raisons les plus probables. Une fois que les abbesses ont perdu leurs droits régaliens en totalité, elles partagent pour moitié les revenus de haute, moyenne et basse justice, concession faite par les ducs de Lorraine, avoués du chapitre et vrai souverain régalien dans la partie méridionale du duché de Lorraine. Les chanoinesses de Remiremont semblent appartenir à la catégorie des états impériaux exemptés (exemption à ne pas confondre avec l'exemption en droit canonique) qui renoncèrent à leur droit de présence à la diète impériale.

Dans les registres de présence à la diète impériale, parmi les princesses-abbesses de l'Empire, la tradition attribue la primauté et la préséance à l'abbesse d'Essen[26]. L'abbesse d'Andlau, voisine influente de l'abbaye de Remiremont côté alsacien, apparaît dans les listes de présence des diètes du XVIe siècle[24] par exemple aux côtés des abbayes féminines de Quedlinburg, Herford, Gandersheim, Buchau et Ober-und Niedermünster à Ratisbonne[26].

Au XVIIe siècle, Catherine de Lorraine ne réussit pas à réformer la communauté et à revenir à l'observance de la règle ; elle fut la dernière abbesse à prononcer des vœux.

Les dames chanoinesses

Les dames chanoinesses ne font plus de vœux religieux depuis le début du Moyen Âge. Cela signifie qu’elles ont la liberté de circuler et d’habiter dans un hôtel particulier et non plus cloîtrées ; elles conservent leur patrimoine personnel et ne font pas vœu de pauvreté ; elles peuvent se marier puisqu’elles ne prononcent pas non plus de vœux de célibat et de chasteté[13]. En tant que chanoinesse, elles doivent néanmoins accomplir l’office canonial: célébrer l’office divin tous les jours. L’office divin est composé de 8 parties du petit matin à la nuit : des matines, des laudes, de la prime, de la tierce, de la sexte, de la none, des vêpres, des complies. Les heures les plus importantes sont les matines et laudes et les vêpres. Les autres sont dites petites heures.

Les Vosges comptent trois autres chapitres de dames nobles. Remiremont est le plus prestigieux. Pour hiérarchiser le prestige et la noblesse de ces chapitres on disait : «Les Dames de Remiremont, les Demoiselles d'Épinal, les Chambrières de Poussay et les Lavandières de Bouxières»[28].

C'est à la fin du XIe siècle qu'a commencé la sécularisation de l'abbaye et cette sécularisation est complète et définitive au XIIe siècle. L'abbesse seule prononce des vœux. Les chanoinesses ne prononcent que des vœux temporaires. Elles portent le vêtement séculier. Elles quittent donc la robe de bure pour «un fastueux costume gris perlé, garni de fourrure blanche, avec sur la tête une gentille mantille blanche.»[29] Les dames ont toujours le droit d'opter entre leur privilège et la vie libre et elles sont autorisées à quitter le chapitre pour se marier. Elles n'habitent pas un cloître mais des hôtels particuliers avec à leur service une domesticité nombreuse. Chaque dame se choisit une Nièce, qui lui succédera le moment venu.

Le nombre des dames chanoinesses ne dépassa pas 72. À la Révolution le chapitre comptait 32 Dames et 21 Nièces.

La suppression du chapitre de Remiremont fut votée le . Quelques voix courageuses s'élevèrent contre cette suppression.

«Mais cette suppression n'offre que des pertes à l'État et à nous; elle ne contribuerait pas au bonheur général, et serait le malheur d'une contrée considérable : elle est donc contraire à la Constitution, qui, pour être sage, ne doit tendre qu'à rendre les citoyens heureux, et à leur conserver ce qui aide à leur félicité»[30].

Organisation de l'abbaye

L'autorité spirituelle et temporelle de l'abbaye s'étendait sur un territoire considérable de 78 paroisses et 74 seigneuries, et comme l'écrit le chanoine Lévêque, il faisait bon, très bon «vivre sous la crosse des Dames de Remiremont.»

Organisation du spirituel

Le gouvernement de l'abbaye est une monarchie. À sa tête l'abbesse qui est élue par vote à bulletin secret et dont l'élection doit être confirmée par une bulle du pape. Les attributs de l'abbesse sont l'anneau au saphir, la crosse d'or et le chaperon fourré d'hermine. L'élection d'une nouvelle abbesse donnait lieu à trois jours de festins et de fêtes offerts par la nouvelle abbesse qui offrait ainsi son droit de joyeux avènement.

Quand une abbesse mourait, Remiremont et les villages des bans qui appartenaient au chapitre prenaient le deuil. Le glas sonnait à Remiremont pendant trois mois, trois fois par jour et les cloches des villages des bans sonnaient au mort pendant quatre semaines.

À sa suite deux hautes dignitaires; la dame doyenne qui avait entre autres charges celle de choisir les nouvelles chanoinesses et de faire les enquêtes sur les postulantes et la dame secrète a qui incombait l'organisation de la sacristie et la décoration de l'église. Venaient à leur suite les deux dames officières principales, l'aumônière et la sonrière et encore dix dames officières puis les simples chanoinesses et les nièces.

Organisation du temporel

Pour gérer les biens du temporel, l'abbesse et les dames avaient à leur disposition quatre grands officiers qui géraient leurs biens. Le plus important était le grand prévôt qui était le représentant légal du chapitre et administrait onze seigneuries[31] et deux doyennés[32]. Venait en second le grand chancelier qui avait la charge de seize bans. Puis le petit chancelier qui gérait quatorze petites seigneuries et enfin le grand sonrier qui percevait certaines redevances.

À l'origine ces tâches étaient confiées à des moines puis elles furent confiées à des gentilshommes dont la noblesse devait être prouvée.

« L’abbaye de Remiremont a aussi quatre grands officiers qui font preuve de noblesse comme les dames ; savoir le grand-prevôt, le grand-chancelier, le petit chancelier, & grand-sonrier ; mais ces trois derniers officiers ne sont établis qu’ad honores. »

 Encyclopédie de Diderot et D'Alembert, 1re édition, tome 14, 1752.

Ce n'est que vers la fin du XVIIIe siècle que des bourgeois accèdent à ces charges[33]. Ils étaient toutefois pourvus d'une noblesse de dignité, sorte de noblesse personnelle[34],[35]..

Moyen-âge : tensions et conflits permanents avec l'avoué

Comme tous les fiefs et micro-états ecclésiastiques du Moyen Âge, l'abbaye de Remiremont n'assurait pas sa propre défense sur le plan militaire. Elle recourait à un avoué qui était le plus souvent le duc de Lorraine lui-même, souverain du duché indépendant qui enclave le temporel de l'abbaye jusqu'aux crêtes vosgiennes au sud. Le duc était représenté sur place par les prévôts. Les plaintes des chanoinesses envoyées à l'empereur ou au pape pour faire respecter leurs prérogatives vis-à-vis du duc de Lorraine étaient très récurrentes.

Konrad III tenant sa cour itinérante à Metz à l‘automne 1142 du par exemple intervenir dans un différend qui opposait le chapitre et le souverain lorrain « après avoir entendu la plainte de l’abbesse de l’abbaye de Remiremont[N 8] qu’elle a déposée contre le duc Mathieu de Haute-Lorraine à cause de ses différentes exactions injustes à l’encontre de son abbaye[N 9] qui portent sur les revenus qui reviennent à l’un ou à l’autre dans les grueries vosgiennes[36] ». Étaientt présents à l’audience pour trouver une conciliation le cardinal Dietwin de Saint-Ruffin, l’archevêque Alberon de Trèves, les évêques Étienne de Metz, Henri de Toul et Alberon de Chiny, le duc Frédéric II de Souabe, le duc Conrad Ier de Zahringen, les comtes Renaud Ier de Bar, Hugues de Dabo et Ulrich von Lenzburg, le primicerius Dietrich, les doyens Philippe et Étienne, les chevaliers Albert de Darney, Pierre de Mazerulles, Hermann de Saint-Hilaire-en-Woëvre, l’avoué Gerhard, Folmar, Walfred, le prévôt Theobald, l’archidiacre Roricus, le chancelier Wigger, le prévôt Richard, l’avoué Albert[36].

Les querelles incessantes entre l’insigne Église de Saint-Pierre et le duché de Lorraine ne concernaient pas seulement des problèmes de revenus, bien qu’ils soient très importants à cette époque pour les suzerains et le clergé ; ils portaient globalement sur les tensions inévitables qu’engendrait le système de l’avouerie dont le duc de Lorraine avait la charge. Il prétextait souvent de sa fonction d’avoué pour rogner petit à petit sur les prérogatives voire le territoire de l’abbaye. Ce fut le cas avec le duc Mathieu Ier au XIIe siècle. Les problèmes s’envenimèrent de plus en plus de 1114 à 1147, date à laquelle il fut excommunié[37],[38],[39].


(1563-1566) défaite dans la Guerre des Panonceaux contre le Duc de Lorraine

Aigle impérial bicéphale de l'empereur.
Exemple d'armoiries impériales monocéphales, affichée à l'entrée de Rothenburg ob der Tauber, Porte de Kobolzell.

La guerre des Panonceaux[N 10] en 1566 entre le duc de Lorraine et l'abbesse se termina en faveur du duc ; Charles III imposa alors l'autorité de l'État lorrain à l'abbaye de Remiremont et l'abbesse perdit de ce fait ses droits régaliens.

L'indivis entre les ducs de Lorraine et l'abbaye de Remiremont a engendré sans surprise réelle de nombreuses dissensions entre les deux parties[40]. Le duc de Lorraine, avec sa double fonction de souverain et d'avoué, autorisait des acensements sur les terres de paréage, augmentait ainsi ses revenus et son autorité régalienne pendant que l'influence du chapitre s'amenuisait.

L'abbesse s'est logiquement révoltée de ces concessions excessives sur ses terres historiques. Malgré l'ordonnance du qui stipulait que les autorisations d'acensement dans les terres indivises seraient décidées conjointement avec le sonrier de l'abbaye, les chanoinesses restèrent réticentes[40]. Les ducs de Lorraine procédèrent dans un premier temps par « arrentements », c'est-à-dire par des concessions sur les terres dont ils étaient les uniques propriétaires. Puis, le souverain ducal s'affranchit du consentement des copropriétaires ecclésiastiques (de l'abbaye) et accorda de plus d'acensements aux tenanciers, notamment sur le « Grand Pâturage » ou Hautes Chaumes et les « répandises » en contrebas, puis insensiblement sur les terres de paréage[40]. Quand Charles III de Lorraine commença à revendiquer le droit d'imposer des tailles sur les vassaux de l'abbaye sous peine de sanction par le bras séculier en cas de refus, les chanoinesses s'insurgèrent contre « les exigences injustes » du duc et manifestèrent leur désaccord publiquement[40].

En 1563, l'abbesse, Dame d'Haraucourt, rappela qu'elle ne relevait que de l'Empire et que Charles III était là pour protéger l'abbaye et non la spolier de ses droits. Le duc contestait l'authenticité du diplôme de l'empereur attribué à Henri IV. Ferdinand Ier ordonna une enquête qui donna raison à l'abbesse : le , il lui accorda des lettres de protection et de sauvegarde ; le , un délégué plénipotentiaire de la chambre impériale de Spire vint signifier au duc de Lorraine de plus inquiéter les chanoinesses[40].

Mais, le , Charles III engagea comme son bien propre à la ville impériale libre de Munster la totalité du Grand-Pâturage sans en informer l'abbesse. Le duc défendait dans le contrat aux Alsaciens de verser les 26 florins d'or qu'ils avaient payés jusqu'alors au chapitre de Saint-Pierre chaque année à la Saint-Martin en raison des chaumes. Il s'agissait d'une violation manifeste du paréage[40].

En 1565, on apposa sur demande de l'abbesse des écussons avec l'aigle impérial aux portes de la ville de Remiremont pour rappeler que seul l'empereur y était reconnu pour chef. Le duc de Lorraine chargea son bailli des Vosges, Jacques de Ligniville, de réprimer cette provocation en faisant notamment disparaître les panonceaux séditieux[40].

La complexité de l'affaire tenait au fait que le duché de Lorraine était théoriquement lui-même dans le Saint-Empire romain germanique tout comme le Chapitre de Remiremont, mais depuis 1542, au traité de Nuremberg, il avait été déclaré « libre et non incorporable » au sein de l'empire[41], ce qui revenait à une quasi totale indépendance aux yeux des ducs. Le duc avait ensuite été affaibli en 1552 par l'annexion de fait des trois villes épiscopales (Metz, Toul, Verdun, dits « Trois-Évêchés ») et de leur temporel respectif par le roi de France Henri II sous le prétexte d'un protectorat bienveillant contre le duché de Lorraine et l'empereur[42].

Le duc de Lorraine Charles III qui voulait prendre davantage de pouvoir voulait agrandir et unifier certaines de ses terres morcelées, comme celles de l'abbaye de Remiremont ou de principautés évêchoises qui lui semblaient accessibles à une époque où l'influence et le pouvoir des ecclésiastiques s'amenuisaient notoirement. Pour ne pas manquer de respect à l'empereur sur ses terres, le bailli, venu avec ses troupes, décrocha les panonceaux le , tête nue et après avoir fléchi le genou. Il les enveloppa avec révérence dans un linge blanc et les déposa sur un coussin.

Marguerite de Haraucourt n'obtempéra pas et garda sa ligne de conduite malgré un début de fronde de certaines chanoinesses. De plus, le nouvel empereur du Saint-Empire, Maximilien II, demeurait silencieux car occupé par des préoccupations internes côté hongrois. Le maréchal de Lorraine, Jean IX de Salm, se rendit à Remiremont[40] et ne céda en rien devant les menaces de l'abbesse[N 11]. Il fit comparaître par force l'abbesse et les autres "rebelles". L'abbesse fut assignée à résidence, donc prisonnière dans sa propre abbaye. Le maréchal se fixa pour but de les rendre « fort humbles, douces et en bonne dévotion » jusqu'à ce que les chanoinesses aient reconnu Charles III comme « leur souverain, tant au lieu de Remiremont que lieux circonvoisins ». Le duc demanda qu'on lui montre le diplôme de l'empereur Henri IV, dont il savait que les chanoinesses l'avait égaré. Il fut convenu que si elles le retrouvaient elles n'en feraient jamais usage contre leur souverain légitime, le duc de Lorraine. Les chanoinesses signèrent, le , leur complète soumission[40].

Le suivant, dans la « chambre haute » du châtelain de Blâmont, le duc de Lorraine Charles III, assisté de Christine de Danemark, sa mère, entouré de Pierre du Châtelet, évêque de Toul, des maréchaux de Lorraine et de Barrois, des baillis de Nancy, de Vôge et de Saint-Mihiel, du président des Grands jours de cette ville, et de plusieurs seigneurs siégerent. Dominique Colart, licencié es lois, habitant à Lunéville et fondé de procuration spéciale du chapitre, fut introduit. S'avançant vers le duc, « hautement et intelligiblement », il lui exposa que ses « très humbles et très obéissantes oratrices et sujettes » le suppliaient « que son bon plaisir soit leur remettre et pardonner leur offense »[40]. Charles III déclara pardonner aux chanoinesses. Le délégué du chapître remercia alors « Monseigneur de sa grâce, de sa grande bonté et clémence ». Le chapître des dames nobles ressorti profondément humilié de l'épilogue de la guerre des Panonceaux comme toute principauté impériale au renom suprarégional qui perdrait brutalement ses droits et son pouvoir de décision. Il restait certes un partage des revenus et redevances au titre de l'indivision, mais le décideur était clairement la cour ducale de Nancy.

Neutralité pendant la guerre de Trente Ans

Lors du siège de Remiremont, en juillet 1638, par les Français commandés par Turenne, l'abbesse Catherine de Lorraine – tante du duc – et les chanoinesses entraînèrent la population de Remiremont et en quelques heures les trois brèches ouvertes par les canons français dans les murs de la ville se furent réparées.

« Comme les soldats et les bourgeois n'étaient pas en état de garder les murailles et d'exécuter les ouvrages indispensables pour empêcher l'ennemi de pénétrer dans les rues, le commandant lorrain mit les femmes en réquisition ; elles refusèrent de sortir de chez elles ; mais la princesse Catherine[43], qui se trouvait heureusement dans la ville, accourut, avec les chanoinesses, et donna l'exemple de l'obéissance et du travail. À ce spectacle, chacun, voulut mettre la main à l'œuvre, et le dégât fut promptement réparé. Le 5 juillet, une compagnie de cavalerie lorraine, venant de la Franche-Comté, réussit à se jeter dans Remiremont ; le marquis de Ville y fit entrer cent cinquante hommes d'infanterie, et les Français, rebutés par l'opiniâtre résistance des assiégés, décampèrent, le 8, après avoir perdu plus de 700 hommes: tués, blessés ou prisonniers. »

 Auguste Digot, Histoire de Lorraine, éd. Vagner, 1856

Catherine de Lorraine réussit à imposer une trêve aux belligérants et à leur faire reconnaître l'abbaye comme un État neutre, épargnant à ses "sujets" "Les Horreurs de la Guerre".

Coutumes

Le lundi de la Pentecôte, les paroisses voisines rendaient hommage au Chapître au cours d'une cérémonie appelée Kyrioles[44] et, à l'avènement d'une nouvelle abbesse, les ducs de Lorraine, suzerains immédiats de l'abbaye, devaient venir à Remiremont pour jurer de continuer à lui apporter leur protection.

Le dénombrement des fiefs du Chapître de 1683 inclut les détails suivants pour la paroisse de Saint-Maurice-sur-Moselle :

« Les habitants de Saint-Maurice doivent chacun chaque année le lundi de la Pentecôte envoyer à Remiremont un cheval chargé de deux rochattes de neige qui se doivent recevoir par ledit grand sonrier lequel les présente à la dame abbesse étant en son siège à ladite église. Faute de rednre cette neige dans le ditemps dans le susdit lieu lesdits habitants doivent deux bœufs blancs et quand ils fournissent ladite neige, le sonrier doit à celui qui l’emmène son dîner de 18 deniers et un petit picotin d’avoine pour son cheval[45]. »

Les Biens du Chapître de l’Insigne Église de Saint-Pierre en 1683

Le censier sert à « inventorier les différents domaines relevant d’un même seigneur, de fixer pour chacun d’eux sa composition (réserves et tenures) et de préciser les diverses charges qui, en vertu de la coutume du domaine, incombent aux exploitants des tenures. »[46],[47]. L'existence d'un censier de l’abbaye romarimontaine remonte au Xe siècle et grâce à lui, on sait que le temporel de l’abbaye était divisé en « ministères » (ministeria ou potestates) qui correspondaient à des villages principaux dotés d’une mairie auxquels étaient rattachés d’autres localités[48] ; certains étaient très éloignés de l’abbaye comme Neufchâteau. Le Chapître de Remiremont possédait également des mairies seigneuriales et des bans parfois très étendus dans la partie montagneuse des Vosges. Parmi ceux-ci, on peut citer par exemple les chefs-lieux de bans qui jouaient un rôle de centralités comme Ramonchamp, Vagney ou Longchamp (Rupt-sur-Moselle).

Le même censier permettait de savoir que l’abbesse de Saint-Pierre de Remiremont avait le droit de battre monnaie à Fénétrange où se trouvait une forge monétaire. Comme la charte de Mantoue[17] de 1070 le confirme, elle devait payer une redevance à son suzerain l’empereur du Saint-Empire pour posséder ce droit de monnayage[49].

Le cas du fief de Fénétrange illustre très clairement les changements de propriétaire au fil des siècles. Le lien reste parfois effectif avec le Chapître romarimontain, mais plus automatiquement en vertu de droits régaliens, mais par un partage à moitié ou au quart d'anciens droits ou de redevances quelconques.

En 1136, Brunico de Malberg, seigneur de Malberg[50] et de Faulquemont fut désigné comme avoué de Fénétrange au nom de l'abbesse. Cet avoué usa alors de son statut de défenseur pour s'approprier de plus en plus de droits ou de territoires en « Terra de Phylestanges », un peu trop éloignée du centre décisionnaire de Remiremont. En 1222, un acte capitulaire fixa les conditions du transfert de propriété au profit de Merebode de Malberg[49].

Le temporel de l’Abbaye Saint-Pierre de Remiremont était encore très vaste au XVIIe siècle : bien que l’essentiel des terres soit situé à l’est de Remiremont dans la partie méridionale du massif des Vosges entre la forêt de Faîte à Bruyères et le Ballon d’Alsace, les biens du chapitre se dispersent du canton de Neufchâteau à celui de Lunéville en Lorraine ; il englobe deux petites enclaves en Alsace (Haut-Rhin) et quelques seigneuries en Haute-Saône, autrefois dans le comté de Bourgogne.

Dans l’aveu[N 12] fait par Dorothée de Salm, princesse-abbesse de l’Insigne Église de Saint-Pierre en 1683 pendant la seconde occupation du duché de Lorraine par les troupes du roi de France Louis XIV auquel elle doit rendre foi et hommage en la chambre royale de Metz[N 13], les fiefs, biens et propriétés diverses du Chapître de Remiremont sont énumérés dans un dénombrement détaillé[51]. Les fiefs et biens appartenant à la crosse abbatiale sont répartis en tout ou en partie entre l'autorité de:

  • la mense abbatiale, donc sous l’autorité directe et entière de l’abbesse ;
  • la grande prévôté dirigée par le grand prévôt du Chapître ;
  • le grand sonrier ;
  • la dame sonrière ;
  • la dame secrète ;
  • le grand chancellier ;
  • le petit chancellier;
  • le chancellier de l’état ;
  • les grandes aumônes ;
  • l’hôpital de Remiremont.

Ils prennent des formes très différentes suivant les cas. Pour quelques territoires, l’abbesse est seule propriétaire d’une seigneurie foncière, pour la plupart elle partage pour moitié ou un tiers avec le souverain (le Duc de Lorraine ou le Roi de France) ou un avoué les amendes, redevances, confiscations ou bien les émoluments et profits issus de haute, moyenne et basse justice[52].

Biens du Chapître de l'Insigne Église de Saint-Pierre sous l'autorité de la mense abbatiale

L’abbesse peut paraître en personne aux plaids banaux ou être représentée par son sénéchal. Dans tous les cas, elle (ou son représentant) a la préséance à ces plaids contre le souverain ou son représentant, ou contre le voué/l'avoué ou son représentant aussi bien pour la présidence de l’assemblée que pour la création et la réception des serment des maire et de leurs officiers même quand elle partage la haute, moyenne et basse justice avec le duc de Lorraine ou le seigneur local, ou encore l’occupant français au XVIIe siècle. Seule la lecture du dénombrement peut apporter les détails propres à chaque fief à celui qui veut savoir si le chapître possède la totalité, la moitié, un tiers ou un quart de tel bien produisant des revenus issus d’émoluments ou d’amendes en tous genres. L’aveu de la princesse-abbesse Dorothée de Salm fait apparaître effectivement que, dans la forte majorité des fiefs, l’abbesse a souvent « le seul mandement des plaids banaux, la plume, l’échaque et la destitution et création du maire, la réception du serment du maire et du forestier » en présence du prévôt du souverain et malgré le fait que l’abbesse et l’officier ducal représentent pour chacun 50 % des droits régaliens. L’abbesse est dite dame foncière ou seule propriétaire de :

  1. Ban de Remiremont[53],[54]
  2. Mairie de Rehaupal[55],[56](prévôté ducale de Bruyères)
  3. Mairie de Champdray[57],[58] (prévôté ducale de Bruyères)
  4. Une Maison Franche à Jussarupt[59],[60] (prévôté ducale de Bruyères)
  5. Ban du Val d'Ajol [61],[62]
  6. Héritages à Hattstatt (Seigneurie en Alsace)[N 14]
  7. Grange de Longemer[63], finage de Gérardmer[N 15]
  8. La Franche Chambre et la Mairie de Celles[64],[65],[66]
  9. Ruisseau Celle entre Meyvillers[67]et l’épi de la racine[68]
  10. Hameau de la Mouline, une grange de l'abbaye[69]
  11. Seigneurie Saint-Pierre à Raon-aux-Bois[70],[71]
  12. Ban d’Adoncourt (canton de Darney)[72]
  13. Ban de Gorhey[72],[73] (canton de Darney)
  14. Ban de Gugney-aux-Aulx [74],[75] (canton de Charmes)
  15. Ban d’Oëlleville[N 16] (canton de Mirecourt)[76]
  16. Ban de Juvaincourt[N 16] (canton de Mirecourt) [77],[78]
  17. Les « Casels Ascencés » à Bains[79]
  18. La Mouline[65] (Commune de Ramonchamp)

La mense abbatiale est propriétaire pour moitié des fiefs suivants :

  1. La Cour colongère ou « Dinkoff » (Dinghof) [80],[81], héritages et vignes près de Wintzenheim[N 17] (Alsace)
  2. Fief de Fénétrange [82] (Pays mosellan)
  3. Fief de Mersuay (Comté de Bourgogne) [82]
  4. Fief de Breurey-lès-Sorans (Comté de Bourgogne) [82]
  5. Fief de Quincey (Comté de Bourgogne) [82]
  6. Fief d’Amance (Comté de Bourgogne) [82]
  7. Fief de Fougerolles (Comté de Bourgogne) [82]
  8. Ban de Socourt (canton de Charmes) [83]
  9. Ban de Gripport[83] (canton d’Haroué, Meurthe-et-Moselle)
  10. Ban de Madonne-et-Lamerey [84] (canton de Dompaire)

Biens du Chapître de l’Insigne Église de Saint-Pierre sous l’autorité du grand prévôt

Le grand prévôt est « absolument maître sur les compersoniers et sur les voués » dans les domaines suivants où il a haute, moyenne et basse justice :

  1. Doyenné[N 18] de Bains[85]
  2. Ban de Bellefontaine [86],[N 19]
  3. Mairie de Dounoux[87],[88]
  4. Mairie d’Uriménil [87],[89]

Le grand prévôt possède pour moitié au nom de l’abbaye de Remiremont :

  1. Mairie[90] de Gérardmer [87]
  2. Mairie de Bruyères [87],[91]
  3. Doyenné[N 20],[92] de Corcieux[N 21], [87]
  4. Ban d’Arches[86],[N 22] ,[N 23]
  5. Ban de Moulin[93] ,[N 24]
  6. Ban de Ramonchamp [94],[95] ,[N 25]
  7. Ban de Longchamp[96],[97],[N 26]
  8. Ban de Vagney [98],[99],[N 27]

Biens du Chapître de l’Insigne Église de Saint-Pierre sous l’autorité du grand sonrier

Biens du Chapître de l’Insigne Église de Saint-Pierre sous l’autorité de la dame secrète

Les fiefs qui dépendaient de la dame secrète devait lui assurer le gîte, à elle et à sa suite. Ce fut par exemple le cas à Barville en 1253[104].

Elle est dite « dame seule » à Pont-lès-Remiremont[105] près de Dommartin-lès-Remiremont et dans la seigneurie de Ménil-en-Xaintois [106] dans le canton de Mirecourt pour les amendes et confiscations issues de la haute, moyenne et basse justice.

Elle partage au trois quarts pour La Rouillie[107] près de Vacheresse dans le canton de Bulgnéville,

pour deux tiers des grosses et dimes de Barville[105] par le biais de l’abbaye de l’Étanche[108],

et pour moitié aux villages de Biffontaine[109] et Les Poulières[109],[110] dans le canton de Bruyères.

Biens du Chapître de l’Insigne Église de Saint-Pierre sous l’autorité du grand chancellier

Le grand chancellier et le souverain se partageaient le plus souvent à égalité la haute, moyenne et basse justice, mais il existe des cas multiples suivant le fief concerné pour lesquels les émoluments, les amendes ou autres redevances dues au seigneur ne sont pas perçus de manière uniforme, ni pas forcément pour moitié, mais aussi pour la totalité ou un tiers par exemple.

Biens du Chapître de l’Insigne Église de Saint-Pierre sous l’autorité du petit chancellier

Le petit chancellier et le souverain se partageaient le plus souvent à égalité la haute, moyenne et basse justice, mais il existe des cas multiples suivant le fief concerné pour lesquels il n’est pas nécessaire d’entrer dans les détails. Les émoluments, les amendes ou la taille ne sont pas perçus de manière uniforme, ni pas forcément pour moitié, mais aussi pour la totalité ou un tiers par exemple.

Biens du Chapître de l’Insigne Église de Saint-Pierre sous d’autres autorités

Liste des abbesses de Remiremont

Les premières abbesses au VIIe siècle furent sainte Mactefelde[156] († 622), puis Sigeberge († v. 652) connue comme sainte Cécile, sainte Gerbétrude[157] († v. 673) ou Gertrude, sainte Perpetue.

Leur ont succédé notamment :


820/23-862/65 : Theuthilde
Noble apparentée au sénéchal Adalhard, nommée abbesse vers 820-823, sans doute à l'instigation du souverain, elle mourut un entre 862 et 865[158].:
1040- : Berscinda d'Alsace ou de Lorraine
Berscinda, abbesse vers 1040, fille du comte de Metz, Gérard II d'Alsace et nièce d'Adalbert II comte de Metz; elle est la première abbesse connue de sa famille[159].
1040- : Ide d'Alsace
Ide est abbesse en 1040. Elle est la fille d'Adalbert II comte de Metz et comte d'Alsace et de son épouse Judith, son frère est Gérard II d'Alsace comte de Metz. Cousine germaine de la précédente, elle est la grand-tante de Gisèle d'Alsace.
Gisèle d'Alsace
l'abbesse Gisèle est la plus jeune fille de Gérard d'Alsace comte de Metz, fondateur de la Maison de Lorraine, fidèle des empereurs Henri III et Henri IV et protecteur de l'abbaye de Remiremont.
C'est de Henri IV du Saint-Empire que l'abbesse Gisèle de Lorraine obtient le l'indépendance politique de l'abbaye. Gisèle n'hésite pas à aller rencontrer l'empereur à Mantoue. La charte signée par l'empereur stipule que Remiremont est sous sa protection et que l'abbesse relève de sa seule autorité. Remiremont devient donc un fief mouvant de l'Empire, indépendant des États lorrains. Si cette charte ne mentionne pas directement le droit de l'abbaye à battre monnaie, on y trouve la phrase suivante :
Monettarii di burgo Romariensi debent VII libras piperis… soit Les monnayeurs de Remiremont devront sept livres de poivre.
L'abbaye émettra des petits deniers jusqu'au XIIIe siècle[160].
Le , quelques semaines après son élection, Eudes de Chatillon devenu pape sous le nom d'Urbain II accorde à l'abbaye son indépendance spirituelle.
Les sœurs bénédictines furent remplacés par un chapitre de quatre-vingt-dix-huit chanoinesses.
1110-1150 : Judith de Vaudémont
Judith est abbesse vers 1110, nièce de l'abbesse Gisèle, elle est la fille de Gérard Ier de Vaudémont et la petite nièce du pape Léon IX. Judith sera aussi abbesse de Saint-Pierre de Metz. Elle eut à lutter contre les prétentions du duc Simon et de celles de son fils le duc Mathieu[161].
1150- : Euphronie de Lorraine
Euphronie parfois nommée Fronica est abbesse vers 1150. Elle est la fille Thierry II Le Vaillant duc de Lunéville.
?-1211 : Clémence
l'abbatiale détruite par deux incendies en 1057 et 1145, c'est l'abbesse Clémence (1189-1211) qui réunit les fonds pour la reconstruire.
1211-1242 : Agathe de Lorraine
abbesse morte en 1242, elle est la fille du duc Ferry Ier de Lorraine et de Ludmilla Piast duchesse de Grande-Pologne.
1242-1280 : Agnès de Salm
Agnès de Salm fut élue abbesse de Remiremont en 1242, à la mort de sa tante Agathe de Lorraine. Elle mourut le . Son testament et sa pierre tombale (retrouvée en 1752 lors de la démolition d'une chapelle de l'église abbatiale de Remiremont) sont conservés. Elle a de nombreux démêlés avec Ferry III de Lorraine qui endommage les terres de l'abbaye et enrôle pour la guerre des habitants dépendant du chapitre. Agnès demande l'aide du pape Clément IV qui lui donne raison et excommunie Ferry en 1267.
1287-1294 : Félicité dite Laure de Dombasle
abbesse de 1287 à 1294.
1307-1349 : Clémence d'Oyselet
La succession de l'abbesse Agnès est délicate. Deux clans se forment à l'abbaye, le clan des lorraines et le clan des franc-comtoises. Les franc-comtoises plus nombreuses élisent pour abbesse Clémence en juillet 1307. La reconstruction de l'abbatiale continue, l'abbesse se fait représenter sur le portail nord entre le pape et l'empereur pour rappeler les privilèges spirituels et temporels de l'abbaye.
1349-1404 : Aliénor de Chalon
Aliénor fut élue abbesse en 1349 avant Pâques qui était en 1350 suivant notre manière de compter[162].
1404- : Jeanne d'Aigremont
Jeanne est élue abbesse en mai 1404, elle administrera l'abbaye avec habileté. Lors du grand schisme, elle prend position en faveur de la papauté d'Avignon.:

1412- : Henriette d'Amoncourt

Catherine de Blâmont[163] revêt la dignité d'abbesse à la mort de Jeanne d'Aigremont mais le le pape Grégoire XII la destitue au profit d'Henriette d'Amoncourt.
Marguerite de Salvaine
Isabelle de Demengeville
Henriette de Vienne
Jeanne de Chauviré
1453-1474 : Alix de Parroye
1474-1502 : Jeanne d'Anglure
Catherine de Neuchâtel est élue abbesse le , elle n'a pas 18 ans, c'est une irrégularité canonique, le pape revient sur sa nomination et Jeanne d'Anglure est nommée abbesse[164]. Elle est abbesse jusqu'en 1502.
1502-1508 : Agnès de Dommartin

Élue abbesse en 1502, morte en 1508.


1509-1521 : Alix de Choiseul

Alix est la fille de Guillaume de Choiseul et de Jeanne du Chatelet. Elle est abbesse de 1509 à 1521. Sa succession est compliquée. Alix avait désigné pour lui succéder sa nièce Madeleine de Choiseul. Mais les Dames n'acceptèrent pas cette désignation.


1521-1523 : Nicole de Dommartin
Nicole est la sœur de l'abbesse Agnès de Dommartin. Elle est mise à la tête de l'abbaye par les Dames en 1521, et la dirige jusqu'en 1523. Elle désigne pour lui succéder Marguerite d'Haraucourt.
1523-1547 : Marguerite de Neuchâtel
Marguerite doit son titre d'abbesse au fait qu'Alix de Choiseul l'avait portée en second sur sa liste de résignation. Le pape confirme cette élection en 1523. Elle est abbesse jusqu'en 1547.
1547-1549 : Madeleine de Choiseul
Elle fut à la tête de l'abbaye de 1547 à 1549. Elle mourut le .
1549-1570 : Marguerite d'Haraucourt
1570-1580 : Renée de Dinteville
L'abbesse Renée, élue en 1570 et morte en 1580, doit faire valoir les droits de l'abbaye à ne relever que de l'autorité temporelle de l'empereur Ferdinand que contestait Charles III de Lorraine.
1580-1602 : Barbe de Salm
Barbe est la fille du comte de Salm Jean VIII de Salm. Elle est élue abbesse en 1580 à la mort de l'abbesse Renée. C'est sous son abbatiat que la mention appartenance à l'ordre de saint Benoît disparaît des documents. Par ses sages directives, elle protège la ville de l'épidémie de peste de 1588. Elle meurt à Remiremont le .
1602-1611 : Élisabeth de Salm
1611-1648 : Catherine de Lorraine
Fille du duc Charles III le Grand, elle tente en vain de réformer le monastère et fonde les "Dames du Saint-Sacrement". Elle défend avec succès ses terres et leur population pendant la Guerre de Trente Ans allant jusqu'à faire accepter et respecter par le roi de France et le duc de Lorraine la neutralité des villes vosgiennes. Anne-Marie de Lorraine (1624-1652) fut sa coadjutrice, avant de faire sa profession à l'abbaye de Montmartre, puis de devenir abbesse de l'abbaye du Pont-aux-Dames en 1651.
1648-1655 : Élisabeth-Marguerite d'Orléans
Fille de Marguerite de Lorraine qui fut coadjutrice de l'abbaye en 1618, et de Gaston de France, duc Orléans, frère de Louis XIII, elle est abbesse à la mort de sa grand-tante l'abbesse Catherine en 1648 à l'âge de deux ans et jusqu'en 1655. Elle épousera en 1667 Louis-Joseph de Lorraine sixième duc de Guise.
1655-1661 : Anne-Marie-Thérèse de Lorraine :Fille de Nicolas-François de Lorraine et de Claude-Françoise de Lorraine. Elle vécut avec ses parents en exil et mourut à l'âge de 13 ans.
1661-1702 : Dorothée de Salm

1702-1711 : Élisabeth-Charlotte de Lorraine

Fille de Léopold Ier de Lorraine et d'Élisabeth-Charlotte d'Orléans, elle fut imposée par son père soucieux d'affirmer son indépendance et d'affermir son pouvoir ce qui l'opposa au pape; La jeune abbesse mourut de la variole à l'âge de 9 ans.


1711-1738 : Béatrice-Hyéronyme de Lorraine
Fille de François-Marie de Lorraine-Elbeuf (1624-1694), prince de Lillebonne, cousin germain de Louis XIV par sa mère, et d'Anne de Lorraine, fille de Charles IV de Lorraine et de Béatrix de Cusance, princesse de Cantecroix, sa seconde épouse. Elle est élue abbesse en 1711, fonction qu'elle occupe jusqu'à son décès en 1738, et fonde un hôpital non loin de l'abbaye. Saint- Simon, qui détestait les Lorrains, a écrit d'elle qu'elle avait trouvé "un état noble et honnête pour une vieille fille, une sorte de maison de campagne avec quarante mille livres de rentes". Mais surtout, pas un mot sur son immense fortune personnelle et familiale qu'elle donna généreusement à sa nièce la comtesse de Marsan, gouvernante des enfants de France...!
1738-1773 : Anne-Charlotte de Lorraine
Elle est la quatorzième enfant du duc Léopold Ier de Lorraine et la sœur de l'abbesse Elisabeth-Charlotte qui mourut avant sa naissance. Elle est élue abbesse le . Sous son abbatiat le chapitre a retrouvé sa sérénité. Elle fit construire un hôpital et une école pour les filles. La lorraine et le Barrois étant passé sous influence française, elle séjourna auprès de sa mère à Commercy puis à Vienne auprès de son frère élu empereur. Nommée abbesse à Mons par sa belle-sœur l'impératrice Marie-Thérèse, elle vécut avec son second frère gouverneur des Pays-Bas autrichien à Bruxelles. Lors d'un déplacement en Autriche, elle croise le cortège de sa nièce Marie-Antoinette d'Autriche qui s'en va épouser le futur Louis XVI de France.
1773-1782 : Marie-Christine de Saxe
Sœur de la Dauphine Marie-Josèphe, elle est la tante du futur Louis XVI de France, princesse allemande mais apparentée à la Maison royale de France. D'abord été coadjutrice de l'abbaye, elle en est élue abbesse, à l'unanimité, en novembre 1773 après la mort d'Anne-Charlotte de Lorraine. Elle vient à Remiremont au moins une fois l'an. La ville de Remiremont lui doit un réseau d'égout, le classement des archives du chapitre[165] et la mise en chantier de la reconstruction de l'église capitulaire. Elle meurt le  ; son corps est ramené d'Alsace à Remiremont où elle est inhumée grandiosement dans l'église des Dames, les 15 et .
1782-1786 : Anne-Charlotte de Lorraine

Elle est la fille de Louis-Charles de Lorraine et de Louise Julie Constance de Rohan.


1786-1790 : Louise-Adélaïde de Bourbon-Condé
La dernière abbesse, sous l'Ancien Régime, fut la princesse Louise-Adélaïde de Bourbon-Condé, fille de Louis Joseph de Bourbon, prince de Condé[166]. Elle fut abbesse de 1786 à 1790.

Chanoinesses renommées

Sources

  • Othenin d'Haussonville, Histoire de la réunion de la Lorraine à la France, Paris, Michel Lévy Frères Éditeurs, (lire en ligne)
  • A. Guinot, Étude historique sur l'abbaye de Remiremont, Paris, Charles Douniol Libraire-Éditeur, (lire en ligne)
  • Journal des économistes, Cause du paupérisme pour les femmes, ancienne France, Julie-Victoire Daubié éd. par Presses universitaires de France, 1864
  • Jean Jacques Bammert, prix Erckmann-Chatrian, Les Nobles Dames de Remiremont, 620-1791, L’histoire du Chapitre des Nobles Dames de Remiremont, Remiremont, Imprimerie Lalloz-Perrin, Remiremont,
    Publication en 20 brochures, chacune contenant un chapitre : * Chapitre 1 : Les Temps Premiers, * Chapitre 2 : Le Monastère sur la montagne, * Chapitre 3 : Les Translations dans la Vallée, * Chapitre 4 : Une Royauté Féminine, * Chapitre 5 : Madame l’Abbesse Princesse d’Empire, * Chapitre 6 : Les Hauts Dignitaires, * Chapitre 7 : Les Dames Officères, * Chapitre 8 : Les Dames Chanoinesses, * Chapitre 9 : La Vie des Chanoinesses, * Chapitre 10 : Petites Histoires d’une Noble Abbaye, * Chapitre 11 : L’Administration Temporelle, * Chapitre 12 : Le Palais Abbatial, * Chapitre 13 : Le Serment de la Franche Pierre, * Chapitre 14 : L’Église Abbatiale Saint Pierre, * Chapitre 15 : Les kyriolés, * Chapitre 16 : Malheurs, Guerres et Catastrophes, * Chapitre 17 : L’Organisation Judiciaire, * Chapitre 18 : La Contestation et la Discorde, * Chapitre 19 : Les Institutions Municipales, * Chapitre 20 : La Fin
  • Remiremont, l'abbaye et la ville, actes des journées d'études vosgiennes, Nancy, 1980
  • Histoire de Remiremont, Abel Mathieu, éd. Sapin d'or, 1984
  • Les Vosges dans l'Histoire, Gérald Guéry, éd. Ad'gis, 2003
  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Remiremont Abbey » (voir la liste des auteurs).
  • Dans son film documentaire intitulé L’abbesse, une femme qui lutte pour le pouvoir[167], la deuxième chaîne publique allemande ZDF utilise en effet comme exemples d’abbesses influentes dans toute l'Europe celles de Quedlinbourg, Gandersheim et Essen en Allemagne, l’abbesse du couvent royal de Las Huelgas en Espagne et pour la France les abbayes de Fontevrault et de Remiremont.

Notes et références

Références

  1. Notice no PA00107253, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Guy Trendel (ill. Christophe Carmona), Les dieux oubliés des Vosges, Strasbourg, Coprur, (1re éd. 1999), 128 p. (ISBN 2842080521), « L'énigme du Saint-Mont », p. 23-27.
  3. Saint Romary, Fondateur de Remiremont
  4. Saint Amé, Premier Abbé du Saint-Mont
  5. Trendel 2001, p. 25.
  6. On retrouve les clés de Saint Pierre sur les armes de la ville de Remiremont
  7. Trendel 2001, p. 27.
  8. Le tremblement de terre de 1682 et les dégâts sur l'église Saint Pierre
  9. Conférer une prébende selon Centre national de ressources textuelles et lexicales, nancy, 2012.
  10. François Menestrier, Le Blason de la Noblesse, ou les preuves de noblesse de toutes les nations de l'Europe, Paris, Chez Robert I.B. de la Caille, , 546 p. (lire en ligne), « Preuves de Noblesse d’Allemagne et Pays-Bas », p. 112.
  11. (Menestrier 1683, p. 112).
  12. (Menestrier 1683, p. 114-115)
  13. Société philomatique vosgienne et al. (préf. Maurice Pottecher), « Remiremont au temps du Chapitre : La journée d’une chanoinesse », Bulletin de la société philomatique vosgienne, Saint-Dié, Cuny, vol. 34, 1908-1909, p. 395-471.
  14. Société philomatique vosgienne 1909, p. 397.
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  27. Aulinger et Schweinzer-Burian 2011, p. 1-5.
  28. Bouxières-aux-Dames est en Meurthe-et-Moselle
  29. Petite histoire religieuse de nos Vosges, L. Lévêque, éd. Géhin et Cie Mirecourt, 1949
  30. Cri de l'humanité et de la raison, S.J Bexon, éd. Veuve Vivot, Bruyères, 1790 gallica.bnf.fr
  31. dont Remiremont, Gérardmer, Arches, etc.
  32. Bains-les-Bains et Vagney
  33. Histoire de Bains-les-Bains, livre II, Offices du Chapitre C.Olivier, 1909.«…Grande Prévoté, Grande et Petite Chancellerie et Chancellerie d'État qui avant le dix-huitième siècle ne pouvaient être possédés que par des gentilshommes dont la noblesse devait être certifiée et prouvée en bonne et due forme… »
  34. Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, Volume 23, Diderot, d'Alembert, 1778
  35. Étude historique sur l'abbaye de Remiremont, Guinot, 1859
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  43. Abbesse Catherine de Lorraine
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  84. (Dénombrement de 1683, p. 127)
  85. (Dénombrement de 1683, p. 146)
  86. (Dénombrement de 1683, p. 145-146)
  87. (Dénombrement de 1683, p. 147)
  88. (Louis et Chevreux 1991, p. 231)
  89. (Louis et Chevreux 1991, p. II,349)
  90. Le maire de Gérardmer est créé au plaid du Vagney.
  91. (Louis et Chevreux 1991, p. 107)
  92. (Louis et Chevreux 1991, p. 175)
  93. (Dénombrement de 1683, p. 144)
  94. (Dénombrement de 1683, p. 143-145)
  95. (Louis et Chevreux 1991, p. II,185-186)
  96. (Dénombrement de 1683, p. 142)
  97. (Louis et Chevreux 1991, p. II,36)
  98. (Dénombrement de 1683, p. 139-141)
  99. (Louis et Chevreux 1991, p. II,355-356)
  100. (Dénombrement de 1683, p. 151)
  101. (Dénombrement de 1683, p. 154)
  102. (Dénombrement de 1683, p. 150)
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  104. Fray 2006, p. 93.
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  110. (Louis et Chevreux 1991, p. 75)
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  115. (Dénombrement de 1683, p. 163).
  116. (Dénombrement de 1683, p. 164).
  117. (Louis et Chevreux 1991, p. 55)
  118. (Louis et Chevreux 1991, p. 151)
  119. (Dénombrement de 1683, p. 168).
  120. (Dénombrement de 1683, p. 169).
  121. (Louis et Chevreux 1991, p. 3)
  122. (Dénombrement de 1683, p. 170)
  123. (Louis et Chevreux 1991, p. 31)
  124. (Dénombrement de 1683, p. 171)
  125. (Dénombrement de 1683, p. 173).
  126. (Louis et Chevreux 1991, p. 355)
  127. (Dénombrement de 1683, p. 176)
  128. (Louis et Chevreux 1991, p. 200)
  129. (Dénombrement de 1683, p. 177)
  130. (Louis et Chevreux 1991, p. 88)
  131. (Dénombrement de 1683, p. 178).
  132. (Louis et Chevreux 1991, p. 371)
  133. (Dénombrement de 1683, p. 179).
  134. (Louis et Chevreux 1991, p. 80)
  135. (Dénombrement de 1683, p. 180).
  136. (Louis et Chevreux 1991, p. 264)
  137. (Dénombrement de 1683, p. 181).
  138. (Louis et Chevreux 1991, p. II,365)
  139. (Dénombrement de 1683, p. 182).
  140. (Louis et Chevreux 1991, p. 308)
  141. (Dénombrement de 1683, p. 183)
  142. (Dénombrement de 1683, p. 185).
  143. (Louis et Chevreux 1991, p. 22)
  144. (Dénombrement de 1683, p. 186)
  145. (Dénombrement de 1683, p. 187).
  146. (Dénombrement de 1683, p. 188-189).
  147. (Louis et Chevreux 1991, p. II,46)
  148. (Louis et Chevreux 1991, p. II,318)
  149. (Louis et Chevreux 1991, p. 282)
  150. (Louis et Chevreux 1991, p. II,187)
  151. (Louis et Chevreux 1991, p. II,197)
  152. (Louis et Chevreux 1991, p. II,327)
  153. (Louis et Chevreux 1991, p. II,200)
  154. (Louis et Chevreux 1991, p. II,334)
  155. (Louis et Chevreux 1991, p. 201-202)
  156. Sainte Macteflède, Sainte du Saint-Mont
  157. Sainte Gébétrude
  158. Michel Parisse, « Lettres de Theuthilde, abbesse de Remiremont », dans Michel Parisse (dir.), La Correspondance d'un évêque carolingien. Frothaire de Toul (ca 813-847), avec les lettres de Theuthilde, abbesse de Remiremont, Paris, Publications de la Sorbonne, (ISBN 2859443487 et 9782859443481), p. 151-164.
  159. Michel Parisse Noblesse et chevalerie, Publications Université de Nancy II, Nancy 1982 (ISBN 2864801272), « Les abbesses de Remiremont (v.1040-1279) & de Saint-Pierre aux Nonains (1114-1210) issues de la Maison de Lorraine » p. 268.
  160. Traité de numismatique, Arthur Engel, Raymond Serrure, éd. Adamant Media
  161. Histoire de la ville épiscopale et de l'arrondissement de Saint-Dié, N. F. Gravier, éd. Gerard, 1836
  162. Histoire de la Lorraine, Dom Calmet
  163. Mémoires, Société d'archéologie lorraine, 1861
  164. Bulletin de la société philomatique vosgienne 1891
  165. Cette tâche demandera 25 ans de travail à l'archiviste cordelier Claude Vuillemin
  166. À sa mort en 1824, elle était prieure du monastère du Temple.
  167. ZDF, « Die Äbtissin eine Frau kämpft um die Macht », sur Mediathek ZDF, .

Notes

  1. L’orthographe et la forme sont celles du révérend père Menestrier en 1683
  2. Claude Angélique Le Clerc de Fleurigny, née le à Fleurigny et décédée le , est issue de la branche aînée des Le Clerc de Fleurigny originaires du Nivernais au XIVe siècle. La chanoinesse a six frères : Louis-Henri, Hugues François, Jacques, René Le Clerc, Edmée, dont l’aîné est présent à la cérémonie de prébendement, Charles Jean Baptiste Le Clerc de Fleurigny. Il est décédé en 1696, chevalier, marquis de Fleurigny (titre accordé par le Roi et acte enregistré par Phélypeaux), seigneur de Sergines, commande la Noblesse à l’arrière-ban en tant que 1er baron de la Province de Sens (élu par ses Pairs et agréé par le Roi), commande un escadron levé par les Bailliages de Sens, Meaux et Provins suivant l’Ordonnance de M. de Luxembourg . Il épouse Claude Catherine de Véclu-Passy (fille unique d’Antoine, seigneur de Passy, et de Claude de Culant). Le blason des Le Clerc de Fleurigny est de sable, à trois roses d’argent, au pal de gueules, brochant sur la rose en pointe.
  3. Décédé en 1588, il est chevalier, baron de Fleurigny, Gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi (par brevet du 16/06/1614)
  4. Décédé le 17/11/1645, il est chevalier, baron de Fleurigny, seigneur de Vallières, Villiers-sur-Seine et La Chapelle-sur-Oreuse, capitaine au régiment de Bussy-Lameth-cavalerie
  5. Fille de Jacques, seigneur de Vouilhac, Sommeville et Puy-Regnault, chevalier, conseiller, maître d’Hôtel ordinaire de la Reine Marguerite de Valois, et de Marie Regnault, fille de Pierre Regnault, chevalier, seigneur de Montmor, et de Françoise Allegrain.
  6. Fille de Gabriel des Réaux, chevalier, marquis de Coclois, lieutenant aux Gardes-du-Corps, et de Guillemette de Marolles ; veuve de Charles de Castres de La Baume, seigneur de Michery
  7. Il existe une copie de la charte au cartulaire de Remiremont (1385) Ms. lat. 12866 f. 78', Bibliothèque Nationale Paris ; une copie notariée du 12 juin 1566, Archives Départementales de Meurthe-et-Moselle Nancy (D).
  8. En latin : ecclesiam beati Petri sitam in loco qui Mons Romarici dicitur
  9. en latin : variis et iniustis exactionibus, multa quoque violentia prefate ęcclesiae pacem Matheus dux perturbaret
  10. Pour montrer leur immédiateté vis-à-vis de l'Empire et leur indépendance vis-à-vis du duc de Lorraine, les dames de Remiremont avaient fait apposer dans la ville des panonceaux représentant des aigles impériaux. Charles III profita de l'absence de l'empereur Maximilien II, occupé en Hongrie, pour faire enlever de force ces panonceaux et faire ainsi reconnaître sa souveraineté.
  11. « Nous sommes de pis en pis et de plus en plus molestées, et tant faschées de veoir ses gensdarmes que rien plus ; car ce sont gens huguenots et les plus mal vivans du monde.... On vend notre bien et nous faict-on de grand dégast, et pour nous plus molester encore nous avons plusieurs admodiations de gaignage que nous avons laissé et admodié... ils les rompent et contraindront les détenteurs de les reprendre d'eux... (7) »
  12. Un aveu est un acte du vassal, ici la dame abbesse, qui reconnait quelqu’un pour seigneur suzerain, ici le roi de France, duquel il/elle déclare détenir tel héritage en fief. Cet acte est suivi d’un dénombrement et d’une description détaillée des biens composant le fief. Définition sur le site du CNRTL, Nancy, 2012
  13. En exécution de l‘arrêt du Conseil souverain du 24 juillet 1680 et sur ordonnance du roi datée du 17 octobre 1685.
  14. Ces terres sont ascensées pour 12 reseaux de seigle et 12 reseaux d’avoine.
  15. Elle comporte les usuaires et les prairies. Elle est confié& à un fermier franc qui a des droits de pâturage spécifique pour son troupeau en dehors de la Grange.
  16. En totalité pour les amendes issues de haute, moyenne et basse justice, mais à moitié seulement pour les aides dont l’abbesse, le chancelier et la dame sonrière se partage chacun un tiers.
  17. Son protecteur pour l’abbesse est le comte de Ribeaupierre.
  18. Le doyenné comprend les villages de Bains et de Voivre.
  19. le ban de Bellefontaine se compose de Bellefontaine, Maison de Raon, Le Ménil, Milleron-Faing, Pont-Jeanson, Le Pont-de-Pierre, Rougerupt.
  20. Le Doyenné de Corcieux se compose de Corcieux, Bellegoutte, Les Cours, Mariemont, La Nolneuve, Thiriville, La Houssière et La Côte.
  21. Le grand prévôt y exerce la moyenne justice tandis que le duc de Lorraine est chargé de la haute et basse justice. Le prévôt a la préséance contre le prévôt ducal de Bruyères aux plaids banaux et pour la nomination du grand doyen de Corcieux.
  22. C’est également à Arches qu’il y a le siège du prévôt représentant le duc de Lorraine dans la partie montagneuse des Vosges.
  23. Le Ban d’Arches se compose d’Arches, Anneménil, Dinozé, Lasménil, Les Cassines, Clairgoutte, Gusménil, Géroménil, La Rue, Senade, La Tour, Le Roulier, Eloyes, La Haute-Pouxeux, la Basse-Pouxeux.
  24. Le Ban de Moulin se compose de Moulin, Ranfaing, Lanol, Saint-Etienne-lès-Remiremont, Saint-Amé, Saint-Nabord, Puritain, Seux, Méhachamp, Chambre-de-Moulin, Corroy & Montaigu, Xenenvois.
  25. Le Ban de Ramonchamp est composé de Ramonchamp, Le Champ, L'État, L'Étraye, La Mouline, Le Thillot, Fresse, La Hardoye, Le Pont-Jean, Le Ménil, Demrupt, Le Prey, Saint-Maurice, Bussang.
  26. Le Ban de Longchamp se compose de Rupt-sur-Moselle, Dommartin-lès-Remiremont, Ferdrupt, Vecoux.
  27. Le Ban de Vagney se compose de Vagney, Les Amias, Bâmont, Bémont, Bouvacôte, Cens-la-Ville, Champé, Le Chanois, Cleurie, Contrexard, Crémanvillers, Fontaine, Gerbamont, Les Graviers, Lejol, Nol, Peccavillers, Pubas, Planois, La Poirie-de-Saulxures, Presle, Rochesson, Sapois, Thiéfosse, Travexin, Trougemont, Zainvillers.
  28. La paisson est un pâturage de porcs en forêt pour consommer les glands et les faînes. Définition sur le site du CNRTL, Nancy, 2012
  29. Une gruerie est un privilège royal ou seigneurial sur les bois. Le gruyer est l’officier qui en est responsable. Définition sur le site du CNRTL, Nancy, 2012
  30. Un breuil est un petit bois clos, servant de retraite au gibier ou c’est un pré établi sur un ancien bois marécageux`. Définition sur le site de CNRTL, Nancy, 2012
  31. Ce ban se composait de Charmois, Le Roullier, Fontenay, Nonzeville, partie d'Aydoilles.
  32. Ce ban se composait de Bouxières-aux-Bois, Regney et Madegney.
  33. Il comportait Essegney, Veincey, Evaulx-devant-Charmes, Le Mesnil.
  34. Ce ban se composait de Saint-Firmin,Xirocourt, Genoncourt, Vaudegney, Drulleville, Germonville.

Voir aussi

Bibliographie

  • Dom Augustin Calmet, « Des abbesses de Remiremont, chanoinesses », dans Histoire ecclésiastique et civile de Lorraine, qui comprend ce qui s'est passé de plus mémorable dans l' archevêché de Trèves, et dans les évêchés de Metz, Toul et Verdun, depuis l'entrée de Jules César dans les Gaules jusqu'à la mort de Charles V, duc de Lorraine, arrivée en 1690, chez Jean-Baptiste Cusson, Nancy, tome 3, 1728, col. CLXXXV-CXC (lire en ligne)
  • P. de Boureulle, « L'abbaye de Remiremont et Catherine de Lorraine », dans Bulletin de la Société philomatique vosgienne, 9e année, 1883-1884, p. 5-35 (lire en ligne)
  • A. Fournier, « Remiremont et le Saint-Mont ont-ils été un sanctuaire consacré au Dieu-Soleil? », dans Bulletin de la Société philomatique vosgienne, 19e année, 1893-1894, p. 293-336 (lire en ligne)
  • A. Fournier, « Les origines païennes du Monastère de Remiremont », dans Bulletin de la Société philomatique vosgienne, 1894, p. 37-67 (lire en ligne)
  • J. J. Bammert, prix Erckmann-Chatrian, Les Nobles Dames de Remiremont, 620-1791, L’histoire du Chapitre des Nobles Dames de Remiremont, Remiremont, Imprimerie Lalloz-Perrin, Remiremont,
    Publication en 20 brochures, chacune contenant un chapitre : Chapitre 15 (10 pages) : Les kyriolés : En 1049, Ode I de Luxembourg étant abbesse, furent institués les Kyrioletzs ou Criaulés, dans les domaines de l’Abbaye de Remiremont
  • Nicole Lemaître, Montagnes sacrées d’Europe. Actes du colloque « Religions et montagnes », Tarbes, , 427 p. (ISBN 2-85944-516-1)
    Actes du colloque "Religion et montagnes", Tarbes, 30 mai-2 juin 2002 / textes réunis et publiés par Serge Brunet, Dominique Julia et Nicole Lemaitre. Les rites des fêtes de saint Amé et de saint Romaric. pp. 114 à 119 : Les Kyriolés. Dans chaque cantique, saint Romaric est présent. Ainsi, les huit paroisses demandaient au patron de la ville d’entrer dans Remiremont. Vagney invoquait et demandait au saint de lui ouvrir ses portes en ces termes :
    • Criaulé, ô bienheureux saint Romary.
    • Criaulé, nous vous demandons vos portes ouvrir.
    • C’est saint Lambert qui veut entrer par sa bonté.
    • Et tous ceux qui sont après et prient Dieu (Kyriolés ou Cantiques qui sont chantés à l’église de Mesdames de Remiremont, op. cit). Les représentants de la commune de Saint-Nabord se présentaient et entonnaient :
    • Criaulé saint Pierre et saint Romary.
    • Priez pour ceux qui sont ici.
    • À Saint-Nabord donnez l’entrée, ô criaulé, ô criaulé.
    • En Jésus-Christ, oyez nos vœux.
    • Et tous les saints, et toutes les saintes, oyez nos vœux
  • Petite histoire religieuse de nos Vosges, L. Lévêque, éd. Géhin et Cie Mirecourt, 1949
  • Recueil de différents monuments du diocèse de Saint-Diè (Vosges), par CH. Fontaine, architecte, 1875. Première partie : Paix-reliquaire dans l'église de Remiremont, p. 3
  • Articles connexes

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