< Intégration de Riemann
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Primitives d'une fonction

Le calcul de primitive est l'opération inverse du calcul de dérivée.

Soient et deux fonctions définies sur un intervalle .

La fonction est une primitive de sur si :

.
Exemple

La fonction a pour primitive sur la fonction .

Pour trouver ce résultat, on lit le tableau des dérivées « en sens inverse » ou on utilise le tableau de primitives ci-dessous.

Fin de l'exemple

On a les propriétés suivantes en utilisant les propriétés de la dérivation :

Propriétés

Soient et deux fonctions admettant, sur un intervalle , des primitives, respectivement et .

  • est une primitive de .
  • Pour tout réel , la fonction est une primitive de .
  • Les primitives de sont exactement toutes les fonctions de la forme , où est un réel arbitraire.
Panneau d’avertissement Attention ! n'est pas une primitive de , car sa dérivée est , qui n'a aucune raison d'être égale à .

Contre-exemple : Soient les fonctions et . On montre facilement que et sont des primitives respectivement de et mais pourtant :

1/ n’est pas une primitive de puisque

;

2/ est une primitive de car :

.

Propriété

Soient et . Si admet des primitives sur , il en existe une et une seule telle que .

Primitives usuelles

Soient des constantes et un entier relatif.

Tableau des primitives simples
() si ; sinon

Le théorème fondamental de l'analyse : lien intégrale-primitives

Voici maintenant le lien entre l'intégration et les primitives :

Théorème fondamental de l'analyse (Leibniz-Newton)

Soit une fonction continue sur un intervalle .

  • La fonction est l'unique primitive de qui s'annule en .
  • Pour toute primitive de :

.

Fin du théorème

Remarques :

  • Dans la première partie du théorème, la variable est la « borne d’en haut » de l'intégrale : c’est pour cela qu'on parle parfois de « l'intégrale fonction de la borne d’en haut ».
  • Ce théorème montre que toute fonction continue admet des primitives.

Exemples :

Notion d'intégrale indéfinie (sans bornes) : Soit une fonction définie sur un intervalle admettant des primitives.

On note , l'ensemble de toutes les primitives de sur l'intervalle .

Donc, si est une primitive de sur :

Par abus de langage, cette notation désigne aussi une primitive quelconque de : il faut toutefois bien garder à l'esprit qu’il existe une infinité de primitives définies à une constante additive près.

Méthodes de calcul intégral

La principale méthode utilisée pour calculer des intégrales est d’abord l'usage du théorème fondamental de l'analyse.

Notez qu'on n'utilise (presque) jamais la définition théorique de l'intégrale pour calculer une intégrale.

Intégration par parties

Soient et deux fonctions de classe sur .

On a alors :

Fin du théorème

Exemples :

1/ Calculer .

On intègre par parties en posant :

On a donc :

2/ Une double intégration par parties :

Calculer .

On intègre par parties en posant :

On a donc :

Pour calculer la dernière intégrale, on intègre (encore) par parties en posant :

On a donc :

. On est revenu à l'intégrale qu'on voulait calculer : le serpent se mord la queue ! Est-on réellement bloqué pour autant ?

3/ Calculer

On ne connaît pas a priori de primitive de (et c’est bien ce qu'on cherche).

L'astuce dans ces cas-là (une fonction « seule » dont on ne connaît que la dérivée mais pas la primitive) consiste à intégrer par parties en posant :

.

(On a remarqué que , tout simplement !)

On a donc :

Donc (c'est un résultat à retenir) :

.

On montre en fait plus généralement (et sans plus de difficulté) que pour tout réel :

:


Changement de variables

Soit une fonction de classe sur et une bijection de classe telle que et .

Alors :

.

Fin du théorème

Remarque : Une fonction bijective de classe dont la réciproque est alors de classe est appelée un -difféomorphisme.

Pour utiliser cette formule en pratique :

  • poser et donc ;
  • changer les bornes d'intégration : si , alors et si , alors .

Remarquez que cette formule s'utilise dans les deux sens, comme le montrent les exemples.

Exemples :

1/ .

On a fait le changement de variables et .

Pour les bornes : si , alors et si , alors .

2/ puisque .

On pose donc .
Alors à une constante près.

On a posé et donc .

Intégration des fractions rationnelles

Pour intégrer une fraction rationnelle (si la solution ne peut être trouvée directement avec les méthodes ci-dessus), il faut la décomposer en éléments simples . L'intégration devient ensuite relativement aisée sauf lorsqu'on rencontre des éléments simples de deuxième espèce de la forme :

et .

Pour calculer , il faut :

1/ Faire apparaître la dérivée du dénominateur au numérateur :

. La seule réelle difficulté qui est apparue est le calcul de . C'est ce calcul que l’on va chercher maintenant à effectuer.

2/ Remplacer par sa forme canonique :

On obtient .

On cherche à calculer .

3/ Calculer :

  • Si , alors on obtient (voir « fonction arctan »).
  • Si , alors on pose et l'on a (tous calculs faits…) :

, qu'on calcule par linéarisation avec les formules d'Euler.

Règles de Bioche : intégration des fractions rationnelles en cos x et sin x

Règles de Bioche

Si l'élément différentiel est inchangé lors de la transformation :

  • de en , alors il faut effectuer le changement de variables ;
  • de en , alors il faut effectuer le changement de variables ;
  • de en , alors il faut effectuer le changement de variables .

Sinon, il faut effectuer le changement de variables .

Voir Changement de variable en calcul intégral/Intégrales contenant des fonctions trigonométriques.

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