Victor Lefranc
Victor Lefranc, né à Garlin (Basses-Pyrénées) le et mort à Montsoué (Landes), près de Saint-Sever, le , est un avocat et homme politique français.
Pour les articles homonymes, voir Lefranc.
Victor Lefranc | |
Victor Lefranc, photo P.-L. Pierson | |
Fonctions | |
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Sénateur inamovible | |
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Député des Landes à l'Assemblée Nationale. | |
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Ministre de l'Intérieur | |
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Gouvernement | Jules Dufaure (1) |
Prédécesseur | Auguste Casimir-Perier |
Successeur | Eugène de Goulard |
Ministre de l'Agriculture et du commerce | |
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Gouvernement | Jules Dufaure (1) |
Prédécesseur | Félix Lambrecht |
Successeur | Eugène de Goulard |
Député des Landes à l'Assemblée législative | |
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Député des Landes à l'Assemblée constituante | |
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Biographie | |
Nom de naissance | Bernard Edme Victor Etienne Lefranc |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Garlin (Basses-Pyrénées) |
Date de décès | (à 74 ans) |
Lieu de décès | Montsoué (Landes) |
Nationalité | Français |
Parti politique | Républicain modéré |
Diplômé de | Faculté de droit de Paris |
Résidence | Brans, Montsoué (Landes) |
Républicain modéré siégeant au centre gauche, opposant à Louis-Philippe puis au Second Empire, il devient sous la Troisième République ministre de l'Agriculture et du commerce, puis ministre de l'Intérieur du gouvernement Thiers.
Biographie
Né à Garlin dans le Béarn en 1809, Victor Lefranc est le fils de Bernard Justin Lefranc, secrétaire de préfecture, propriétaire du domaine de Brans, et de Françoise Romaine Victoire Batbedat. Il est aussi le petit-fils du littérateur gascon François Batbedat (1745-1806), et le neveu du député conventionnel girondin Jean-Baptiste Lefranc[1],[2].
Victor Lefranc commence ses études chez les religieux à Aire, puis va étudier le droit à Paris. Il est licencié en droit en 1831, s'inscrit comme avocat en 1834, puis revient la même année dans les Landes à Mont-de-Marsan, comme juge suppléant[3].
Élu républicain modéré, opposant aux monarchies
Opposant au gouvernement de Louis-Philippe, il entre au conseil municipal de Mont-de-Marsan, manifeste ses idées démocratiques et prend la tête du parti libéral dans les Landes[1],[4].
Après la révolution de février 1848, il est nommé le 2 mars commissaire général du gouvernement provisoire dans les Landes, remplissant le rôle de préfet ; il est remplacé le , après son élection comme député[5].
Victor Lefranc, républicain modéré, est élu le député à l'Assemblée constituante, par le département des Landes, le 1er sur 7. Il soutient la politique du général Cavaignac, et vote selon sa conscience, tantôt à droite, tantôt à gauche. Il vote contre les poursuites contre Louis Blanc, pour l'abolition de la peine de mort, contre le droit au travail[1].
Il est ensuite élu, toujours par les Landes, député à l'Assemblée législative, le . Il combat alors assez timidement la politique de Louis-Napoléon Bonaparte, prend plusieurs fois la parole et vote la plupart du temps avec la minorité démocratique. Il prend une place importante dans le parti républicain. Le coup d'État du 2 décembre 1851 interrompt sa vie publique[1],[4].
Il prend alors une place notable au barreau de Paris et devient membre du conseil de l'ordre des avocats. Il revient à la vie publique lorsque l'opposition libérale se manifeste contre l'empire. Candidat indépendant au Corps législatif, il échoue en 1863 et en 1869 dans les Landes face au candidat officiel du second Empire[1],[4].
Après la révolution du , Victor Lefranc est nommé membre de la commission provisoire chargée de remplacer le Conseil d'État, mais il en démissionne dès le [1].
Il est ensuite élu le député des Landes à l'Assemblée nationale. Il y siège au centre gauche, et se fait remarquer par ses talents d'orateur, manifestant ses opinions républicaines à la fois fermes et modérées. Il est le rapporteur de la commission qui confie à Thiers le pouvoir exécutif. Puis comme rapporteur de la commission chargée de rouvrir les négociations pour la paix avec la Prusse, il s'efforce de faire accepter les conditions imposées par l'ennemi pour la paix. Il intervient aussi en faveur du maintien du suffrage universel, et à propos de la représentation des villes et des campagnes[1],[4].
Ministre
Victor Lefranc est nommé ministre de l'Agriculture et du commerce le , dans le 1er gouvernement Dufaure sous la présidence de Thiers. V. Lefranc négocie à Londres avec le ministère Gladstone la révision des traités de commerce bilatéraux, mais ne réussit pas à satisfaire toutes les espérances du gouvernement français. Il inaugure en le tunnel du Mont-Cenis[1].
Victor Lefranc devient ministre de l'Intérieur le . Il essaye sans succès de se concilier la droite, et pour cela se montre partisan du maintien de l'état de siège, et renforce la censure de la presse. Républicain convaincu, il est en même temps fervent catholique, remet en vigueur la loi de 1814 sur l'obligation du repos dominical, et en impose le respect pour les commandes de l'État. Le , la majorité monarchiste et vote un ordre du jour contraire à la politique du ministère de l'Intérieur ; Victor Lefranc remet aussitôt sa démission, instaurant ainsi de fait la responsabilité ministérielle[1].
Sénateur inamovible
Victor Lefranc reprend alors sa place dans l'Assemblée, au centre gauche, et se rapproche du parti républicain. Il vote contre la chute de Thiers, contre le ministère de Broglie, pour l'amendement Wallon et pour les lois constitutionnelles. Il est élu de nouveau député, par la circonscription de Mont-de-Marsan le . En il est l'un des 363 opposants à de Broglie. Il échoue ensuite à plusieurs élections législatives et sénatoriales, en 1877, 1878 et 1879. Il est élu sénateur inamovible le [1].
Par ailleurs il préside longtemps le Conseil général des Landes, et veille à y développer les chemins de fer. Il défend les intérêts agricoles, est membre de la société des agriculteurs de France et professeur à l'Institut national agronomique de 1880 à sa mort[2].
Il est mort à Saint-Sever, le .
Vie de famille
- Victor Lefranc épouse à Bordeaux en 1842 Marie Therese (Mary) W. Mitchell, fille de l'industriel William P. Mitchell et d'Anne Armstrong, petite-fille de l'industriel bordelais François-Patrice Mitchell et descendante du verrier irlandais Pierre Mitchell. Ils ont cinq enfants[2] :
- Marie Léontine Lefranc[2].
- Marie Elise Lefranc, qui passe pour une « égérie de la Belle époque » ; elle épouse Fernand Samazeuilh[6], banquier bordelais ; ils sont les parents du compositeur Gustave Samazeuilh (1877-1967)[2],[7].
- Edmond Victor-Lefranc, magistrat, chef de cabinet du président du Conseil, il épouse Marie Hélène Debans, fille du financier bordelais Pierre Debans (1795-1866)[2],[8].
- Victor Victor-Lefranc, conseiller référendaire à la Cour des comptes[2].
- William Victor-Lefranc, officier d'artillerie[2].
Portefeuilles ministériels
- Ministre de l'Agriculture et du commerce ( - ) ;
- Ministre de l'Intérieur ( - ).
Mandats parlementaires
- - : député des Landes à l'Assemblée constituante ;
- - : député des Landes à l'Assemblée législative ;
- - : député des Landes à l'Assemblée Nationale ;
- - : député des Landes à l'Assemblée Nationale ;
- - 1883 : sénateur inamovible.
Notes et références
- « Bernard-Edme-Victor-Etienne Lefranc », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition] [texte sur Sycomore]
- Dictionnaire des parlementaires d'Aquitaine sous la IIIe République, p. 408 à 410.
- Jean-Claude Drouin, « Lefranc, Bernard-Edme Victor Etienne », dans Les Immortels du Sénat 1875-1918 : les cent seize inamovibles de la Troisième République, Paris, Publications de la Sorbonne, 1995, p. 387-390 [lire en ligne].
- Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, Paris, 1866-1877, volume 10, p. 319 [lire en ligne].
- Les Préfets du 11 ventôse an VIII au 4 septembre 1870, ouvrage collectif, Paris, Archives Nationales, 1981.
- Fernand Samazeuilh : Nos notabilités du XIXe siècle : Médaillons bordelais. (ill. Louis Blayot), t. II, Bordeaux, Féret et fils, , 144 p. (lire en ligne)
- H. Bonin, La splendeur des Samazeuilh, banquiers de Bordeaux, dans Revue historique, numéro 288, Baillère, 1992, pp. 349-389 (voir page 367).
- Hubert Bonin, Les Patrons du Second Empire: Bordeaux et la Gironde, 1999, pages 105 et suivantes (chapitre « Debans »).
Voir aussi
Sources bibliographiques
- « Bernard-Edme-Victor-Etienne Lefranc », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition] [texte sur Sycomore], tome 4, pp. 58-59.
- « Lefranc (Edouard-Edme-Victor-Etienne) », dans Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, Paris, 1866-1877, volume 10 L-MEMN, p. 319 [lire en ligne].
- Cédric de Fougerolle, « Victor Lefranc », dans Benoît Yvert (dir.), Dictionnaire des ministres de 1789 à 1989, Paris, Perrin, 1990.
- Sylvie Guillaume et Bernard Lachaise (Université Bordeaux-Montaigne. Centre aquitain de recherches en histoire contemporaine), Dictionnaire des parlementaires d'Aquitaine sous la Troisième République, Talence, Presses Universitaires de Bordeaux, , br, couv. ill.; 624 p., 24 cm (ISBN 2-86781-231-3 et 9782867812316, OCLC 468077217, notice BnF no FRBNF37035405, SUDOC 045199868, présentation en ligne, lire en ligne), p. 408 à 410
- Jean-Claude Drouin, « Lefranc, Bernard-Edme Victor Etienne », dans Les Immortels du Sénat 1875-1918 : les cent seize inamovibles de la Troisième République, collection Histoire de la France aux XIXe et XXe siècles, volume 33, Paris, Publications de la Sorbonne, 1995 (ISBN 2859442731 et 9782859442736), p. 387-390 [lire en ligne].
- Les Préfets du 11 ventôse an VIII au 4 septembre 1870, ouvrage collectif, Paris, Archives Nationales, 1981.
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à la vie publique :
- Catalogue BN-Opale Plus, avec une brève notice, et la liste de ses adresses aux électeurs, mémoires juridiques, projets de loi, professions de foi, rapports, et un traité d'agriculture.
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