Valens

Valens (en latin : Flavius Iulius Valens Augustus), né vers 328 et mort au combat le , est un co-empereur romain de 364 à 378, d'abord avec son frère Valentinien Ier (jusqu'au mois de novembre 375), puis avec ses neveux Valentinien II et Gratien.

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Valens
Empereur romain

Petit bronze de Valens frappé à Thessalonique entre 364 et 367, au revers GLORIA ROMANORVM, avec l'empereur au labarum soumettant un vaincu.
Règne
-
14 ans, 4 mois et 14 jours
Période Valentienne
Précédé par Jovien
Co-empereur Valentinien Ier (jusqu'à 375)
Gratien (depuis 367)
Valentinien II (depuis 375)
Usurpé par Procope (365-366)
Firmus (370-372/375)
Suivi de Gratien
Valentinien II
Théodose Ier
Biographie
Nom de naissance Flavius Iulius Valens
Naissance Vers 328 - Cibalae (Pannonie)
Décès (~50 ans)
Andrinople (Thrace)
Père Gratien l'Ancien
Épouse Albia Dominica
Descendance (1) Valentinianus Galates
(2) Carosa
(3) Anastasia
Empereur romain

Son frère lui confie le gouvernement de la partie orientale de l'Empire, avec Constantinople pour capitale. Il peut donc être considéré aussi comme empereur byzantin.

Biographie

Ses origines

Valens est né vers 328 à Cibales en Pannonie (en latin : Colonia Aurelia Cibalae, actuelle Vinkovci en Croatie), ville située à environ 80 km à l'est de Sirmium (dans l'actuelle Serbie (Voïvodine)). Il est le deuxième fils de Gratien l'Ancien, Comes Africae puis Comes Britanniarum. Il a vécu dans les contrées administrées par son père. Dans sa jeunesse, Valens remplit les fonctions d'officier au palais de l'empereur Julien. Ce dernier ne réussit pas à lui transmettre sa passion des lettres. Il ne réussit pas mieux dans l'armée.

Son accession au pouvoir

Le , dans la ville d'Hebdomon (actuelle Bakırköy près d'Istanbul), son frère Valentinien Ier l'associe au pouvoir, à la demande de l'armée, un mois après avoir lui-même accédé au trône. En effet, l'Empire, trop étendu, est dirigé par plusieurs co-empereurs depuis l'instauration de la tétrarchie par Dioclétien. Deux mois après cette investiture, les deux frères se rendent dans leur région natale d'Illyrie. À l'écart de la ville de Naissus (actuelle Niš en Serbie), ils se partagent les fonctionnaires et administrateurs et, à Sirmium, ils font de même pour les armées. Valentinien Ier prend la charge des provinces romaines d'Italie, d'Illyrie, d'Hispanie, de Gaule, de Bretagne et d'Afrique, laissant à Valens la partie orientale de la péninsule balkanique, la Grèce, l'Égypte, la Syrie et l'Anatolie

Chargé du gouvernement des provinces d'Orient, il retourne à Constantinople en décembre 364 et y installe sa capitale. Moins habile et moins éclairé que son frère et d'un caractère cruel quand il se croit menacé, Valens apporte cependant de l'ordre dans l'économie et fait baisser les impôts d'un quart.

Lutte contre Procope

Solidus à l'effigie de l'empereur.
Aqueduc de Valens à Constantinople.

Valens hérite la partie orientale d'un Empire qui a récemment perdu ses possessions en Mésopotamie et en Arménie au profit des Sassanides, selon les termes d'une paix désastreuse conclue entre Jovien et Chapour II. Dans la foulée, l'empereur sassanide avait arraché aux Romains leur renonciation à tous droits sur une large partie de l'Anatolie.

La priorité de Valens après l'hiver 365 était donc de marcher vers l'est pour rétablir la situation compromise par son prédécesseur. À l'automne, il atteint Mazaca en Cappadoce quand il apprend qu'un usurpateur, Procope, vient de lui ravir le trône. Il s'agit d'un cousin maternel de l'empereur Julien, qui s'était chargé un temps du commandement d'une partie de l'armée de ce dernier et était, par conséquent, bien connu des soldats.

Profitant de l'éloignement de Valens, Procope avait gagné Constantinople où les vétérans de Julien le proclamèrent empereur le . Il parvint à s'emparer de la capitale de l'Empire d'Orient et rallier à sa cause les troupes des Balkans. Dans les mois qui suivent, de nombreuses villes de Thrace et d'Asie Mineure changent de camp et propagent d'autant le désordre. Finalement, Valens écrase l'armée de Procope à Nacolea (Phrygie). Capturé après sa défaite, Procope est livré à Valens et décapité (366).

Lutte contre les Goths

Valens doit lutter à deux reprises contre les Goths : contre les Wisigoths d'Athanaric (367-369) qui ont soutenu la tentative de l'usurpateur Procope ; ensuite, en 375, contre les Ostrogoths refoulés par les Huns et les Wisigoths réunis, et qui se présentent en masse à la frontière de l'Empire. Ne pouvant pas les empêcher d'entrer en Thrace en 377, il leur livre, le , la désastreuse bataille d'Andrinople, où il trouve la mort. Théodose Ier, nommé par Gratien, lui succède en Orient.

Arianisme et désaccords religieux

Valens favorise les ariens contre les nicéens, déportant de nombreux prêtres et évêques fidèles à la foi de Nicée[1]. Certains meurent lors de leur exil[2]. Il persécute aussi les milieux intellectuels païens, auxquels il prête des pouvoirs magiques et des intentions hostiles.

En revanche, il prend des mesures de protection en faveur des classes inférieures.

La Souda consacre un article à l'un de ses généraux du nom d'Élien de Syeda à qui la nature avait donné des talents corporels et stratégiques considérables, mais qui était d'origine rurale.

La bataille d'Andrinople

Bataille d'Andrinople : Phases 1 à 3.
Bataille d'Andrinople : Phases 4 à 5.

Valens périt le dans la bataille d'Andrinople où les Wisigoths conduits par Fritigern et Alaviv, bien qu'affaiblis par la misère et la famine, battent sévèrement son armée. La cavalerie romaine est écrasée et doit battre en retraite tandis que l'infanterie, laissée livrée à elle-même, est littéralement exterminée sous les coups de la fureur des Goths. Valens est touché par une flèche. Pris de panique, il parvient à fuir entouré de sa garde personnelle et trouve refuge dans une cabane misérable. Des Wisigoths, furieux de la résistance de la garde impériale, mettent le feu au bâtiment. L'empereur y trouve la mort, brûlé vif. Selon une autre version, il serait mort sur le champ de bataille de la flèche qui l'avait atteint. Le lieu où l'empereur fut inhumé est inconnu, car à cette époque, les corps des chefs vaincus étaient souvent emportés en trophées et exposés - souvent décapités - aux yeux des vainqueurs par les Barbares.

Cette défaite, au commencement des invasions barbares, est un véritable choc pour les Romains, signe d'un funeste avenir pour l'Empire. C'est la dernière bataille majeure de l'Empire romain à laquelle participe l'empereur en personne.

Notes et références

  1. René François Rohrbacher et Auguste Henri Dufour, Histoire universelle de l’Église Catholique, vol. VII, Paris, Gaume Fréres, , 3e éd., 608 p. (lire en ligne), p. 59-60.
  2. Comme Barses d’Édesse.

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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