Tétrapyle

Un tétrapyle est un monument comportant quatre entrées ou portes.

Arc de Janus, Rome, Italie : un exemple de tétrapyle romain antique.

Étymologie

Le terme « tétrapyle » provient du latin tetrapylum, par le grec ancien τετράπυλον (tetrápylon) signifiant littéralement « quatre portes », composée du préfixe τετρα- (tetra-), « quatre », et du suffixe -πυλον (-pylon), « porte monumentale ».

En latin, le terme quadrifons est parfois employé, ainsi que celui de janus, par référence au dieu romain Janus.

Caractéristiques

Le tétrapyle est un édifice-type de l'Antiquité classique, particulièrement romaine, souvent de forme cubique et comportant une porte sur chacun de ses quatre côtés. Ce concept de quatre portes est la qualité définissant le tétrapyle, avec quatre piliers (ou autres structures analoques) placés dans les coins afin de les délimiter.

Généralement, ce type de monument est construit à des carrefours importants, ou à des points géographiques particuliers comme un sous-genre d'arc de triomphe, voire simplement comme éléments architecturaux décoratifs.

Les tétrapyles des carrefours ont valeur symbolique, voire ésotérique, à mettre en relation avec le dieu Janus, dieu des portes (janua en latin), des carrefours et des passages en général, par contraste avec les arcs de triomphe quadrifons et les monuments quadriplés délimitant le croisement de deux axes majeurs du plan urbain. Quand il s'agit d'un simple arc de triomphe, le tétrapyle est essentiellement un « doublement » de la forme originale, avec une paire d'ouverture sur un axe et une deuxième paire sur un axe perpendiculaire, souvent moins importante.

Les tétrapyles sont particulièrement fréquents dans les grandes cités de l'Orient romain où ils constituent un élément essentiel de la parure monumentale. À l'époque byzantine, certains tétrapyles sont réinterprétés comme symbolisant les quatre Évangélistes (comme à Éphèse).

Le tétrakionion est un type de tétrapyle où le croisement central n'est pas recouvert : les quatre marqueurs de coins existent comme quatre structures indépendantes.

Exemples

Tétrapyles antiques

Algérie
  • Porte de Caracalla, Tébessa. Dédié à Caracalla, inclus dans la muraille de la ville.
Autriche
Espagne
Égypte
France
Grèce
Italie
Jordanie
  • Tétrapyle, Ayla, Aqaba.
  • Tétrapyle nord, Gérasa. Date de Septime Sévère, sur voûtes à quatre entrées, nouvellement restauré.
  • Tétrapyle sud, Gérasa. Date du IIe siècle. Il en subsiste les bases de quatre piliers, chacun à quatre entrées.
Liban
Libye
Syrie
  • Tétrapyle, Bosra.
  • Tétrapyle, Lattaquié (ancienne Laodicée).
  • Tétrapyle, Ougarit.
  • Tétrakionion, Palmyre. Date du IIe siècle. Marque le milieu de la voie centrale de la ville ; formé de quatre piliers surmontés de groupes de quatre colonnes coiffés d'un entablement de pierre.
Turquie

Tétrapyles modernes

Corée du Nord
France
Laos
Mexique

Annexes

Liens internes

Références

  • Portail de la Rome antique
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