Royal Monceau
Le Royal Monceau – Raffles Paris est un hôtel de luxe[1] situé au 37 avenue Hoche dans le 8e arrondissement de Paris.
Conçu par l’architecte Louis Duhayon, l’hôtel est inauguré en 1928 par Pierre Bermond et André Junot. Le Royal Monceau devient au fil du temps le lieu de rendez-vous des artistes, célébrités et intellectuels[2].
En juin 2008, l’hôtel ferme ses portes pour une transformation complète des lieux. Après deux ans de travaux, Le Royal Monceau, transformé par Philippe Starck en hôtel de luxe d'un genre inédit, entre salon parisien et résidence d'artiste[3], ouvre ses portes au public le , sous la direction générale de Sylvain Ercoli et de Michel Gillot, deux anciens de l'hôtel de Crillon[4].
L'établissement obtient la distinction de Palace le , en devenant le 13e membre[5].
Le Royal Monceau fait partie du groupe hôtelier FRHI, groupe qui a été racheté par le Qatar[6] en 2010, puis par AccorHotels en 2016.
Histoire
Inauguré en 1928, le Royal Monceau a été fondé par Pierre Bermond et André Jugnot, deux personnalités connues dans le monde de l’hôtellerie pour avoir créé notamment le Carlton de Paris et le Miramar de Cannes[7].
Dix ans plus tard, pendant la Seconde Guerre mondiale, le Royal Monceau est réquisitionné, il accueille notamment le général Dwight Eisenhower, le maréchal Bernard Montgomery et l'état-major des armées alliées[8].
Il retrouve son indépendance en 1945 et reprend ses activités l’année suivante.
En 1978, le docteur Osmane Aidi, propriétaire de l’établissement, fonde le Groupe Royal Monceau qui rassemble le Royal Monceau, l'hôtel Miramar à Biarritz, les hôtels Regina et du Golf à Biarritz, le Grand Hôtel de Saint-Jean-de-Luz, l'hôtel Vernet à Paris, l'Élysée Palace à Nice, l'hôtel Miramar La Cigale à Arzon et L'Ours Blanc à l'Alpe d'Huez[9].
En 2007, Qatari Diar (la filiale immobilière du fonds souverain du Qatar) rachète l’hôtel et ses murs pour 250 millions d’euros[10]. L’hôtel est transmis en 2011 au groupe hôtelier du fonds souverain Katara Hospitality. Selon la revue Le Journal des Palaces, l’acquisition du Royal Monceau entre dans l’un des grands axes de développement définis par les dirigeants du fonds souverain de l’émirat, c’est-à-dire la constitution d’un portefeuille d’ « hôtels trophées » pour leur valeur patrimoniale et leur renommée[11].
À la fin de cette même année, un projet de reconstruction est alors engagé : Alexandre Allard, le développeur du projet, fait appel à Philippe Starck[3] et confie sa gestion au groupe Raffles Hotels & Resorts spécialisé dans l’hôtellerie de luxe.
Au mois de , l’hôtel ferme ses portes et l’intégralité du mobilier est mise aux enchères. La vente, menée par maître Pierre Cornette de Saint Cyr, a rapporté 3,3 millions d'euros[2].
Les importants travaux de rénovation commencent dès le lendemain sous la direction de Philippe Starck[12]. Le fonds souverain du Qatar agrandit également l’hôtel en achetant l’immeuble adjacent à l’hôtel, le 41 avenue Hoche.
En , le journal Mediapart révèle que certains participants à l’opération d’acquisition du Royal Monceau par le fonds souverain du Qatar seraient visés par une enquête pour fraude fiscale[13]. Selon le journal Nice-Matin, le promoteur immobilier Alexandre Allard et les dirigeants du fonds souverain qatari auraient conçu ensemble un montage financier permettant au businessman français d’acheter le palace pour seulement un euro symbolique puis de le transférer dans le foulée au fonds souverain du Qatar. Le « contrat secret qui lie Allard aux Qataris » obtenu par l’homme d’affaires niçois Pierre Reynaud et publié par Mediapart donne le détail des sociétés offshores (localisées à Guernesey, aux Iles Vierges et au Luxembourg) impliquées et fait état du montant des commissions et des rétrocessions d’actions accordées[14].
Finalement, des revenus d’environ 67 millions d’euros auraient été dissimulés à l’administration fiscale française avec la complicité de la banque suisse Reyl, impliquée par ailleurs dans l’affaire Cahuzac[15].
Clientèle
Dès son ouverture, en 1928, il devient un lieu de rendez-vous. Dwight David Eisenhower, Winston Churchill, Maurice Chevalier, Walt Disney, Coco Chanel, Ernest Hemingway, Joséphine Baker, Joseph Kessel, Hô Chi Minh – plus proches de nous, Michel Polnareff, Madonna, Michael Jackson, Robert De Niro, Céline Dion, Christina Aguilera et Lionel Messi – y ont séjourné[2].
- En 1947, Hô Chi Minh y séjourne durant sept semaines pendant la conférence de Fontainebleau qui détermine les relations franco-vietnamiennes[16].
- En , c’est dans ses salons que se tiennent les négociations au terme desquelles David Ben Gourion et Golda Meir signent l’acte de naissance de l'État d'Israël.
- Michel Polnareff y a résidé pendant 800 jours, entre 1989 et 1992, sans mettre une seule fois le pied dehors (notamment pour y enregistrer son album Kâmâ Sutrâ, sorti en 1990).
- Au fil du temps, le Royal Monceau demeure un lieu de rendez-vous pour les Parisiens et l’une des adresses de prédilection des voyageurs du monde entier[17].
- À deux pas de son bureau du 77 rue de Miromesnil, Nicolas Sarkozy le fréquente et à cette occasion s'est remis à la natation dans le bassin privé de 23 mètres de long et de 1,35 mètre de profondeur[18].
L'hôtel
Caractéristiques
La gestion de l’hôtel, qui appartient à Katara Hospitality, a été confiée au groupe hôtelier Raffles Hotels & Resorts[19], qui appartient à AccorHotels.
- 149 chambres, suites et appartements.
- 4 salons : Katara, Bermond, Junot et Duhayon.
- « Spa My Blend by Clarins » : un spa de 1 500 m2 doté d’une piscine de 23 m de long[20].
L'Art et la Culture
Le Royal Monceau se présente comme un hôtel proche du monde de l’art et de la culture. L'hôtel propose des espaces consacrés à l’art et à la création :
- Art District, espace d'exposition
- Librairie des Arts, librairie d'art contemporain
- Salon Katara, situé au rez-de-chaussée de l'hôtel[21]
- Salons Bermond, Junot et Duhayon, situés au premier étage de l'hôtel[22]
L’hôtel dispose également de sa collection d’œuvres d’art composée de commandes spéciales pour réalisées par des artistes internationaux tels que Stéphane Calais, Rosson Crow, Nikolaï Polissky et Joana Vasconcelos. De plus, l’hôtel dispose d’une collection d’œuvres de photographes de renom, notamment : Simon Chaput, Koichiro Doi, Thierry Dreyfus, Harry Gruyaert, Rune Guneriussen, Lucien Hervé, Guy Le Querrec et Marie Maillard[23].
En 2017, l'artiste sculpteur Fred Allard expose au Royal Monceau cinquante de ses "shopping bags"[24].
Restauration
Depuis , le chef Nobu Matsuhisa et le Royal Monceau se sont associés pour ouvrir un restaurant japonais-péruvien Matsuhisa. Les desserts sont, quant à eux, signés par Pierre Hermé[25], puis par Quentin Lechat[26].
L’offre de restauration repose sur 3 restaurants :
- Un restaurant aux influences japonaises et péruviennes, Matsuhisa Paris dirigé par le Chef exécutif Hideki Endo.
- Un restaurant italien, Il Carpaccio, « meilleure table étrangère de l’année 2011 » selon le Guide Pudlo Paris 2011[27],[28].
- Le Bar Long, qui complète l’offre « food & beverage » et s’ouvre sur Le Grand Salon, espace convivial proposant de la restauration tout au long de la journée.
Une épreuve de la troisième saison de l'émission télévisée culinaire MasterChef y est tournée en 2012. L'épisode est diffusé le .
Distinctions
- En 2012 : Best Spa in the World (Virtuoso Awards)
- En 2013 : Distinction Palace
- En 2013 : Laurent André 2 étoiles Michelin
- En 2014 : Philippe Binant sacré Dream Team par Vanity Fair
Liens externes
Notes et références
- Classement : 5 étoiles.
- « Le mobilier du Royal Monceau aux enchères », Le Figaro.fr, 14 juin 2008
- « Le Royal Monceau réinventé par Starck », L'Express.fr, 18 octobre 2010
- Lundi 18 octobre : ouverture du Royal Monceau Raffles Paris, L'Hôtellerie Restauration, 27 septembre 2010.
- Le Royal Monceau - Raffles Paris obtient la distinction palace, 26 juin 2013.
- « Pourquoi le Qatar investit chez nous », La Dépêche, 15/03/2012
- « Les joyeux de la couronne », Actulogo.fr, 17 novembre 2010
- « À propos du Royal Monceau », Journal Du Net, 19 octobre 2010.
- « Docteur Osmane Aïdi: Président Directeur Général », IrriFrance.com
- « L'homme qui dépense les milliards du Qatar », Le Point.fr, 8 avril 2010
- Sylvie Leroy, « Katara Hospitality : les atouts humains et financiers pour assurer la croissance et la reconnaissance de ses pairs », sur www.journaldespalaces.com (consulté le )
- « Le Royal Monceau », Starck.com
- Mélanie Delattre, Christophe Labbé, « La vente du Royal Monceau au cœur d'une enquête judiciaire », (consulté le )
- « PressReader.com - Connecting People Through News », sur www.pressreader.com (consulté le )
- « Rachat du Royal Monceau: les circuits offshore d'une affaire hors norme » (consulté le )
- « Raymond Aubrac » [archive], sur Mémorial de Caluire Jean Moulin
- « Paris renoue avec les palaces », La Tribune.fr, 18 octobre 2010
- Spa my blend by Clarins
- « Le Royal Monceau Raffles Paris », Raffles Hotels & Resorts
- « Ouverture du Spa My Blend by Clarins dans le cinq étoiles parisien de l'avenue Hoche », Madame Le Figaro.fr, 9 juin 2011
- Préalablement salle de vision privée de référence au niveau mondial dans le secteur du cinéma numérique. Plate-forme cinéma numérique, 1er juillet 2011 - 30 juin 2019.
- Salons Bermond, Junot et Duhayon.
- « Le Royal Monceau », Groupe Allard
- 30 Sep 2017 | Lancement et Tendance, « Fred Allard vide son sac au Royal Monceau », sur ABC-Luxe, (consulté le )
- « Du Pierre Hermé au petit-déjeuner ! », Elle.fr, 23 avril 2011.
- « Quentin Lechat », sur leroyalmonceau.com (consulté le ).
- « Frédéric Simonin, chef de l'année du guide Pudlo Paris 2011 », GillesPudlowski.com, 7 février 2011
- Claire Sicard, « La liste des 61 restaurants qui ont perdu leurs étoiles au Guide Michelin en 2020 », sur Business Insider France, (consulté le )
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