Razzy Hammadi

Razzy Hammadi[1] (né le à Toulon) est un homme politique français.

« Hammadi » redirige ici. Pour les articles homophones, voir Ahmadi et Hamady.

Razzy Hammadi
Fonctions
Député français

(5 ans)
Élection 17 juin 2012
Circonscription 7e de la Seine-Saint-Denis
Législature XIVe (Cinquième République)
Groupe politique SRC puis SER
Prédécesseur Jean-Pierre Brard
Successeur Alexis Corbière
Secrétaire national du Parti socialiste
aux services publics

(7 ans, 4 mois et 1 jour)
Porte-parole du Parti socialiste

(2 ans et 8 jours)
Avec Olivier Faure
Corinne Narassiguin
Nadège Abomangoli
7e président du Mouvement des jeunes socialistes

(1 an, 11 mois et 4 jours)
Prédécesseur David Lebon
Successeur Antoine Détourné
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Toulon (France)
Nationalité Français
Parti politique PS (depuis 1998)
Diplômé de Université Paris-I Panthéon-Sorbonne
Profession Dirigeant d'un cabinet de conseil

Président du Mouvement des jeunes socialistes de à , il est secrétaire national du Parti socialiste au service public depuis . Il est élu député de la septième circonscription de la Seine-Saint-Denis (Montreuil et Bagnolet) le 17 juin 2012.

Famille

Razzy Hammadi est le fils d'Abdelkrim Hammadi, commerçant algérien, et Faouzia Chérif, assistante maternelle tunisienne[2],[3].

Formation

Il est titulaire d'un baccalauréat scientifique[4] et d'un diplôme d'études approfondies (DEA) en économie sociale et comparée (obtenu à l'université Panthéon-Sorbonne).

En 2009, il est chef de projet dans le cadre du lancement du fil “Habitat et urbanisme” du groupe de presse professionnelle AEF[5].

Vie politique

Au Mouvement des jeunes socialistes

Razzy Hammadi prolonge son engagement associatif en s'engageant au Parti socialiste en 1998, puis au Mouvement des jeunes socialistes (MJS) l'année suivante[6].

Il devient ensuite secrétaire de section du Parti socialiste, puis entre en 2001 au Bureau national du Mouvement des jeunes socialistes dont il devient secrétaire national aux questions économiques et aux activités internationales, avant de devenir secrétaire national aux Fédérations. Un temps proche de la Gauche socialiste de Julien Dray, il rejoint la tendance Nouvelle gauche fondée par Benoît Hamon.

Le , il est élu président du Mouvement des jeunes socialistes lors du congrès de Paris avec 92 % des votes et succède à David Lebon[7].

Au cours des protestations contre le contrat première embauche, il fait activement participer le MJS contre la politique gouvernementale, aux côtés du front syndical étudiant et salarié. Plus tard, il invitera les autres jeunes dirigeants syndicaux, comme Bruno Julliard ou Karl Stoeckel à s'exprimer lors de manifestations du MJS.

Hammadi est membre du courant Nouveau Parti socialiste au Parti socialiste. En 2006, il a soutenu Laurent Fabius à l'investiture du PS pour l'élection présidentielle[8], ce qui a provoqué des tensions internes au MJS[9].

Au Parti socialiste

Après la fin de son mandat de président du MJS, au congrès de Bordeaux, en , il est nommé secrétaire national du PS « à la riposte » par François Hollande[10]. Il réagit, depuis lors, à l'actualité et aux prises de position de la droite.

Il coécrit avec Claude Villers La gauche la plus bête du monde (?), paru en [11].

Durant le congrès de Reims du Parti socialiste, il se range aux côtés de Benoît Hamon sur la motion C, « Un monde d'avance, Reconstruire l'espoir à gauche ». Il défend ensuite l'idée d'une alliance des motions A, D et C (présentées par Bertrand Delanoë, Martine Aubry et Benoît Hamon)[12], face à la motion E de Gérard Collomb qui soutient Ségolène Royal. Il est nommé secrétaire national du PS aux services publics de l'équipe de Martine Aubry en . Il organise à ce titre la votation citoyenne pour La Poste qui mobilise près de 2 millions de votants autour de 10 000 isoloirs.

Entre 2008 et 2009, il est employé par MAAT, une société de gestion des HLM. Un rapport rédigé par un expert-comptable est remis le au tribunal de commerce de Paris dans lequel ce dernier s'interroge « sur la réalité de la prestation salariée » de Razzy Hammadi. De son côté, Hammadi déclare qu'il travaillait quotidiennement comme consultant[13].

Issu de la gauche du PS, il se démarque des Frondeurs et voit son ralliement à la ligne majoritaire récompensé par un poste de porte-parole du PS (succédant à Juliette Méadel entrée au gouvernement) en . Si en 2013, il jugeait que « Valls ne rend pas service à la gauche », deux ans plus tard, il juge l'aile droite du parti « réelle et pragmatique »[14].

Il parraine la candidature de Benoît Hamon pour l'élection présidentielle de 2017[15]. Il est nommé responsable thématique « Consommation » de sa campagne présidentielle[16],[17].

Député de Seine-Saint-Denis

Il est candidat aux élections législatives de 2012 dans la Septième circonscription de la Seine-Saint-Denis (territoire de Montreuil et de Bagnolet) où il est investi par les instances nationales[18]. Au premier tour, il finit premier avec 36,71 % des suffrages exprimés devant le député sortant, Jean-Pierre Brard de la Convention pour une alternative progressiste (32,75 %)[19]. En vertu d'un accord entre le PS et le Front de Gauche, Jean-Pierre Brard se désiste au second tour et Hammadi, seul candidat en lice, est élu avec 100 % des suffrages et un taux de participation de 22,63 %[20].

Lors de la séance d'élection du président de l'Assemblée nationale, le mardi , il est secrétaire de séance, étant un des six plus jeunes députés de France. Il est membre de la commission des Affaires économiques et de celle des Affaires européennes, pour laquelle il rend un rapport sur le Pacte sur la croissance et l'emploi de l'Union européenne[21]. Il vote contre le traité budgétaire européen en [22],[23].

Dans le cadre de ses travaux à la Commission des affaires économiques, il préside à partir de la Commission d'examen des pratiques commerciales[24], succédant à Catherine Vautrin, où il siège avec les représentants de la distribution et des grands fournisseurs afin de statuer sur les différentes saisines de la commission.

Il préside également le groupe d'amitié France-Mali de l'Assemblée nationale. Aux côtés de Louis-Georges Tin, président du think-tank République & Diversité, il travaille à l'adoption d'une loi en faveur des actions de groupe en matière de discriminations[réf. nécessaire]. En parallèle de son mandat de député, il dirige un cabinet de conseil (depuis 2010), HBQ Conseil[25].

Le , il s'abstient lors du vote de la réforme des retraites présentée par le gouvernement Ayrault, se déclarant avec plusieurs autres élus de l'aile gauche du parti « très réservés sur l'allongement de la durée de cotisation »[26].

Se désolidarisant des frondeurs au cours de l'année 2014, il intègre fin la commission des finances à l'occasion d'un remaniement d'autorité du président du Groupe SRC Bruno Le Roux[27].

Candidat à sa réélection lors des élections législatives de 2017[5], il est éliminé dès le premier tour avec 9,85 % des voix.

Candidatures aux élections municipales

Razzy Hammadi a été deux fois candidat aux élections municipales, à Orly (2008) puis à Montreuil (2014).

La tentative d'implantation à Orly (2008)

Après que l'on a évoqué pour les élections municipales de 2008 sa candidature à Hénin-Beaumont[28], où la discorde règne parmi les socialistes locaux, Hammadi annonce en son intention d'être le candidat du Parti socialiste à Orly. Cependant son inscription sur les listes électorales d'Orly (il résidait auparavant à Saint-Maurice, également dans le Val-de-Marne) ainsi que celles d'une quinzaine de ses camarades du Mouvement des jeunes socialistes, sont rejetées par la commission administrative électorale d'Orly[29], avant que celle de Hammadi soit acceptée. Le Canard enchaîné avait en effet révélé le manque manifeste d'attachement à la commune de certains d'entre eux : il n'y avaient ni domiciliation, ni inscription aux impôts[30].

En , soutenu par la direction nationale, il est désigné chef de file du Parti socialiste (PS) pour l'élection municipale à Orly pour tenter de succéder au maire communiste Gaston Viens[31]. Il se présente finalement à cette élection municipale sous la double étiquette PS - Parti radical de gauche (PRG)[32].

Soutenu par des personnalités politiques et du monde du spectacle telles que Renaud[33], il obtient au premier tour 13,3 % des voix et la quatrième place. Hammadi peut maintenir sa liste pour le second tour mais choisit de la retirer sans donner de consigne de vote tout en accusant la candidate et sénatrice communiste Odette Terrade, arrivée deuxième, de trahison et de mensonge[34].

L'implantation à Montreuil (2014)

En , il annonce ses divergences avec Dominique Voynet et Jean-Pierre Brard à Montreuil (dont il est le député) et indique qu'il « prendra ses responsabilités si nécessaire », ce que certains observateurs interprètent comme une future candidature aux municipales[35].

En , soit plus de six mois après l'agression, mais en pleine campagne électorale pour la mairie de Montreuil, une vidéo diffusée sur Internet le montre proférant des insultes à des inconnus à Montreuil[36],[37]. L'extrait diffusé le montre proférant des insultes tels que « l'affaire est terminée, enculé de ta race », « fils de pute ! ». Il prévient qu'il va « faire descendre toutes les cités de Montreuil ». Tout en déclarant « regretter les termes qu'il a utilisés »[38] le député précise que « Personne ne peut comprendre ces images en dehors du contexte de violence et de peur dans lequel ma compagne, mes amis et moi-même étions. Pris à partie par une bande de voyous extérieurs à la ville, nous avons été insultés et l’une des personnes qui m’accompagnait a été physiquement agressée »[37]. Razzy Hammadi avait déposé plainte dès le lendemain pour agression[37]. Il se demande même si l'agression n'avait pas été préméditée[38], et souligne que la vidéo est relayée par ses opposants[39]. Le Front national a demandé son exclusion du Parti socialiste[39],[40], et l'UMP a dénoncé « une attitude indigne ». Le Parti socialiste, lui, dénonçait une manœuvre politique « détestable ».

Lors des municipales de mars 2014 deux mois plus tard, sa liste est éliminée dès le premier tour ne recueillant que 9,8 % des voix[41], en sixième position derrière notamment les listes de Jean-Pierre Brard, et de la dissidente socialiste Mouna Viprey. Il se retire personnellement tandis que ses colistiers rejoignent au second tour la liste d'union menée par Patrice Bessac (Front de Gauche) et Ibrahim Dufriche-Soilihi (Europe Écologie Les Verts) qui l'emportera.

Reconversion professionnelle

En , il rejoint l'agence d’information en ligne News Tank Cities[5]

En 2020, il est directeur pédagogique du MBA management des transitions urbaines[42] à l'Institut Léonard de Vinci.

Notes et références

  1. Le prénom est fréquemment écrit à tort Razzye.
  2. Razzy Hammadi, Radio France internationale par Yasmine Chouaki, lundi 22 février 2010
  3. .
  4. .
  5. Shahinez Benabed, « Razzy Hamadi rejoint le monde de la presse », acteurspublics.com, (consulté le )
  6. Isabelle Mandraud, « Razzye Hammadi dans l'ombre des éléphants », Le Monde, 12 septembre 2006.
  7. « Congrès de Paris 09-10-11 décembre 2005 », sur le site du Mouvement des jeunes socialistes. Version enregistrée par Internet Archive au 20 juin 2006.
  8. « MJS : Razzye Hammadi aux côtés de Fabius », NouvelObs.com, 14 novembre 2006.
  9. « Lettre ouverte à Razzye Hammadi, président du Mouvement des Jeunes Socialistes », Libération, 12 septembre 2006.
  10. Stéphane Alliès, « François Hollande nomme Razzy Hammadi secrétaire national du PS « à la riposte » », 20minutes.fr, 6 décembre 2007.
  11. La gauche la plus bête du monde (?), avec Claude Villers, Fetjaine, Paris, 2008, 163 p. (ISBN 978-2-35425-056-0).
  12. « PS: Razzy Hammadi pour une coalition Hamon-Aubry-Delanoë », LePoint.fr avec AFP, 10 novembre 2008.
  13. « HLM : le rapport qui embarrasse le PS », Le Point,
  14. « Razzy Hammadi, socialiste de moins en moins frondeur », lemonde.fr, (consulté le )
  15. Sébastien Thomas, « Seine-Saint-Denis : quel candidat à la présidentielle votre élu a-t-il parrainé ? », leparisien.fr, (consulté le )
  16. Marie-Pierre Haddad , « Présidentielle 2017 : ce que traduit le nouvel organigramme de l'équipe de Hamon », rtl.fr, 26 février 2017.
  17. Organigramme de campagne de Benoît Hamon
  18. « Exclusif: la lettre des militants PS qui dénonce le parachutage de Razzy Hammadi, qui répond », sur Marianne,
  19. « Résultats des élections législatives 2012 : SEINE SAINT-DENIS (93) - 7ème circonscription », Ministère de l'Intérieur
  20. « Législatives: accords de désistement PS-Front de gauche-Verts en Ile-de-france », L'Humanité,
  21. « N°472 - Rapport d'information de MM. Arnaud Richard et Razzy Hammadi déposé par la commission des affaires européennes sur le "Pacte pour la croissance et l'emploi" décidé par le Conseil européen des 28 et 29 juin 2012 »
  22. Nabil Wakim, « Razzy Hammadi (PS) : "Je ne voterai pas le traité budgétaire européen" », Le Monde,
  23. « Analyse du scrutin n°30 - Première séance du 09/10/2012 »
  24. « Commission d'examen des pratiques commerciales »
  25. « Les déclarations d'intérêts des parlementaires dévoilées », lefigaro.fr, 24 juillet 2014.
  26. Sophie Huet, « La gauche vote sans enthousiasme la réforme des retraites », in Le Figaro, mercredi 16 octobre 2013, page 4.
  27. Mathieu Magnaudeix, « A l'Assemblée, des députés frondeurs sont punis par le PS », Mediapart, (consulté le )
  28. Claude Askolovitch, « Le pari de Hammadi », Le Nouvel Observateur, no 2236, 13 septembre 2007.
  29. « La municipalité d'Orly invalide l'inscription de Razzye Hammadi sur sa liste électorale », LeMonde.fr avec AFP, 22 octobre 2007.
  30. Charlotte Chaffanjon, « Primaires socialistes : à Orly, tous les coups sont permis », LePoint.fr, 23 octobre 2007.
  31. « L'ex-président du Mouvement des jeunes socialistes Razzye Hammadi, candidat à la mairie d'Orly », LeMonde.Fr avec AFP, 22 novembre 2007.
  32. [PDF] Tract de campagne de Razzy Hammadi, sur son site.
  33. « Renaud soutient Razzy Hammadi », NouvelObs.com, 25 février 2008.
  34. « À Orly, le PS Razzy Hammadi retire sa liste », LExpress.fr, 12 mars 2008.
  35. « Hammadi se place pour 2014 à Montreuil », Le Parisien, (consulté le )
  36. « Montreuil : filmé lors d'une bagarre, le député Hammadi s'explique », sur Le Parisien, (consulté le ).
  37. Saber Desfarges, « Bartolone s'en prend aux "salopards" qui ont publié la vidéo de la bagarre de Hammadi », sur L'Express, (consulté le ).
  38. La Nouvelle Édition sur Canal+ du 20 janvier 2014, consulté le 30 avril 2016.
  39. CV, « Bagarre : Hammadi s'explique, Bartolone monte au créneau », sur Le Journal du Dimanche, (consulté le )
  40. « Montreuil : filmé lors d'une altercation, Razzy Hammadi s'explique », sur Le Monde, (consulté le ).
  41. Sylvain Morvan, « Municipales à Montreuil: Hammadi, grand perdant du premier tour », L'Express, (lire en ligne, consulté le ).
  42. « LANCEMENT DU 1ER MBA SPÉCIALISÉ MANAGEMENT DES TRANSITIONS URBAINES DE L’ILV », sur Monde des grandes écoles et universités, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

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