Raymond Aimos

Raymond Arthur Caudrilliers, dit Raymond Aimos, est un acteur français, né le à La Fère (Aisne)[1] et mort le dans le 10e arrondissement de Paris[2].

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Raymond Aimos
Raymond Caudrilliers dit Aimos, photo prise le 20 août 1944.
Nom de naissance Raymond Arthur Caudrilliers
Naissance
La Fère, Aisne
Nationalité  Français
Décès
Paris 10e
Profession acteur
Films notables La Belle Équipe
Le Quai des brumes

Aimos a été l'un des plus populaires seconds rôles de l'âge d'or du cinéma français de l'entre-deux-guerres.

Biographie

Malgré un avenir tout tracé dans l'horlogerie-bijouterie de son père, Raymond Caudrilliers préfère le spectacle et devenir artiste lyrique sous le nom d'« Aimos ». Selon la légende, il aurait débuté au cinéma à 12 ans, dans un film de Georges Méliès.

Officiellement, il débute dans un film muet de 1910 Pendaison à Jefferson City de Jean Durand.

Mobilisé en 1914, il est très marqué par les combats de la bataille de Verdun, entre 1916 et 1918 : bien plus tard, en 1930-31, il participera au film de Raymond Bernard, Les Croix de bois, où il témoignera à sa manière de sa situation de « poilu ». Aimos restera 4 ans dans les tranchées. Quand Aimos deviendra un acteur populaire, il restera toujours modeste, n'affichant jamais un seul signe extérieur de richesse. Marqué par le Front, et l'esprit de camaraderie qui régnait dans les tranchées, il ne l'oubliera jamais, et pour lui, la vraie richesse sera à trouver en ayant des rapports humains, comme avoir de bons copains, par exemple.

Sa gouaille de titi parisien et sa silhouette dégingandée lui offrent des rôles mémorables : « La ficelle » dans Chéri-Bibi de Léon Mathot avec Pierre Fresnay, « Quart Vittel » dans Le Quai des brumes de Marcel Carné, « Marche toujours » dans La Route enchantée, « Dix de der » dans Titin des Martigues, « Cupidon » le clochard aux côtés de Raimu dans Monsieur La Souris, « Raymond le raccourci » dans Le mort ne reçoit plus de Jean Tarride et bien sûr « Tintin » dans La Belle Équipe de Julien Duvivier avec Jean Gabin et Charles Vanel.[3]

Durant les années 1930, jusqu'au milieu des années 1940, Aimos était un acteur si populaire, que souvent, des cinéphiles choisissaient un film, au cinéma, du simple fait que son nom apparaissait à l'affiche, même si il avait un second rôle.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il organise un grand nombre de collectes et de distribution de repas en faveur des plus démunis ou des prisonniers de guerre[4].

Les circonstances exactes de sa mort ne sont pas connues avec précision. Caporal FFI appartenant au mouvement de résistance Libération Nord[5], on sait seulement avec certitude qu'il a été abattu à la libération de Paris près de la Gare du Nord dans le Xe arrondissement, et qu'il a été déclaré mort à l'hôpital Saint-Louis[6]. Voir la plaque du n° 48 du boulevard Sébastopol. Aimos sera pris en photo le jour même de sa mort, le , avec le brassard FFI à son bras gauche.

Selon Bertrand Mathot et la presse de l'époque, Raymond Aimos était avec trois autres personnes à bord d'une Citroën Traction Avant des FFI lorsque le véhicule a été mitraillé par les Allemands, lors de l'insurrection de Paris, et a fini sa course devant le café le Cadran du Nord[7] à l'angle du boulevard Magenta et de la rue qui mène à l'hôpital Lariboisière (rue Saint-Vincent-de-Paul)[8],[9]. On ne sait pas exactement si leur voiture a été interceptée par un convoi militaire allemand où s'il s'agit d'une riposte des militaires à une attaque délibérée de leur convoi par les occupants du véhicule FFI.

Dans la confusion et la précipitation, les corps sont extraits du véhicule et transportés à la morgue de l'hôpital Saint-Louis sans que les familles en aient été informées. Ainsi pendant plus d'une semaine, l'épouse d'Aimos sera laissée sans aucune nouvelle et devra lancer un appel à témoins dans la presse[10] pour pouvoir enfin localiser et récupérer le corps de son mari.

Les obsèques ont lieu le suivant en l'église Saint-Antoine-des-Quinze-Vingts en présence d'une foule de plus de 2.000 personnes. Un détachement de FFI y présente les armes[11] ce qui confirme qu'Aimos faisait bien partie de leur réseau de résistance.

Raymond Aimos est inhumé au cimetière de Chennevières-sur-Marne (Val-de-Marne)[12].

Filmographie

Notes et références

  1. Archives départementales de l'Aisne en ligne, état-civil de La Fère, acte de naissance no 56, année 1891 (vue 31/139)
  2. Archives de Paris 10e, acte de décès no 2138, année 1944 (vue 46/61) et un article dans libération (édition de Paris) du 23 aout 1944
  3. « Fiche biographique de Raymond Caudrilliers, alias Raymond Aimos, sur le site du Maitron », sur https://fusilles-40-44.maitron.fr/
  4. Agathe Demersseman, « Traitement et description d’un fonds photographique de presse en musée : le fonds dit « du Matin » au musée de la Résistance nationale », In Situ, no 36, (ISSN 1630-7305, DOI 10.4000/insitu.17511, lire en ligne, consulté le )
  5. « Fiche biographique de Raymond Caudrilliers, alias Raymond Aimos, sur le site du Maitron », sur https://fusilles-40-44.maitron.fr/
  6. Colette Morel, dans un ouvrage autobiographique (Ma vie en rouge, Éditions Cheminements, 2004), évoque les souvenirs de son père (Ange Morel) concernant la libération de Paris et les combats sur le pont de Joinville en  ; il témoigne sur la fin d'Aimos. Ange Morel était un résistant communiste vivant à Joinville-le-Pont (Val-de-Marne) : « Un comédien nommé Aimos jouait les personnages populaires au destin souvent tragique. Il s'est battu là en témoignant d'une certaine inconscience, au point que mon père lui avait dit : « Ne t'expose pas ainsi » ! Il en est mort, parce qu'il voulut être Aimos jusqu'au bout »
  7. Dans les vieilles rues, des fleurs sur les trottoirs ... Ce soir, 2 novembre 1944, p. 1, lire en ligne sur Gallica.
  8. La Guerre des cancres, Bertrand Mathot, page 265.
  9. Dans L'Éducation d'Alphonse, Alphonse Boudard raconte, mais sans aucune preuve, que Aimos aurait été ouvertement dénoncé par le Parti communiste pour avoir été un traître gestapiste.[réf. à confirmer]
  10. Où sont les restes d'Aimos ? Ce soir, 31 août 1944, p. 2, lire en ligne sur Gallica.
  11. Journal Ce soir du 8 septembre 1944, p. 2, rubrique La vie dans Paris libéré
  12. Article avec lieu d'inhumation et photo de la tombe

Voir aussi

Bibliographie

  • Raymond Chirat et Olivier Barrot, Les Excentriques du cinéma français : 1929-1958, Paris, H. Veyrier, , 272 p. (ISBN 978-2-85199-304-5)
  • Yvan Foucart, Dictionnaire des comédiens français disparus 694 portraits, 2147 noms, Mormoiron, Y. Foucart, (ISBN 978-2-9531139-0-7 et 2-953-11390-8)

Liens externes

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