Paul Vanden Boeynants

Paul Vanden Boeynants est un homme politique belge de tendance démocrate chrétienne conservatrice, né le à Forest et mort le à Alost, qui fut deux fois Premier ministre.

Paul Vanden Boeynants

Paul Vanden Boeynants en 1966.
Fonctions
Premier ministre de Belgique

(2 ans, 2 mois et 29 jours)
Monarque Baudouin
Gouvernement Vanden Boeynants I
Coalition PSC-CVP - PSB - Volksunie - FDF
Prédécesseur Pierre Harmel
Successeur Gaston Eyskens

(5 mois et 14 jours)
Monarque Baudouin
Gouvernement Vanden Boeynants II
Coalition PSC - CVP - PVV - PLP
Prédécesseur Leo Tindemans
Successeur Wilfried Martens
Biographie
Nom de naissance Paul Emile François Henri Vanden Boeynants
Date de naissance
Lieu de naissance Forest (Belgique)
Date de décès
Lieu de décès Alost (Belgique)
Nationalité Belge
Parti politique Parti social-chrétien (PSC)
Résidence 16, rue de la Loi
Premiers ministres belges

Biographie

Paul Vanden Boeynants était le fils d'Henri Vanden Boeynants et de Jeanne Lenssens, bouchers originaires de Malines. Il fréquenta dès 1926 le Collège Saint-Michel, institution scolaire de la Compagnie de Jésus à Bruxelles. Il poursuit ensuite ses études comme apprenti boucher, d'abord chez son père, puis à Anvers. Il joua au football à la Royale Union Saint-Gilloise, mais à la suite d'une blessure au genou, il doit y renoncer. En 1940, il est fait prisonnier à la suite de la campagne des dix-huit jours, puis est libéré en 1942. Il épouse alors Lucienne Deurinck, elle-même fille de boucher[1]. Ils auront trois enfants: Anne, née en 44, Monique, née en 46, et Christian, né en 1950[2].

  • Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il créa sa propre entreprise dans le secteur industriel de la viande.
  • De 1949 à 1979 il fut député de l'arrondissement de Bruxelles du PSC-CVP. Il fut également échevin de Bruxelles.
  • De 1961 à 1966, il fut président du PSC-CVP. Pendant cette période, il est aussi à plusieurs reprises Ministre des Classes moyennes.
  • De 1966 à 1968, il fut premier ministre. Le pays connut alors de grandes difficultés économiques et financières, auxquelles le gouvernement répondit par des pouvoirs spéciaux. Sur la scène internationale, ce gouvernement s'impliqua dans l'OTAN (dont les sièges politiques et militaires s'installèrent en Belgique, à Mons pour le SHAPE et Bruxelles pour le siège) et la CEE, tandis qu'il tenta d'améliorer les relations avec le Bloc de l'Est. Il mit également au frigo le dossier linguistique, qui ressurgit toutefois en 1967, avec la crise de Louvain, qui provoqua la démission de son gouvernement en 1968.
  • En 1969, il fut nommé ministre d'État. Le reproche d'affairisme ne tarda pas de le poursuivre.
  • De 1972 à 1979, il fut Ministre de la Défense nationale, entre autres au sein du gouvernement de Leo Tindemans.
  • D'octobre 1978 à avril 1979, il retrouva le poste de Premier Ministre à la tête d'un gouvernement de transition.
  • En 1979, il devint Vice-Premier Ministre et Ministre de la Défense nationale au sein du gouvernement de Wilfried Martens, mais démissionna bientôt.
  • À partir du et jusqu'en 1981, il préside le PSC. Dans le but de rééquilibrer ce parti, trop lié aux syndicats chrétiens d'après certains, il fonda le Centre des indépendants (CEPIC), qui après quelques années fut accusé de s'être lié avec des éléments d'extrême droite.
  • En 1995, Paul Vanden Boeynants se retira de la vie politique. Il fut encore pendant quelque temps le directeur de l'hebdomadaire satirique Pan.

Paul Vanden Boeynants repose avec son épouse, décédée en 1994, dans le caveau familial au cimetière de Bruxelles.

Surnommé « VDB » par d'autres comme par lui-même, affublé de divers surnoms plus ou moins amicaux  tel que « le (vieux) Crocodile » , Paul Vanden Boeynants était un homme controversé qui fut à la fois un responsable politique apprécié et respecté et un homme dont le nom fut mentionné dans des affaires troubles, en particulier dans le monde de la promotion immobilière à Bruxelles.

Il fut le dernier Premier ministre francophone de Belgique, avant la nomination d’Elio Di Rupo le et Charles Michel le .

Fraude fiscale

Le , il est condamné à trois ans de prison avec sursis et 650 000 FB d'amende pour fraude fiscale, et faux et usage de faux. En appel, la peine est réduite à 500 000 FB[1]. En 1992, son casier judiciaire est effacé[3].

Enlèvement

Le , il fut enlevé par la bande de Patrick Haemers. L'enlèvement est revendiqué par les « Brigades socialistes révolutionnaires » par un appel anonyme au Soir le lendemain. Il est séquestré environ un mois au Touquet[4], puis le , il fut libéré à Tournai, après le paiement d'une rançon de soixante-trois millions de francs belges[5].

La conférence de presse qui suit la libération de Vanden Boeynants marque les esprits, et est remixée par Paul Delnoy dans le style new beat. Le 45 tours est commercialisé sous le titre de Qui ?, et le nom Brussels Sound Revolution. Il est numéro un en Belgique, et se vend à 50 000 exemplaires en deux semaines[5],[6].

Gouvernements Vanden Boeynants

Littérature

  • Noël HIRSON (alias Vincent Goffart): Paul Vanden Boeynants, sa carrière, éd. Capitales, Bruxelles, 1969.
  • Paul DEBOGNIE, Les Amis de Paul Vanden Boeynants et leurs Affaires, Ed. Vie Ouvrière, Bruxelles, 1970.
  • Raoul STUYCK, Vanden Boeynants, boeman of superman?, 1973.
  • Els CLEEMPUT & Alain GUILLAUME, La rançon d'une vie. Paul Vanden Boeynants 30 jours aux mains de Patrick Haemers, Bruxelles, 1990.* D. ILEGEMS & J. WILLEMS, De avonturen van VDB, 1991.
  • P. HAVAUX & P. MARLET, Sur la piste du crocodile, 1994.
  • Armand DE DECKER, président du Sénat, In mémoriam Paul Vanden Boeynants, Sénat belge, séance du 18 janvier 2001.

Notes et références

  1. Paul Piret, « VDB disparu, la fin d'une histoire belge et d'une destinée hors du commun », sur lalbre.be, (consulté le ).
  2. DH Les Sports+, « Un destin à l'américaine », sur DH Les Sports +, (consulté le )
  3. Jean-Claude Vantroye, « BULS,MAX...ET VDB? », sur lesoir.be, (consulté le ).
  4. « Le Touquet : il y a 26 ans, un ancien Premier ministre belge était détenu secrètement dans une villa », sur lavoixdunord.fr, (consulté le ).
  5. Jacques Besnard, « Enlevé, samplé: l'histoire d'un ancien Premier ministre belge devenu disque d'or », sur slate.fr, (consulté le ).
  6. Frédéric Solvel, « Qui ? Haemers et sa bande ! », sur brusselslife.be, (consulté le ).

Liens externes

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