Paul Friesé

Paul Émile Friesé (ou Friésé) est un architecte français, né à Strasbourg le et mort au front lors de la Première Guerre mondiale le à Troyon (Meuse).

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Paul Friesé

Paul Friesé vu par Adolphe Seyboth
Présentation
Naissance
Strasbourg
Décès
Troyon (Meuse)
Nationalité France
Activités architecte, ingénieur
Formation ENSBA (atelier Coquart)
Œuvre
Réalisations Grands moulins de Corbeil,
Bâtiments du réseau électrique du Métro de Paris
Entourage familial
Famille Charles Friesé, Pierre Schœndœrffer

Il est connu pour ses bâtiments industriels et commerciaux.

Biographie

Transcription de l'acte de décès de Paul Friesé, officier interprète à la 133e division d'infanterie, mort des suites de ses blessures le dans l'ambulance entre Vendresse et Troyon.

Fils d'un artisan ébéniste alsacien, Paul Friesé opte en 1871 pour la nationalité française et entre à 20 ans à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris dans l'atelier de Ernest Coquart. Nommé sous-inspecteur des bâtiments civils, il devient successivement inspecteur des travaux au Palais Bourbon en 1878 et inspecteur des travaux de l'École centrale des arts et manufactures.

Associé dans un même cabinet avec Jules Denfer (1838-1914) en 1885, ils réalisent tout d'abord des lycées à Roanne et à Saint-Étienne puis l'agrandissement de la cristallerie de Sèvres et élaborent leur première centrale électrique 53 rue des Dames à Paris. Doté d'une double compétence d'ingénieur et d'architecte, Friesé les met toutes deux au service de ses réalisations industrielles. Il réalise, seul à partir de 1891, des commerces, immeubles de rapport, des villas et de nombreux bâtiments industriels dans l'Essonne actuelle (grands moulins de Corbeil, la malterie du Baron Max Springer à Ris-Orangis, papeterie Darblay).

À partir de 1903, il travaille particulièrement pour la Compagnie du chemin de fer métropolitain de Paris (CMP), qui s'engage dans la construction de sous-stations électriques[1], nécessaires à l'alimentation en électricité du métro parisien. La Compagnie parisienne de distribution d'électricié (CPDE) et la CMP font appel au même architecte, appartenant en effet toutes deux au groupe Empain-Schneider. Cela explique les activités de Friesé pour les usines Schneider, notamment à Champagne-sur-Seine. Les sous-stations « Opéra » (la plus ancienne construite par Friesé) et « Bastille », encore debout, même si elles ont changé d'affectation, sont les plus célèbres[2]. Il est également l'architecte de la Banque suisse et française (actuel Crédit commercial de France) pendant plusieurs années.

Alsacien d'origine, Paul Friesé est particulièrement attaché à son pays et au retour de sa région - où il se rend régulièrement - dans le giron français. Officier interprète de réserve (gouvernement militaire de Paris) de 1887 à 1911, il s'engage comme volontaire en 1914 malgré ses 63 ans. Blessé à la bataille du Chemin des Dames à Vendresse dans les Ardennes, il meurt des suites de ses blessures en 1917 à Troyon dans la Meuse. Il est inhumé au cimetière du Montparnasse.

Son collaborateur Eugène Haug (lui aussi strasbourgeois) lui succède à la tête de son cabinet. Il sera l'architecte des Grands Moulins de Pantin.

Prix

  • 1882 : deux prix et une mention au concours du Trocadéro pour ses constructions scolaires
  • 1900 : usine électrique de la Compagnie parisienne d'air comprimé, médaillée à l'Exposition universelle
  • 1904 : première médaille du Salon des artistes français pour l'usine du métropolitain de Bercy (ainsi qu'une dizaine de prix internationaux pour cette même usine)

Distinctions

Famille et descendance

Charles Friesé, son fils (né en 1901) est lui-même architecte et collabore avec Henri Sauvage, en tant que chef de projet, pour les grands magasins de la Samaritaine, à Paris, et Decré de Nantes. Après la destruction de ce dernier en 1943, il dirige, entre 1947 et 1951, l'édification du nouveau bâtiment selon un plan très différend. En 1953, il dessine le plan du cimetière Parc de Nantes, où il est inhumé. Il a laissé un important legs au musée du fort de la Pompelle. Il épouse en 1960 Victoire Durand-Gasselin, également architecte, auteur du plan du temple protestant de Nantes.

Marie-Louise Friesé, sa fille, est la mère de Pierre Schœndœrffer.

Principales réalisations

Les grands moulins de Corbeil, construits par Friesé en 1893.

Notes et références

  1. Paul Friese (1851 – 1917), un maître de l'architecture pour l'industrie électrique. Résumé d'un article de Jacques Couvreur in Bull. Soc. hist. & arch. du XVème arrondt de Paris – N° 38".
  2. On compte aussi la sous-station Temple et la sous-station Grenelle, 135 boulevard de Grenelle.
  3. Dossier individuel de membre - Base Leonore.
  4. « Verrerie, Briqueterie, Cristallerie dite Cristallerie de Sèvres », notice no IA00129836, base Mérimée, ministère français de la Culture
  5. « Immeuble (usine électrique) », notice no PA00086733, base Mérimée, ministère français de la Culture
  6. « Château, Usine de Produits Alimentaires dit Château du _REGHAT, dite Usine Springer », notice no IA00070795, base Mérimée, ministère français de la Culture
  7. « Grands Moulins de Corbeil », notice no PA00087867, base Mérimée, ministère français de la Culture
  8. « Usine électrique », notice no PA00086522, base Mérimée, ministère français de la Culture
  9. « Centrale Thermique dite Centrale Electrique le Triphasé d'Asnières », notice no IA92000077, base Mérimée, ministère français de la Culture
  10. « dépôt de tramways de la Société des transports en commun de la région parisienne, puis de la Société industrielle de transport automobile », notice no IA93000004, base Mérimée, ministère français de la Culture
  11. « monument funéraire dit monument du Général Henrion Bertier », notice no IA00079684, base Mérimée, ministère français de la Culture
  12. « Sous-station Opéra », notice no PA00089017, base Mérimée, ministère français de la Culture
  13. Hélène Both, « Les débuts de la Fondation Union-Home, 1904-1914 », Chantiers historiques en Alsace, no 6, , p. 123-136 (lire en ligne)
  14. « Sous-station Temple », notice no PA00086523, base Mérimée, ministère français de la Culture
  15. « Hôpital dit centre médical Lalance », notice no IA00050913, base Mérimée, ministère français de la Culture
  16. « Sous-station Bastille », notice no PA00086481, base Mérimée, ministère français de la Culture
  17. « château de Villebouzin, actuellement maison de repos », notice no IA91000035, base Mérimée, ministère français de la Culture
  18. « Sous-station Auteuil », notice no PA00086716, base Mérimée, ministère français de la Culture
  19. « haut fourneau, grosse forge et martinet, puis fonderie de fonte et de bronze Vivaux, puis Salin, actuellement Général d'Hydraulique et de Mécanique », notice no IA55000559, base Mérimée, ministère français de la Culture
  20. « Ancienne usine Leroy », notice no PA00087269, base Mérimée, ministère français de la Culture

Voir aussi

Bibliographie

  • Patrick Cabanel, « Friesé, Paul-Émile », in Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 2 : D-G, Les Éditions de Paris Max Chaleil, Paris, 2020, p. 676 (ISBN 978-2-84621-288-5)
  • Hugues Fiblec, Paul Friesé, 1851-1917, Architectures de l'âge industriel, éd. Norma, coll. « Les années modernes », 1992, 159 p. (ISBN 978-2909283029)
  • Jean-Pierre Kintz, « Paul Émile Friesé », in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 12, p. 1055
  • E. Mittmann, « Architecture de l'industrie électrique et cadre urbain. La confrontation entre la France et l'Allemagne », Bulletin d'histoire de l'électricité, 1994, n° 24, pp. 43-64
    article sur l'influence de l'architecture germanique dans les œuvres de Friesé

Liens externes

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