Parti authenticité et modernité

Le Parti authenticité et modernité (en berbère : ⴰⵎⵓⵍⵍⵉ ⵏ ⵜⵣⵖⵕⵜ ⴷ ⵜⵎⴰⵜⵔⴰⵔⵜ et en arabe : حزب الأصالة والمعاصرة (Ḥizb al-ʾAṣālatu w al-muʿāṣira), abrégé en PAM) est un parti politique marocain de centre gauche[3], créé le par Fouad Ali El Himma qui organise la fusion de cinq partis politiques marocains, à savoir le [4] :

Pour les articles homonymes, voir PAM.

Parti authenticité et modernité
(ar)حزب الأصالة والمعاصرة
(ber) ⴰⵎⵓⵍⵍⵉ ⵏ ⵜⵣⵖⵕⵜ ⴷ ⵜⵎⴰⵜⵔⴰⵔⵜ

Logotype officiel.
Présentation
Secrétaire Général Abdellatif Ouahbi
(depuis février 2020)
Siège 33, Av. Mohammed VI, Rabat
Symbole Tracteur[1]
Positionnement Centre gauche[réf. nécessaire]
Idéologie Social-libéralisme
Réformisme
Royalisme[2]
Couleurs Bleu
Site web pam.ma
Représentation
Représentants
87  /  395
Conseillers
23  /  120
Présidents des conseils régionaux
5  /  12

Composé à l'origine de certains proches du roi[5],[6], le but du PAM était de dynamiser la vie politique marocaine et d’être une alternative à la montée en puissance des Islamistes (PJD) [5]. Ce positionnement politique a été révisé après l'arrivée au secrétariat général d'Abdellatif Ouahbi, ex-militant de gauche, qui a affiché sa prise de distance avec l'Administration et initié un rapprochement avec le PJD[7].

Histoire

Origines

Ce parti a été initié par le groupe parlementaire indépendant « Authenticité et modernité », dont les membres avaient été élus lors des élections législatives marocaines du 7 septembre 2007 dans la province de Rehamna (Fouad Ali El Himma, Hamid Narjis et Fatiha Layadi).

Le PAM était considéré comme le « parti du roi » face aux islamistes du PJD, plus réformistes. Fondé par Fouad Ali El-Himma, le conseiller le plus proche de Mohammed VI, le parti regroupe essentiellement des notables aisés capables de financer une campagne électorale, dont notamment le milliardaire Faouzi Chaabi (deuxième plus grosse fortune du Maroc après le roi)[8].

La création de ce parti intervient aussi dans le cadre d'une initiative politique baptisée « Mouvement pour tous les démocrates » lancée par plusieurs personnalités politiques, parmi lesquels Khadija Rouissi, Ilyas Elomari et Fouad Ali El Himma, qui était notamment ancien ministre marocain délégué à l'Intérieur.

Le PAM réunit également quelques anciens prisonniers politiques et opposants du roi Hassan II[5].

En février 2020, au terme d’un congrès bouillonnant, le PAM a enfin élu un nouveau secrétaire général : Abdellatif Ouahbi, figure de proue d'un courant réformiste au sein du parti, dénommé le "courant de l’avenir", qui défendait une prise de distance avec l’État, l'ouverture à toutes les alliances possibles (notamment avec le PJD) et davantage de démocratie en interne.[9]

Communales de 2009

Lors des élections communales du 1er juin 2009 le parti a remporté 6 015 sièges sur 27 795 circonscriptions électorales (21,7 % des voix[5]) le plaçant ainsi en première place devant le Parti de l'Istiqlal (droite conservatrice, 19,1 % des voix) et du Rassemblement national des indépendants (14,8 % des voix), qui font tous deux partie de la majorité gouvernementale[10].

Législatives de 2011

Les élections législatives de 2011 au Maroc ont lieu le , à la suite d'un référendum constitutionnel le 1er juillet de la même année qui a débouché sur une réforme de la Constitution.

Le Parti de la justice et du développement les a remportées avec 27,08 % des suffrages exprimés, ce qui lui permet d'avoir 107 sièges sur 395 au parlement.

Le Parti Authenticité et Modernité arrive quatrième, il obtient 11,90 % des suffrages exprimés ce qui lui permet d'avoir 47 sièges au parlement.

Communales de 2015

Le PAM arrive premier en nombre de sièges aux élections communales de 2015 avec 21 % des sièges, suivi de l'Istiqlal (16,2 %) puis du PJD (15,9 %). Cependant le PAM obtient de faibles scores en ville et obtient la plupart de ses voix dans les campagnes grâce aux notables ruraux. Le PJD remporte ainsi les grandes métropoles du pays comme Rabat, Salé, Tanger, Kénitra, Meknès, Marrakech, Agadir et Fès. La plupart des commentateurs marocains et internationaux estiment que le vrai grand gagnant de ces élections est le PJD [11],[12],[13],[14], surtout si l'on se réfère au nombre de voix obtenues [15] et sa progression urbaine[12],[14].

Organisation du parti

Composition du bureau politique en mai 2019

Congrès de 2018

Lors du congrès, Hakim Benchamach est élu secrétaire général du Parti Authenticité et Modernité[16].

Congrès 2016

Lors du Congrès 2016, Ilyas El Omari est élu secrétaire général du parti [17],[18],[19]. Il est le seul candidat [17].

Composition du premier bureau politique

  • Mustapha Bakkoury : ex-secrétaire général.
  • Ilyas El Omari : ex-vice-secrétaire général.
  • Hakim Benchamach : ex-président du Conseil national.
  • Khadija Rouissi, membre du bureau politique.
  • Souhaila Rikki, membre du bureau politique.
  • Aziz Benazouz, membre du bureau politique.
  • Fatima-Zahra Mansouri : membre du bureau politique.
  • Nadia Elaloui, membre du bureau politique.
  • Fatiha Elayadi, membre du bureau politique.
  • Milouda Hazib, membre du bureau politique.
  • Maria Sedrati, membre du bureau politique.
  • Rajaa Azami, membre du bureau politique.
  • Hayat Bouffarrachen, membre du bureau politique.
  • Ahmed Etouhami, membre du bureau politique.
  • Elarbi Elmaharchi, membre du bureau politique.
  • Mohammed Ghiat, membre du bureau politique.
  • Mohammed Boudra, membre du bureau politique.
  • Mouhammed Maazouz, membre du bureau politique.
  • Fouad El Omari, membre du bureau politique.
  • Abdrahim Atmoun, membre du bureau politique.
  • Salaheddine Abou-Elghali, membre du bureau politique.
  • Ali Belhaj, membre du bureau politique.
  • Mohammed Benhammou, membre du bureau politique.
  • Mohammed Elasri, membre du bureau politique.
  • Ahmed Makhechani, membre du bureau politique.
  • Rachid Tamek, membre du bureau politique.
  • Nezha Elkoddachy[20] membre du conseil national -2016

Crises, dissensions et exclusions

Dissensions et exclusions

Crise de 2019

En 2019 le parti traverse une crise[21]. En effet le secretaire général Hakim Benchamach expulse plusieurs cadres. Il a ainsi expulsé neuf des douze coordinateurs et secrétaires généraux régionaux dont Aziz Benazzouz, et prend plusieurs décisions contestées au sein du parti.

En , Abdellatif Ouahbi, membre du Bureau politique, crée le groupe « l’appel pour l’avenir » qui veut réunir les « jeunes » de la formation politique[22],[23]. En , ce groupe saisit la justice pour faire appel aux décisions prises par le secretaire général du parti, et, le , a déposé une plainte auprès du tribunal de première instance de Rabat[24]. Le groupe souhaite également soumettre une demande d’organisation d’une session extraordinaire du conseil à Fatima Zahra Mansouri, présidente du Conseil national du PAM. Une session voulue alors par 33 des 64 membres du Bureau fédéral[25].

Résultats électoraux

Élections législatives

Année Résultat Rang[26] Sièges Gouvernement
Voix %
2011 524 386 11,90 4e
47  /  395
Opposition
2016 1 216 552 25,82 2e
102  /  395
Opposition

Élections régionales

Année Résultat Rang[26] Conseillers Présidents
Voix %
2015 1 318 700 19,91 2e
135  /  678
5  /  12

Élections communales

Année Résultat Rang[26] Conseillers
Voix %
2009 21,64 1re
6015  /  27795
2015 1 333 546 21,16 1re
6662  /  31482

Notes et références

  1. « Arrêté du ministre de l'Intérieur no 2914-11 du 30 kaada 1432 (28 octobre 2011) fixant les symboles attribués aux listes de candidatures ou aux candidats appartenant aux partis politiques », Bulletin officiel du royaume du Maroc, no 5992, , p. 2386-2387 (lire en ligne [PDF]).
  2. (la) « Our Campaigns - Political Party - Authenticity and Modernity (PAM) », sur www.ourcampaigns.com (consulté le ).
  3. « Le PAM se positionne au «centre gauche» », sur Le Matin (consulté le ).
  4. « Maroc: Naissance du parti "Authenticité et modernité" », sur Maghress (consulté le )
  5. Amel Boubekeur, « Mohammed VI : dix ans de règne, toujours pas d'équilibre des pouvoirs », sur Rue89, .
  6. « Au Maroc, une bipolarisation sous contrôle du Palais », sur Orient XXI, .
  7. « La nouvelle naissance du PAM qui s'est débarrassé du legs d’Ilyas El Omari », sur Medias24, (consulté le )
  8. Omar Brouksy, « Au Maroc, le « parti du roi » en campagne contre le « parti de Dieu » », sur Orient XXI,
  9. « Maroc : Abdellatif Ouahbi, nouvel homme fort du PAM – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
  10. « Victoire du PAM aux élections municipales », sur maroc212.com.
  11. « Élections locales : percée du parti islamiste marocain PJD », sur france24.com.
  12. « Pour la presse nationale, le PJD grand vainqueur du scrutin », sur telquel.ma, .
  13. Charlotte Bozonnet, « Maroc : « La progression des islamistes est un sérieux problème pour la monarchie » », sur Le Monde, publié le 06.09.2015. mis à jour le 07.09.2015.
  14. « Élections. Les premiers enseignements du srutin. », sur Médias24.com, .
  15. « Benkirane: "Le PJD est arrivé premier en nombre de voix" », sur Medias24 - Site d'information (consulté le ).
  16. « Dix choses à savoir sur Hakim Benchamach, secrétaire général du PAM au Maroc », sur JeuneAfrique.com, (consulté le ).
  17. « Maroc : le sacre d’Ilyas El Omari à la tête du PAM », sur Jeune Afrique, .
  18. « Maroc: Qui est Ilyas El Omari, le nouveau patron du PAM? », sur Huffington Post Maghreb, .
  19. « El Omari succède à Bakkoury », sur Le Matin, .
  20. « Facebook », sur www.facebook.com (consulté le ).
  21. « La semaine mouvementée de Hakim Benchamach », sur Telquel.ma (consulté le ).
  22. « PAM: La jeunesse du parti lance un "appel pour l'avenir" », sur Al HuffPost Maghreb, (consulté le ).
  23. « Parti authenticité et modernité: vers une sortie de crise? », sur fr.le360.ma (consulté le ).
  24. « Crise au PAM: les refuzniks de Benchamach recourent à la justice pour le contrer », sur Le Desk, (consulté le ).
  25. « Crise au PAM: Le groupe "l'appel pour l'avenir" saisit la justice pour contrer Benchamach », sur Al HuffPost Maghreb, (consulté le ).
  26. En nombre de voix.

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

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