Élections législatives marocaines de 2016

Les élections législatives marocaines de 2016 ont lieu le afin de renouveler les membres de la Chambre des représentants du Maroc[2].

Élections législatives marocaines de 2016
395 sièges à la Chambre des représentants
(Majorité absolue : 198 sièges)
Durée de campagne 24 septembre-6 octobre 2016
Corps électoral et résultats
Population 33 848 242
Inscrits 15 702 592
Participation
42,29%[1]  3,11

Parti de la justice et du développement  Abdel-Ilah Benkiran
Voix 1 618 963
27,88%
 0,8
Sièges obtenus 125  18
Parti authenticité et modernité  Ilyas El Omari
Voix 1 216 552
20,95%
 9,1
Sièges obtenus 102  55
Parti de l'Istiqlal  Abdelhamid Chabat
Voix 620 041
10,68%
 4,5
Sièges obtenus 46  14
Rassemblement national des indépendants  Salaheddine Mezouar
Voix 544 118
9,37%
 3,8
Sièges obtenus 37  15
Union socialiste des forces populaires  Driss Lachgar
Voix 359 600
6,19%
 3,7
Sièges obtenus 20  19
Représentation des partis au sein de la chambre basse
Gouvernement
Sortant Élu
Benkiran
PJD, RNI, MP, PPS
El Othmani
PJD, RNI, MP, USFP, UC, PPS
Commission électorale du Maroc

La campagne électorale est marquée par de fortes tensions entre le Makhzen et les partis politiques dénonçant publiquement une forme d'autoritarisme (tahakoum).

Campagne

La campagne électorale se déroule du au [3].

La campagne électorale est marquée par de fortes tensions entre le Makhzen et les partis politiques dénonçant publiquement une forme d'autoritarisme (tahakoum). En réponse, Mohammed VI critique Abdel-Ilah Benkiran dans un discours télévisé et le ministre de l'intérieur interdit l'organisation et la diffusion de sondages politiques[4].

Le ministre Nabil Benabdellah dénonce dans une conférence le lien entre Fouad Ali Himma et le PAM ce qui vaut d’être réprimandé par un communiqué public du cabinet royal[5],[6].

Mode de scrutin

La Chambre des représentants est composée de 395 députés élus pour quatre ans au scrutin proportionnel plurinominal. Sur ce total, 305 sièges sont ainsi à pourvoir dans 92 circonscriptions de 2 à 6 sièges en fonction de leur population, auxquels s'ajoutent 90 sièges pourvus dans une unique circonscription nationale. Ces derniers sont pour 60 d'entre eux réservés aux femmes, et pour les 30 restants réservés aux personnes de moins de quarante ans. Pour l'ensemble des circonscriptions, les listes de candidats sont fermées, sans panachage ni vote préférentiel. Après décompte des voix, la répartition se fait selon la règle de la plus forte moyenne à toutes les listes ayant franchies le seuil électoral. Ce dernier est de 6 % dans les circonscriptions ordinaires, et de 3 % pour celle nationale[7],[8].

Le nombre de sièges par circonscription varie entre deux et six selon le poids démographique de la circonscription. Si les grandes villes telles que Casablanca, Fès, Rabat et Marrakech sont divisées en plusieurs circonscriptions, les autres villes voient leur frontières administratives coïncider avec celles électorales.

Déroulement du scrutin

Statistiques

Les inscrits en listes électorales sont au nombre de 15 702 592 citoyens. Ils sont appelés à voter 395 députés parmi 6 992 candidats qui se répartissent sur 1 385 listes de circonscriptions et 25 listes nationales[9].

Résultats

Tableau récapitulatif

Résultats des législatives marocaines de 2016[10],[11],[12]
Parti Listes locales Liste nationale Total +/-
Voix  % Sièges Voix  % Sièges
Parti de la justice et du développement (PJD) 1 571 659 27,14 98 1 618 963 27,88 27 125 18
Parti authenticité et modernité (PAM) 1 205 444 20,82 81 1 216 552 20,95 21 102 55
Parti de l'Istiqlal (PI) 621 280 10,73 35 620 041 10,68 11 46 14
Rassemblement national des indépendants (RNI) 558 875 9,65 28 544 118 9,37 9 37 15
Mouvement populaire (MP) 409 085 7,06 20 397 085 6,84 7 27 5
Union socialiste des forces populaires (USFP) 367 622 6,35 14 359 600 6,19 6 20 19
Union constitutionnelle (UC) 268 813 4,64 15 263 720 4,54 4 19 4
Parti du progrès et du socialisme (PPS) 279 226 4,82 7 273 800 4,72 5 12 6
Mouvement démocratique et social (MDS) 74 472 1,29 3 77 630 1,34 0 3 1
Fédération de la gauche démocratique (FGD) 139 793 2,41 2 164 575 2,83 0 2 2
Parti de l'unité et de la démocratie (PUD) 20 240 0,35 1 23 574 0,41 0 1
Parti de la gauche verte (PGV) 13 389 0,23 1 - 0 1
Autres partis 0 0 0 -
Suffrages exprimés 5 790 552 5 806 004
Votes blancs et invalides
Total 100 305 100 90 395
Abstentions
Inscrits / participation 15 702 592 15 702 592

Résultats par zones géographiques

Listes nationales féminines/ jeunes

Réactions

Au niveau national

  • Miloudi Moukharik, syndicaliste marocain et patron de l'Union marocaine du travail a déclaré qu'il est prêt pour reprendre le dialogue social avec Abdel-Ilah Benkiran si le PJD est désigné pour mener le prochain gouvernement. Il a aussi considéré que la victoire du PJD ne constitue nullement une défaite pour son syndicat[26].
  • Driss el-Yazami, Président du Conseil national des droits de l'Homme au Maroc, et coordinateur des observateurs de ces élections a déclaré, lors d'un point de presse, qu'il y a un saut qualitatif significatif concernant « l'observation indépendante » de ces élections, malgré quelques rares irrégularités lors de la campagne et au jour du scrutin. Il a aussi déclaré qu'ils ont retenu quelques failles et agissements de fraude mais pas au point de douter de l'impartialité de l'administration et d'entacher la crédibilité du scrutin et de nier la transparence de l'opération électorale[27],[28].
  • « On est toujours dans une monarchie exécutive, déplore Omar Iarchane, secrétaire général de la jeunesse de l’association illégale Al Adl Wal Ihsane, qui avait mobilisé le plus de manifestants en 2011. Même si j’ai conscience qu’on a fait bouger les choses. Les jeunes ont en un an accompli davantage que leurs aînés en plusieurs générations. On a compris qu’on pouvait obtenir des choses dans la rue. » Les acteurs du Mouvement du 20 Février se rejoignent sur ce point : 2011 a été un déclic pour une génération. « Le mur de la peur s’est fissuré, explique Tahani Brahma, de la section française de l’Association marocaine des droits de l’homme, qui avait 18 ans en 2011. L’expression s’est libérée. »[29]

Au niveau international

  • « Le gouvernement espagnol félicite le peuple ami du Maroc et ses autorités pour le déroulement exemplaire des élections législatives organisées le 7 octobre au Maroc », souligne l’exécutif espagnol dans un communiqué du ministère espagnol des Affaires étrangères et de la coopération[30].
  • Les États-Unis ont félicité le Maroc pour « son engagement continu en faveur des processus démocratiques, comme cela a été démontré durant les élections législatives du 7 octobre », a souligné le Département d’État. « Les États-Unis félicitent le Maroc pour son engagement continu en faveur des processus démocratiques, comme cela a été démontré durant les élections législatives du 7 octobre », a indiqué le Département d’État. « Nous formons le souhait de poursuivre notre partenariat avec le gouvernement et le peuple du Maroc, dans un esprit de respect mutuel et de coopération », a poursuivi la diplomatie américaine[31].
  • Bernard Lugan, historien africaniste, fondateur de la revue L'Afrique réelle, s'étonne du fait que les islamistes du PJD arrivent en tête des législatives tenues dans un pays stable tel que le Maroc, alors que dans d'autres pays arabes moins stables comme l'Égypte et la Tunisie les islamistes ont été évincés du pouvoir[32].

Analyse et conséquences

D'après plusieurs médias nationaux, le taux de participation avoisine les 43 %.

Lors d'une conférence de presse au petit matin du samedi , Mohamed Hassad, le ministre de l’Intérieur, a donné les résultats partiels plaçant le PJD vainqueur de ces élections avec 99 sièges parmi les 305 sièges de circonscription, suivi du PAM avec 80 sièges. Le Parti de l'Istiqlal est placé troisième avec 31 sièges, le RNI quatrième avec 30 sièges[33].

Au titre des circonscriptions nationales, le Parti Justice et développement (PJD) remporte 27 sièges, selon des résultats provisoires du ministère de l’Intérieur. Le Parti authenticité et modernité (PAM) remporte quant à lui un total de 21 sièges. Le Mouvement populaire (MP) en obtient 7. Pour le reste des résultats on retrouve l’Union constitutionnelles (UC) avec 4 sièges au niveau national, l'Union socialiste des forces populaires (USFP) qui remporte 6 sièges, l'Istiqlal 11 sièges, le RNI 9 sièges, le PPS : 5 sièges. Les autres partis participants n'obtiennent pas de sièges au niveau des listes nationales[34].

Le , Saad Dine El Otmani est nommé chef du gouvernement marocain par le roi Mohammed VI pour remplacer Abdel-Ilah Benkiran après cinq mois de blocage pour former un nouvel exécutif[35].

Le , un accord sur une coalition comprenant le PJD, le RNI, le PPS, le MP et l'UC-USFP est trouvé[36].

Le , le gouvernement prend ses fonctions[37].

Références

  1. Résultats de la Commission électorale du Maroc
  2. « Élections législatives 2016: Dernier délai le 8 août pour s'inscrire sur les listes électorales », sur huffpostmaghreb.com, 8 juillet 2016.
  3. « Les élections législatives marocaines auront lieu le 7 octobre 2016 », sur huffpostmaghreb.com, 28 janvier 2016.
  4. « Législatives. Hassad interdit les sondages d’opinion », sur Telquel.ma, .
  5. « Nabil Benabdallah se fait recadrer par le cabinet royal », sur Medias24, .
  6. « Au Maroc, le palais réprimande un ministre allié aux islamistes », sur Le Monde.fr.
  7. « IPU PARLINE database: MOROCCO (Majliss-annouwab), Electoral system », sur archive.ipu.org (consulté le )
  8. « Législatives 2016: mode de calcul, circonscriptions, Parlement sortant… », sur Medias24 - Site d'information, (consulté le )
  9. (ar) http://www.hespress.com/politique/323467.html
  10. « Résultats », sur www.elections.ma (consulté le ).
  11. LE MATIN, « Le Matin - Le PJD toujours en tête avec 125 sièges, suivi du PAM avec 102 sièges. », sur Le Matin, (consulté le ).
  12. LE MATIN, « Le Matin - 81 femmes élues à la Chambre des représentants et le PAM en tête en termes de représentativité féminine », sur Le Matin, (consulté le ).
  13. « La liste officielle des 395 députés élus le 7 octobre 2016 », sur Médias24, .
  14. (ar) « نبيل بنعبد الله يدلي بصوته الانتخابيّ على إيقاع الاحتجاج », sur Hespress.com, .
  15. (ar) « "المصباح" يتصدر في عين السبع الحي المحمدي », sur Hespress.com, .
  16. (ar) « "البيجيدي" يتصدر نتائج "اقتراع عين الشق" », sur Hespress.com, .
  17. (ar)http://www.hespress.com/regions/323856.html
  18. (ar)http://www.hespress.com/regions/323610.html
  19. (ar)http://www.hespress.com/regions/323609.html
  20. (ar)http://www.hespress.com/regions/323582.html
  21. (ar)http://www.hespress.com/regions/323872.html
  22. (ar)http://www.hespress.com/regions/323855.html
  23. (ar)http://www.hespress.com/regions/323623.html
  24. (ar)http://www.hespress.com/regions/323820.html
  25. (ar)http://www.hespress.com/regions/323858.html
  26. (ar)http://www.hespress.com/societe/323917.html
  27. (ar)http://www.hespress.com/politique/323979.html
  28. http://www.romandie.com/news/Maroc-les-legislatives-ont-ete-transparentes_ROM/743210.rom
  29. « Cinq ans après le printemps marocain, les islamistes confortés aux législatives », Libération.fr, (lire en ligne, consulté le ).
  30. « Infomédiaire – L'Intermédiaire entre l'information et vous », sur infomediaire.net (consulté le )
  31. http://apanews.net/news/fr/article.php?id=4864968
  32. Maxime Perrotin, « Maroc : quelle donne politique au lendemain des législatives ? », sur fr.sputniknews.com (consulté le )
  33. « Résultats des élections législatives du 7 octobre 2016 », sur Maroc.ma, (consulté le )
  34. « Le Matin - Le PJD toujours en tête avec 125 sièges, suivi du PAM avec 102 sièges. », sur Le Matin (consulté le )
  35. Youssef Ait Akdim, « Saad Al-Othmani, du parti islamiste PJD, nommé chef du gouvernement au Maroc », sur Le Monde, (consulté le )
  36. « Maroc : Saadeddine El Othmani parvient à former sa coalition - JeuneAfrique.com », sur JeuneAfrique.com (consulté le )
  37. Youssef Ait Akdim, « Maroc : le roi nomme un gouvernement de technocrates qui marginalise les islamistes », sur Le Monde, (consulté le )
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