Le Parti authenticité et modernité (en berbère: ⴰⵎⵓⵍⵍⵉ ⵏ ⵜⵣⵖⵕⵜ ⴷ ⵜⵎⴰⵜⵔⴰⵔⵜ et en arabe: حزب الأصالة والمعاصرة (Ḥizb al-ʾAṣālatu w al-muʿāṣira), abrégé en PAM) est un parti politique marocain de centre gauche[3], créé le par Fouad Ali El Himma qui organise la fusion de cinq partis politiques marocains, à savoir le [4]:
Composé à l'origine de certains proches du roi[5],[6], le but du PAM était de dynamiser la vie politique marocaine et d’être une alternative à la montée en puissance des Islamistes (PJD) [5]. Ce positionnement politique a été révisé après l'arrivée au secrétariat général d'Abdellatif Ouahbi, ex-militant de gauche, qui a affiché sa prise de distance avec l'Administration et initié un rapprochement avec le PJD[7].
Le PAM était considéré comme le «parti du roi» face aux islamistes du PJD, plus réformistes. Fondé par Fouad Ali El-Himma, le conseiller le plus proche de Mohammed VI, le parti regroupe essentiellement des notables aisés capables de financer une campagne électorale, dont notamment le milliardaire Faouzi Chaabi (deuxième plus grosse fortune du Maroc après le roi)[8].
La création de ce parti intervient aussi dans le cadre d'une initiative politique baptisée « Mouvement pour tous les démocrates » lancée par plusieurs personnalités politiques, parmi lesquels Khadija Rouissi, Ilyas Elomari et Fouad Ali El Himma, qui était notamment ancien ministre marocain délégué à l'Intérieur.
Le PAM réunit également quelques anciens prisonniers politiques et opposants du roi Hassan II[5].
En février 2020, au terme d’un congrès bouillonnant, le PAM a enfin élu un nouveau secrétaire général: Abdellatif Ouahbi, figure de proue d'un courant réformiste au sein du parti, dénommé le "courant de l’avenir", qui défendait une prise de distance avec l’État, l'ouverture à toutes les alliances possibles (notamment avec le PJD) et davantage de démocratie en interne.[9]
Les élections législatives de 2011 au Maroc ont lieu le , à la suite d'un référendum constitutionnel le 1er juillet de la même année qui a débouché sur une réforme de la Constitution.
Le Parti de la justice et du développement les a remportées avec 27,08 % des suffrages exprimés, ce qui lui permet d'avoir 107 sièges sur 395 au parlement.
Le Parti Authenticité et Modernité arrive quatrième, il obtient 11,90 % des suffrages exprimés ce qui lui permet d'avoir 47 sièges au parlement.
Communales de 2015
Le PAM arrive premier en nombre de sièges aux élections communales de 2015 avec 21% des sièges, suivi de l'Istiqlal (16,2%) puis du PJD (15,9%). Cependant le PAM obtient de faibles scores en ville et obtient la plupart de ses voix dans les campagnes grâce aux notables ruraux. Le PJD remporte ainsi les grandes métropoles du pays comme Rabat, Salé, Tanger, Kénitra, Meknès, Marrakech, Agadir et Fès. La plupart des commentateurs marocains et internationaux estiment que le vrai grand gagnant de ces élections est le PJD [11],[12],[13],[14], surtout si l'on se réfère au nombre de voix obtenues [15] et sa progression urbaine[12],[14].
Ahmed Hilal, élu maire de Meknès en juin 2009 et ancien membre de l'Istiqlal est exclu du PAM juste après son élection en juin 2009.
Crise de 2019
En 2019 le parti traverse une crise[21]. En effet le secretaire général Hakim Benchamach expulse plusieurs cadres. Il a ainsi expulsé neuf des douze coordinateurs et secrétaires généraux régionaux dont Aziz Benazzouz, et prend plusieurs décisions contestées au sein du parti.
En mai 2019, Abdellatif Ouahbi, membre du Bureau politique, crée le groupe «l’appel pour l’avenir» qui veut réunir les «jeunes» de la formation politique[22],[23]. En juin 2019, ce groupe saisit la justice pour faire appel aux décisions prises par le secretaire général du parti, et, le 3 juin, a déposé une plainte auprès du tribunal de première instance de Rabat[24]. Le groupe souhaite également soumettre une demande d’organisation d’une session extraordinaire du conseil à Fatima Zahra Mansouri, présidente du Conseil national du PAM. Une session voulue alors par 33 des 64 membres du Bureau fédéral[25].
«Arrêté du ministre de l'Intérieur no2914-11 du 30 kaada 1432 (28 octobre 2011) fixant les symboles attribués aux listes de candidatures ou aux candidats appartenant aux partis politiques», Bulletin officiel du royaume du Maroc, no5992,3 novembre 2011, p.2386-2387 (lire en ligne[PDF]).