Orpea
ORPEA est un groupe actif dans le domaine de la santé des personnes âgées. Il gère une chaîne de maisons de retraite et de cliniques de soins. Ce groupe a été fondé en 1989 par Jean-Claude Marian.
ORPEA | |
Création | 1989 |
---|---|
Fondateurs | Jean Claude Marian |
Forme juridique | Société anonyme |
Action | Euronext : ORP |
Slogan | La vie continue avec nous |
Siège social | Puteaux France |
Direction | Yves Le Masne - Directeur général[1] |
Activité | Maisons de retraite et cliniques de soins |
Sociétés sœurs | Clinéa |
Filiales | VivréA - bureau d'études techniques |
Effectif | 65.000 |
SIREN | 401251566 |
Site web | orpea.com |
Capitalisation | 6 760 M€ (juin 2020) |
Chiffre d'affaires | 3 740 M€ (2019) |
Résultat net | 234 M€ (2018) |
Historique
En 1989, le docteur Jean-Claude Marian crée Orpea, entreprise spécialisée dans les maisons de retraite.
En 1999, Orpea se diversifie dans les maisons de convalescence et les cliniques psychiatriques avec Clinea.
Le groupe ORPEA a progressivement développé d’autres activités complémentaires (résidences services seniors, aide à domicile, hospitalisation de jour en psychiatrie et SSR) et étendu ses activités tout d’abord en Europe puis dans le monde.
Orpea était le 1er exploitant privé français de maisons de retraite[réf. nécessaire] jusqu’en 2014, année de la fusion-absorption du groupe Médica par le groupe Korian, devenu leader français et européen.
J.-Cl. Marian, son président d'honneur, a progressivement vendu sa participation : une première étape en 2013 en vendant 15 % du capital à CPPIB[2] puis a soldé ses derniers titres en janvier 2020. Philippe Charrier[3] en est le Président du Conseil d'administration.
Touché par la crise sanitaire le bénéfice net d'Orpea baisse à 60 millions d'euros en 2020, en recul de 31,6% par rapport à 2019[4]. Le chiffre d'affaires est quant à lui en progression de 4,9%, à 3,9 milliards d'euros[5].
Développement international
En 2015, Orpea acquiert Senecura en Autriche qui a développé, dans une vingtaine de ses établissements, des synergies avec des écoles maternelles et des salons de coiffure qui lui versent un loyer. Ce modèle est ensuite développé en Suisse et en Allemagne[6].
En 2017, Orpea acquiert le groupe tchèque Anavita spécialisé dans les maisons de retraite médicalisées[7]. Orpea poursuit son internationalisation avec la création de 1000 lits au Portugal et 2000 lits au Brésil en partenariat avec le groupe SIS[8].
En 2018, le groupe acquiert 4 sociétés aux Pays-Bas[9].
En 2019, Orpea investit en Amérique latine avec l'achat de 50 % de Senior Suites au Chili, de 20% de Brasil Senior Living et d'un établissement en Uruguay[10].
En 2020, après le rachat du groupe Sinoué, ORPEA poursuit le renforcement de son offre de soin en santé mentale en France et acquiert Clinipsy[11],[12].
Le groupe s’implante également en Irlande avec l’acquisition du groupe TLC, acteur dans les maisons de retraite, et devient ainsi le deuxième acteur en Irlande[13],[14].
En mars 2020, ORPEA informe posséder 1028 établissements et 105 443 lits dans 22 pays[15] :
- France - Benelux - Irlande : 509 établissements
- Europe Centrale (Allemagne, Suisse, Italie) : 249 établissements
- Europe de l’Est (Autriche, Pologne, République Tchèque, Lettonie, Slovénie, Russie) : 136 établissements
- Péninsule Ibérique et Latam (Espagne, Portugal, Chili, Brésil, Uruguay, Colombie, Mexique) : 119 établissements
- Chine : 1 établissement
Actionnaires
Au [16].
Canada Pension Plan Investment Board (en) | 14,5 % |
FFP SA | 5,05 % |
Comgest SA | 3,48% |
The Vanguard Group | 2,35% |
Sofina SA (Private Equity) | 2,01% |
Norges Bank Investment Management | 1,59% |
Threadneedle Asset Management Ltd. | 1,42% |
Ostrum Asset Management SA | 1,33% |
BlackRock Fund Advisors | 1,32% |
Mirova SA (Investment Management) | 1,22% |
Filiales
- Clinea[17]
- Celenus Kliniken
- Groupe MEDI-System
- Residenz Gruppe Bremen
- SeneCura
- Senevita
- SilverCare
- Vitalis
Chiffres
- 2007 : chiffre d'affaires : 544,6 millions € (+31,3 %), résultat net : 41,0 millions € (+31,2 %)
- 2008 : chiffre d'affaires : 702,3 millions € (+29,0 %), résultat net : 48,4 millions € (+17,5 %), environ 25 000 lits gérés
- 2009 : chiffre d'affaires prévisionnel : 820 millions €
- 2011 : chiffre d'affaires prévisionnel > 1,1 milliard €
- 2012 : chiffre d'affaires : 1,429 milliard € (+15,8 %)[18]
- 2013 : chiffre d'affaires prévisionnel : 1,6 milliard € [19]
- 2016 : chiffre d'affaires : 2,8412 milliards € (+18,8 %), porté par une croissance organique supérieure à l'objectif et des acquisitions en Allemagne, Pologne et Espagne[20] ; le bénéfice net d'Orpéa est de 257 millions d'euros[21]
- 2018 : chiffre d’affaires : 3,419 milliards € (+9,0%), soutenu par une croissance organique solide de +5,0% et par la dynamique d’acquisitions à l’étranger. Après prise en compte d’une charge d’impôt de 95,3 M€ (+12,7%), le résultat net s’élève à 220,4 M€[22]
- 2019 : 950 établissements dans 22 pays[23] . Chiffre d’affaires : 3, 740 milliards € (+9,4%). Après prise en compte d’une charge d’impôt de 98,6 M€ (+ 3,5 %), le résultat net part du groupe s’élève à 234,0 M€ (+ 6,2 %)[24]
- 2020 : En avril , le groupe annonce qu'il ne versera pas de dividende au titre de l’exercice 2019 dans le contexte de crise sanitaire[25].
Les salaires sont de 2 400 000 euros (annuel) pour le directeur général, 1 550 euros pour un infirmier, 1 300 euros pour un aide-soignant et 1 200 euros pour un agent[26].
Critiques
Espionnage de salariés
Fin 2014, la Confédération générale du travail (CGT) porte plainte contre Orpea, dénonçant « un système visant à infiltrer le syndicat » : trois comédiens avaient été embauchés en 2010 dans le cadre d'un contrat passé avec la société de renseignements privée GSG, afin d'espionner les salariés de trois établissements, notamment ceux syndiqués[27]. Le groupe propose un accord secret à la CGT en , comprenant des améliorations des conditions de travail des salariés et dont le coût est estimé à 4 millions d'euros pour Orpea, rapporte Mediapart ; il est finalement refusé[28].
Manque de moyens humains et financiers, accusations de maltraitance
La presse rapporte à plusieurs reprises que les conditions d'accueil des personnes âgées dans certains de ses établissements sont mauvaises, en raison notamment d'un manque de personnel soignant.
En 2015, vingt-huit familles de pensionnaires de l'établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (ehpad) « Le Village », à Boissise-le-Roi, écrivent à la ministre de la Santé et au procureur de la République pour émettre un « signalement pour maltraitance par négligence active et passive », estimant que la qualité de la prise en charge des résidents « s'est détériorée » depuis le rachat de l'établissement par Orpea en 2013 ; ils pointent essentiellement un manque de personnel[29].
Au Mans, en , des salariés de l'établissement « Les Sablons » pointent des conditions de travail « exécrables » débouchant sur une dégradation de la qualité de service, depuis l'arrivée d'une nouvelle direction en ; ils citent des attitudes méprisantes, des cas de harcèlement, des arrêts maladie, des démissions et plusieurs licenciements pour faute grave[30].
En , France 3 Alsace fait état de soupçons de maltraitance dans la maison de retraite de l'Aar, située à Schiltigheim. Des membres du personnel et plusieurs familles témoignent d'un manque récurrent de personnel, conduisant notamment à ce que les couches des personnes âgées ne soient parfois changées qu'une seule fois par jour, à ce que des pansements ne soient changés qu'une fois par semaine, à ce que des résidents tombés au sol tardent à être relevés ou à ce que des résidents ne puissent pas manger, faute d'aide. La direction de l'établissement nie tout dysfonctionnement. Cinq réclamations et sept signalements conduisent l'Agence régionale de santé à diligenter une inspection de l'ehpad en ; l'organisme relève que douze directeurs se sont succédé dans l'établissement en six ans[31].
À Niort, en 2016 et 2017, l'ehpad de Sevret est l'objet de critiques de salariés et de familles, qui dénoncent un turn-over important (licenciement, démissions, etc.), un manque de personnel chronique et la maltraitance de résidents[32],[33],[34].
À Échillais (Charente-Maritime), une partie du personnel de l'ehpad se met en grève en et pointe, de concert avec des résidents et familles de résidents, des cas de maltraitance et une dégradation des conditions de prise en charge des personnes âgées, conséquence d'un manque de personnel ; des salariés évoquent aussi des faits de harcèlement moral à leur égard[35].
En , Mediapart pointe de nombreux dysfonctionnement dans l'ehpad « Les Bords de Seine » à Neuilly-sur-Seine : résidents, proches de résidents et salariés dénoncent le manque récurrent de personnel et une politique d'économie « de bouts de chandelle » sur le matériel (couches, gants, etc.) et les denrées alimentaires qui aboutissent à de mauvais traitements (douches rares, résidents couverts de leur urine, etc.) et à des cas de dénutrition et de déshydratation chez les résidents, ainsi qu'à un fort turn-over ; ces faits ont fait l'objet de plusieurs signalements par des familles à l'Agence régionale de santé. Mediapart souligne néanmoins que ces problèmes ne sont pas propres à l'établissement, touchant de nombreux ehpad en France[21].
En , le magazine télévisé Envoyé spécial présenté par Élise Lucet diffuse un reportage dédié aux conditions d'hébergement et de prise en charge des personnes âgées dépendantes dans les ehpad privés à but lucratif, en particulier des groupes Korian et Orpea. Pour ce dernier sont dénoncés, témoignages de familles de résidents et d'employés à l'appui, un manque régulier de personnel (d'aide-soignants notamment), une prise en charge médicale insuffisante et une chasse aux coûts notamment dans le budget par résident alloué aux repas, tandis que le groupe Orpea dégage 89 millions d'euros de bénéfice en 2017, relèvent les journalistes[36],[37]. Interrogé en , Yves Le Masne, directeur général d'Orpea, répond notamment : « il y a aujourd'hui 87 % des familles qui nous recommandent » et « notre premier souci, ce sont nos résidents et nos salariés »[36]. Selon le magazine hebdomadaire Télérama, le groupe Orpea a tenté d'empêcher la diffusion du reportage d'Envoyé spécial en introduisant un référé, qui est rejeté par le tribunal de grande instance de Nanterre le jour même de sa diffusion[38].
En , en se fédérant, les syndicats de différents pays européens tentent de contraindre Orpea d’améliorer les salaires et des conditions de travail[39].
Notes et références
- Bio de Yves Le Masne, Dirigeants-entreprise.com
- « Orpea: le fondateur passe la main à un fonds de pension - Actualités Corporate », sur L'AGEFI, (consulté le )
- Zone Bourse, « Philippe Charrier - Biographie », sur zonebourse.com (consulté le )
- « Orpea prévoit une hausse de son chiffre d'affaires d'au moins 6% en 2021 », sur Investir (consulté le )
- « Orpea: le bénéfice net 2020 a fondu de près d'un tiers avec le Covid-19 », sur LEFIGARO (consulté le )
- Keren Lentschner, « Orpea mixe crèche, maison de retraite et salon de coiffure pour séduire les mairies », Le Figaro, 28 mai 2019
- Les maisons de retraite ORPEA se renforcent avec ANAVITA et DR. DR. WAGNER
- « Maisons de retraite: Orpea s'implante au Portugal et au Brésil », sur FIGARO, (consulté le )
- « Investir », sur lesechos-comfi.lesechos.fr (consulté le )
- « Orpea à l'offensive en Amérique latine », sur Les Echos, (consulté le )
- « Orpéa est autorisé sans condition au rachat du groupe de cliniques psychiatriques Sinoué », sur hospimedia.fr (consulté le )
- « PwC Deals intervient pour le compte du groupe Orpea - LE MONDE DU DROIT : le magazine des professions juridiques », sur lemondedudroit.fr (consulté le )
- « Orpea va probablement se renforcer en Irlande », sur BOURSE (consulté le )
- « ORPEA devient numéro 2 en Irlande », sur Capital.fr, (consulté le )
- « orpea-corp.com - Orpea », sur www.orpea-corp.com (consulté le )
- Zone Bourse, « ORPÉA : Actionnaires Dirigeants et Profil Société | ORP | FR0000184798 | Zone bourse », sur www.zonebourse.com (consulté le )
- Cliniques Psychiatriques
- easybourse.com
- lesechos.fr
- Résultats 2016
- Mathilde Goanec, « Chez Orpea, la fin de vie se paye au prix fort », Mediapart, (lire en ligne)
- « orpea-corp.com - Orpea », sur www.orpea-corp.com (consulté le )
- Keren Lentschner, « Orpea mixe crèche, maison de retraite et salon de coiffure pour séduire les mairies », Le Figaro, 28 mai 2019
- Zone Bourse, « ORPEA : CA 2019 en solide progression : +9,4% À 3 740 M€ | Zone bourse », sur www.zonebourse.com (consulté le )
- « ORPEA : pas de dividende par solidarité », sur Capital.fr, (consulté le )
- « 1 infirmier pour 130 patients : le personnel d'une clinique psychiatrique de Haute-Garonne tire la sonnette d'alarme », sur France 3 Occitanie,
- « Des salariés espionnés par des comédiens : la CGT porte plainte », Europe 1,
- Mathilde Goanec et Mathilde Mathieu, « Espionnage de salariés: un «deal» à 4 millions d'euros a été proposé à la CGT », Mediapart, (lire en ligne)
- « Des maltraitances dénoncées dans une maison de retraite », Le Parisien, (lire en ligne)
- Boris Hallier, « Le Mans : les salariés d'une maison de retraite dénoncent des conditions de travail exécrables », France Bleu Maine,
- « Schiltigheim : soupçons de maltraitance à la Maison de retraite de l'Aar », France 3 Alsace,
- Christine Hinckel, « Niort : les salariés de l'Ehpad de Sevret dénoncent leurs conditions de travail », sur france3-regions.francetvinfo.fr,
- Mathilde Leclerc, « Gros malaise au sein de l'Ehpad de Sevret », La Nouvelle République du Centre-Ouest, (lire en ligne)
- Coralie Roland, « Niort : journée de grève à l'Ehpad Orpea Sevret », sur france3-regions.francetvinfo.fr,
- Marine Rondonnier, « Echillais (17) : Les résidents de l'EHPAD et leurs familles dénoncent des cas de maltraitances », sur france3-regions.francetvinfo.fr,
- Julie Pichot et Vincent Liger, « Maisons de retraite : derrière la façade », Envoyé spécial, France 2, 20 septembre 2018.
- Emmanuelle Skyvington, « Mauvais traitements en Ehpad : “Envoyé spécial” diffuse des témoignages accablants », Télérama, (lire en ligne)
- Emmanuelle Skyvington, « “Envoyé spécial” sur les Ehpad : le groupe Orpéa a tenté en vain d’interdire la diffusion de l’enquête », Télérama, (lire en ligne)
- Mathilde Goanec et Thomas Schnee, « Orpea: la mobilisation européenne des salariés s’organise », Mediapart, (lire en ligne, consulté le )