Olivier Assayas

Olivier Assayas est un réalisateur et scénariste français, né le à Paris.

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Olivier Assayas
Olivier Assayas à la projection de son film Carlos à Vienne en 2010.
Naissance
Paris (XVe arr.)
Nationalité Française
Profession Réalisateur
Scénariste
Films notables Désordre
Irma Vep
Clean
Carlos
Sils Maria

Biographie

Olivier Assayas est le fils du scénariste et écrivain Raymond Assayas, connu sous le nom de Jacques Rémy, et de la styliste Catherine de Károlyi. Son père est né dans une famille juive grecque de Constantinople (Empire ottoman), et sa mère, calviniste, est d'origine hongroise. Cette dernière, fille du peintre, affichiste et caricaturiste hongrois Tibor Pólya[1], s'est mariée avec un membre de la famille Károlyi. Ayant fui la Hongrie, elle est venue à Paris où elle a travaillé pour la maison Hermès[2]. Olivier Assayas est le frère du journaliste et écrivain Michka Assayas[3] et le demi-frère du diplomate Georges Károlyi.

Il fait ses études secondaires au lycée Blaise Pascal d'Orsay, puis à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris. Il est titulaire d'une licence et d'une maîtrise de lettres modernes obtenues à l'université Sorbonne Nouvelle - Paris 3.

Critique de cinéma

Avant de passer derrière la caméra, Olivier Assayas est dessinateur et graphiste, puis signe de nombreuses critiques de cinéma. Il publie ses premières critiques dans le magazine Métal Hurlant (1979-1981), puis dans les Cahiers du cinéma (1980-1985) et dans Rock & Folk (1982-1985). Il apporte aux Cahiers son goût pour les films de kung-fu. Il dirige d'ailleurs le numéro spécial sur les cinémas d'Asie qui fait découvrir le cinéma de King Hu ; ce numéro spécial, publié au milieu des années 1980, est pour lui l'occasion d'effectuer un grand voyage en Chine et de rencontrer à Hong Kong et à Taïwan les jeunes réalisateurs de la relève. Il est aussi connu pour le fameux numéro des Cahiers, Made in USA. Mais Assayas, aux goûts très éclectiques, est également un fervent admirateur de Bergman et des héritiers de la Nouvelle Vague. Il met un terme à son activité de critique en 1985 pour se consacrer à la réalisation.

Réalisateur

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Olivier Assayas au festival de Cannes 2011.

Après avoir réalisé quelques courts métrages et avoir collaboré au scénario de Passage Secret de Laurent Perrin et de Rendez-vous d'André Téchiné, il fait ses débuts en 1986 avec Désordre qui se fait remarquer par la critique[réf. nécessaire]. Dans ses premiers films, il aborde l'univers du rock et de la jeunesse. Il lui faut attendre Irma Vep en 1996 pour qu'il obtienne une reconnaissance du public[réf. nécessaire], avec un film hybride, qui mélange hommage à Louis Feuillade (Irma Vep, anagramme de « vampire », est le nom d'une des héroïnes du maître du muet), au cinéma de la Nouvelle Vague, et au cinéma de Hong Kong, dont est issue l'actrice Maggie Cheung.

Après un hommage au réalisateur taïwanais Hou Hsiao-hsien, il réalise Fin août, début septembre avec François Cluzet.

Assayas se lance alors dans un ambitieux projet : adapter Les Destinées sentimentales, l'ample roman de Jacques Chardonne, décrivant la saga d'une famille protestante dans le monde de la porcelaine. Le tournage et le montage se fit dans la douleur, jamais selon lui, on ne fit un film d'auteur aussi long en France. Il en tire un film de trois heures, aux trois parties nettement marquées par leurs styles respectifs, servies par Emmanuelle Béart, Isabelle Huppert et Charles Berling dans les rôles principaux, Assayas avait d'abord envisagé Juliette Binoche et Daniel Auteuil[réf. nécessaire].

Dans Demonlover, Assayas traite des rivalités personnelles et d'entreprises autour des marchés naissants de l'Internet.

En 2003, Assayas tourne à nouveau avec Maggie Cheung[4] pour Clean. Elle y interprète une chanteuse toxicomane, qui tente de s'en sortir pour retrouver sa dignité et la garde de son enfant.

En 2005, il supervise la réalisation du coffret DVD des œuvres cinématographiques complètes de Guy Debord et, en 2013, est un des auteurs de Guy Debord, un art de la guerre, publié chez Gallimard.

En 2008, il réalise la mise en image du ballet Eldorado du chorégraphe français de danse contemporaine Angelin Preljocaj et de la rencontre et du travail de ce dernier avec Karlheinz Stockhausen avant sa mort en .

En 2010, Assayas présente Carlos, fresque consacrée au parcours du terroriste d'origine vénézuélienne, Illich Ramirez Sanchez. Le film produit par Canal + connaît deux versions, une de 5 h 30 et l'autre de 3 h. En France, seule cette dernière est distribuée en salle, mais la version longue a été projetée au Festival de Cannes 2010. L'interprétation du rôle-titre vaut à Edgar Ramirez le César du meilleur jeune espoir masculin.

En 2011, il est membre du jury des longs métrages présidé par Robert De Niro lors du Festival de Cannes, il milita fortement pour The Tree of Life et Il était une fois en Anatolie qui furent les films ayant les meilleures récompenses[5].

En 2012, il réalise Après mai, un film sur une bande de lycéens vivant en banlieue parisienne en 1971, confrontés aux problèmes de l'après-mai 68. Le film est présenté à la Mostra de Venise en [6],[7]. Il y reçoit le prix du meilleur scénario[8]. La même année, le festival Paris Cinéma lui consacre une rétrospective[9],[10]. En 2015, le projet du film Idol's Eye est abandonné moins de 24 heures avant le tournage.

En 2016, il réalise un film fantastique nommé Personal Shopper, une histoire de fantômes dans lequel il retrouve Kristen Stewart, qu'il avait auparavant dirigée dans Sils Maria. Olivier Assayas remporte pour ce film le prix de la mise en scène au Festival de Cannes. C'est par ailleurs sa première récompense cannoise malgré le fait que le film est assez mal accueilli[11].

Le , son projet du film Idol's Eye, qui était jusque-là annulé, est relancé et sera tourné à Toronto en 2018. Si Robert Pattinson et Rachel Weisz restent attachés au projet, Robert De Niro, lui, cède sa place à Sylvester Stallone, Assayas déclara que c'était ce dernier qui était l'acteur initialement envisagé[12].

En 2017, avant Idol's Eye, il reprit son activité de scénariste pour D'après une histoire vraie de Roman Polanski. Il tournera également une comédie avec Juliette Binoche sur le monde de l'édition, E-Book[13].

En il préside le jury du 70e Festival de Locarno et en 2018 son film Doubles vies, avec Juliette Binoche et Guillaume Canet, est sélectionné à la Mostra de Venise.

En 2019, il réalise Cuban Network, un film d'espionnage sur des espions pro-Castro avec Penelope Cruz, Gael García Bernal et Edgar Ramirez, qu'il retrouve après Carlos[14].

Vie privée

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Olivier Assayas est aujourd'hui le compagnon de Mia Hansen-Love, actrice et réalisatrice avec laquelle il a un enfant né en 2009. Il a été marié avec l'actrice hongkongaise Maggie Cheung qu'il a épousée le et dont il a divorcé en 2001. Il a été en couple avec Isabelle Weingarten de 1988 à 1996.

Filmographie

Olivier Assayas à l'avant-première de L'Heure d'été diffusée à l'UGC Ciné Cité Les Halles, à Paris.

Longs métrages

Courts métrages

Assistant réalisateur

Documentaires

Scénariste

Acteur

Distinctions

Récompenses

Nominations et sélections

Publications

Box-office France

Année Film Entrées
1986Désordre 193 412[18]
1989L'Enfant de l'hiver
1991Paris s'éveille 201 217[19]
1993Une nouvelle vie 52 807[20]
1994L'Eau froide 24 789[21]
1996Irma Vep 31 480[22]
1999Fin août, début septembre 197 269[23]
2000Les Destinées sentimentales 532 161[24]
2002Demonlover 60 073[25]
2004Clean 415 196[26]
2007Boarding Gate 64 940[27]
2008L'Heure d'été 407 534[28]
2012Après mai 114 292[29]
2014Sils Maria 232 352[30]
2016Personal Shopper 90 741[31]

Engagements

En , à la suite de la démission de Nicolas Hulot, il signe avec Juliette Binoche la tribune contre le réchauffement climatique intitulée « Le plus grand défi de l'histoire de l'humanité », qui parait en une du journal Le Monde, avec pour titre L'appel de 200 personnalités pour sauver la planète[32].

Notes et références

  1. « Les réfugiés célèbres > Catherine de Károlyi », sur Office français de protection des réfugiés et apatrides (consulté le ).
  2. « Olivier Assayas (1/5) », sur franceculture.fr, (consulté le ).
  3. « Fiche de Michka Assayas », sur RFI.fr, (consulté le ).
  4. Dont il a divorcé deux ans auparavant.[réf. nécessaire]
  5. « Olivier Assayas: "Obtenir un prix à Cannes, c'est aléatoire, mais c'est un sacré plus" », sur L'Express,
  6. Serge Kaganski, « Mostra de Venise 2012, jour 5: Après mai d'Assayas, notre Lion d'or personnel », Les Inrockuptibles, (lire en ligne).
  7. Clément Ghys, « Génération Assayas », Libération, (lire en ligne).
  8. Serge Kaganski, « Mostra de Venise 2012: belle édition, médiocre palmarès », Les Inrockuptibles, (lire en ligne).
  9. Marie-Noëlle Tranchant, « Le festival Paris Cinéma fête ses dix ans », Le Figaro, (lire en ligne).
  10. « Olivier Assayas », sur Festival Paris Cinéma (consulté le ).
  11. « Personal Shopper : Olivier Assayas, fantomatique », sur Le Monde,
  12. « Entretien avec Olivier Assayas », sur Le Bleu du Miroir,
  13. « Olivier Assayas is Taking a Kristen Stewart Break, Reuniting With Juliette Binoche For New Comedy », sur IndieWire,
  14. http://www.konbini.com/fr/entertainment-2/olivier-assayas-recrute-penelope-cruz-prochain-film/
  15. Donald James, « Laissé inachevé à Tokyo », sur www.brefcinema.com,
  16. « Carlos d'Olivier Assayas primé aux Golden Globes », La Croix, (lire en ligne)
  17. « Autour des Nominations 2021 », sur Académie des César (consulté le )
  18. « JP-Boxoffice.com ; page du film Désordre (1986) », sur www.jpbox-office.com (consulté le ).
  19. « JP-Boxoffice.com ; page du film Paris s'éveille (1991) », sur www.jpbox-office.com (consulté le ).
  20. « JP-Boxoffice.com ; page du film Une nouvelle vie (1993) », sur www.jpbox-office.com (consulté le ).
  21. « JP-Boxoffice.com ; page du film L'Eau froide (1993) », sur www.jpbox-office.com (consulté le ).
  22. « JP-Boxoffice.com ; page du film Irma Vep (1996) », sur www.jpbox-office.com (consulté le ).
  23. « JP-Boxoffice.com ; page du film Fin août, début septembre (1999) », sur www.jpbox-office.com (consulté le ).
  24. « JP-Boxoffice.com ; page du film Les Destinées sentimentales (2000) », sur www.jpbox-office.com (consulté le ).
  25. « JP-Boxoffice.com ; page du film Demonlover (2002) », sur www.jpbox-office.com (consulté le ).
  26. « JP-Boxoffice.com ; page du film Clean (2004) », sur www.jpbox-office.com (consulté le ).
  27. « JP-Boxoffice.com ; page du film Boarding Gate (2007) », sur www.jpbox-office.com (consulté le ).
  28. « JP-Boxoffice.com ; page du film L'Heure d'été (2008) », sur www.jpbox-office.com (consulté le ).
  29. « JP-Boxoffice.com ; page du film Après mai (2012) », sur www.jpbox-office.com (consulté le ).
  30. « JP-Boxoffice.com ; page du film Sils Maria (2014) », sur www.jpbox-office.com (consulté le ).
  31. « JP-Boxoffice.com ; page du film Personal Shopper (2016) », sur www.jpbox-office.com (consulté le ).
  32. « Le plus grand défi de l’histoire de l’humanité : l’appel de 200 personnalités pour sauver la planète », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )

Annexes

Conférence

Bibliographie

  • Olivier Assayas et Charles Tesson, Hong Kong cinéma, Paris, Cahiers du Cinema, 1985) (ISBN 2866420241), (ISBN 978-2866420246)
  • Bruno Fornara et Angelo Signorelli, Olivier Assayas, Bergamo, Bergamo Film Meeting,
  • Kristin Jones, « Weight in Measure. French film director Olivier Assayas : interview », Artforum, vol. 37, no 10,
  • Olivier Kohn (trad. Pierre Hodgson), « Olivier Assayas : interview », dans Michel Ciment et Noël Herpe, Projections 9. French Film-makers on Film-making (in association with Positif), London, Faber and Faber,
  • (en) Franck Le Gac, « Olivier Assayas », Senses of Cinema, (lire en ligne)
  • Kent Jones, « Olivier Assayas», FilmmuseumSynemaPublikationen vol. 16, Vienne: SYNEMA - Gesellschaft für Film und Medien, 2012, (ISBN 978-3-901644-43-6)
  • Olivier Assayas, « A Post-May Adolescence. Letter to Alice Debord », FilmmuseumSynemaPublikationen vol. 17, Vienne: SYNEMA - Gesellschaft für Film und Medien, 2012, (ISBN 978-3-901644-44-3)
  • Jean-Michel Frodon, Assayas par Assayas : Des débuts aux Destinées sentimentales, Stock,
    Livre d'entretien, dont la conclusion assume l'arrêt de la période traitée du cinéaste après Les Destinées sentimentales, par recul, les films suivants ne sont pas traités.

Liens externes

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