The Tree of Life

The Tree of Life : L'Arbre de vie ou L'Arbre de la vie au Québec est un film dramatique américain écrit et réalisé par Terrence Malick, interprété par Brad Pitt, Sean Penn et Jessica Chastain, sorti le [1].

Ne doit pas être confondu avec Tree of Life.
The Tree of Life
L'Arbre de vie
Titre québécois L'arbre de la vie
Titre original The Tree of Life
Réalisation Terrence Malick
Scénario Terrence Malick
Acteurs principaux
Sociétés de production River Road Entertainment
Cottonwood Pictures
Plan B Entertainment
Pays d’origine États-Unis
Genre Drame
Durée

139 minutes

188 minutes (version "Extended")
Sortie 2011


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Conçu comme « une épopée cosmique, un hymne à la vie », il porte un regard croisé sur la genèse de l'humanité et la jeunesse difficile d'un garçon des années 1950[2],[3].

Après l'annulation de la présentation en avant-première au Festival de Cannes 2010 en raison de retards de montage, le film est finalement présenté à Cannes le et remporte la Palme d'or.

Synopsis

Dans les années 1960, madame O'Brien (Jessica Chastain) reçoit un télégramme lui apprenant le décès de l'un de ses fils âgé de dix-neuf ans.

Plus tard, architecte dans une grande ville américaine, Jack O'Brien (Sean Penn) se rappelle son enfance par flashback, et se questionne sur le monde, ce qui occasionne une longue digression où sont évoqués l'origine du monde, les dinosaures, les éruptions volcaniques, la naissance, les limbes, mais aussi la fin de l'univers.

Dans le Texas des années 1950, Jack, adolescent à cette époque, se heurte à l'éducation autoritaire d'un père (Brad Pitt) ambitieux et individualiste qui peine à s'intéresser à sa famille. Cet ingénieur rêvait d'être un grand pianiste. La mère, femme au foyer aimante et sensible, tente par son amour de donner foi en la vie à ses trois enfants, mais sa soumission au père tyrannique est prise comme une trahison par son fils aîné, Jack. Celui-ci, désespéré d'obtenir l'estime de son père, découvre peu à peu une part violente et sombre en lui.

Fiche technique

Distribution

Brad Pitt lors de la présentation du film au festival de Cannes 2011.
 Source et légende : version française (VF) sur RS Doublage[5] ; version québécoise (VQ) sur Doublage.qc.ca[6]

Production

Développement du projet

Le réalisateur Terrence Malick, à la première du film.

Terrence Malick avait l'idée de faire une épopée sur l'origine du monde et la naissance de l'humanité depuis les années 70 et son film Moissons du ciel. Il était déjà prévu qu'il travaille avec le producteur Bill Pohlad. Celui-ci raconte le moment où il a reçu le scénario : « J'avais eu le temps de m'habituer au style d'écriture de Terrence et à sa narration si particulière. C'était un texte magnifique mais qui n'était pas rédigé comme un scénario classique. En réalité, cela se rapprochait davantage d'un poème. Je ne sais pas trop à quoi je m'attendais quand j'ai commencé à le lire mais il m'a profondément bouleversé. C'était à la fois l'histoire intimiste et forte d'une famille et un récit à la dimension épique »[7]

Pour la première fois de sa carrière, Malick doit faire appel à des effets spéciaux complexes, pour les scènes ayant trait à l'origine du monde, la naissance de la Terre puis de l'humanité. Il consulte donc Douglas Trumbull, qui avait réalisé notamment les effets de 2001, l'Odyssée de l'espace et de Blade Runner. Ils décident d'utiliser très peu l'informatique pour réaliser ces images. Trumbull explique: « Nous avons, Terrence et moi, le même point de vue sur les effets visuels qui, à notre avis, doivent sembler réalistes. On cherche tous les deux à repousser les limites du cinéma. Ce n'est pas tant qu'on ne voulait pas recourir à l'informatique – on s'en est pas mal servi et certains plans infographiques sont épatants – mais, par exemple, quand on voit des dinosaures, ils ont l'air de créatures réelles et on les a ensuite incrustés dans un monde complètement réel. Ce n'est donc pas un univers virtuel dans lequel on aurait incrusté une créature virtuelle. Seuls 10 à 20 % de ces images relèvent de l'infographie, mais il est impossible de distinguer, au sein de chaque plan, ce qui est virtuel de ce qui est réel et qui correspond à la vision du monde de Terrence. »[8] Ils installent un laboratoire à Austin, au Texas, où ils pratiquent de nombreuses expériences, notamment au microscope, avec de nombreux produits : « On a utilisé des produits chimiques, de la peinture, des teintures fluorescentes, de la fumée, des liquides, du dioxyde de carbone, des fusées éclairantes et des toupies géantes, et on s'est appuyé sur la dynamique des fluides et sur des éclairages et appareils photo à grande vitesse pour en étudier l'efficacité. On a vraiment pu expérimenter plusieurs hypothèses en toute liberté, ce qui est très rare quand on travaille sur un film. Terrence n'avait aucune idée préconçue du résultat final. Par exemple, on s'est retrouvé à verser du lait à travers un entonnoir, qu'on a recueilli dans un bac étroit : on a filmé cette expérience avec une caméra à haute vitesse, en l'éclairant soigneusement et en utilisant un nombre suffisant d'images par seconde pour donner le sentiment d'un mouvement cosmique spectaculaire. »[8]

Lieux de tournage

La piscine naturelle Hamilton Pool Preserve, située à environ 37 km à l'ouest d'Austin, au Texas, est un des sites de tournage du film.

Casting

L'actrice Jessica Chastain, l'année de sortie du film.

Brad Pitt était d'abord engagé dans le film uniquement en tant que producteur. Malick portait d'abord son choix sur Colin Farrel ou Heath Ledger pour incarner Mr. O'Brien. C'est quand Malick lui a fait lire le scénario que l'acteur s'est senti totalement en phase avec le personnage, et a insisté pour tenir le rôle. En revanche, Malick avait directement pensé à Sean Penn, avec qui il avait déjà travaillé pour La Ligne Rouge, pour incarner le rôle de Jack adulte. D'autant plus que Sean Penn avait déjà travaillé avec Bill Pohlad pour Into the Wild.

C'est la directrice de casting Francine Maisler qui a trouvé Jessica Chastain pour incarner le rôle de Mme O'Brien. Elle explique ainsi que : « Terrence recherchait une comédienne qui puisse habiter le personnage à travers ses moments de silence et ses dialogues. La première fois que j'ai vu Jessica, j'ai su qu'elle s'imposerait dans le rôle sans qu'elle ait à dire quoi que ce soit. Ce genre de situation ne se produit pas souvent »[7].

Bande originale et morceaux du film

Les pièces suivantes sont présentes dans le film :

À l'instar de Stanley Kubrick, à qui il est beaucoup comparé[7],[9],[10], Malick utilise en grande partie des morceaux de musique classique. La musique est par ailleurs très présente dans le film, du début à la fin, car il y a très peu de dialogues.

L'expression du deuil de la mère commence avec la musique de Zbigniew Preisner, Lacrimosa, extrait de son album Requiem for my friend, en même temps que des images sur la genèse du monde prennent le relais du récit et suscitent une réflexion métaphysique sur la création[11].

La partie originale de la bande sonore est réalisée par le français Alexandre Desplat[7].

Accueil

Présentation au festival de Cannes

Le film devait être présenté en avant-première au Festival de Cannes 2010 mais la projection a été annulée car des retards de montage ne permettaient pas de le présenter avant [12]. Il est cependant sélectionné en compétition officielle l'année suivante, et est projeté le .

Accueil critique

The Tree of Life recueille, à la fin de cette présentation, des réactions contrastées de la presse, entre huées et applaudissements[3]. Certains critiques louent avec ferveur ce film qui s'éloigne des canons d'Hollywood et possède une immense esthétique, comme c'est le cas des Cahiers du cinéma qui notent que : « C'est dans ses mouvements ascendants ou erratiques, décrivant des ouvertures permanentes, à la fois joyeux et effrayants, que The Tree of Life trouve toute sa profonde légèreté : quand l'élégie des origines est aussi un art de la fugue. »[13], le plaçant cette même année en deuxième place ex æquo avec L'Étrange Affaire Angélica dans leur Top Ten de fin d'année[14]. L'Express en fait une critique assez élogieuse : « Il y a de l'émotion et du sentiment, des questions sans réponses et des portes qui s'ouvrent. De la maîtrise et de l'organique, comme un oxymore magnifique qui dit la force du cinéma lorsqu'il ressemble à ce point à une offrande faite à la nature et à l'humanité. »[15] Mais d'autres vont s'avérer plus sévères, critiquant par exemple la religiosité appuyée du film, par exemple Le Nouvel Observateur : « Malick est un chrétien qui ne touche plus terre. »[16], ou Les Inrockuptibles : « The Tree of Life, comme tous les Malick, est empreint de spiritualité. Mais ici, c’est rien de le dire. Le film ressemble parfois à un clip born-again Christian, à une publicité pour secte new age. Les visions cosmiques de Malick ne sont pas toujours d’une grande légèreté, d’une totale finesse, d’une réinvention plastique évidente. »[17]

Box office

Pays ou région Box-office Date d'arrêt du box-office Nombre de semaines
États-Unis
Canada[18]
13 305 665 $ 22
France 872 895 entrées[19] 22[20]
 Mondial[18] 61 721 826 $

Le film sort le aux États-Unis, dans seulement 4 salles, et figure à la 15e place du Box Office hebdomadaire. Les trois semaines suivantes, il est présenté dans un plus grand nombre de cinémas et dépasse les 3 millions de dollars de recette[21].

Distinctions

Récompenses

Nominations

Analyse

Le film s'ouvre par une citation du livre de Job : « Où étais-tu quand je fondais la terre ? Dis-le, si tu as de l'intelligence. Qui en a fixé les dimensions, le sais-tu ? Qui a tendu sur elle le cordeau ? Sur quoi ses bases sont-elles appuyées ? Qui en a posé la pierre angulaire, alors que les étoiles du matin éclataient en chants d'allégresse et que tous les fils de Dieu poussaient des cris de joie ? » (Livre de Job, chapitre 38, versets 4,7)[22].

Notes et références

  1. Le film est sorti à 20 h dans toute la France métropolitaine, juste après sa projection au Festival de Cannes.
  2. Sophie Benamon (Studio Ciné Live), « The Tree of Life, de Terrence Malick », lexpress.fr, 14 avril 2011.
  3. Thomas Sotinel, « "The Tree of Life" : Terrence Malick s'égare entre famille et cosmos, lemonde.fr, 14 avril 2011 et 23 mai 2011
  4. Carton de doublage.qc.ca
  5. « Fiche de doublage VF du film », sur RS Doublage (consulté le )
  6. « Fiche du doublage québécois du film », sur Doublage.qc.ca (consulté le )
  7. "Secrets de tournage de The Tree Of Life" sur Allociné.fr, consulté le 28 mai 2012
  8. "Notes de production de The Tree of Life" sur Commeaucinéma.com, consulté le 28 mai 2012
  9. "Le Palmarès de Cannes 2011" sur Le Figaro.fr, consulté le 28 mai 2012.
  10. "The Tree of Life, le 2011 de Terrence Malick" sur L'Express.fr, consulté le 28 mai 2012
  11. Nonfiction.fr
  12. Michel Guerrin, « Terrence Malick, grand absent du Festival de Cannes », Le Monde, 18-19 avril 2010, p. 18
  13. The Tree of Life à la découverte de Malick, Juin 2011 n°668 sur le site Cahiers du Cinema.
  14. Top Ten 2011, Décembre 2011 n°673 sur le site Cahiers du Cinema
  15. "The Tree of Life : le film évènement de Terrence Malick" sur L'Express.fr, consulté le 28 mai 2012
  16. "The Tree of Life : un voyage mystique" sur Les Inrocks.fr, consulté le 28 mai 2012
  17. (en) « The Tree of Life (2011) », sur The Numbers (consulté le )
  18. « The Tree of Life (2011) », sur Jp's Box-Office (consulté le )
  19. « THE TREE OF LIFE », sur CBO Box-Office (consulté le )
  20. The Tree of Life, entrées aux Etats-Unis, sur boxofficemojo.com, consulté le 19 juin 2011
  21. Jean-Luc Lacuve, The tree of Life, cineclubdecaen.com, 18/05/2011, consulté le 07/06/2011

Liens externes

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