Nombre de Mersenne premier
En mathématiques et plus précisément en arithmétique, un nombre de Mersenne est un nombre de la forme 2n − 1 (où n est un entier naturel non nul), un nombre de Mersenne premier (parfois nombre premier de Mersenne), est donc un nombre premier de cette forme. Ces nombres doivent leur nom au religieux érudit et mathématicien français du XVIIe siècle Marin Mersenne, mais, près de 2000 ans auparavant, Euclide les utilisait déjà pour étudier les nombres parfaits.
Si un nombre de Mersenne 2n − 1 est premier, nécessairement n est premier, mais cette condition n'est pas suffisante : 2, 3, 5, 7 et 11 sont premiers, les nombres de Mersenne 22 − 1 = 3, 23 − 1 = 7, 25 − 1 = 31 et 27 − 1 = 127 sont bien premiers, mais le nombre de Mersenne 211 – 1 = 2047 = 23×89 ne l'est pas.
Il existe un test de primalité efficace pour les nombres de Mersenne, le test de primalité de Lucas-Lehmer, ce qui fait que les plus grands nombres premiers connus sont des nombres de Mersenne. Les nombres de Mersenne premiers sont pourtant rares : 51 sont connus début 2020. Leur recherche fait l'objet d'un projet de calcul collaboratif, le projet GIMPS. On ne sait pas s'il existe une infinité de nombres de Mersenne premiers.
Motivation
Les nombres premiers de Mersenne sont liés aux nombres parfaits, qui sont les nombres « égaux à la somme de leurs diviseurs stricts ». C'est cette connexion qui a motivé historiquement l'étude des nombres premiers de Mersenne. Dès le IVe siècle av. J.-C., Euclide démontrait que si M = 2p – 1 est un nombre premier, alors M(M + 1)/2 = 2p–1(2p – 1) est un nombre parfait. Deux millénaires plus tard, au XVIIIe siècle, Euler prouvait que tous les nombres parfaits pairs ont cette forme. Aucun nombre parfait impair n'est connu.
Définition
Le n-ième nombre de Mersenne 2n -1 est parfois noté[1] Mn = 2n -1 (n ∈ ℕ*). Tous les nombres de Mersenne ne sont pas premiers, par exemple M4=24 – 1 = 15 = 3 × 5. En fait dès que n=kl est composé, Mn=2kl − 1 est composé, car 2k − 1, qui est strictement supérieur à 1 si k est strictement supérieur à 1, est un diviseur de 2kl − 1.
Un nombre de Mersenne Mn = 2n -1 ne peut donc être premier que si n est premier[2].
La réciproque est fausse : même si n est premier, le nombre de Mersenne Mn peut ne pas être premier. Le plus petit contre-exemple est M11 = 2047 = 23×89.
Propriétés des nombres de Mersenne
Les nombres de Mersenne ont les propriétés suivantes
- Ils constituent la suite des répunits en base 2.
- Par conséquent, pgcd(Mm, Mn) = Mpgcd(m,n) (pour tout m, n > 0). En particulier si m divise n alors Mm divise Mn. Donc si n n'est pas premier alors Mn n'est pas premier. Ainsi, lorsqu'on cherche des nombres de Mersenne premiers, on sait déjà qu'il faut se limiter à des Mp avec p premier. Il faut ensuite affûter les critères de sélection des nombres premiers p.
- Tous les nombres de Mersenne Mn ≥ 7, premiers ou composés, sont des nombres brésiliens car Mn = (111...111)2 avec n fois la présence du chiffre 1 dans l'écriture en base 2. Le nombre 7 est d'ailleurs le plus petit nombre brésilien.
- D'après le test de primalité de Lucas-Lehmer pour les nombres de Mersenne, pour un nombre premier p impair, Mp est premier si et seulement si Mp divise Sp–1, où S1 = 4 et pour k ≥ 1, Sk+1 = Sk2 – 2.
- Si a divise Mp avec p premier impair alors :
- Un théorème d'Euler entraîne que pour q premier supérieur ou égal à 5, Mq est premier si et seulement s'il existe un unique couple (x, y) tel que Mq =(2x)2 + 3(3y)2. Bas Jansen[3] a étudié Mq = x2 + dy2 pour d compris entre 0 et 48.
- Soit q ≡ 3 (mod 4) premier. Alors, 2q + 1 est aussi premier si et seulement s'il divise Mq[4]. Ainsi, par exemple, M11 est divisible par 23.
- Ramanujan a conjecturé (en 1913) que l'équation Mq = 6 + x2, appelée équation de Ramanujan-Nagell, n'a que cinq solutions : q = 3, 4, 5, 7 ou 15, ce qui fut démontré par Trygve Nagell en 1948.
- La constante d'Erdős-Borwein , définie comme la somme de la série des inverses des nombres de Mersenne (non nécessairement premiers), est irrationnelle[5].
Historique
P : Mp est premier — : Mp n'est pas premier Cyan : Mersenne l'avait prévu Rose : il avait prévu le contraire | ||||||||
p | 2 | 3 | 5 | 7 | 11 | 13 | 17 | 19 |
Mp | P | P | P | P | — | P | P | P |
p | 23 | 29 | 31 | 37 | 41 | 43 | 47 | 53 |
Mp | — | — | P | — | — | — | — | — |
p | 59 | 61 | 67 | 71 | 73 | 79 | 83 | 89 |
Mp | — | P | — | — | — | — | — | P |
p | 97 | 101 | 103 | 107 | 109 | 113 | 127 | 131 |
Mp | — | — | — | P | — | — | P | — |
p | 137 | 139 | 149 | 151 | 157 | 163 | 167 | 173 |
Mp | — | — | — | — | — | — | — | — |
p | 179 | 181 | 191 | 193 | 197 | 199 | 211 | 223 |
Mp | — | — | — | — | — | — | — | — |
p | 227 | 229 | 233 | 239 | 241 | 251 | 257 | 263 |
Mp | — | — | — | — | — | — | — | — |
Si Mn est premier alors n aussi. Marin Mersenne, moine de l'ordre des Minimes au début du XVIIe siècle, est l'auteur de cette proposition qu'il aurait par ailleurs démontrée[6][Information douteuse],[7]. Il fournit aussi une liste des nombres premiers « de Mersenne » jusqu’à l'exposant 257, qui se révélera fausse : elle incluait par erreur 67 et 257, et omettait 61, 89 et 107[8].
La réciproque est fausse : Mp peut être composé alors que p est premier ; le plus petit contre-exemple est M11 = 2047 = 23×89 : 11 est premier mais M11 ne l'est pas, comme rappelé encore en 1732 par Euler[9], qui mentionne, que c'est également le cas pour p = 23, 83, 131, 179, 191 et 239[9].
Pour que Mn soit premier, il faut que n soit premier, ce qui simplifie déjà la recherche de nombres de Mersenne premiers. Pour tester si un nombre de Mersenne Mp (avec p premier) est premier, il existe une méthode comparativement très rapide, développée à l'origine par Édouard Lucas en 1878 et améliorée par Derrick Lehmer dans les années 1930. C'est grâce à ce test exceptionnellement simple comparativement à la taille des nombres considérés que depuis longtemps les plus grands nombres premiers connus sont des nombres premiers de Mersenne.
Les quatre premiers nombres premiers de Mersenne étaient connus dès l'Antiquité. Le cinquième (213 – 1) a été découvert avant 1461 par un inconnu. Les deux suivants ont été trouvés par Pietro Cataldi en 1588. Plus d'un siècle plus tard, en 1750, Euler en trouva encore un. Le suivant dans l'ordre chronologique (mais non numérique) a été trouvé par Lucas en 1876, puis un par Ivan Pervouchine en 1883. Deux autres ont été trouvés au début du XXe siècle par R. E. Powers (en) en 1911 et en 1914.
La recherche pour les nombres premiers de Mersenne fut révolutionnée par l'introduction des calculateurs électroniques. La première identification d'un nombre de Mersenne par ce moyen eut lieu à 22 heures le par un ordinateur SWAC à l'Institut d'Analyse Numérique (Institute for Numerical Analysis) du campus de l'université de Californie à Los Angeles, sous la direction de Derrick Lehmer, avec un programme écrit par Raphael Robinson.
C'était le premier nombre premier de Mersenne identifié depuis 38 ans. Le suivant fut trouvé moins de deux heures plus tard par le même ordinateur, qui en trouva trois de plus dans les mois suivants.
En décembre 2018, 51 nombres premiers de Mersenne étaient connus, le plus grand étant M82 589 933, qui est aussi à la même date le plus grand nombre premier connu[10]. Comme plusieurs de ses prédécesseurs, il a été découvert par un calcul distribué sous l'égide du projet GIMPS, Great Internet Mersenne Prime Search (qui signifie « grande recherche par Internet de nombres premiers de Mersenne »).
Liste des nombres de Mersenne premiers
On ne sait pas si l'ensemble des nombres de Mersenne premiers est fini ou infini (mais on conjecture qu’il est infini). En décembre 2018, 51 nombres de Mersenne premiers étaient connus[11] (suites A000043 (p) et A000668 (Mp)).
Historiquement, ils n'ont pas toujours été découverts par ordre croissant (exemples : le 12-ième, M127, le 29-ième M4423...).
rang | p | Mp | Valeur de Mp en base dix | Nombre de chiffres en base dix |
Date de découverte | Découvreur(s) |
---|---|---|---|---|---|---|
1 | 2 | M2 | 3 | 1 | Antiquité | remarqué (en tant que nombre premier) par les mathématiciens grecs |
2 | 3 | M3 | 7 | 1 | ||
3 | 5 | M5 | 31 | 2 | ||
4 | 7 | M7 | 127 | 3 | ||
5 | 13 | M13 | 8 191 | 4 | Moyen Âge (XIIIe siècle) | Ibn Fallus (1194-1239) |
6 | 17 | M17 | 131 071 | 6 | 1588 | Cataldi |
7 | 19 | M19 | 524 287 | 6 | 1588 | Cataldi |
8 | 31 | M31 | 2 147 483 647 | 10 | 1750 | Euler |
9 | 61 | M61 | 2 305 843 009 213 693 951 | 19 | 1883 | Pervouchine |
10 | 89 | M89 | 618970019…449562111 | 27 | 1911 | Powers (en) |
11 | 107 | M107 | 162259276…010288127 | 33 | 1914 | Powers[13] |
12 | 127 | M127 | 170141183…884105727 | 39 | 1876 | Lucas |
13 | 521 | M521 | 686479766…115057151 | 157 | 30 janvier 1952 | Robinson (SWAC) |
14 | 607 | M607 | 531137992…031728127 | 183 | 30 janvier 1952 | Robinson (SWAC) |
15 | 1 279 | M1279 | 104079321…168729087 | 386 | 25 juin 1952 | Robinson (SWAC) |
16 | 2 203 | M2203 | 147597991…697771007 | 664 | 7 octobre 1952 | Robinson (SWAC) |
17 | 2 281 | M2281 | 446087557…132836351 | 687 | 9 octobre 1952 | Robinson (SWAC) |
18 | 3 217 | M3217 | 259117086…909315071 | 969 | 8 septembre 1957 | Riesel (BESK (en)) |
19 | 4 253 | M4253 | 190797007…350484991 | 1 281 | 3 novembre 1961 | Hurwitz (IBM) |
20 | 4 423 | M4423 | 285542542…608580607 | 1 332 | 3 novembre 1961 | Hurwitz (IBM) |
21 | 9 689 | M9689 | 478220278…225754111 | 2 917 | 11 mai 1963 | Gillies (en) (ILLIAC II) |
22 | 9 941 | M9941 | 346088282…789463551 | 2 993 | 16 mai 1963 | Gillies (ILLIAC II) |
23 | 11 213 | M11213 | 281411201…696392191 | 3 376 | 2 juin 1963 | Gillies (ILLIAC II) |
24 | 19 937 | M19937 | 431542479…968041471 | 6 002 | 4 mars 1971 | Tuckerman (en) (IBM) |
25 | 21 701 | M21701 | 448679166…511882751 | 6 533 | 30 octobre 1978 | Noll (en) et Nickel (CDC) |
26 | 23 209 | M23209 | 402874115…779264511 | 6 987 | 9 février 1979 | Noll (CDC) |
27 | 44 497 | M44497 | 854509824…011228671 | 13 395 | 8 avril 1979 | Nelson (en) et Slowinski (en) (Cray Research) |
28 | 86 243 | M86243 | 536927995…433438207 | 25 962 | 25 septembre 1982 | Slowinski (Cray) |
29 | 110 503 | M110503 | 521928313…465515007 | 33 265 | 28 janvier 1988 | Colquitt et Welsh (NEC) |
30 | 132 049 | M132049 | 512740276…730061311 | 39 751 | 19 septembre 1983 | Slowinski (Cray) |
31 | 216 091 | M216091 | 746093103…815528447 | 65 050 | 1er septembre 1985 | Slowinski (Cray) |
32 | 756 839 | M756839 | 174135906…544677887 | 227 832 | 19 février 1992 | Slowinski et Gage |
33 | 859 433 | M859433 | 129498125…500142591 | 258 716 | 10 janvier 1994 | Slowinski et Gage |
34 | 1 257 787 | M1257787 | 412245773…089366527 | 378 632 | 3 septembre 1996 | Slowinski et Gage |
35 | 1 398 269 | M1398269 | 814717564…451315711 | 420 921 | 13 novembre 1996 | GIMPS / Joel Armengaud |
36 | 2 976 221 | M2976221 | 623340076…729201151 | 895 932 | 24 août 1997 | GIMPS / Gordon Spence |
37 | 3 021 377 | M3021377 | 127411683…024694271 | 909 526 | 27 janvier 1998 | GIMPS / Roland Clarkson |
38 | 6 972 593 | M6972593 | 437075744…924193791 | 2 098 960 | 1er juin 1999 | GIMPS / Nayan Hajratwala |
39 | 13 466 917 | M13466917 | 924947738…256259071 | 4 053 946 | 14 novembre 2001 | GIMPS / Michael Cameron |
40[14] | 20 996 011 | M20996011 | 125976895…855682047 | 6 320 430 | 17 novembre 2003 | GIMPS / Michael Shafer |
41[15] | 24 036 583 | M24036583 | 299410429…733969407 | 7 235 733 | 15 mai 2004 | GIMPS / Josh Findley |
42[16] | 25 964 951 | M25964951 | 122164630…577077247 | 7 816 230 | 18 février 2005[17] | GIMPS / Martin Nowak |
43[18] | 30 402 457 | M30402457 | 315416475…652943871 | 9 152 052 | 15 décembre 2005 | GIMPS / Cooper et Boone |
44[19] | 32 582 657 | M32582657 | 124575026…053967871 | 9 808 358 | 4 septembre 2006 | GIMPS / Cooper et Boone |
45[20] | 37 156 667 | M37156667 | 202254405…308220927 | 11 185 272 | 6 septembre 2008 | GIMPS / Elvenich |
46[21] | 42 643 801 | M42643801 | 169873516…562314751 | 12 837 064 | 12 avril 2009 | GIMPS / Odd Magnar Strindmo |
47[22] | 43 112 609 | M43112609 | 316470269…697152511 | 12 978 189 | 23 août 2008 | GIMPS / Smith |
48 ?[11] | 57 885 161 | M57885161 | 581887266…724285951 | 17 425 170 | 25 janvier 2013 | GIMPS / Cooper |
49 ?[11] | 74 207 281 | M74207281 | 300376418…086436351 | 22 338 618 | 7 janvier 2016 | GIMPS / Cooper |
50 ?[10] | 77 232 917 | M77232917 | 467333183...762179071 | 23 249 425 | 3 janvier 2018 | GIMPS / Jonathan Pace |
51 ?[23] | 82 589 933 | M82589933 | 148894445...217902591 | 24 862 048 | 7 décembre 2018 | GIMPS / Patrick Laroche |
Liste de nombres de Mersenne non premiers
Les neuf plus petits nombres de Mersenne non premiers mais d'indices premiers (venant s'intercaler entre les 1er et 9e nombres de Mersenne premiers, connus à la fin du XIXe siècle) sont les suivants :
No | p | Mp | Valeur de Mp en base dix |
Nombre de chiffres en base dix |
Décomposition |
---|---|---|---|---|---|
1 | 11 | M11 | 2 047 | 4 | 23 × 89 |
2 | 23 | M23 | 8 388 607 | 7 | 47 × 178 481 |
3 | 29 | M29 | 536 870 911 | 9 | 233 × 1 103 × 2 089 |
4 | 37 | M37 | 137 438 953 471 | 12 | 223 × 616 318 177 |
5 | 41 | M41 | 2 199 023 255 551 | 13 | 13 367 × 164 511 353 |
6 | 43 | M43 | 8 796 093 022 207 | 13 | 431 × 9 719 × 2 099 863 |
7 | 47 | M47 | 140 737 488 355 327 | 15 | 2 351 × 4 513 × 13 264 529 |
8 | 53 | M53 | 9 007 199 254 740 991 | 16 | 6 361 × 69 431 × 20 394 401 |
9 | 59 | M59 | 576 460 752 303 423 487 | 18 | 179 951 × 3 203 431 780 337 |
Le nombre M67, égal à 147 573 952 589 676 412 927, figurait dans la liste originelle de Mersenne ; cependant, Lucas montra en 1876 que ce nombre n'était pas premier, sans toutefois pouvoir exhiber ses facteurs. La factorisation de ce nombre (193 707 721 x 761 838 257 287) fut déterminée par Frank Nelson Cole en 1903[24].
Généralisations
Suite de Lucas
Les nombres de Mersenne (premiers ou non) sont les répunits en base 2. La suite des répunits en base b est la suite de Lucas U(b + 1, b). Or toute suite de Lucas U(P, Q) avec P et Q premiers entre eux est à divisibilité forte. Par le même raisonnement que pour la suite des nombres de Mersenne (voir supra), une condition nécessaire (mais non suffisante) pour que le n-ième terme d'une telle suite soit premier est donc que n le soit également.
Nombres premiers de Solinas
Les nombres premiers de Solinas[25] sont les nombres premiers de la forme p = f(2k) où f est un polynôme unitaire à coefficients entiers[26] de faible « poids de réduction modulaire » (une condition technique destinée à ce que les calculs de réduction modulo p soient rapides et qui, pour simplifier, est parfois remplacée par : les coefficients non nuls de f sont peu nombreux et valent ±1[27],[28],[29]). Solinas[25] donne une série d'exemples, dont le premier est f(t) = t – 1, de « poids » 1 (qui correspond aux nombres de Mersenne) et le dernier est f(t) = t4 – t3 + t2 + 1, de « poids » 4, mais qui inclut aussi f(t) = td – td–1 + td–2 – … + (–1)d, de « poids » 3.
Nombres premiers dont l'écriture n'utilise pas un chiffre donné
Puisque les nombres de Mersenne sont les répunits en base 2, leur écriture binaire ne comporte aucun 0. De manière analogue, on peut étudier dans les bases supérieures les nombres premiers dont l'écriture est dépourvue d'un certain chiffre[30]. Il a été prouvé en 2019 qu'il existe une infinité de nombres premiers dont le développement en base 10 ne comporte pas l'un quelconque des chiffres de 0 à 9[31].
Références
- (en) Eric W. Weisstein, « Mersenne Prime », sur MathWorld.
- De façon générale si n > 1 et an − 1 est premier, alors a = 2 et n est premier, car si a > 2 alors a − 1 divise an − 1 et si a = 2et n = kl alors 2k-1 divise 2n − 1, (en) G. H. Hardy et E. M. Wright, An introduction to the theory of numbers, University Press, Oxford, Oxford at the Clarendon Press, (ISBN 0-19-853310-1), p.15.
- (en) B. Jansen, On Mersenne primes of the form x2 + d.y2 (2002) thèse.
- (en) Chris Caldwell, « Proof of a result of Euler and Lagrange on Mersenne Divisors », sur Prime Pages' list of proofs.
- (en) P. Erdős, « On arithmetical properties of Lambert series », J. Indian Math. Soc., vol. 12, , p. 63–66 (lire en ligne).
- Roger Beslan, Daniel Lignon, Les maths : cent théorèmes, Le Polygraphe éditeur, 2008, 176 pages. Illustrations : Pascal Jousselin (ISBN 978-2-909051-38-3).
- Voir cependant (en) Leonard Eugene Dickson, History of the Theory of Numbers (en) [détail des éditions], vol. 1, p. 12, note 59.
- (en) Raymond Clare Archibald (en), « Mersenne's Numbers », Scripta Mathematica, vol. 3, , p. 112-119 (lire en ligne).
- E26, informations sur la publication.
- (en) « GIMPS Project Discovers Largest Known Prime Number: 282 589 933-1 », sur GIMPS, .
- On ne sait pas s'il existe ou non un ou plusieurs autres nombres de Mersenne premiers, entre le 47e (M43 112 609) et le 49e (M74 207 281). Dans cet intervalle, le classement est donc provisoire. Néanmoins, tous les exposants inférieurs au 50e ont été testés au moins une fois ; il est donc probable que le classement est exact. Notons que le 29e nombre premier de Mersenne fut découvert après le 30e et le 31e, de même que M43 112 609 fut découvert quinze jours avant M37 156 667, plus petit. De même le 46e (M42 643 801) a été découvert neuf mois après le 47e (M43 112 609).
- (en) « List of Known Mersenne Prime Numbers », sur GIMPS.
- (en) Chris Caldwell, « M107: Fauquembergue or Powers? », sur Prime Pages.
- Prouvé le 11 juillet 2010 comme étant bien le 40e, c'est-à-dire qu'il n'y pas d'autre nombre de Mersenne entre le 39e et celui-ci — voir (en) « Older and lower profile GIMPS Milestones ».
- Prouvé le premier décembre 2011 comme étant bien le 41e. Voir GIMPS Milestones.
- Prouvé le 20 décembre 2012 comme étant bien le 42e. Voir GIMPS Milestones.
- (en) Eric W. Weisstein, « 42nd Mersenne Prime Found », sur MathWorld Headline News, .
- Prouvé le 23 février 2014 comme étant bien le 43e. Voir GIMPS Milestones.
- Prouvé le 8 novembre 2014 comme étant bien le 44e. Voir GIMPS Milestones.
- Prouvé le 2 septembre 2016 comme étant bien le 45e. Voir GIMPS Milestones.
- Prouvé le 22 février 2018 comme étant bien le 46e. Voir GIMPS Milestones.
- Prouvé le 8 avril 2018 comme étant bien le 47e. Voir GIMPS Milestones.
- https://www.mersenne.org/primes/?press=M82589933
- N Gridgeman, « The search for perfect numbers », New Scientist, no 334, , p. 86–88 (lire en ligne)
- (en) Jerome A. Solinas, « Generalized Mersenne numbers — Technical Report CORR 99-39 », Center for Applied Cryptographic Research, University of Waterloo, .
- La suite A165255 de l'OEIS, créée en septembre 2009 à la suite d'une interprétation hâtive (sur Wikipédia en anglais) de l'article de Solinas, donne, sous le nom de « Solinas primes », une liste de nombres premiers de la forme 2a ± 2b ± 1, où 0 < b < a. Cette définition est reprise dans des publications ultérieures.
- (en) N. Koblitz et A. Menezes (en), « Cryptography at high security levels », dans Nigel Paul Smart, Cryptography and Coding: 10th IMA International Conference Proceedings, Springer, (lire en ligne), p. 13-36.
- (en) José de Jesús Angel Angel et Guillermo Morales-Luna, « Counting Prime Numbers with Short Binary Signed Representation », sur IACR Cryptology ePrint Archive, .
- Ou encore : « f(t) is a low-degree polynomial with small integer coefficients », (en) J. A. Solinas, « Generalized Mersenne Prime », dans Encyclopedia of Cryptography and Security, , 2e éd. (1re éd. 2005), p. 509-510.
- (en) [vidéo] Numberphile, Primes without a 7 sur YouTube.
- (en) James Maynard, « Primes with restricted digits », Inventiones mathematicae, (DOI 10.1007/s00222-019-00865-6, arXiv abs/1604.01041), accès libre.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (en) Chris Caldwell, « Mersenne Primes: History, Theorems and Lists », sur Prime Pages
- (en) Bas Jansen, « Mersenne primes and class field theory », sur Université de Leyde (thèse, 2012, dir. Hendrik Lenstra)
- Arithmétique et théorie des nombres
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