Nicolas Potier de Novion

Nicolas Potier de Novion (1618 - ) est un magistrat français issu de la famille Potier.

Pour les articles homonymes, voir Potier et Novion.

Nicolas Potier de Novion

Nicolas Potier, seigneur de Novion, premier président au parlement de Paris (mort en 1693), Robert Nanteuil (1623–1678), 1664, château de Versailles

Titre Seigneur de Novion
Autres titres Seigneur de Villebon
Gouvernement militaire Premier président du parlement de Paris
(1678-1689)
Distinctions Ordre du Saint-Esprit
(Greffier de l'Ordre)
Autres fonctions Académicien
Biographie
Dynastie Famille Potier
Naissance
Paris
Décès
Thiverval-Grignon
Père André Ier Potier de Novion
Mère Catherine Cavelier
Conjoint Catherine Gallard

Biographie

Conseiller du Roi en ses conseils en 1637, président à mortier au parlement de Paris en 1645, Nicolas Potier fut pourvu de la charge de greffier-commandeur des ordres du Roi en 1656 il s'en démit l'année suivante.

Adversaire de Mazarin, il eut d'autre part un échange vif de propos avec le Grand Condé qui l'accusait de trahir, et qui conclut, face à la menace de Novion d'élever la voix pour se plaindre à la Compagnie : « Et moi, quand j'élèverai la main sur vous, il y a assez de différence entre vous et moi pour qu'il n'en fût pas autre chose ! »

Nommé premier président au parlement de Paris en 1678, il fut gratifié par le roi, au mois de , d'une somme de 100 000 écus et d'un brevet de retenue de pareille somme sur sa charge de premier président. Ayant commis quelques faux en écriture, il est contraint de démissionner de ce poste en 1689. Le duc de Saint-Simon nous donne quelques détails de cette affaire :

« Ce premier président de Novion était un homme vendu à l'iniquité, à qui l'argent et les maîtresses obscures faisaient tout faire. On gémit longtemps au palais de ses caprices, et les plaideurs de ses injustices. Devenu plus hardi, il se mit à changer les arrêts en les signant, et à prononcer autrement qu'il n'avait été opiné à l'audience. À la fin, des conseillers, surpris que tout un côté eût opiné comme ils avaient ouï prononcer, en demandèrent raison à leurs confrères. Ceux-ci à leur tour furent étrangement surpris ayant cru que ce côté avait pris l'opinion qui avait formé l'arrêt, lequel se trouva ainsi de la seule voix du premier président ; leur attention se réveilla, et ils trouvèrent que la même chose n'était plus rare. Ils s'informèrent aux rapporteurs et aux greffiers. Ces derniers s'étaient bien souvent aperçus de quelque chose, mais ils n'avaient osé parler. Enfin, encouragés par les conseillers, ils revirent les arrêts des procès par écrit, signés par le premier président, ils les montrèrent aux rapporteurs ; il s'en trouva plusieurs d'extrêmement altérés. Les plaintes en furent portées au roi, et si bien prouvées, qu'il commanda à Novion de se retirer, et tout à la fin de 1689 Harlay fut mis en sa place. Il avait succédé à Lamoignon en 1678, de la femme duquel il était cousin germain. Il vécut encore quatre ans dans l'abandon et dans l'ignominie, et mourut à sa campagne sur la fin de 1693, à soixante-treize ans. Nous verrons son petit-fils en la même place, très indigne de toutes celles par lesquelles il passa[1]. »

 Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon, Mémoires

Il avait été reçu à l'Académie française le . Selon l'Académie, son discours de réception est « absolument ridicule » et son cas « est une des plus grossières erreurs de l’Académie ».

Potier de Novion fut châtelain de Neauphle de 1682 à 1693[2]. Propriétaire du château de Villebon-sur-Yvette, il l'agrandit par deux ailes. Le , il obtint de l’archevêque de Paris d’ériger Villebon en paroisse, contre dédommagement au curé de Palaiseau. Sa veuve, Anne-Catherine Gallard, quant à elle, mit au goût du jour le château de Courances, en ouvrant la cour d'honneur et en faisant démolir le mur et le portique d'entrée.

Mort en sa maison de Grignon près de Villepreux, le , âgé de 73 ans, il fut inhumé, le , en l'abbaye d'Issy près de Paris.

Armoiries

D'azur à trois mains d'or au franc-quartier échiqueté d'argent et d'azur[3],[4].

Ascendance & postérité

Nicolas Potier était le fils d'André Ier Potier (-), seigneur seigneur de Novion et de Villebon[5], président au parlement de Paris, et de Catherine Cavelier, fille de Jean Cavelier, conseiller au parlement de Rouen, puis lieutenant général de la même ville, et de Marie Margas.

Il avait une sœur, Catherine Potier (-1649), mariée le à Paris avec Jacques Jubert (1616-1656), seigneur de Bouville et de Saint-Martin aux Buneaux, conseiller du roi au parlement de Normandie (1637), puis de Paris 1641, maître des requêtes ordinaires de son hôtel (1641), intendant du Berry, conseiller d'État (1647), dont postérité.

  • Il avait eu, de son mariage avec de Catherine Gallard (vers 1623 - ), fille de Claude Gallard (-1636), baron du Puget, seigneur de Courances, secrétaire du roi et de la cour de Parlement, greffier des consignations, et de Marguerite Mandat (-1638) :
    • André II Potier (-Paris, ), marquis de Novion et de Grignon, conseiller au parlement de Paris (), avocat général au Grand Conseil (1661), maître des Requêtes (), président à mortier au parlement de Paris en survivance de son père (), marié, le , avec Catherine Anne Malon de Bercy (-), fille de Charles Henri de Malon (-1676), chevalier, seigneur de Bercy, de Conflans et de Charenton, conseiller au Grand Conseil (1626), maître des requêtes (1634), président au Grand conseil (1636), président aux États du Languedoc (1653), dont postérité :
    • Jacques Potier (1642-1709), évêque de Sisteron (1677-1681), évêque d'Évreux (1681-1709) ;
    • Claude Potier (1638 - Paris, , inhumé aux Saints-Innocents), appelé depuis le comte de Novion, chevalier de Malte (reçu le ), capitaine de chevau-légers (1667), puis colonel du régiment de Bretagne, brigadier des armées du roi.
      (1°) Anne Catherine de Brossamin (1664 - Paris, , inhumée à Saint-Sulpice), fille de Charles de Brossamin, trésorier général de l'extraordinaire des guerres, et de Catherine Yvelin.
      (2°) en 1712 avec Madeleine Le Couturier (-), fille d'Henri Le Couturier, seigneur de Neuville, capitaine commandant le premier bataillon du régiment du Roi, et de Catherine Françoise Louise de La Broise.
      • (1°) Nicolas Potier de Novion (présent à l'inhumation de sa mère en 1703), « peut-être […] chevalier de Saint-Lazare le 15 juin 1715[6] ».
      • (1°) Jacques Potier de Novion, capitaine de dragons () ;
    • Marguerite Potier (-), dame de Courtabeuf, mariée avec Charles Tubeuf (1634-1680), baron de Blanzac, maître des requêtes au Conseil d'État (1661), intendant du Languedoc (1665-1669), intendant de Tours (1672-1674), sans hoirs ;
    • Catherine Potier (1646 - , inhumée en l'église des Blancs-Manteaux), femme d'Antoine de Ribeyre (1632-1712), seigneur d'Opme, conseiller au parlement de Paris en 1657, maître des Requêtes de l'Hôtel du roi (1667), intendant de Limoges (1671-1672), intendant de Touraine (1672-1674), lieutenant civil au Châtelet (1674-1689), conseiller d'État ordinaire en 1683, intendant de Poitiers en 1689, conseiller d'État ordinaire en 1695, président du Grand Conseil, conseiller d'honneur au parlement, dont une fille ;
    • Marthe Agnès Potier (Paris, - Paris), première femme () d'Arnaud II de La Briffe (1649-1700), marquis de Ferrières-en-Brie (1692), maître des requêtes, puis procureur général au parlement de Paris, dont postérité :

Notes et références

  1. Mémoires de Saint-Simon
  2. « L'histoire de Neauphle-le-Château », sur www.neauphle-le-chateau.com (consulté le )
  3. Michel Popoff et préface d'Hervé Pinoteau, Armorial de l'Ordre du Saint-Esprit : d'après l'œuvre du père Anselme et ses continuateurs, Paris, Le Léopard d'or, , 204 p. (ISBN 2-86377-140-X)
  4. Johannes Baptist Rietstap, Armorial général : contenant la description des armoiries des familles nobles et patriciennes de l'Europe : précédé d'un dictionnaire des termes du blason, G.B. van Goor, , 1171 p. (lire en ligne), et ses Compléments sur www.euraldic.com
  5. « Le fief de Villefeux à Villebon », XVIe-XVIIIe siècles, sur vieux-marcoussis.pagesperso-orange.fr (consulté le )
  6. Anselme 1868, p. 728.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Portail de la France du Grand Siècle
  • Portail de l’Académie française
  • Portail de la politique française
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.