Armorial

En héraldique, un armorial est un registre, un tableau ou un dictionnaire qui établit une correspondance entre une liste de noms de familles ou de communautés et une liste d'armoiries, c'est-à-dire de figures qui les représentent. Certains sont illustrés, d'autres se limitent à donner une description verbale codifiée, appelée blasonnements.

Les premières armoiries apparaissent vers 1130, et il faut attendre une cinquantaine d'années pour voir apparaître les premiers recueils. Lorsqu'après la fin du XIIe siècle les armoiries eurent pris un caractère régulier et héréditaire, les hérauts établirent des chartes et des répertoires, où étaient figurées les armes des familles. On connaît ainsi près d'un million de blasons médiévaux (antérieurs au XVIe siècle).

Des armoriaux peuvent se présenter sur toutes sortes de supports : rouleaux, cahiers ou registres, mais aussi décoration murale, sculptures, peintures ou vitraux, etc.

Types d'armoriaux

Armoriaux généraux

Des armoriaux dits « généraux » recensent toutes les armes (de familles, de villes ou de communautés) pour un territoire donné, qui peut être plus ou moins étendu.

En France, Louis XIV lança d'abord une grande enquête sur la noblesse (1667-1674), qui fut reprise dans le cadre de « l'armorial général » de toutes les armoiries portées dans le royaume, essentiellement dans un but fiscal (chaque personne devait payer une taxe proportionnelle à son rang). Le projet échoua finalement, mais conduisit à identifier, entre 1696 et 1727, 120 000 armoiries.

Armoriaux des familles nobles

Armorial avec mariages et quartiers nobles du Pays Bas.

Armoriaux occasionnels

Ce sont les plus anciens. Ils sont dits « occasionnels » car ils ont été établis à l'occasion d'événements ponctuels, pour décrire les armes des participants présents à une occasion particulière : tournoi, mariage, traité, etc. Voici quelques-uns de ces armoriaux, certains dressés par les organisateurs de l'événement, les autres par des amateurs d'héraldique :

Armoriaux institutionnels

Ce dernier armorial se trouve au cœur d'une évolution dans les armoriaux, qui vise à en créer des complets. En effet, il y avait déjà des armoriaux provinciaux, comme le rôle Baliol datant de 1332 ou le rôle de Zurich, datant de 1340 environ[1] , et l'idée est de dresser la liste des armoiries de tout un royaume.

Ces armoriaux prendront le nom d'« armoriaux institutionnels ». Il se crée alors dans les cours des différents royaumes la fonction de juges d'armes, dont les plus célèbres sont ceux de la famille d'Hozier.

Des armoriaux institutionnels recensent les armes des membres d'une confrérie, d'une institution, d'un ordre de chevalerie, etc.

Typologie des armoriaux

Il y a plusieurs manières de classer les armoriaux :

  1. selon le réalisateur :
    • cela peut être un fonctionnaire, qui a accès à des documents fiables et exhaustifs
    • ou un particulier, amateur d'héraldique, qui est tributaire de la bonne volonté de ses informateurs
  2. selon le classement
    • par nom du porteur des armoiries
    • par contenu, qui permet de retrouver le porteur à partir de ses armes. Ce type d'armorial est qualifié d’armorial ordonné. L'armorial au lion est un exemple d'armorial ordonné.

Références

  1. Le rôle d'armes de Zurich, nouvelle édition française publiée par Michel Popoff avec une présentation de Michel Pastoureau, Paris : Ed. du Léopard d'Or, 2015.
  2. « Un trésor historique de 1760 vient d'être découvert à Bastia », sur www.corsematin.com (consulté le )
  3. « Schweizerische Heraldische Gesellschaft », sur www.schweiz-heraldik.ch (consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • Jean-Bernard de Vaivre, Armoriaux médiévaux : un outil pour l'histoire de l'art, dans Bulletin monumental, 2018, no 176-1, p. 51-54, (ISBN 978-2-901837-71-8)

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de l’héraldique
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.