Musée des Beaux-Arts de Tours

Le musée des Beaux-Arts de Tours est installé dans l'ancien palais épiscopal de la ville, proche de la cathédrale dans le Vieux-Tours.

Un jardin à la française s'étend devant le palais épiscopal du XVIIIe siècle, qui a gardé une partie de son décor d'origine. Un cèdre du Liban, classé Arbre Remarquable de France, orne la cour du musée et on peut voir dans cette même cour, dans un bâtiment en face du palais, Fritz, un éléphant d'Asie empaillé, abattu car devenu incontrôlable lors d'une parade du cirque Barnum & Bailey dans les rues de Tours le . L'accès à l'éléphant et au grand cèdre sont gratuits puisqu'à l'intérieur du parc.

Le musée des Beaux-Arts de Tours est installé dans un bâtiment historique d’une qualité exceptionnelle. Le site est d’une importance capitale pour l’histoire de l’antique Caesarodunum ; le musée abrite en ses souterrains la plus belle inscription lapidaire à la gloire des Turons. Les premiers évêques avaient choisi de s’installer à proximité de la cathédrale, dans un palais construit sur le rempart du IVe siècle dont subsiste encore aujourd'hui de belle trace notamment la tour d'angle.

Autre vestige de cette période, une chapelle adossée au palais des archevêques datant du IVe siècle et reconstruite en 591 sur ordre de Grégoire de Tours. Cet édifice fut transformé au XIIe siècle et en partie détruit au XVIIe siècle lors des aménagements du nouveau palais archiépiscopal de Mgr Bertrand d’Eschaux. Au XIIe siècle fut bâtie l’aile dite du Synode. Constamment transformée au cours des siècles, cette immense salle où se rassemblèrent à deux reprises (1468 et 1484) les états généraux du royaume de France est l’un des lieux historiques les plus évocateurs de l’histoire de Touraine.

Mgr Rosset de Fleury paracheva l’ensemble grâce à la construction du palais à fronton et attique et l’aménagement des terrasses dont la courbe suit le tracé de l’amphithéâtre romain. Enfin, Mgr de Conzié fit élever en 1775, à la place des anciennes écuries, l’imposant portail et l’hémicycle de la cour d’honneur. Il transforma en chapelle archiépiscopale l’ancienne salle du Synode et fit exécuter à cet effet une colonnade à l’antique.

Après 1789, le palais des Archevêques devient théâtre, École centrale, bibliothèque puis par arrêté départemental du et à l’énergie passionnée du fondateur de l’école de dessin de la Ville, Charles-Antoine Rougeot et de son gendre, Jean-Jacques Raverot, devint dépôt des œuvres saisies à la Révolution. Un premier musée ouvre au public dès le .

L'ancien archevêché fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [1].

Historique

Après 1789, le palais des Archevêques devient théâtre, École centrale, bibliothèque et dépôt des œuvres d’art confisquées.

Sous l’Empire et durant tout le XIXe siècle, les bâtiments sont à nouveau affectés à l’archevêché. Les œuvres quittent donc ce lieu et déménagent dans des locaux provisoires, dans l’ancien couvent de la Visitation, puis dans l’ancienne Intendance, avant que ne soit inauguré en 1828 un bâtiment créé spécialement pour accueillir le musée sur la place des Arts en bord de Loire.

Ce n’est qu’en 1910, date à laquelle la ville devient propriétaire des lieux, que les collections réintègrent l’ancien palais archiépiscopal.

Le fonds le plus ancien du musée est constitué d’œuvres saisies en 1794 dans les maisons d’émigrés, les églises et les couvents, en particulier les grandes abbayes de Marmoutier, de Bourgueil et de La Riche, ainsi que des tableaux et des meubles provenant du château de Chanteloup et du château de Richelieu. Parmi les plus célèbres citons Gabriel Blanchard, François Boucher, Louis de Boullogne, Jean-Pierre Houël, Charles de La Fosse, Charles Lamy, Eustache Le Sueur, Joseph Parrocel et Jean Restout.

Legs

Gaëtan Cathelineau (1787-1859), élève et ami de Jacques-Louis David, professeur de dessin au collège royal de Tours, légua une cinquantaine de tableaux de peintres anciens, dont le seul Hubert Robert incontestable de la collection, Cascade sous un pont en ruines, et un étonnant Louis Cretey, Tobie et l’ange.

En 1874, Charles-Calixte Schmidt, restaurateur de peinture et professeur de dessin, né à tours en 1814 et mort à Rochecorbon en 1875, légua à la Ville de Tours, moyennant une pension viagère de mille francs par an, des meubles, des céramiques, des émaux (en particulier La Femme mal dressée de Jean Laudin, pièce fort intéressante par la qualité de l’exécution et la particularité du sujet) et des tableaux, dont l’Enlèvement d’Hélène de Frans Francken le Jeune, le Portrait d’homme de Giovanni Battista Moroni, l’Adoration des Mages de Sebastiano Conca, le ortrait présumé de Louis-François Aubert, peintre en émail du Roi de Jean-Baptiste Perronneau, les deux Paysage d'Antonio Francesco Peruzzini et bien d’autres œuvres de grande qualité.

Avant sa mort en 1951, le poète et romancier André Foulon de Vaulx légua une grande partie de la collection de mobilier et de tableaux de son père au musée des Beaux-Arts de Tours.

En 1963, le musée reçoit la collection du peintre et collectionneur Octave Linet, constituant ainsi une des plus grandes collections de primitifs italiens après le musée du Louvre et le musée du Petit Palais d’Avignon[2].

Collections

Peinture

Le musée conserve une collection de peintures importante et assez homogène, ponctuée par plusieurs chefs-d'œuvre dont notamment les deux tableaux d'Andrea Mantegna provenant de la prédelle du retable de San Zeno (le dernier des trois éléments de la prédelle, La Crucifixion, étant conservé à Paris au musée du Louvre).

Primitifs italiens et de peinture de la Renaissance italienne

La collection se compose des deux panneaux d'Andrea Mantegna (Jésus au jardin des oliviers et La Résurrection) et d'œuvres d'artistes tels qu'Giambattista Pittoni (Cristo consegna le chiavi a S.Pietro), Antonio Vivarini, Giovanni di Paolo, Lippo d'Andrea, Naddo Ceccarelli, Niccolo di Tommaso et Lorenzo Veneziano. La peinture italienne des siècles suivants est représentée par des œuvres de Giovanni Battista Moroni, Antonio Tempesta (La Mort d’Absalon et Le Passage de la mer Rouge), Mattia Preti (Le Triomphe de Silène, vers 1635), Sebastiano Conca, Francesco Cairo, Bernardo Strozzi, Innocenzo Tacconi, Paolo Pagani, Francesco Providoni, Corrado Giaquinto, Donato Creti, Francesco Fontebasso ou encore Giuseppe Bazzani.

Peinture française du XVIIe au XVIIIe siècle

Elle est représentée abondamment tant pour le XVIIe siècle que pour le XVIIIe siècle. Le XVIIe siècle est illustré par des artistes comme Claude Vignon (natif de Tours), Philippe de Champaigne, Jacques Blanchard, Eustache Le Sueur, Noël Coypel, Pierre Patel, Louis Cretey, Charles de La Fosse et Hyacinthe Rigaud. Le XVIIIe siècle est illustré par Antoine Coypel, Nicolas de Largillierre, Louis de Boullogne, Jean Jouvenet, Jean Raoux, Pierre Subleyras, François Lemoyne (Pygmalion voyant sa statue animée, 1729), Jean-Marc Nattier (Persée, assistée par Minerve, pétrifie Phinée et ses compagnons en leur présentant la tête de Méduse, morceau de réception à l'Académie royale de peinture et de sculpture en 1718), François Boucher, Carle Van Loo, Alexandre Roslin, Nicolas Lancret, Jean-Baptiste Perronneau, Jean-Baptiste Deshays de Colleville, Joseph Vernet, François-André Vincent et Hubert Robert.

Peinture française du XIXe siècle

Elle est également amplement représentée, notamment avec des œuvres d'Ingres, Théodore Chassériau, Eugène Delacroix, Edgar Degas et Claude Monet (Un bras de la Seine près de Vétheuil), Jean Béraud, Léon Bonnat, Jean-Baptiste Carpeaux, Jules-Élie Delaunay, Carolus-Duran, Henri Gervex, Auguste-Barthélémy Glaize, Hans Makart, Henri Martin, Alphonse Muraton, Jean Veber, Michel Martin Drolling et Félix Ziem.

Peinture flamande et hollandaise

La collection présente des œuvres d'artistes majeurs tels que Rubens et Rembrandt (La Fuite en Égypte) mais aussi de Frans Franken, Gerard ter Borch, Bartholomeus van der Helst, David Teniers le Jeune, Jan van Goyen et Allaert van Everdingen.

Peinture du XXe siècle

Le XXe siècle est surtout illustré par un ensemble de peintures abstraites d'Olivier Debré ainsi que par des œuvres de Maurice Denis, Max Ernst, Jeanne Besnard-Fortin, Ferdinand Desnos, Jean-Jacques Morvan, Bruno Peinado, Pierre Buraglio ou Marinette Mathieu.

Antiquité

Du XVIIe au XXe siècle

Le musée conserve notamment la Diane chasseresse en bronze de Jean-Antoine Houdon, l'un des rares fontes originales de l'œuvre en marbre exécutée à partir de 1776, ainsi que des œuvres d'Antoine Coysevox (Buste de Louis XIV), Auguste Rodin (Balzac drapé, 1898, bronze), Antoine Bourdelle, Alexander Calder (Mobile, vers 1957, métal peint) et Olivier Debré.

Service Jeune-Public du musée des Beaux-Arts de Tours avec les lycées d'Indre-et-Loire

Le service jeune public du musée des Beaux-Arts de Tours travaille avec des lycées publics et privés de la métropole de Tours, notamment à travers le programme de seconde pour l'enseignement d'exploration Littérature-Société et Patrimoine.

Par ailleurs, le musée des Beaux-Arts de Tours est en relation avec d'autres établissements comme les écoles primaires. En effet, le musée leur propose différentes activités sur de nombreux thèmes comme l'Antiquité et la peinture italienne.

Notes et références

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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