Montbrehain
Montbrehain est une commune française située dans le département de l'Aisne, en région Hauts-de-France.
Montbrehain | |||||
La mairie. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Hauts-de-France | ||||
Département | Aisne | ||||
Arrondissement | Saint-Quentin | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays du Vermandois | ||||
Maire Mandat |
Gabriel Dirson 2020-2026 |
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Code postal | 02110 | ||||
Code commune | 02500 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Montbrehainois(es) | ||||
Population municipale |
809 hab. (2018 ) | ||||
Densité | 82 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 49° 58′ 03″ nord, 3° 21′ 05″ est | ||||
Altitude | Min. 116 m Max. 156 m |
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Superficie | 9,9 km2 | ||||
Unité urbaine | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Saint-Quentin (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Bohain-en-Vermandois | ||||
Législatives | Troisième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
Géolocalisation sur la carte : Aisne
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
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Géographie
Communes limitrophes
- Paysage avec pylônes électriques et éoliennes.
- Entrée du village.
Urbanisme
Typologie
Montbrehain est une commune rurale[Note 1],[1]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[2],[3].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Quentin, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 120 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[4],[5].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (92,8 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (96 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (89,9 %), zones urbanisées (7,1 %), prairies (2,9 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Histoire
Toponymie
Le village apparaît pour la première fois en 1151 sous le nom de Montbrahain dans un cartulaire de l'abbaye d'Homblières, puis le nom s'écrira In territorio de Montbrehaing, Monbrehaing, Mombrehaing, Monbrahain, Mombrehains, Monbrehain, Montbrin, Mombrain et enfin l'orthographe actuelle au XVIIIè siècle sur la Carte de Cassini[8].
En Picard, encore aujourd'hui, on dit Montbrin. On trouve au XVIIè siècle, dans certains registres paroissiaux, cette dénomination: "originaire de Montbrin".
Montbrehain viendrait de « mons », montagne et de « brehain », vieux mot celtique qui signifie stérile : soit « montagne stérile ».
Carte de Cassini
Bourg de l'ancien Vermandois, autrefois de l'intendance d'Amiens, des bailliage et élection de Saint-Quentin, diocèse de Noyon, aujourd'hui du canton de Bohain, arrondissement de Saint-Quentin, diocèse de Soissons[9].
Site sans doute détruit en 406 lorsque les Vandales envahirent la Gaule belgique[9].
Sur la Carte de Cassini ci-contre datant du XVIIIè siècle, Montbrehain est une paroisse qui possède un prieuré de femmes.
Un moulin à vent en bois était situé au nord-ouest sur les hauteurs vers Beaurevoir.
Religion : le protestantisme
En 1691, alors que la France connaît les rigueurs de la révocation de l’édit de Nantes (1685), le village, ainsi que six autres localités environnantes ( Hargicourt , Jeancourt, Nauroy, Lempire, Vendelles et Templeux-le-Guérard), voit une partie de ses habitants se convertir au protestantisme à la suite des visites du prédicant itinérant Gardien Givry. Les prédications clandestines ont lieu au lieu-dit la Boîte à Cailloux, vallon isolé situé sur le terroir d'Hesbécourt[10]. Une communauté protestante restera dès lors implantée dans le village. Le temple est aujourd'hui désaffecté.
La stèle de la Boîte à Cailloux en 2017. Plaque commémorative sur la stèle. Plaquette éditée en 1931 lors de l'érection de la stèle. Plan des 7 villages. Le temple vers 1930. Le temple de nos jours.
L'ancienne voie ferrée
De 1900 à 1951, Montbrehain a possédé une gare située près de l'étang, dans le bas du village (de nos jours, la gare, magnifiquement rénovée et devenue une habitation, est située rue de Verdun). Elle faisait de la ligne de chemin de fer de Guise au Catelet, ligne à voie métrique réalisée sous le régime des « voies ferrées d'intérêt local » reliant Le Catelet-Gouy à Bohain puis Guise. Elle servait pour le transport du courrier, des marchandises, des betteraves et surtout des habitants et des ouvriers qui se rendaient soit à Bohain, pour travailler dans les usines textiles. À Bohain, les voyageurs pouvaient utiliser la ligne à grande vitesse Paris Erquelinnes. Elle se trouve à environ 6 km de Bohain. Une partie de la voie est transformée en chemin de randonnée dans la direction de Ramicourt.
Après 1945, le trafic décline, du fait de l'essor du transport des marchandises par camion et des voyageurs par autobus. Le département de l'Aisne, propriétaire de la ligne, décide de son déclassement le .
La gare vers 1910 (carte postale). La gare vue de l'étang vers 1925 (carte postale). La gare actuelle, devenue habitation. L'ancienne voie transformée en sentier de randonnée. Horaire des trains en 1946. Carte de la ligne Le Catelet – Bohain (les gares sont en rouge).
La guerre de 1914-1918
Après la bataille des frontières du 7 au , devant les pertes subies, l'état-major français décide de battre en retraite depuis la Belgique. Dès le , les Allemands s'emparent du village et poursuivent leur route vers l'ouest[11]. Dès lors commença l'occupation allemande qui dura jusqu'en . Pendant toute cette période Montbrehain restera loin des combats, le front se situant à une quarantaine de kilomètres à l'ouest vers Péronne. Le village servira de base arrière pour l'Armée allemande.
Des arrêtés de la kommandantur obligeaient, à date fixe, sous la responsabilité du maire et du conseil municipal, sous peine de sanctions, la population à fournir : blé, œufs, lait, viande, légumes, destinés à nourrir les soldats du front. Toutes les personnes valides devaient effectuer des travaux agricoles ou d'entretien.
Musique militaire allemande jouant devant la mairie devenue la Kommantur en 1917. Bons de réquisition émis par les occupants. Enlèvement des cloches par les Allemands en .
En , l'offensive des Alliés sur le front de Péronne porte ses fruits, les Allemands cèdent du terrain peu à peu. Le , venant de Beaurevoir les troupes australiennes se heurtent, à l'armée allemande. Pendant trois jours va se dérouler ce que les Australiens appellent la bataille de Montbrehain : « La dernière action impliquant l'infanterie australienne sur le front occidental pendant la Première Guerre mondiale. Après la rupture de la ligne Hindenburg, l'attaque de Montbrehain, le , représentait une tentative d'enfreindre le système complexe des défenses allemandes basé sur le système de ligne de tranchées de Beaurevoir. Avançant tôt le matin du , la 6e brigade AIF réussit à occuper le village et prit ainsi 400 prisonniers allemands. L'action a réclamé 430 victimes australiennes. Il y avait plus de 500 morts, car le village était tenu par les mitrailleurs allemands, qui se battaient désespérément jusqu'au bout et qui étaient pour la plupart tués par des baïonnettes australiennes, tandis que les chars écrasaient les nids des mitrailleuses. Dans un cas, dans une grande carrière où quarante morts ont été comptés quarante mitrailleuses et soixante prisonniers ont été pris. » (traduction du texte « Battle of Montbrehain » sur le site de l'armée australienne)[12],[13].
Progression des alliés du au . Carte du front le . Soldat allemand tué près du hameau de l'« Espagne » (photo de l'armée australienne le ). Les troupes alliées aux abords de Montbrehain en . Les armées alliées à Montbrehain fin (place du monument de nos jours). Les armées alliées à Montbrehain le (place du monument de nos jours).
La population a été déportée quelques jours plus tôt pour servir d'otages aux troupes allemandes durant leur retraite. Au cours de ces combats, six civils (personnes âgées ayant refusé d'être évacuées) ont été tués à leur domicile par les bombardements qui ont provoqué de nombreuses destructions.
La défense du secteur fut ensuite confiée le aux troupes américaines et Montbrehain devint le quartier général de la 30e division américaine. La défense du secteur fut ensuite confiée le aux troupes américaines et Montbrehain devint le quartier général de la 30e division américaine.
Après l'armistice, peu à peu, les habitants évacués sont revenus, mais la population de 1 608 en 1911 ne sera plus que de 1 296 en 1921.
Vu les souffrances endurées par la population pendant les quatre années d'occupation et les dégâts aux constructions, la commune s'est vu décerner la Croix de guerre 1914-1918 le [14],[15].
Les soldats australiens et britanniques tués lors de cette bataille reposent dans les trois cimetières militaires.
Sur le monument aux morts sont inscrits les noms des 50 Montbrehainois Morts pour la France et des 65 civils[16].
Carte montrant les destructions subies par Montbrehain. Tank MARK IV anglais qui restera sur la place des Archers jusqu'en 1942. Ruines de l'église détruite lors des combats d'.
Centenaire de la libération de Montbrehain Le vendredi , soit 100 ans jour pour jour après la libération du village, une importante cérémonie a eu lieu au Monument aux morts, devant l'Hôtel de Ville et dans le cimetière du calvaire où sont inhumés 40 soldats australiens tombés lors de la prise de Montbrehain, en présence de Mr l'Ambassadeur d'Autralie, de personnalités locales, des autorités militaires françaises et australiennes ainsi que de nombreux Australiens et descendants de soldats.
Plaque commémorative inaugurée ce jour-là.
Politique et administration
Découpage territorial
La commune de Montbrehain est membre de la communauté de communes du Pays du Vermandois, un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé le dont le siège est à Bellicourt. Ce dernier est par ailleurs membre d'autres groupements intercommunaux[17].
Sur le plan administratif, elle est rattachée à l'arrondissement de Saint-Quentin, au département de l'Aisne et à la région Hauts-de-France[18]. Sur le plan électoral, elle dépend du canton de Bohain-en-Vermandois pour l'élection des conseillers départementaux, depuis le redécoupage cantonal de 2014 entré en vigueur en 2015[18], et de la troisième circonscription de l'Aisne pour les élections législatives, depuis le dernier découpage électoral de 2010[19].
Administration municipale
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[24]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[25].
En 2018, la commune comptait 809 habitants[Note 3], en diminution de 4,03 % par rapport à 2013 (Aisne : −1,25 %, France hors Mayotte : +1,78 %).
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Temple protestant, rue du Temple, construit en 1926 en remplacement de l'ancien construit en 1820 et détruit au cours de la Première Guerre mondiale.
- Monument aux morts.
Panorama du village - Église Saint-Martin.
- Monument aux morts.
La rue de Chantraine et la mairie. La rue de Verdun. Un coin de l'étang rue de Verdun.
- Trois cimetières militaires britanniques (cimetières de la Commonwealth War Graves Commission) de la Première Guerre mondiale :
Cartes postales anciennes: avant la guerre 14
Cartes postales anciennes: après la guerre 14
Expressions populaires
Il ne faut pas confondre Es'quart (Sequehart) aveuc El' vergies (Levergies), dit-on dans le village lorsque l'on se trompe de bouton en passant sa chemise.
Héraldique
Blason | Parti : au premier d’azur aux trois poissons d’or posés en pal, au second d’or aux trois fasces de gueules, à la plante arrachée de sinople, les feuilles d’argent brochant sur le tout[28].
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
Voir aussi
Articles connexes
Liens internes
Notes et références
Notes
- Selon le zonage publié en décembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références
- « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le )
- « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le )
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le )
- « Base des aires d'attraction des villes 2020 », sur insee.fr, (consulté le )
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- « Dictionnaire topographique de la France. , Dictionnaire topographique du département de l'Aisne : comprenant les noms de lieu anciens et modernes / réd. sous les auspices de la Société académique de Laon, par M. Auguste Matton ; publ. par ordre du ministre de l'Instruction publique ; et sous la dir. du Comité des travaux historiques », sur Gallica, (consulté le ).
- Source : Association Généalogie-Aisne
- Louis Rossier, Histoire des Protestants de Picardie, Grassart, Paris, 1861, p. 267.
- http://www.carto1418.fr/19140828.php
- https://www.awm.gov.au/collection/E77
- (en) « Diary of Frederick William Gadsby Annand, 1918 », sur gov.au (consulté le ).
- http://memorialdormans.free.fr/CommunesCroixDeGuerre14-18.pdf
- « Carte spéciale des régions dévastées. 13 SE, Cambrai [Sud-Est] / [Service géographique de l'armée] », sur Gallica, (consulté le ).
- https://www.geneanet.org/gallery/?action=detail&id=200412&individu_filter=BALIQUE&rubrique=monuments
- « communauté de communes du Pays du Vermandois - fiche descriptive au 1er avril 2020 », sur https://www.banatic.interieur.gouv.fr/ (consulté le )
- « Code officiel géographique- Rattachements de la commune de Montbrehain », sur le site de l'Insee (consulté le ).
- « Découpage électoral de l'Aisne (avant et après la réforme de 2010) », sur http://www.politiquemania.com/ (consulté le ).
- Almanach...Matot-Braine, Reims, 1879, p270.
- Préfecture de l'Aisne consulté le 7 juillet 2008
- « Liste des maires de l'Aisne » [xls], Préfecture de l'Aisne, (consulté le )
- « Quatre mandats plus tard, Gabriel Dirson reste maire de Montbrehain », L'Aisne nouvelle, (lire en ligne, consulté le ) « Gabriel Dirson a, à nouveau, été élu maire de Montbrehain. L’équipe est remaniée. ».
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- « 02500 Montbrehain (Aisne) », sur armorialdefrance.fr (consulté le ).
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