Nauroy

Nauroy est une commune française située dans le département de l'Aisne, en région Hauts-de-France.

Cet article possède des paronymes, voir Naurois, Noroît et Norrois.

Pour l’article homonyme, voir Charles Nauroy.

Ne doit pas être confondu avec Maurois (Nord).

Nauroy

La mairie.
Administration
Pays France
Région Hauts-de-France
Département Aisne
Arrondissement Saint-Quentin
Intercommunalité Communauté de communes du Pays du Vermandois
Maire
Mandat
Jean-Jacques Froment
2020-2026
Code postal 02420
Code commune 02539
Démographie
Gentilé Nauroisien(ne)s
Population
municipale
700 hab. (2018 )
Densité 112 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 57′ 15″ nord, 3° 15′ 21″ est
Altitude Min. 93 m
Max. 152 m
Superficie 6,27 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Saint-Quentin
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Bohain-en-Vermandois
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
Nauroy
Géolocalisation sur la carte : Aisne
Nauroy
Géolocalisation sur la carte : France
Nauroy
Géolocalisation sur la carte : France
Nauroy

    Géographie

    Communes limitrophes

    Communes limitrophes de Nauroy
    Estrées
    Bellicourt Joncourt
    Bellenglise Magny-la-Fosse

    Urbanisme

    Typologie

    Nauroy est une commune rurale[Note 1],[1]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[2],[3].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Quentin, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 120 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[4],[5].

    Occupation des sols

    Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (93,4 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (93,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (93,4 %), zones urbanisées (6,6 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].

    Histoire

    Carte de Cassini du secteur
    (vers 1750).
    Dessin de l'église de Nauroy par Joachim Malézieux en 1874.
    Carte postale du village avant la guerre 14.

    Toponymie

    Le village apparaît pour la première fois au XIIè siècle sous le sous le nom de Nogaridum. L'appellation variera ensuite de manières différentes en fonction des transcriptions latines: Nouroi, Villa de Noeroi, Noueroi, Nourroi, Norroir, Noroy, sdaint-Léger de Noroy, Nouroir sur la Carte de Cassini vers 1750[8].
    Religion : le protestantisme
    En 1691, alors que la France connaît les rigueurs de la révocation de l'édit de Nantes (1685), le village, ainsi que six autres localités environnantes (Hargicourt, Jeancourt, Templeux-le-Guérard, Lempire, Vendelles et Montbrehain), voit une partie de ses habitants se convertir au protestantisme à la suite des visites du prédicant itinérant Gardien Givry. Les prédications clandestines ont lieu au lieu-dit la Boîte à Cailloux, vallon isolé situé sur le terroir d'Hesbécourt[9]. Une communauté protestante restera dès lors implantée dans le village. Le temple est aujourd'hui désaffecté.

    Carte de Cassini

    Sur la Carte de Cassini ci-contre datant du XVIIIè siècle, Nauroy est une paroisse. Un moulin à vent en bois existait au sud vers Étricourt. Étricourt (Ostricourt en 1158 dans un cartulaire de l'Abbaye du Mont-Saint-Martin puis Estricourt et Étrecourt) était au Moyen-Age plus important que Nauroy avant d'être un hameau au XVIIIè siècle et une simple ferme aujourd'hui[10].
    Joachim Malézieux (1851-1906) a écrit en 1874 dans son livre "Promenades dans le Vermandois " un historique sur Nauroy et Étricourt consultable sur le site de la Bibliothèque Nationale[11].

    En 1875, une sucrerie propriété de Gondreron et Cie fonctionne à Etricourt.[12]

    La guerre de 1914-1918
    Le 28 août 1914, moins d'un mois après la déclaration de guerre, Nauroy voit l’arrivée des premiers Allemands[13] après la retraite de l'armée française.
    Pendant toute, le village se trouve en arrière du front, qui est stabilisé à une vingtaine de kilomètres à l'ouest, vers Péronne. Pendant cette période, les habitants connaissent la dure loi des occupants. Des arrêtés de la kommandantur obligent, à date fixe, sous la responsabilité du maire et du conseil municipal, la population à fournir sous peine de sanctions : blé, œufs, lait, viande, légumes, destinés à nourrir les soldats du front. Toutes les personnes valides devaient effectuer des travaux agricoles ou d'entretien. Ce n'est que début octobre 1918 que le village sera libéré par les troupes britanniques après de violents combats et des bombardements qui occasionneront de nombreux dégâts aux constructions.

    Après l'armistice, nombre d'habitants ne reviennent pas s'installer dans la commune, mais, grâce aux indemnités pour dommages de guerre, commencent une nouvelle vie en d'autres lieux. Pour les autres débute une longue période de plus de dix ans de reconstruction des habitations (maisons provisoires), des fermes, des bâtiments publics, des routes. De 1 199 habitants en 1911, Nauroy n'en comptait plus que 576 en 1921, soit moins de la moitié.

    Le 17 octobre 1920, vu les souffrances endurées par la population pendant les trois années d'occupation et les dégâts aux constructions, la commune se voit décerner la Croix de guerre 1914-1918[14].

    Politique et administration

    Découpage territorial

    La commune de Nauroy est membre de la communauté de communes du Pays du Vermandois, un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé le dont le siège est à Bellicourt. Ce dernier est par ailleurs membre d'autres groupements intercommunaux[15].

    Sur le plan administratif, elle est rattachée à l'arrondissement de Saint-Quentin, au département de l'Aisne et à la région Hauts-de-France[16]. Sur le plan électoral, elle dépend du canton de Bohain-en-Vermandois pour l'élection des conseillers départementaux, depuis le redécoupage cantonal de 2014 entré en vigueur en 2015[16], et de la deuxième circonscription de l'Aisne pour les élections législatives, depuis le dernier découpage électoral de 2010[17].

    Administration municipale

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    années 1880   Désiré François Laugée[18]    
    Les données manquantes sont à compléter.
    maire en 1968  ? André Vatin PCF Agent SNCF
    mars 2001 mars 2014 Jean Harnoux[19] PCF  
    mars 2014[20] En cours
    (au 6 juin 2020)
    Jean-Jacques Froment SE Employé
    Réélu pour le mandat 2020-2026[21]

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[22]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[23].

    En 2018, la commune comptait 700 habitants[Note 3], en diminution de 3,45 % par rapport à 2013 (Aisne : −1,25 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    9008381 0111 0351 1711 2411 2761 3001 319
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    1 3311 3831 3291 3041 2681 1801 1971 1681 220
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    1 2441 2021 199576796736733606638
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
    663666683685728681683683714
    2017 2018 - - - - - - -
    703700-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[24] puis Insee à partir de 2006[25].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    • Église Saint-Léger du XVe siècle grandement endommagée pendant la Grande Guerre et reconstruite dans un style néo-roman par l'architecte M.Bonnemaison et l'entrepreneur L.Vatin en 1926. Les baies sont ornées de verrières de la maison Bottu datant de 1926.
    • Temple protestant[26] construit en 1867, rue Bernard Palissy : le temple a servi au culte protestant pendant plus d'un siècle[27] puis a porté le nom d'église Saint Louis de culte catholique gallican[28], jusqu'en juin 2015. Actuellement en restauration, il abrite des expositions temporaires d'art contemporain et un atelier de céramique permanent. Il est ouvert au public lors des journées du patrimoine[29].
    • Monument aux morts.
    • Au cimetière, tombe de guerre de la Commonwealth War Graves Commission.
    • Calvaire.

    Personnalités liées à la commune

    • Désiré François Laugée (1823-1896), peintre et poète, maire de Nauroy dans les années 1880.
    • Georges Laugée (1853-1937), artiste peintre, fils du précédent, situa à Nauroy une part de son œuvre dédiée à la vie des paysans aux champs. Sa fille Désirée Françoise se maria à Nauroy le 18 juillet 1914 avec le professeur Edmond Eggli (de) (1881-1956).
    • Joachim Pierre Joseph Malézieux (1851-1906), né à Nauroy, dessinateur et poète, auteur de nombreux dessins des églises de la région[30].
    • Maurice Vernes (1845-1923), théologien français, né à Nauroy

    Voir aussi

    Notes et références

    Références

    1. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le )
    2. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le )
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le )
    4. « Base des aires d'attraction des villes 2020 », sur insee.fr, (consulté le )
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    7. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    8. « Dictionnaire topographique de la France. , Dictionnaire topographique du département de l'Aisne : comprenant les noms de lieu anciens et modernes / réd. sous les auspices de la Société académique de Laon, par M. Auguste Matton ; publ. par ordre du ministre de l'Instruction publique ; et sous la dir. du Comité des travaux historiques » , sur Gallica, (consulté le ).
    9. Louis Rossier, Histoire des Protestants de Picardie, Grassart, Paris, 1861, p. 267.
    10. « Promenades dans le Vermandois Par J. Malézieux » , sur Gallica, (consulté le ).
    11. « Promenades dans le Vermandois Par J. Malézieux » , sur Gallica, (consulté le ).
    12. « Almanach-annuaire de la ville, de l'arrondissement de Saint-Quentin et du département de l'Aisne » , sur Gallica, (consulté le ).
    13. « Cartographie 1914-1918 - Carte des positions au 28 aout 1914 », sur www.carto1418.fr (consulté le )
    14. http://memorialdormans.free.fr/CommunesCroixDeGuerre14-18.pdf
    15. « communauté de communes du Pays du Vermandois - fiche descriptive au 1er avril 2020 », sur https://www.banatic.interieur.gouv.fr/ (consulté le )
    16. « Code officiel géographique- Rattachements de la commune de Nauroy », sur le site de l'Insee (consulté le ).
    17. « Découpage électoral de l'Aisne (avant et après la réforme de 2010) », sur http://www.politiquemania.com/ (consulté le ).
    18. Préfecture de l'Aisne consulté le 7 juillet 2008
    19. « Liste des maires de l'Aisne » [xls], Préfecture de l'Aisne, (consulté le )
    20. « Jean-Jacques Froment entame un nouveau mandat à Nauroy avec une équipe un peu changée », L'Aisne nouvelle, (lire en ligne, consulté le ) « Jean-Louis Caire est le nouveau premier adjoint de Jean-Jacques Froment. Il succède à Romain Gajenski ».
    21. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    22. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    23. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    24. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    25. Temple protestant
    26. Eglise Saint Louis Nauroy sur journees-du-patrimoine.com
    27. culte Catholique Gallican
    28. journées du patrimoine.
    29. http://www.peintres-et-sculpteurs.com/biographie-48-malezieux-joachim-pierre-joseph.html

    Notes

    1. Selon le zonage publié en décembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Liens externes

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