Michel Jobert
Michel Jobert est un homme politique français, gaulliste puis gaulliste d'opposition, né le à Meknès (Maroc), mort le à Paris. Il fut ministre des Affaires étrangères entre 1973 et 1974 sous la présidence de Georges Pompidou puis ministre du Commerce extérieur entre 1981 et 1983 sous la première présidence de François Mitterrand. Il participa à l'élaboration de la constitution instituant la Ve République.
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Michel Jobert | |
Fonctions | |
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Ministre d'État, ministre du Commerce extérieur | |
– | |
Premier ministre | Pierre Mauroy |
Prédécesseur | Michel Cointat |
Successeur | Édith Cresson |
Ministre des Affaires étrangères | |
– (1 an, 1 mois et 25 jours) |
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Président | Georges Pompidou |
Gouvernement | Messmer II et III |
Prédécesseur | André Bettencourt |
Successeur | Jean Sauvagnargues |
Secrétaire général de la présidence de la République française | |
– | |
Président | Georges Pompidou |
Prédécesseur | Bernard Beck |
Successeur | Édouard Balladur |
Directeur de cabinet du Premier ministre | |
– | |
Premier ministre | Georges Pompidou |
Prédécesseur | François-Xavier Ortoli |
Successeur | Bruno de Leusse |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Meknès (Protectorat français au Maroc) |
Date de décès | |
Lieu de décès | Paris (France) |
Nationalité | Française |
Parti politique | Mouvement des démocrates |
Diplômé de | École libre des sciences politiques ENA |
Biographie
Fils d'un ingénieur agronome installé au Maroc[1], il part en France suivre ses études et est élève à l'École libre des sciences politiques à Paris en 1939[1]. Il est mobilisé durant la Seconde Guerre mondiale en novembre 1942 à 21 ans peu après le débarquement allié en Afrique du Nord. Il est élève officier à l'École militaire de Cherchell avant de participer, au sein du 3e régiment de spahis marocains, à la campagne d'Italie, puis au débarquement de Provence en et à la libération de la France. Il est blessé à l'épaule à Magny-Jobert, en Haute-Saône, en 1944[2].
Diplômé de sciences politiques et de la nouvelle École nationale d'administration (ENA), il est nommé auditeur à la Cour des comptes en 1949. Il y est promu conseiller référendaire en 1953 puis conseiller-maître en 1971. Il fait partie de divers cabinets ministériels de la IVe, collaborateur notamment de Pierre Mendès France, et de la Ve République. Il dirige le cabinet du premier ministre Georges Pompidou à partir du , où il remplace François-Xavier Ortoli. Il est secrétaire général de la présidence de la République après l'élection de Georges Pompidou à la présidence de la République le . Il prend part dans ce cadre aux entretiens avec les membres du gouvernement soviétique en avec Roger Seydoux, Hervé Alphand et Georges Pompidou.
Les rapports de la CIA et de l'ambassade américaine à Paris de l'époque rapportent que le gouvernement américain pensait que Jobert faisait partie des candidats à la fonction de Premier ministre en 1972. Les télégrammes de l'ambassade rapportent que Jobert, ancien diplomate, connaît bien les États-Unis, parle l'anglais et est marié à une Américaine, faisant de lui un potentiel allié de Washington s'il devenait Premier ministre[3].
Il est cependant nommé ministre des Affaires étrangères, et non Premier ministre, entre 1973 et 1974 : il dénonce la collusion de l'URSS et des États-Unis par-delà leurs escarmouches et s'oppose à l'ingérence de Henry Kissinger dans les affaires européennes en refusant la révision de la charte du traité de l'Atlantique nord et en prônant le développement d'un dialogue euro-arabe.
Il soutient Jacques Chaban-Delmas à la présidentielle de 1974. Après l'élection de Valéry Giscard d'Estaing, il fonde son propre mouvement politique, le Mouvement des démocrates, et souhaite se placer en dehors du clivage droite/gauche. En 1981, il songe à se porter lui-même candidat à l'élection présidentielle avant d'y renoncer, faute d'avoir pu réunir le nombre de parrainages nécessaires[4]. Il soutient dès le premier tour François Mitterrand, et le devient ministre du Commerce extérieur (avec le titre de ministre d'État) à la suite de l'élection de ce dernier. Il démissionne de ce poste le (remplacé par Édith Cresson).
Il est éditorialiste au quotidien Paris ce soir entre le et le (le journal cesse de paraître après 22 numéros), et chroniqueur à Radio Méditerranée Internationale. À partir du , il exerce la profession d'avocat au barreau de Paris. En 1991, il est arbitre au Comité national de la Chambre de commerce internationale.
Il aurait envisagé de présenter sa candidature à la mairie d'Orléans en 1989[5].
Il meurt à 80 ans d'une hémorragie cérébrale dans la nuit du à l'hôpital européen Georges-Pompidou à Paris, où il avait été admis la veille au soir[6].
On retient notamment de lui qu'il se déclarait « ailleurs » pour qualifier sa position politique.
Décorations
Archives
- Inventaire des archives privées et publiques aux Archives nationales sous la cote 89 AJ.
Œuvres
- Mémoires d’avenir, B. Grasset, 1974, 310 p.
- Les Idées simples de la vie…, petit livre bleu, du Mouvement des démocrates, avec la collaboration de Michel Jobert, Grasset et Fasquelle, 1975, 251 p.
- L’Autre Regard, B. Grasset, 1976, 412 p.
- Lettre ouverte aux femmes politiques, Albin Michel, 1976, 178 p.
- Parler aux Français, Arthaud, 1977, 236 p.
- La Vie d’Hella Schuster, Albin Michel, 1977, 188 p.
- Maroc, extrême Maghreb du soleil couchant, Paris, Éditions J.A., 1978, 199 p.
- La Rivière aux grenades, oued Kroumane, Albin Michel, 1982, 255 p.
- Chroniques du Midi libre, Hachette, 1982, 124 p.
- Par trente-six chemins, je n’irai pas…, Albin Michel, 1984, 243 p.
- Vive l'Europe libre !, réflexions sur l'Europe, Ramsay, 1984, 207 p.
- Maghreb, à l’ombre de ses mains, Albin Michel, 1985, 276 p.
- Les Américains, Albin Michel, 1987, 218 p.
- Journal immédiat… et pour une petite éternité, Albin Michel, 1987, 247 p.
- Vandales, Albin Michel, 1990, 261 p.
- Journal du Golfe, -, Albin Michel, 1991, 353 p.
- Ni dieu ni diable. Conversations avec Jean-Louis Remilleux, Albin Michel, 1993
- Chroniques de l'espérance, 1988-1992, Casablanca, Horizons méditerranéens, 1993, 505 p.
- L’Aveuglement du monde occidental. Chroniques de politique internationale 1993-1996, Albin Michel, 1997, 479 p.
- Les illusions immobiles, chroniques de politique internationale 1996-1998, Albin Michel, 1999, 279 p.
Notes et références
- « Michel Jobert, définitivement «ailleurs» », Libération, (lire en ligne, consulté le ).
- Alexis Noël, L’Épopée ordinaire et singulière de Michel Jobert, Société des Écrivains, 2008 p. 297 (ISBN 978-2-74803-990-0).
- Nouzille, Vincent., Les dossiers de la CIA sur la France, 1958-1981 : dans le secret des présidents, Paris, A. Fayard-Pluriel, , 589 p. (ISBN 978-2-8185-0016-3 et 2818500168, OCLC 755944837, lire en ligne)
- « Mort de Michel Jobert, ancien ministre des affaires étrangères de Georges Pompidou », Le Monde, 27 mai 2002.
- « Orléans : la rumeur Jobert », Le Monde, 16 février 1989.
- « Michel Jobert est mort », Le Nouvel Observateur, (lire en ligne, consulté le ).
- https://www.quirinale.it/onorificenze/ricerca
Voir aussi
Bibliographie
- Mary Kathleen Weed, Michel Jobert et la diplomatie française, Paris, F. Lanore, 1988, 282 p.
- Alexis Noël, La démocratie vivante, Michel Jobert, un précurseur, étude présentée à partir de La lettre de Michel Jobert, l'Harmattan, 2004, 275 p.
- Alexis Noël, L'épopée ordinaire et singulière de Michel Jobert, Paris, Société des écrivains, 2008, 304 p.
- Alexis Noël, Un ministre de l'alternance, Michel Jobert, du Quai d'Orsay au Quai Branly, 1981-1983, Paris, l'Harmattan, 2014, 299 p.
- Maximilien Malirois, « Hommage à Michel Jobert, un Européen d’avenir », dans L’esprit européen, revue indépendante de débat et d’intérêt général européen, [s. d.]
Liens externes
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