Ligne de Caen à Vire
La ligne de Caen à Vire est une ligne du réseau ferré français ouverte entre 1886 et 1891 pour relier Caen à Vire en passant par le Bocage virois. La ligne a été fermée en 1938 au trafic voyageurs. Après la Seconde Guerre mondiale, la ligne a également été fermée en plusieurs étapes au transport de marchandises. Par la suite, elle a été déclassée, puis déposée.
Ligne de Caen à Vire | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Pays | France | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Villes desservies | Caen, Vire | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Historique | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Mise en service | 1886 – 1891 | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Fermeture | 1938 – 1972 | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Caractéristiques techniques | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Numéro officiel | 413 000 | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Longueur | 72 km | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Écartement | standard (1,435 m) | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Électrification | Non électrifiée | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Nombre de voies | Anciennement à voie unique | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Elle constituait la ligne 413 000[1] du réseau ferré national.
Histoire
Genèse du projet
L'agglomération caennaise a été reliée à Paris par le chemin de fer à partir de 1855. Vire a été atteint en 1867 par les trains en provenance de la gare de Paris-Montparnasse par la gare de Flers-de-l'Orne ; trois ans plus tard la ligne est prolongée jusqu'à Granville. Ces deux liaisons suivaient un axe est-ouest au départ de la capitale. Mais il n'existait alors aucune liaison transversale qui eut permis de relier directement la préfecture du Calvados et sa sous-préfecture. Le voyageur devait en effet faire un grand détour en prenant la ligne Caen - Tours puis faire une correspondance à la gare d'Argentan pour prendre la ligne Paris - Granville.
Le , le conseil général du Calvados décide d'étoffer le réseau ferré national en établissant cinq lignes de chemin de fer d'intérêt local. L'un de ces projets consiste en la construction d'une nouvelle ligne entre Caen et Aunay-sur-Odon[2]. M. Amand-Guilet reçoit le [3] la concession de la ligne assortie d'une subvention de 1 216 000 francs. L'entrepreneur avance les fonds, mais le projet est ajournée du fait de la guerre franco-prussienne de 1870. Après la défaite, les circonstances sont peu propices au projet ; le conseil général, sur recommandation du préfet, décide le de temporiser le projet[4].
La déclaration d'utilité publique pour la construction d'une ligne de chemin de fer entre la gare de Caen et Aunay-sur-Odon est proclamée le [5] et la convention passée entre le département et M. Guilet est approuvée[6]. Mais deux ans plus tard, le , la concession est résiliée[7]. Il est également précisé que la déclaration d'utilité publique de la ligne serait annulée si une autre concession n'est pas signée dans les deux ans[8],[3].
L'ouverture de la ligne et son exploitation
La loi du (dite plan Freycinet) portant classement de 181 lignes de chemin de fer dans le réseau des chemins de fer d’intérêt général retient en n° 46 une ligne de « Vire à Saint-Lô » et en n° 47, une ligne de « Fougères à Vire et à un point à déterminer entre Bayeux et Caen[9] ».
Une loi du déclare à nouveau la construction d'une ligne de Vire à Saint-Lô avec embranchement vers Caen passant par ou près de Saint-Martin-des-Besaces, Aunay et Villers-Bocage d'utilité publique[10] La ligne est concédée à titre définitif par l'État à la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest par une convention signée entre le ministre des Travaux publics et la compagnie le . Cette convention est approuvée par une loi le suivant[11]. La ligne Caen – Aunay-Saint-George est finalement ouverte le [12]. Elle est ensuite prolongée jusqu'à la gare de Vire le [13].
Douze arrêts (voir schéma de ligne) sont aménagés sur la ligne, dont deux permettaient des correspondances :
- vers Saint-Lô à la gare de Guilberville à partir de 1892,
- vers Balleroy par le chemins de fer du Calvados (voie de 60 cm) à la gare la Besace à partir de 1906.
En , le conseil général du Calvados présente un projet pour étayer le réseau des chemins de fer du Calvados. Deux lignes, en direction de Bayeux et Potigny, seraient venues se greffer sur l'axe Caen - Vire à Villers-Bocage et à Aunay-sur-Odon. Le projet est reporté par la Première guerre mondiale et finalement abandonné[14].
La gare de Jurques était connectée par une voie étroite (60 cm) de 3 kilomètres à une mine de fer exploitée de 1895 à 1940[15].
À la gare de Villers-Bocage, 200 m de quais sont aménagés pour permettre le transbordement du bétail, le marché de Villers étant un des plus importants de Normandie[16].
La construction de nombreux ouvrages d'art a été rendue nécessaire par le relief accidenté de cette partie du massif armoricain. Le viaduc de la Souleuvre, pont en granit long de 364,20 m, a ainsi été construit de 1887 à 1889 selon les plans de Gustave Eiffel[17] pour traverser la vallée de la Souleuvre. En 1893, quatre trains de voyageurs empruntaient quotidiennement la ligne[18].
Fermeture progressive de la ligne
La Compagnie des chemins de fer de l'Ouest, à laquelle la ligne était concédée, est rachetée par l'État le . La ligne est donc incorporée au réseau de la Compagnie des chemins de fer de l'État. En 1938, cette compagnie fusionne avec la SNCF nouvellement créée. Cette fusion s'accompagne de la fermeture d'un certain nombre de lignes et le , le trafic voyageurs est interrompu sur la ligne Caen - Vire[19]. Mais le transport de marchandises est toujours assuré. Après la Seconde Guerre mondiale cependant, la section centrale entre Saint-Martin-des-Besaces et Jurques est totalement fermée et cette partie de la ligne est déclassée[20]. Puis le service cesse d'être assuré entre Saint-Martin-des-Besaces et la Graverie. Une section de ligne reste en service entre Vire et la Graverie jusqu'en 1987[21]. Le , la circulation cesse entre Louvigny et Aunay-Saint-Georges. Afin de desservir un embranchement particulier, la circulation est maintenue entre Caen et Louvigny[22] jusqu'en 1989[1].
L'ensemble de la ligne a été déclassé pour être déferré. Ce déclassement se fait en plusieurs étapes :
- en 1954, entre Jurques et la Besace (km 40,130 – 47,450)[20] ;
- en 1973, une très courte section à la Graverie (km 67,000 – 67,726)[23] ;
- en 1975, entre Louvigny et Aunay-Saint-Georges (km 5,380 – 33,840)[24] ;
- en 1982, à la Graverie (km 67,726 – 67,746)[25] ;
- en 1994, entre Caen et Louvigny (km 1,280 – 5,380)[1] ;
- en 1995 entre la Graverie et Vire (km 67,746 – 74,648)[21].
Vestiges
Voir l'ancienne emprise ferroviaire sur une vue satellite : Google Maps
L'emprise de la voie ferrée a en partie été reprise :
- par la route départementale 405 entre Caen et Louvigny,
- par une voie verte entre Louvigny et Bretteville-sur-Odon et entre La Graverie et Vire,
- par l'échangeur entre l'autoroute A84 et le boulevard périphérique de Caen entre Bretteville-sur-Odon et Verson
- par l'autoroute A84 entre Verson et Tournay-sur-Odon, ainsi que pour la partie orientale du contournement de Villers-Bocage.
Le souvenir de la ligne se retrouve également dans les noms de lieux :
- rue de la Gare à Verson et à Saint-Georges-d'Aunay (gare d'Aunay - Saint-Georges)[26],
- lieu-dit la Gare à Jurques[27],
- lieu-dit la Gare à Carville[28],
- place de la Gare à La Graverie.
Le tablier métallique du viaduc de la Souleuvre a été déposé et remplacé en partie par une passerelle pour servir de base de saut à l'élastique.
- Pont enjambant l'Odon entre Louvigny et Bretteville-sur-Odon
- Ancienne emprise ferroviaire au niveau du pont sur l'Odon
- Ancienne halte de Louvigny
- Ancienne gare de Villers-Bocage
- Ancienne gare d'Aunay - Saint-Georges
- Ancienne gare de Jurques
- Ancienne halle marchandise de la gare de la Besace
- Ancienne gare de Guilberville
- Ancien bâtiment de la halte de La Ferrière-Harang
- Le viaduc de la Souleuvre
- Ancienne gare de Bény-Bocage - Carville
- Ancienne gare de La Graverie
Notes et références
- Décret du 11 juillet 1994 ; Journal officiel de la République française, 14 juillet 1944, p. 10204 [lire en ligne]
- Les autres lignes sont : Lisieux - Orbec, Falaise - Condé-sur-Noireau, Caen - Courseulles-sur-Mer, Mézidon - Dives-Cabourg
- Collection complète des lois, décrets, ordonnances, règlements et avis du Conseil d'État, 1876, pp. 134–135 [lire en ligne]
- Philippe Lenglart, Le nouveau siècle à Caen, 1870-1914, Condé-sur-Noireau, Corlet, 1989, p. 17
- Collection complète des lois, décrets, ordonnances, règlements et avis du Conseil d'État, 1872, p. 192 [lire en ligne]
- Répertoire de la législation des chemins de fer Français : réseaux secondaires et tramways : situation au 31 décembre 1893, p. 46 [lire en ligne]
- Ibid., p. 47
- Alfred Picard, Les chemins de fer français : étude historique sur la constitution et le régime du réseau, Paris, J. Rothschild, 1884, t. 3, p. 330 [lire en ligne]
- « N° 8168 - Loi qui classe 181 lignes de chemin de fer dans le réseau des chemins de fer d'intérêt général : 17 juillet 1879 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 19, no 456, , p. 6 - 12 (lire en ligne).
- « N° 10260 - Loi qui déclare d'utilité publique l'établissement d'un chemin de fer de Vire à Saint-Lô, avec embranchement sur Caen : 7 janvier 1881 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 22, no 593, , p. 49 - 50 (lire en ligne).
- « N° 14218 - Loi qui approuve la convention passée le 17 juillet 1883, entre le ministre des Travaux publics, et la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest : 20 novembre 1883 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 28, no 834, , p. 359 - 367 (lire en ligne).
- Le Journal des transports : revue internationale des chemins de fer et de la navigation, Paris, n°28, 25 mai 1887, p. 218 [lire en ligne]
- Histoire chronologique des chemins de fer européens et russes
- Alain de Dieuleveult, Calvados pour les petits trains, La Vie du rail, Paris, 1997, (ISBN 2902808747), pp. 94–98
- Auguste Pawlowski, Une Normandie inconnue : le bassin minier de la Basse-Normandie, Paris, H. Dunod et E. Pinat, 1911, p. 40
- J'entends siffler le train
- Structurae.de
- Roynel.com
- Wilez.com
- Décret n°54-1099 du 12 novembre 1954 ; Journal officiel de la République française, 13 novembre 1954, p. 1076 [lire en ligne]
- Décret du 20 septembre 1995 ; Journal officiel de la République française, 27 septembre 1995, p. 14094 [lire en ligne]
- Ouest-France, 6 avril 1972
- Décret du 26 juillet 1973 ; Journal officiel de la République française, 22 août 1973, p. 9122 [lire en ligne]
- Décret du 24 février 1975 ; Journal officiel de la République française, 8 mars 1975, p. 2620 [lire en ligne]
- Décret du 23 juin 1982 ; Journal officiel de la République française, 26 juin 1982, p. 56037 [lire en ligne]
- La gare d'Aunay - St Georges sur Google Maps
- Emplacement sur la carte IGN de Géoportail
- La gare du Bény-Bocage - Carville sur Google Maps
Voir aussi
Articles connexes
- Liste des lignes de chemin de fer de France
- Étoile ferroviaire de Caen
- Ligne de Mantes-la-Jolie à Cherbourg
- Ligne Paris - Granville
- Portail du chemin de fer
- Portail du Calvados
- Portail de Caen