Le Tour de Gaule d'Astérix

Le Tour de Gaule d’Astérix est le cinquième album de bande dessinée de la série de René Goscinny et Albert Uderzo Astérix, prépublié dans Pilote du no 172 () au no 213 () et publié en album en 1965. Cet album, tiré originellement à 60 000 exemplaires[1], raconte l’histoire d’Astérix et Obélix qui explorent plusieurs villes de la Gaule.

Le Tour de Gaule d'Astérix
5e album de la série Astérix

1: Village d'Astérix. 2 : Rotomagus (Rouen).
3 : Lutèce (Paris). 4 : Camaracum (Cambrai).
5 : Durocortorum (Reims). 6 : Divodurum (Metz).
7 : Lugdunum (Lyon). 8 : Nicae (Nice).
9 : Massilia (Marseille). 10 : Tolosa (Toulouse).
11 : Agínnum (Agen). 12 : Burdigala (Bordeaux).
13 : Gesocribate (Le Conquet).

Scénario René Goscinny
Dessin Albert Uderzo

Personnages principaux Astérix, Obélix
Lieu de l’action Gaule

Éditeur Dargaud
Première publication en album : 1965
ISBN 2-01-210137-2

Prépublication Pilote ()
Albums de la série

Synopsis

Au début de l’album, l’inspecteur général Lucius Fleurdelotus arrive au camp romain de Petibonum et informe le centurion Nenjetéplus qu’il est mandaté par Jules César pour s’occuper de l’irréductible village gaulois. Mais après une défaite contre les Gaulois, Lucius Fleurdelotus est convaincu qu'ils ne peuvent pas être vaincus et décide de construire une grande palissade tout autour du village pour empêcher les rebelles du village gaulois d'aller à l'extérieur pour donner un mauvais exemple à toute la Gaule. Astérix lance un défi à l’envoyé spécial de Jules César : avec Obélix, il franchira la palissade pour s'évader et fera le tour de la Gaule et ramènera comme preuves des spécialités gastronomiques des villes gauloises. Fleurdelotus accepte le défi et lance une alerte générale dans toute la Gaule pour ordonner aux occupants romains d’arrêter les deux Gaulois (qui sont considérés comme des fugitifs).

Étapes

Rotomagus

Astérix et Obélix profitent d’une diversion du reste du village pour partir vers Rotomagus (Rouen). Peu après leur entrée dans la ville, ils sont reconnus par une patrouille romaine, fuient vers la Seine et profitent d’un bateau loué par un couple de Romains en croisière pour aller vers Lutèce (Paris).

Lutèce

Après avoir acheté du jambon de Lutèce, ils fuient les patrouilles romaines en achetant un char d’occasion qui est trafiqué et perd une roue peu après être sorti de la ville. Ils volent un char de dépannage à un Romain (Tikedbus) pour arriver à Camaracum (Cambrai).

Camaracum

Ils y achètent des bêtises mais se retrouvent coincés par une patrouille romaine. S’ensuit une bataille. Le marchand de bêtises devient la première personne à aider Astérix et Obélix dans leur pari en retenant les légionnaires le plus longtemps possible.

Durocortorum

Sur la route vers Durocortorum (Reims), ils découvrent un char en panne, celui pour lequel le char de dépannage que conduisent les deux héros avait été appelé. Ils dupent le Romain attendant près du véhicule pour passer un barrage puis l’abandonnent au bord de la route. Astérix et Obélix achètent des amphores de vin pétillant (champagne) à Durocortorum (Reims), le légionnaire abandonné les retrouve et est assommé par le bouchon d’une des amphores. Le duo part vers Divodurum (Metz).

Divodurum

Alors qu’ils passent par une forêt, Obélix est attiré par l’odeur de sangliers vers la maison de Quatrédeusix, qui trahit les Gaulois en les dénonçant aux Romains. Mais, Obélix étant parti en forêt chasser du sanglier, seul Astérix est capturé. Obélix part ensuite pour la ville voisine de Divodurum (Metz) où il se fait mettre en prison pour pouvoir libérer Astérix. Il rejoint Astérix dans le cachot et lui fait boire la potion magique pour qu’ils puissent s’évader et les deux Gaulois partent ensuite dans un char postal pour aller vers Lugdunum (Lyon).

Lugdunum

Accueillis par de nombreux légionnaires qui les attendent de pied ferme, Astérix et Obélix sont aidés par Beaufix, le chef clandestin de la ville, qui perd la garnison dans un labyrinthe de ruelles (les traboules). Il offre du saucisson et des quenelles à Astérix et Obélix avant qu’ils ne partent pour Nicae (Nice) en leur fournissant un char.

Nicae

Après de longs embouteillages sur la voie romaine n°VII, ils arrivent à Nicae où ils achètent une salade nicaeoise. Repérés par une patrouille romaine, ils fuient sur une plage bondée et empruntent une barque à un vacancier pour aller jusqu'à Massilia (Marseille).

Massilia

Ils y récupèrent une bouillabaisse auprès de César Labeldecadix, qui aide ensuite les deux Gaulois en retenant les Romains (au cours d’une mémorable partie de pétanque) pendant qu’ils quittent la ville pour Tolosa (Toulouse). Les deux Gaulois marchent jusqu’à ce qu’il fasse nuit noire puis s’endorment.

Tolosa

En se réveillant, ils découvrent qu’ils se sont endormis au milieu d’un camp romain. Ils commencent par se défendre puis se laissent attraper lorsqu’ils apprennent que les Romains ont l’intention de les amener à Tolosa, ce qui leur permet d’y acheter facilement des saucisses. Ils poursuivent ensuite leur route vers Aginum (Agen).

Aginum

À Aginum, les Romains ont placardé des affiches partout dans la ville pour offrir une récompense de 50 000 sesterces à quiconque fera capturer Astérix et Obélix. Odalix, un aubergiste gaulois pris par la cupidité, décide de tendre un piège à Astérix et Obélix en les invitant dans son auberge pour manger des sangliers. Ce dernier leur donne un petit paquet de pruneaux[alpha 1]. Méfiant, Astérix force Odalix à goûter le premier sur un des sangliers et découvre ainsi qu'ils sont remplis de somnifères. Il s’est douté de la mauvaise foi d’Odalix. Obélix, lui, a résisté aux effets des somnifères après avoir fini de manger un sanglier.

Burdigala

Dans leur route vers Burdigala (Bordeaux), ils se font voler leur sac contenant les spécialités régionales par Radius et Plexus, deux brigands romains. Les deux larrons se font capturer par leurs compatriotes romains qui les ont pris pour les fugitifs Gaulois. Les deux vrais Gaulois vont chercher leur sac de victuailles alors que les voleurs sont attachés aux carcans sur l’échafaud, provoquant une émeute. Avant de partir ils achètent des huîtres (ostréiculture arcachonnaise) et du vin blanc (Bordeaux (AOC)).

Gésocribate

Astérix et Obélix retournent vers l’Armorique en mer à bord du bateau du capitaine Changélédix, transportant des menhirs. Ils croisent et, conformément à la tradition, coulent les pirates puis arrivent à Gésocribate (Le Conquet), sortis du bateau dissimulés dans des sacs avant d’être repérés par hasard par une patrouille. Ils quittent Gésocribate pour retourner au village.

Retour au village gaulois

Astérix et Obélix retournent à leur village après qu’ils eurent tabassé une cohorte de Romains postée devant la palissade. Ils présentent alors le banquet à Fleurdelotus : le jambon de Lutèce, les bêtises de Camaracum, les amphores de vin de Durocortorum, le saucisson et les quenelles de Lugdunum, la salade nicæoise, la bouillabaisse de Massilia, les saucisses de Tolosa, les huîtres et une amphore de vin blanc de Burdigala et les pruneaux d’Aginum (qui sont présents sur la table, mais qui n’ont pas été présentés par les deux héros lors du banquet de la fin). Astérix conclut en y ajoutant la spécialité du village à Fleurdelotus : la châtaigne.

Découverte de la gastronomie gauloise

Cet épisode fait découvrir aux lecteurs nombres de spécialités de la gastronomie gauloise, c'est-à-dire française. Bien que certaines spécialités mentionnées soient anachroniques, car apparues bien après les aventures des Gaulois, certaines sont connues dès l'Antiquité. C'est ainsi le cas du saucisson de Lugdunum, de la bouillabaisse de Massilia, ainsi que de la saucisse de Tolosa, que le fameux cuisinier romain Marcus Gavius Apicius servit à l'empereur romain Tibère au Ier siècle. Il a aussi préparé d'autres plats qui auraient bien pu figurer dans le banquet final : huîtres de Mare Santonum (bassin de Marennes), petit salé aux lentilles des Arvernes (Auvergne), ragoût aux fèves de la Narbonnaise (Languedoc), etc.[2].

Création de l'œuvre

Écriture du scénario

Plusieurs modifications furent faites au parcours avant la version finale. Dans les premières esquisses, le parcours s’exécutait en sens inverse. De même, Astérix et Obélix devaient traverser plus de villes, mais le voyage fut limité par le nombre de pages. Les Gaulois devaient visiter Caesarodunum (Tours, pour ses rillettes), Vesunna (Périgueux, pour son foie gras), Baeterrae (Béziers, pour son vin), Arelate (Arles, pour son saucisson), Cabello (Cavaillon pour ses melons), Cularo (Grenoble pour ses noix), Genabum (Orléans, pour son vinaigre) et Suindinum (Le Mans, pour son poulet). Bien que les deux personnages visitent Gésocribate (Le Conquet), ils n’y achètent pas de crêpes comme prévu dans la première version[3].

La première prépublication a lieu dans le numéro 172 du magazine Pilote le . La première édition en album est sortie en 1965[4].

« Naissance » d'Idéfix

Dans le découpage par case de René Goscinny pour la case 9, il est écrit : « Ils entrent dans une boutique à l'enseigne : « Charcuterie - Alimentation ». À la porte se trouve un petit chien. » Lors de la lecture du document, Albert Uderzo remarque que la dernière phrase est soulignée. Il a passé un coup de fil à René Goscinny pour savoir s'il était possible que le chien suive les deux héros en spectateur, car il trouvait que les cases étaient trop vides. Ce que René Goscinny accepte[5],[4]. À la fin de l'histoire, le chien se manifeste et Obélix le caresse. À l'origine, la caresse devait être prodiguée par Astérix[5].

Pour son nom, Pilote lance un concours dans son magazine. De nombreux courriers sont arrivés à Pilote[4]. Parmi les noms proposés, en plus d'Idéfix, il y a eu Patracourcix, Papeurdurix, Trépetix, Paindépix, Toutousanprix, Minimix[6]. Ce sont quatre[6] ou cinq[4] lecteurs du magazine périodique qui ont départagé le nom du quadrupède.

Place de l'album dans la série

Dans Le tour de Gaule d’Astérix, la série commence à se fixer. Par exemple, il s’agit du premier album de la série où Obélix se préoccupe de son poids et s’énerve lorsqu’on le traite de « gros »[alpha 2].

Éléments récurrents de la série, les pirates font leur deuxième apparition. Erix, le fils du chef Barbe-Rouge, fait sa première et dernière apparition : il sera laissé ensuite comme garantie pour que les pirates puissent récupérer un navire. Il s'agit d'un prétexte pour justifier sa disparition dans la série. Le dessinateur l'a retiré car il ne trouvait pas ce personnage drôle et que les trois autres faisaient finalement l'affaire. Triple-patte énonce comme dans chaque épisode une citation latine : ici, « Victrix causa diis placuit, sed victa Catoni » (« Les dieux furent pour le vainqueur, mais Caton pour le vaincu » de Lucain). Baba, la vigie des pirates, est apparu pour la première fois au moment où leur bateau a sombré par l'action d'Astérix et Obélix.

Idéfix fait sa première apparition dans cet album, sur la 6e case de la page 13, assis devant la charcuterie où Astérix et Obélix vont chercher du jambon de Lutèce. Il suit ensuite les personnages dans leur périple et apparaît dans la majorité des cases. Il n’est remarqué par Obélix que dans l’antépénultième case avant d’être ramassé dans l’avant-dernière. Il ne sera nommé que dans l’album suivant, Astérix et Cléopâtre, à la suite d'un concours dans le magazine Pilote.

Dans la première version du scénario (écrite par René Goscinny seul), Idéfix n’apparaissait pas. Ce n’est que lors de la concertation pour la mise en page que Albert Uderzo suggère de placer un petit chien dans les images. Pour une raison inexpliquée, dans la seconde version du synopsis, la phrase « À la porte se trouve un petit chien » est soulignée[7].

C’est aussi dans cet album que les Romains tentent d’attaquer le village gaulois pour la première fois dans la série.

Astérix et Obélix visitent Lutèce pour la seconde fois depuis le deuxième album La Serpe d'or. Comme d’habitude à Lutèce, la circulation dans les rues de la ville est toujours bondée de véhicules et de piétons.

Les personnages secondaires commencent à réapparaître. Ainsi, le centurion, Nenjetépus, est le même que dans Astérix gladiateur. De même, lorsque Fleurdelotus annonce qu’il retournera à Rome si Astérix réussit son pari, Obélix lui demande de dire le bonjour à Caius Obtus, un dresseur de gladiateurs rencontré dans l’album précédent, Astérix gladiateur.

César Labeldecadix, Beaufix et Changélédix réapparaissent au début de l’album Astérix en Corse, avec de nombreux autres personnages des précédents albums.

Certains personnages familiers de la série, tel Cétautomatix, n’ont pas encore leur apparence définitive[8].

Humour

Anachronismes

Le principe du tour de Gaule est une référence au Tour de France cycliste. La version allemande s’intitule d’ailleurs Tour de France[9]. Ainsi, l’album fait référence fréquemment au tour cycliste : par exemple, le jaune du sac est une allusion au maillot jaune et les deux héros sont accueillis comme des vainqueurs du Tour de France à Aginum[10].

C’est aussi une référence à l’ouvrage « Le Tour de la France par deux enfants », ouvrage scolaire du XIXe siècle bien connu à l’époque puisqu’il était toujours diffusé dans les écoles primaires.

A Nicae (Nice), Astérix et Obélix se promènent sur la promenade des Bretons, allusion à la promenade des Anglais.

Ce choix permet aux auteurs de caricaturer différentes régions françaises. De fait, les anachronismes sont légion.

Ainsi, ils définissent leur périple sur une carte qui représente les frontières de la France actuelle. À cette époque, la Gaule comprenait, en plus de la France, d'autres territoires (voir ce lien). Mais cette représentation anachronique des frontières souligne la volonté des auteurs de montrer la France actuelle à travers leur représentation de la Gaule. Toutefois, certaines villes, représentées par des cailloux, sont mal placées. C'est surtout flagrant pour Toulouse, qui est située au bord de la Méditerranée, alors que cette ville est située bien dans les terres.

Les spécialités culinaires collectées sont celles qui font la réputation aujourd’hui des villes par lesquelles passent les héros de la bande dessinée. Elles n’existaient pas à l’époque.

Un Romain montant la palissade dit : Exegi monumentum aere perennius (J'ai achevé un monument plus durable que l’airain, phrase prononcée par Horace).

Les réponses vagues données par les habitants des environs de Rotomagus (Rouen, ville de Normandie) sont des « réponses de Normand » : « pt’êt ben que oui, pt’êt ben que non » (c’est aussi le même système de langage qui est employé par des Québécois du Canada). On le voit par exemple avec un paysan normand répondant aux questions des héros. Celui-ci trait des vaches normandes (dont une s'enfuit en voyant Obélix se lécher les babines), allusion à l'importance des produits laitiers dans l'actuelle cuisine normande.

Les embouteillages dans Lutèce rappellent les difficultés de circulation dans Paris. Ils avaient déjà été caricaturés dans La Serpe d'or.

À Camaracum (Cambrai, dans le département du Nord), le marchand de bêtises retient le centurion romain Quintilius en l'assommant d'un coup de rouleau à pâtisserie et lui chantant : « Dors mon p'tit Quinquin / Mon p'tit Quinquin / Mon p'tit Quintilius ... ». C'est une parodie de la chanson P’tit Quinquin (« Petit enfant »), du poète lillois Alexandre Desrousseaux, écrite en 1853 en ch'ti, langue régionale du nord de la France.

Le vendeur de vin de Durocortorum (Reims) évoque les divers usages du champagne : fêter un événement, baptiser un navire...

Le vol du véhicule de la Poste et la citation du soldat romain « [...] on n’a pas fini d’en parler de l’affaire du courrier de Lugdunum ! » sont un clin d'œil à l’affaire du courrier de Lyon. De même que ce véhicule arbore l'actuel logo de La Poste.

L’aide des habitants de Lugdunum fait référence à la Résistance à Lyon au cours de la Seconde Guerre mondiale. Lorsque la résistance perd la garnison romaine dans les dédales de la ville, le préfet Encorutilfaluquejelesus sème des cailloux sur sa route, en référence au Petit Poucet. Quand les deux Gaulois quittent la ville, on découvre une belle vue de cette ville au bord de l'eau (étant située au confluent du Rhône et de la Saône). Derrière se tient la colline de Fourvière, où subsistent encore de nos jours plusieurs sites archéologiques de l'ancienne capitale des Gaules.

L'embouteillage sur la route menant à Nicae, remplie de Lutéciens partis se détendre à la mer et s'écharpant dans les « amphorissages », est un clin d’œil aux actuels bouchons des départs en vacances. La route est nommée Voie Romaine n°VII, en référence à la Route Nationale 7, que les héros ont déjà empruntés dans La Serpe d'or. Similairement, on voit ces mêmes vacanciers s'entasser sur une plage de la baie des Anges, avec certains en congés payés. Et devant la boutique où les Gaulois achètent de la salade est garé un char immatriculé dans le LXXV (75), numéro du département de Paris[alpha 3], avec un "G" comme Gaule (remplaçant le F pour France). Tandis que sur la promenade des Bretons, des jeunes femmes coiffées à la Brigitte Bardot, promenant des chiens minuscules, à la mode des années 1960[11].

Lorsqu’Astérix et Obélix débarquent à Marseille à bord d’une barque d'un particulier, ce dernier ne peut repartir effrayé par le mistral que lui annonce un Marseillais, mistral qu’il compare à l’éruption du Vésuve. Or, il est à noter que la plus célèbre éruption du Vésuve, détruisant Pompéi, n’a eu lieu que le 24 août 79, soit 129 ans après le voyage d’Astérix et Obélix. C'est une illustration de l'exagération marseillaise (galéjade), ponctuant les dialogues des Massaliotes. Ceux-ci sont d'ailleurs teintés de leur accent et manière de parler.

La partie de cartes à Massilia est une reprise de la partie de cartes dans Marius de Marcel Pagnol. Raimu, Fernand Charpin, Paul Dullac et Robert Vattier (les acteurs de ce film) prêtent leurs traits aux personnages de ce passage. D'ailleurs, la Taverne des Nautes où se déroule la scène est un clin d'oeil au Bar de la Marine du film.

Lorsque les Romains menacent d'interrompre la partie de pétanque, César Labeldecadix les menace d'une importante émeute. C'est une allusion à La Marseillaise, devant son titre aux troupes des Fédérés marseillais l'ayant entonné à Paris durant les mouvements révolutionnaires du 30 juillet 1792. Elle fut en réalité composée par Rouget de Lisle en 1792 pour l'Armée du Rhin à Strasbourg.

L’album explique le nom de la place des Quinconces à Bordeaux par la formation romaine du même nom. Celle-ci se trouve au bord de la Garonne, près de l'actuel Port de la Lune, où les héros embarqueront pour retourner en Armorique.

La représentation antique du port du Conquet dans l'album est fidèle à la réalité, au point qu'un historien félicita Albert Uderzo pour son réalisme[12].

Dans les noms

Comme dans les autres albums d’Astérix le Gaulois, les noms des personnages sont des jeux de mots. De même, tous les Gaulois ont un nom en -« ix » et les Romains un nom en -« us ».

On trouve chez les Gaulois : Quatrédeusix (Quatre et deux : six), Beaufix (Beau fixe), César Labeldecadix (La belle de Cadix), Odalix (Odalisque) et Changélédix (Changez les disques).

On trouve chez les Romains : Nenjetépus (N’en jetez plus), Fleurdelotus (Fleur de lotus), Faimoiducuscus, auquel son épouse accole "chéri", (en référence à "Fais-moi du couscous chéri", chanson à succès de l'époque de Bob Azzam), Tikedbus (Ticket de bus), Petilarus (Petit Larousse), Milexcus (Mille excuses), Encorutilfaluquejelesus (Encore eut-il fallu que je le susse), Quelquilfus (Quels qu'ils fussent), Yenaplus (Y en a plus), Plexus et Radius et le général Motus.

Caricatures

Citations latines

  • Victrix causa diis placuit, sed victa Catoni. : La cause du vainqueur plut aux Dieux, celle du vaincu à Caton.
  • Exegi monumentum aere perennius. : J'ai achevé un monument plus durable que l'airain (Premier vers de la trentième et dernière ode du IIIe livre des Odes d'Horace).

Adaptations

Un jeu de société, nommé Le Tour de Gaule d’Astérix, est publié en 1978 par Dargaud. Deux à six joueurs doivent libérer dix-neuf villes gauloises des cohortes romaines avec leurs armées et payer une taxe lorsqu'ils s’arrêtent dans une ville libérée par un adversaire. Ils perçoivent une récompense à chaque fois qu'ils repassent par Lutèce après avoir fait un tour complet de la Gaule. Les règles du jeu s'inspirent en partie du Monopoly[19].

Le jeu vidéo Astérix et Obélix s'inspire aussi de l'album, sans toutefois le reprendre totalement. La palissade qui entoure le village des Gaulois est posée par Jules César lui-même et non par Lucius Fleurdelotus, son envoyé spécial. Par ailleurs, dans ce jeu de plates-formes, Astérix et Obélix parcourent tout l’Empire romain et non simplement la Gaule, avec des décors tirés de cinq autres albums. Développé par Infogrames et Bit Managers, le jeu est conçu pour plusieurs consoles (Super Nintendo et Game Boy en 1995, Game Boy Color en 1999) et pour les PC (en 1996).

Notes et références

Notes

  1. Les pruneaux d'Agen qui se trouvent malgré tout sur la table offerte à Lucius Fleurdelotus, mais n’a pas été pronocés par les deux héros sur la p. 48, deuxième case
  2. « Un gros ? Quel gros ? » Obélix, page 11 de l’album.
  3. Toutefois, au moment de la parution de l'album, le numéro 75 était attribué au département Seine, supprimé en 1968.

Références

  1. Le chiffre de 300 000 est avancé dans : Bernard de Choisy, Uderzo-storix, Jean-Claude Lattès, 1991, p.165
  2. « Vive la gastronomie française ! », Ça m'intéresse Histoire, , p. 29 (lire en ligne)
  3. Andrieu 1999, p. 71.
  4. Uderzo 2004, p. 41.
  5. Andrieu 1999, p. 14.
  6. Andrieu 1999, p. 22.
  7. Andrieu 1999, p. 24.
  8. Andrieu 1999, p. 38.
  9. (en) Les différents titres de l’album dans le monde sur le site Astérix around the World
  10. Astérix chez les cyclos, Le Blog de l'Ardoisier
  11. Stéphane Rivière, « Le tour de Gaule d'Astérix : présentation », sur www.mage.fst.uha.fr (consulté le )
  12. Olivier Andrieu, Le livre d'Astérix le Gaulois, Les Éditions Albert René,
  13. L'encyclopedix : Labeldecadix César.
  14. Asterix.com : César Labeldecadix.
  15. L'encyclopedix : Robert Vattier.
  16. L'encyclopedix : Escartefigue.
  17. L'encyclopedix : Panix.
  18. Asterix.com : Maitre Panix
  19. Page sur les jeux de société basés sur des bandes dessinées et les règles du jeu au format .rtf

Annexes

Liens externes

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Olivier Andrieu, Le Livre d'Astérix le gaulois, Paris, Les Éditions Albert René, , 146 p. (ISBN 2-86497-133-X)
  • Albert Uderzo, « L'odyssée d'Astérix en 32 albums : Le Tour de Gaule d'Astérix », Lire, hors série, no 1, , p. 41 (ISSN 0338-5019).
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