Kurt Meyer

Kurt Adolf Wilhelm Meyer, surnommé Panzermeyer, né le à Jerxheim, dans le duché de Brunswick intégré dans l'Empire allemand, mort le à Hagen en Rhénanie-du-Nord-Westphalie (République fédérale d'Allemagne), a servi en tant qu'officier dans la Waffen-SS, reçu plusieurs décorations militaires, et été condamné pour crimes de guerre.

Pour les articles homonymes, voir Meyer.

Ne doit pas être confondu avec Kurt Meier.

Kurt Meyer

Kurt Meyer en février 1943.

Surnom Panzermeyer
Naissance
Jerxheim, Duché de Brunswick, Empire allemand
Décès
Hagen, Allemagne de l'Ouest
Allégeance  Reich allemand
Arme Waffen-SS
Grade SS-Brigadeführer
Années de service 1930 – 1944
Conflits Seconde Guerre mondiale
Distinctions Croix de chevalier de la croix de fer avec feuilles de chêne et glaives
Famille Marié, avec enfants

Biographie

Fils d'un ouvrier et d'une mère sans emploi, Kurt Meyer est contraint d'abandonner ses études dans le domaine commercial, après la mort de son père, dans le but de subvenir aux besoins de sa famille. Il entre alors dans une compagnie minière en 1929.

Peu après, il s'engage dans la police du Mecklembourg puis adhère au Parti nazi le . Un an après, il est admis à la 22e SS-Standarte de Schwerin, et transféré le 15 mai 1934 comme SS-Untersturmführer (équivalent de sous-lieutenant) à la Leibstandarte SS Adolf Hitler où il commande ultérieurement la 14e Panzerabwehr Kompanie.

Seconde Guerre mondiale

Il commande la 14e Panzerabwehr Kompanie lors de l'invasion de la Pologne. La nuit du , il est blessé par balle à l’épaule : c’est sa première blessure au combat. Peu après, il est nommé à la tête de la 15e Kradschützen Kompanie. Il reçoit la croix de fer de seconde classe au cours de cette campagne, le .

Il participe à la campagne des Pays-Bas et de France, à la tête de sa compagnie. Il reçoit la croix de fer de première classe le . Sa compagnie devient l’Aufklärungsabteilung (groupe de reconnaissance) de la 1re Panzerdivision SS Leibstandarte SS Adolf Hitler et Meyer est promu au grade de SS-Sturmbannführer (équivalent de commandant). À ce poste, il remporte des succès importants lors de la bataille de Grèce au printemps 1941.

Au cours de l'opération Barbarossa (invasion de l'Union soviétique), à la tête de son unité, Kurt Meyer est le fer de lance de la division en Ukraine et s'empare de Rostov-sur-le-Don en . Les SS découvrent alors l'hiver russe : la portion de front dont est responsable Kurt Meyer est tellement étendue qu'il n'arrive à tenir ses positions que grâce à l'appui des Ukrainiens enrôlés pour lutter contre les Soviétiques.

En 1943, il participe à la reconquête de Kharkov. Le , il reçoit la croix de chevalier de la croix de fer avec feuilles de chêne. Peu de temps avant la bataille de Koursk, il quitte la division Leibstandarte SS Adolf Hitler pour être transféré à la 12e Panzerdivision SS Hitlerjugend : il s'agit d'une division composée de jeunes soldats, principalement issus des Jeunesses hitlériennes ; ces jeunes pourraient ensuite devenir cadres dans d'autres divisions. Il obtient alors le commandement du Régiment 25, et se voit promu au grade de Standartenführer, l'équivalent de colonel.

La division est transféré en France au printemps 1944 et, lors du Débarquement, reçoit l'ordre de rejoindre la région de Caen pour lutter contre les forces anglo-canadiennes qui menacent de prendre la ville ; Kurt Meyer installe son PC à l'abbaye d'Ardenne, au nord de la ville. Le , après la mort de Fritz Witt, tué lors d'un bombardement côtier de la Royal Navy, Meyer est nommé à la tête de sa division. Les combats pour la défense de la ville sont âpres : Caen n'est complètement conquise par les Alliés que le .

À la suite de ses faits d'armes pendant la bataille de Normandie, le 27 août 1944, il reçoit la croix de chevalier de la croix de fer avec feuilles de chêne et glaives (avec le no 91).

Procès pour crimes de guerre

Kurt Meyer devant le tribunal d'Aurich, en décembre 1945.

Après son arrestation par des résistants belges le à Spontin, Meyer est mis en détention et comparaît, l'année suivante, le devant une cour martiale canadienne, afin d'être jugé pour le meurtre de 11 prisonniers canadiens le et de 7 autres prisonniers canadiens le à l'abbaye d'Ardenne. En tout, il aura fait exécuter 24 soldats canadiens dans cette abbaye . Parmi ses juges, siège le général Harry Wickwire Foster, qui a été son adversaire lors de la bataille de Normandie.

Meyer nie avoir ordonné les massacres et déclare qu'il n'a été mis au courant que le , soit postérieurement aux faits. La justice ne pouvant prouver si Meyer avait donné ou non les ordres d'exécution, il est reconnu coupable d'avoir incité ses subordonnés à ne pas faire de prisonniers, et donc d'être moralement responsable des exactions des hommes de sa division. Il est condamné à mort le , mais cette peine est commuée en détention à perpétuité par le Major General Christopher Vokes qui évoque un « faisceau de soupçons » plutôt que des preuves tangibles.

Libération et décès

Libéré pour bonne conduite le , il rentre en Allemagne et fait du commerce de bière. Il est aussi très actif au sein du Hilfsgemeinschaft auf Gegenseitigkeit der ehemaligen Angehörigen der Waffen-SS (HIAG, l'association d'entraide des anciens Waffen-SS) et milite pour que l'État leur accorde des pensions de retraite. Il meurt 7 ans plus tard, le , d'une crise cardiaque, le jour de son 51e anniversaire.

Origine du surnom

Son premier surnom dans la Waffen-SS est « Schnellermeyer », en raison de la rapidité de ses attaques et de sa progression lors du Blitzkrieg[réf. souhaitée]. Le pseudonyme de « Panzermeyer » peut quant à lui provenir de l'époque où il était policier dans le Mecklembourg et où, après avoir voulu faire une plaisanterie à un collègue, il avait chuté du toit d'un bâtiment. Le fait qu'il survive d'une chute qui aurait pu s'avérer mortelle lui a alors valu alors le sobriquet de « Panzermeyer » (en français : « Meyer le blindé »)[1]. Ce pseudonyme lui est à nouveau attribué par ses hommes à partir des années 1942-1943, en raison de sa combativité sur le front de l'est, notamment à Rostov et Kharkov[1].

Résumé de sa carrière de SS

Promotions

Décorations

Notes et références

Notes

  1. Batailles et blindés no 53 : Normandie 44, le baptême du feu de la Hitlerjugend.

Bibliographie

  • (en) Anthony Beevor, D-Day : the battle for Normandy, Londres, Viking Penguin, , 591 p. (ISBN 978-0-670-02119-2).
  • (en) Patrick Brode, Casual slaughters and accidental judgements : Canadian war crimes prosecutions, 1944-1948, Toronto (Canada)/Buffalo (N.Y.)/London, University of Toronto press, , 290 p. (ISBN 0-8020-4204-X).
  • (en) George Forty, Villers Bocage, Sutton Publishing, , 188 p. (ISBN 0-7509-3012-8).
  • (en) Tony Foster, Meeting of Generals, Methuen, (1re éd. 1986), 559 p. (ISBN 0-458-80520-3).
  • (en) Kurt Meyer, Grenadiers : The Story of Waffen SS General Kurt "Panzer" Meyer, Stackpole Books, (1re éd. 1957), 436 p. (ISBN 978-0-8117-3197-3, lire en ligne).
  • (en) Kurt Meyer (Junior), Ge weint wird, wenn der Kopf ab ist, Herder, Frieburg, (ISBN 3-451-04866-3).
  • (en) Colonel Charles Perry Stacey, Bond, Major C.C.J., « Official History of the Canadian Army in the Second World War: Volume III. The Victory Campaign: The operations in North-West Europe 1944–1945 » [PDF], The Queen's Printer and Controller of Stationery Ottawa, (consulté le ).
  • (en) Chris Vokes, My Story, Gallery Books, Ottawa Canada, (1re éd. 1985) (ISBN 0-9692109-0-6).
  • (fr) Kurt Meyer dit "PANZERMEYER", Soldats du Reich, éditions Heimdal, 1ère édition 1957.

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