Kongo-Central

Le Kongo central (en kikongo : Kongo dia Kati [1],[2]), appelé Bas-Congo avant 2015, est une province de la république démocratique du Congo. Extension la plus occidentale du pays, elle constitue l'unique voie d'accès du Congo RDC vers l'océan Atlantique. Elle a pour chef-lieu la ville de Matadi.

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Province
du Kongo central

Localisation du Kongo central en République démocratique du Congo.
Administration
Pays République démocratique du Congo
Chef-lieu Matadi
Plus grande ville Boma
Assemblée 24 sièges
Sénat 4 sièges
Assemblée provinciale 37 sièges
Gouverneur Vacant
ISO 3166-2 BC
Fuseau horaire UTC+1
Démographie
Population 5 575 000 hab. (2015)
Densité 103 hab./km2
Rang 6e
Langue Officielle : français
Nationale : kikongo ya leta, lingala
Non nationale: kikongo
Géographie
Coordonnées 5° 49′ sud, 13° 29′ est
Superficie 53 920 km2
Rang 23e
Sources
Communes et territoires - Villes - Provinces
    Paysage du Bas-Congo, haute vallée de la Lukaya.

    Géographie

    Les chutes de Zongo.

    La province du Bas-Congo s’étend de l’océan Atlantique à la capitale et l'ancienne province du Bandundu couvrant ainsi une superficie de 55 000 km², soit près de deux fois la Belgique. Le fleuve Congo coule tout le long de la province divisant celle-ci en deux. Elle fait partie du bassin de ce fleuve, à l'exception du Nord-Ouest, Nord-Mayumbe drainé par le Shiloango.

    Géographiquement, elle a pour limites :

    Provinces limitrophes du Kongo central
    Cabinda Niari, Bouenza, Pool Kinshasa
    Golfe de Guinée Kwango
    Zaïre Uíge

    Le relief de la province est orienté parallèlement à la côte à nord-ouest/sud-est au centre. Appartenant à la chaîne des monts de Cristal, on y trouve le massif de Pallabala, le Mont Lamata, le plateau de Bangu, et en rive droite le massif du Mayombe. Ce relief est traversé par le fleuve Congo en une série de cascades et de rapides parmi les plus puissantes et longues au monde[3].

    Histoire

    La province du Bas-Congo créée en 1908 dans la colonie Congo belge s'étend sur une partie du territoire de l'État pré-colonial du Royaume Kongo. Avec l’arrivée des Européens, le Congo belge  l’actuelle république démocratique du Congo  s’organise autrement que celle qu’elle était avant la venue des colons. Le Congo belge qui s’est vu divisé en six provinces, compte aussi Léopoldville (englobant la superficie du Bas-Congo actuel) comme l’une de ces provinces. Mais à cette époque, la démarcation du Bas-Congo n’est pas encore présente.

    En 1962, deux ans après l’indépendance du Congo, la province de Léopoldville est divisée en deux : province du Congo central (actuel Bas-Congo), chef-lieu, Songololo, et province de Bandundu, chef-lieu Kikwit qui sera transféré plus tard à Bandundu.

    Malgré les différentes secousses entraînées par la constitution (fédéraliste) de 1964 dite « de Luluabourg », la province du Kongo central ne bouge pas. Elle constitue l’une des onze provinces, déjà, de la RDC.

    Si la nouvelle constitution de 1965 n’entraîne aucune modification de la province, la journée des 3Z () va bouleverser certaines réalités de l’époque, notamment la débaptisation de la province bas congo en « province du Bas-Zaïre ».

    À la création de la province du Kongo central, celle-ci ne comptait que deux districts (ou sous-régions sous la 2e République) : district des Cataractes et district du Bas-Congo. Ce n’est que quelques années plus tard que la Lukaya rejoindra la liste des districts. Et c’est à cette occasion que toute la province va porter le nom du Bas-Congo. Progressivement, le district du Bas-Congo y figure sur la liste des districts et deviendra le Bas-fleuve et Boma, ancien chef-lieu du district du Bas-Congo deviendra lui aussi un district[4].

    Administration

    Outre le chef-lieu de la province Matadi, les principales villes et localités de la province sont Boma, Moanda, Banana, Mbanza-Ngungu (anciennement Thysville) et Vivi.

    La province est constituée de 2 villes et 10 territoires, divisés en 6 communes urbaines, 17 communes rurales, 55 secteurs et 376 groupements[5].

    SubdivisionChef-lieuSuperficie
    (km²)
    Population
    (2016)[6]
    Ville de MatadiMatadi110306 053
    Ville de BomaBoma65162 521
    Territoire de KasanguluKasangulu4 680194 190
    Territoire de KimvulaKimvula3 371137 441
    Territoire de LukulaLukula3 270263 338
    Territoire de LuoziLuozi7 772196 083
    Territoire de MadimbaMadimba8 260475 402
    Territoire de Mbanza-NgunguMbanza-Ngungu8 460651 092
    Territoire de MoandaMoanda4 265197 248
    Territoire de Seke BanzaSeke-Banza3 620274 418
    Territoire de SongololoSongololo8 190253 686
    Territoire de TshelaTshela3 099430 114

    Population et langues

    La population de la province appartient au peuple Bantou des Bakongo. Elle est constituée d'une mosaïque de 25 tribus réparties géographiquement dans les 10 territoires de la province[7].

    La population du Kongo central venant de tous les coins du Congo parle plusieurs langues chaque jour dans la ville comme dans les villages. Les langues les plus importantes reflètent la composition de la population. Étant donné que la population descend directement du royaume Kongo, celle-ci parle le kikongo (kimboma, kiyombe, kimanianga, kindibu, kintandu, kilemfu, kimbata...) et le kikongo ya leta. Le kikongo ya leta est la langue de la culture populaire, de la musique, des églises, du théâtre populaire, etc.

    Le lingala, langue parlée le long de la route nationale et de la voie ferrée Kinshasa-Matadi, s'impose progressivement dans les villes suivantes du Kongo Central : Matadi, Boma, Mbanza-Ngungu, Moanda, Kisantu, Lukala et Kasangulu. D'après l'Opinion Info : « Le lingala est fortement utilisé dans les milieux des enfants et des jeunes, tandis que le Kikongo est principalement utilisé chez les vieilles personnes. »[8].

    Le français, langue officielle, est utilisé dans l'enseignement, l'administration et les échanges commerciaux.

    Il est possible d'entendre au Bas-Congo d'autres langues congolaises (notamment le swahili et le tshiluba) et étrangères (dont le portugais), mais ce sont des cas isolés.

    Économie

    La province est parmi les plus actives de la république démocratique du Congo avec une économie très développée : produits agricoles, productions minières, pétrole, productions industrielles et autres ; tout ceci grâce à sa situation géographique (le littoral maritime), sa richesse forestière, son sol arable, son chemin de fer reliant la ville de Kinshasa (la capitale) à la ville portuaire de Matadi, le pont Matadi (ancien pont Maréchal-Mobutu) reliant la ville portuaire de Boma à celle de Matadi et donnant aussi accès à la plage de Moanda, les barrages hydroélectriques, spécialement les trois barrages d'Inga.

    Pour ces dernières raisons et tant d'autres essentiellement géographiques et historiques, elle fait partie des provinces les plus touristiques du Congo-Kinshasa.

    Sa spécificité économique tient à une diversité considérable :

    Les cultures vivrières, cultures les plus développées, assurent la substance de la population et permettent de ravitailler en grande partie la capitale nationale.

    Politique

    La province est dirigée par deux institutions, l'assemblée provinciale et le gouvernement provincial[9].

    En 2019, l’Assemblée provinciale du Kongo central compte 41 députés provinciaux, dont 37 élus au suffrage universel direct et 4 députés cooptés parmi les chefs coutumiers[10]. Elle est dirigée par un bureau de 5 membres.

    Le Gouvernement Provincial est composé de douze membres, le Gouverneur, le vice-Gouverneur élus par l'Assemblée provinciale pour un mandat de 5 ans et de dix ministres provinciaux nommés par un arrêté du Gouverneur de Province[11].

    Éducation

    Le Bas-Congo compte plusieurs établissements d’enseignement supérieur :

    Dans le secteur public, on dénombre :

    • Institut supérieur de commerce de Matadi,
    • Institut supérieur pédagogique de Mbanza-Ngungu,
    • Institut supérieur pédagogique de Boma,
    • Institut supérieur pédagogique de Kangu à Tshela,
    • Institut supérieur de navigation et pêche de Moanda
    • Institut supérieur des arts et métiers de Kidima à Nlemba,
    • Institut supérieur de développement rural de Kinzau - Mvuete,
    • Institut supérieur d'études agronomiques de Tshela
    • Institut Supérieur d'études agronomiques (ISEA) de M'vwazi/INERA
    • Université Joseph Kasa-Vubu
    • Institut supérieur des techniques médicales (ISTM) de Kimpese
    • Institut supérieur des techniques médicales (ISTM) de Kisantu
    • Institut supérieur des techniques appliquées (ISTA) de Gombe-Matadi

    Dans le secteur privé :

    • Université Kongo,
    • Université protestante de Kimpese,
    • Université libre de Luozi,
    • istm de kisantu

    Transports

    La province de Bas Congo en 1913 avec le Chemin de fer Matadi-Kinshasa avant la transformation et la première moitié du Chemin de fer du Mayombe.

    Si le transport en république démocratique du Congo est l'un des plus importants défis que le pays devra relever pour s'assurer un développement durable, le problème l'est aussi pour la province du Bas-Congo.

    Le réseau routier est quasi inexistant et les quelques routes existantes sont considérablement délabrées. Sur un réseau routier de 16 934 km, seulement 673 km sont asphaltés et on compte avec 1455 ponts. Les réseaux ferroviaire et fluvial ont vu leur état général se dégrader depuis l'indépendance par manque d'entretien ou même par vol des infrastructures.

    Le transport ferroviaire n'est pas fameux. Le Bas-Congo dispose d'un chemin de fer doté d'une ligne à voie unique de 365 km de long, sous ballastée, de 57 ponts métalliques d’une longueur totale de 1 158,44 m, de deux tunnels de 90 m de longueur et de 40 gares. Une seconde ligne (Chemin de fer du Mayombe) fut démantelé dans les années 1980.

    La province ne dispose que de deux biefs fluviaux navigables, celui de MatadiBanana long de 150 km et celui de PiokaIsangila long d'environ 140 km [12]. Trois ports sont à comptabiliser dans l'actif du Bas-Congo : le port de Matadi (longueur 1610 m avec 10 quais; superficie : 71 000 m² et capacité d’accueil : 10 navires), le port de Boma (longueur : 450 m avec 4 quais et capacité d’accueil : 4 navires) et le débarcadère de Banana (longueur : 75 m et capacité d’accueil : 1 navire)

    Le transport ferroviaire est géré par l'Office national des transports (ONATRA). Le transport fluvial et maritime est géré par la Régie des voies maritimes (RVM).

    Communications

    La presse écrite n'est pas très développée. On compte un bureau de l'Agence congolaise de presse (ACP) et quelques journaux privés locaux et nationaux. Pour la presse audiovisuelle, on compte une station de la radio-télévision de l'État (RTNC), 6 stations privées de radiodiffusion et télévision et 4 systèmes de réception TV par satellite avec diffusion publique. En 2015, la province compte 20 télévisions, dont une publique, 5 commerciales, 3 confessionnelles et 11 communautaires[13].

    La province compte 34 bureaux de postes, 10 centraux réseaux téléphoniques publics et 5 sociétés privées de télécommunications (Airtel RDC, Orange RDC, Vodacom, Tigo, Starcel, Comcell et SCPT).

    Il faut signaler l'existence d'une presse virtuelle dont le site http://www.kongocentral.net qui traite des informations ayant trait aux activités du Gouverneur, du Vice-Gouverneur, du gouvernement provincial et de la province. Et le site http://www.infobascongo.net qui diffuse des informations générales et le site http://www.oeildubascongo.net qui est une station de télévision en ligne . Le site http://www.bascongo-cv.com prend de l’ampleur; il présente des CV des Ne Kongo, des résidents de la province, de tous Congolais qui sont en quête d'emploi ou qui veulent faire connaître ce qu’ils font ou ce qu’ils sont. Le site http://www.ets-amba.com donne des informations ayant trait à Kisantu. Le site http://www.tshela-en-avant.net est une vitrine du Territoire de Tshela et de la Cité de même nom.

    Codes

    Le Kongo central a pour codes :

    • CD-BC : selon la codification ISO 3166-2
    • 20 : selon la nomenclature du code postal établi par La Poste du Congo RDC[14];

    Voir aussi

    Références

    1. M. J. Hambrey et W. B. Harland, Earth's Pre-Pleistocene Glacial Record, Cambridge University Press, 2011, p. 157
    2. Godefroid Muzalia Kihangu, Bundu dia Kongo, une résurgence des messianismes et de l’alliance des Bakongo?, Universiteit Gent, België, 2011, p. 1
    3. CICOS Commission internationale du bassin Congo-Oubangui-Sangha, Le fleuve Congo, consulté en 2019
    4. AZES, Agence des zones économiques spéciales, Fiche technique Kongo Central, (consulté en 2019)
    5. Institut national de statistiques, Annuaire statistique 2015
    6. CAID, Cellule d'analyse des indicateurs de développement, Kongo Central, (consulté en 2019)
    7. Congo Autrement, Présentation du Kongo central, 17 mai 2019
    8. Opinion Info, Kongo-central : le kikongo en voie de disparition, le lingala gagne progressivement du terrain [Enquête], consulté le 27 août 2021
    9. Constitution du Congo RDC, 18 février 2006
    10. Actualités CD 31 députés validés à l'assemblée provinciale, 7 février 2019
    11. INS Kongo Central, Profil provincial du Kongo central, décembre 2015
    12. Guide du voyageur au Congo Belge et au Ruanda-Urundi, Édité par l'Office du tourisme, Bruxelles, 1951, p. 369
    13. INS-RDC, Annuaire statistique 2015
    14. SCPT, Nomemclature du code postal (phase pilote), octobre 2016

    Articles connexes

    Liens externes

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