Karine Tuil
Karine Tuil, née le à Paris, est une romancière française. Ses livres ont pour thèmes les contradictions des individus et les hypocrisies de la vie contemporaine, en proposant une analyse sans complaisance de la société.
Pour les articles homonymes, voir Tuil.
Naissance |
Paris |
---|---|
Activité principale | |
Distinctions |
Officier de l'Ordre des Arts et des Lettres |
Langue d’écriture | Français |
---|---|
Genres |
Œuvres principales
- L'Invention de nos vies (2013)
- L'Insouciance (2016)
- Les Choses humaines (2019)
Biographie
Elle naît à Paris d'un père d'origine juive tunisienne. [1] Elle vit à Paris avec son compagnon et leurs trois enfants. [1]
Après son baccalauréat, elle entreprend des études de droit, obtient un DEA (Droit de la communication) à l'Université de Paris II (Panthéon Assas)[2]. Elle exerce la profession de juriste et prépare une thèse qu'elle ne soutient pas[3]. Elle décide alors de se consacrer à l'écriture.
Premiers romans
Les thèmes en sont la mélancolie, la crise existentielle, l'humour et le rapport au judaïsme, souvent abordés à la première personne du singulier.
Son premier roman publié, Pour le Pire, est remarqué par Jean-Marie Rouart[3]. Il est édité en aux éditions Plon qui inaugurent une collection « Jeunes auteurs ». Il relate la lente décomposition d'un couple.
Son second roman publié, Interdit, (Plon 2001) - récit burlesque de la crise identitaire d'un vieux juif - connaît un succès critique et public. Sélectionné pour plusieurs prix dont le prix Goncourt, Interdit obtient le prix Wizo. Il est traduit en plusieurs langues et adapté au théâtre par Salomé Lelouch en 2014 sous le titre Le mariage de Mr Wessmann[4],[5].
Le sens de l'ironie et de la tragi-comédie, l'humour juif se retrouvent encore dans Du sexe féminin en 2002 - une comédie acerbe sur les relations mère-fille, ce troisième roman concluant sa trilogie sur la famille juive.
Les « romans sociaux » chez Grasset
En 2003, elle rejoint les Éditions Grasset où elle publie son quatrième roman Tout sur mon frère qui explore les effets pervers de l'autofiction (nommé pour les Prix des libraires et finaliste du prix France-Télévision).
En 2005, elle publie Quand j'étais drôle qui raconte les déboires d'un comique français à New-York.
En 2007 paraît Douce France, un roman social qui dévoile le fonctionnement des centres de rétention administrative.
En 2008, sort son septième roman, La domination, pour lequel elle reçoit la Bourse Stendhal du ministère des Affaires étrangères. Il évoque les jeux de pouvoir dans le milieu de l'édition à travers les prismes de l'identité. Il a fait partie des premières sélections du prix Goncourt, prix Goncourt des lycéens et du prix de Flore.
Le tournant des années 2010
Comme le remarque Eric Loret dans Le Monde des livres, elle expérimente à partir de 2010 une tonalité plus sociale et critique, « questionnant la place de l’individu, qu’il soit artiste lunaire ou citoyen minoritaire »[6].
En 2010, son roman Six mois, six jours fait partie de la première et deuxième sélection du prix Goncourt 2010, de la première sélection du prix Interallié et du prix Goncourt des lycéens. Il a obtenu en 2011, le prix littéraire du Roman News[7].
Son neuvième roman intitulé L'Invention de nos vies[8],[9],[10] paraît en septembre 2013 à l'occasion de la rentrée littéraire aux éditions Grasset. Le roman se penche sur « l'histoire d'un jeune homme d'origine arabe, Samir, qui, pour réussir sa carrière d'avocat d'affaires à New York, a « emprunté » une partie de l'identité de son meilleur ami d'enfance, un Juif nommé Samuel[11] ». Il figure dans plusieurs sélections de prix littéraires parmi lesquels le prix Fémina, l'Interallié, le prix Goncourt, Goncourt des lycéens, le prix des libraires. Il est finaliste du prix Goncourt[12]. L'invention de nos vies est traduit dans plusieurs pays parmi lesquels le Royaume-Uni, les États-Unis (sous le titre The age of reinvention[13],[14]), le Canada[15], l'Italie[16],[17], la Chine, la Grèce, les Pays-Bas[18] et l'Allemagne[19].
Son roman L'Insouciance est publié en 2016. À l'occasion de la publication de ce dixième roman, le journal Le Monde en 2016 mentionne, sur l'ensemble de ses ouvrages : « Quelques thèmes sautent aux yeux. Par exemple la judéité des personnages. Et ce qui en découle : le père, la loi, l’humour kafkaïen — L’Insouciance met d’ailleurs en scène la Lettre au père de l’auteur pragois[6]. » Le roman obtient le Prix Landerneau des lecteurs. L'ouvrage est bien accueilli par la critique[20],[21].
Les Choses humaines est publié le aux éditions Gallimard. Consacré à une affaire de viol, l'auteure y évoque aussi des thèmes tels que l'ascenseur social et les rapports de domination. Présent dans plusieurs sélections pour les prix littéraires d'automne, dont le prix Goncourt et le prix Femina, il est en définitive le lauréat du prix Interallié et du prix Goncourt des lycéens cette même année 2019[22],[23].
Œuvres
- 2000 : Pour le pire (Éditions Plon, Pocket 11352) (ISBN 2-259-19294-7)
- 2001 : Interdit (Éditions Plon, Pocket 11613, Grasset 2010, Livre de Poche) (ISBN 2-259-19520-2)
- 2002 : Du sexe féminin (Éditions Plon, Pocket 11941, Livre de Poche) (ISBN 2-259-19708-6)
- 2003 : Tout sur mon frère (Éditions Grasset, Livre de Poche 30276) (ISBN 2-246-65401-7)
- 2005 : Quand j'étais drôle (Éditions Grasset, Livre de Poche) (ISBN 2-246-65411-4)
- 2007 : Douce France (Éditions Grasset, Livre de Poche) (ISBN 2246709911)
- 2008 : La Domination (Éditions Grasset, Livre de Poche) (ISBN 2246739217)
- 2010 : Six mois, six jours (Éditions Grasset, Livre de Poche) (ISBN 978-2246758310)
- 2013 : L'Invention de nos vies (Éditions Grasset, Livre de Poche) (ISBN 978-2-246-80752-0)
- 2016 : L'Insouciance[6] (Éditions Gallimard) (ISBN 978-2-070-14619-2)
- 2019 : Les Choses humaines (Éditions Gallimard) (ISBN 978-2-07-272933-1)
Participation
- 2017 : Collectif, Qu'est-ce que la gauche ?, Fayard
Adaptation de son œuvre
Au théâtre
- 2014 - 2015 : Le Mariage de Mr Wessmann, d'après l'ouvrage Interdit, adaptation de Salomé Lelouch[4],[5], théâtre La Bruyère[24] d' à ; festival d'Avignon en .
Prix et distinctions
- Prix du Roman News 2011 pour Six mois, six jours[7]
- Prix littéraires Les Lauriers Verts 2013, catégorie Roman, pour L'Invention de nos vies[25].
- Le , Karine Tuil reçoit les insignes de chevalier de l'ordre des arts et des lettres, décoration remise par Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication[26].
- L'Insouciance est sélectionné en 2016 pour le prix Goncourt, le grand prix de l'Académie française et l'Interallié et reçoit le Prix Landerneau des lecteurs le [27].
- Le , Audrey Azoulay, ministre de la Culture et de la Communication lui décerne le grade d'officier de l'ordre des Arts et des Lettres[28].
- Le , son roman Les Choses humaines reçoit le Prix Interallié[29]. Le lendemain, le roman reçoit le Prix Goncourt des lycéens[23].
Notes et références
- (en) Lucille Cairns, Post-war Jewish Women's Writing in French: Juives Francaises Ou Francaises Juives?, Routledge, (ISBN 978-1-9065-4040-1, lire en ligne), p. 293.
- « Karine Tuil », sur @lalettre.com
- « Karine Tuil : “Un livre doit être dangereux” », sur Profondeur de champs,
- « Dans la veine de Woody Allen », sur leparisien.fr (consulté le )
- « Le Mariage de M. Weissmann », sur Télérama Sortir (consulté le )
- Eric Loret, « Karine Tuil, voix singulière du roman français », Le Monde, (lire en ligne).
- Mohammed Aissaoui, « Six mois, six jours, de Karine Tuil », Article, Le Figaro, 26 août 2011.
- «L’Invention de nos vies» par Karine Tuil, terriblement efficace, RFI, 23 décembre 2013
- « Rentrée littéraire 2013 - Karine Tuil ou les grandes espérances », sur Le Point, https://plus.google.com/+LePointfr (consulté le )
- « D'une identité à l'autre, Karine Tuil », sur Le Huffington Post (consulté le )
- Mohammed Aïssaoui, « Karine Tuil : sexe, mensonges et trahisons », sur Le Figaro (consulté le )
- « Les quatre finalistes du Goncourt dévoilés », sur Le Huffington Post (consulté le )
- (en-US) Ron Charles, « ‘The Age of Reinvention’ review: A novel of Islamophobia and deception », The Washington Post, (ISSN 0190-8286, lire en ligne, consulté le )
- « French novel 'The Age of Reinvention' spotlights the pitfalls of Islamophobia », sur chicagotribune.com (consulté le )
- Elizabeth Warkentin, « Karine Tuil's "important" novel, a “scathing indictment of racism,” captured imaginations in her native France », The Toronto Star, (ISSN 0319-0781, lire en ligne, consulté le )
- « La nuova vita di Samuel piena di bugie - la Repubblica.it », sur Archivio - la Repubblica.it (consulté le )
- « L'invenzione della vita », sur ufficiostampa.sperling.it (consulté le )
- « Karine Tuil, Een verzonnen leven (voorpublicatie) - Athenaeum Boekhandel », sur www.athenaeum.nl (consulté le )
- Christian Buß, « Aufsteigerroman "Die Gierigen": Das System ist böse? Ich bin böser! », Spiegel Online, (lire en ligne, consulté le )
- « Karine Tuil révèle l'insouciance perdue de la société française », Le Point, (lire en ligne).
- Rémi Bonnet, « Avec Les Choses humaines, Karine Tuil est nominée au Goncourt 2019 », L’Écho républicain, (lire en ligne).
- Mohammed Aïssaoui, « Karine Tuil remporte le prix Interallié 2019 pour son roman Les Choses humaines », Le Figaro, (lire en ligne)
- « Le Goncourt des lycéens 2019 pour Karine Tuil (encore) », Le Nouvel Obs, (lire en ligne)
- « Théâtre La Bruyère » – Le Mariage de M. Weissmann », sur www.theatrelabruyere.com (consulté le )
- Lauréats de l'édition 2013, site lalettredulibraire.com, du 25 août 2013.
- « Discours d'Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, prononcé à l’occasion de la cérémonie de remise des insignes de Chevalier de l’ordre national du Mérite à Karine Gloanec-Maurin, de Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres à Karine Tuil, le 23 avril à Paris. - Ministère de la Culture et de la Communication », sur www.culturecommunication.gouv.fr (consulté le )
- Actualitté, « Karine Tuil lauréate du Prix Landerneau des Lecteurs 2016 », Actualitté, (lire en ligne, consulté le )
- Arrêté du 23 mars 2017 portant nomination et promotion dans l'ordre des Arts et des Lettres.
- Le prix Interallié 2019 pour Karine Tuil et « les Choses humaines ».
Liens externes
- Notices d'autorité :
- Fichier d’autorité international virtuel
- International Standard Name Identifier
- Bibliothèque nationale de France (données)
- Système universitaire de documentation
- Bibliothèque du Congrès
- Gemeinsame Normdatei
- Service bibliothécaire national
- Bibliothèque royale des Pays-Bas
- Bibliothèque universitaire de Pologne
- Bibliothèque nationale d’Australie
- Base de bibliothèque norvégienne
- Bibliothèque nationale tchèque
- WorldCat Id
- WorldCat
- (fr + en + de) Site officiel
- Portail de la littérature française
- Portail de la culture juive et du judaïsme