Jean-Marie Rouart

Jean-Marie Rouart, né le à Neuilly-sur-Seine, est un romancier, essayiste et chroniqueur français. Il est membre de l'Académie française depuis 1997.

Pour les autres membres de la famille, voir Famille Rouart.

Biographie

Né dans une famille de peintres, Jean-Marie Rouart est le fils du peintre Augustin Rouart (1907-1997) et l'arrière-petit-fils des peintres et collectionneurs Henri Rouart et Henry Lerolle[1].

Sa scolarité est difficile mais, malgré les difficultés rencontrées, Jean-Marie Rouart persévère. Il est cinq fois candidat au baccalauréat : il obtient un premier bac au bout de la troisième tentative (à l'oral de rattrapage), puis un second bac au bout de la seconde tentative.[2] Jean-Marie échoue ensuite en première année de droit, puis en première année de lettres.[3]

Après avoir mené ses études de philosophie et de lettres[4],[5], Jean-Marie entre au Magazine littéraire en 1967 puis au Figaro, où il reste de 1967 à 1975, chroniqueur et grand reporter, avant de démissionner lors du rachat du journal par Robert Hersant[6].

Alors que son premier livre est refusé treize fois par les éditeurs en 1962 et qu'il renonce à le faire publier, son second livre La Fuite en Pologne paraît en 1974[6].

Franc-maçon « parce que leurs idées étaient à l'opposé de celles de ma famille »[7], il collabore comme éditorialiste, à partir de 1977, au Quotidien de Paris (Groupe Quotidien) dont il devient rédacteur en chef en 1979 et dont il dirige les pages littéraires jusqu'à son départ en 1985[6].

Il retourne par la suite au Figaro et devient le directeur du supplément littéraire de 1986 à 1988, puis le directeur littéraire.

En 1994, il est l'un des principaux animateurs du Comité pour la révision du procès d'Omar Raddad, affaire à laquelle il consacre un ouvrage, Omar : la construction d'un coupable, ce qui lui vaudra une condamnation pour diffamation en 2002[8].

À partir de 1995, il est membre du jury du prix de l'écrit intime[9].

En 1996, il est le premier gérant de la Société des rédacteurs du Figaro.

Le , après s'être présenté cinq fois[6], il est élu à l'Académie française au fauteuil 26, succédant à Georges Duby face à Ivan Gobry et Florent Gaudin[10]. Il y fut reçu le par Hélène Carrère d'Encausse[11].

Il mène un combat actif contre la prostitution, préfaçant en 2000 le Livre noir de la prostitution.

En 2002, il co-signe une pétition demandant une « solution rapide et décente aux problèmes fiscaux de Françoise Sagan », condamnée pour une fraude fiscale sur ses revenus de 1994 et devant à l’État 838 469 euros, en considérant que si « Françoise Sagan doit de l'argent à l’État, la France lui doit beaucoup plus : le prestige, le talent, un certain goût de la liberté et de la douceur de vivre »[12].

En 2003, il est évincé de la direction du Figaro littéraire au profit d'Angelo Rinaldi. Il collabore alors à Paris Match.

Depuis 2006, il préside le comité de soutien à Bruno Joushomme[13], dont l'objectif est la révision de son procès, compte tenu des nouveaux éléments au dossier[14].

En 2012, alors qu'il préside le festival La Forêt des livres, il reçoit le Prix de l’Œuvre de ce même festival[15].

À l'Académie française

Membre depuis 1997-1998. Parmi ses travaux académiques, il a prononcé lors de la séance publique du le traditionnel discours sur la Vertu. Il avait choisi de le consacrer aux moines de Tibhirine, et déclarait notamment : « Les hommes que je vais évoquer devant vous ont porté la vertu à un si haut degré de perfection qu’elle finit par rejoindre un mot plus vaste, indémodable, que l’on ne peut galvauder tant il est lié à une inquiétude qui se mêle à une aspiration éternelle : l’amour »...

C'est également lui qui répondit au discours de réception de Valéry Giscard d'Estaing, en 2003, dans lequel, après avoir retracé l'œuvre politique de l'ancien président de la République, il rappela le jugement sévère que le critique du Figaro Renaud Matignon avait consacré à Giscard d'Estaing après la parution de son unique roman, Le Passage, le comparant à « un Maupassant qui aurait fait la connaissance de la comtesse de Ségur, ou à un Grand Meaulnes qui aurait croisé Bécassine »[16].

Télévision

En 2015, il participe à l'émission Secrets d'Histoire consacrée à Giacomo Casanova, intitulée Casanova, l'amour à Venise, diffusée le 20 octobre 2015 sur France 2[17].

Œuvres

Ecrits

  • 1974 : La Fuite en Pologne, Grasset, rééd. 2001 - Prix Roberge de l’Académie française en 1975
  • 1975 : La Blessure de Georges Aslo, Grasset
  • 1977 : Les Feux du pouvoir Grasset – Prix Interallié
  • 1980 : Le Mythomane, Grasset
  • 1983 : Avant-Guerre, Grasset – Prix Renaudot
  • 1985 : Ils ont choisi la nuit, Grasset – Prix de l'essai de l’Académie française
  • 1987 : Le Cavalier blessé, Grasset
  • 1989 : La Femme de proie, Grasset
  • 1990 : Le Voleur de jeunesse, Grasset
  • 1993 : Le Goût du malheur, Gallimard
  • 1994 : Omar, la construction d’un coupable, Le Fallois
  • 1995 : Morny, un voluptueux au pouvoir, Gallimard
  • 1997 : L'Invention de l’amour, Grasset
  • 1998 : La Noblesse des vaincus, Grasset
  • 1998 : Bernis, le cardinal des plaisirs, Gallimard – Prix Nouveau Cercle Interallié
  • 2000 : Une jeunesse à l’ombre de la lumière, Gallimard
  • 2000 : Discours de réception à l'Académie française, Grasset
  • 2001 : Une famille dans l'impressionnisme, Gallimard
  • 2002 : Nous ne savons pas aimer, Gallimard
  • 2003 : Adieu à la France qui s'en va, Grasset – Prix François-Mauriac de la région Aquitaine
  • 2004 : Libertin et Chrétien, Desclée de Brouwer
  • 2005 : Mes fauves, Grasset
  • 2006 : Le Scandale, Gallimard
  • 2008 : Devoir d'insolence, Grasset
  • 2009 : Cette opposition qui s'appelle la vie, Grasset
  • 2011 : La Guerre amoureuse, Gallimard
  • 2012 : Napoléon ou la Destinée, Gallimard – Prix du Guesclin et prix Combourg
  • 2014 : Ne pars pas avant moi, Gallimard
  • 2015 : Ces amis qui enchantent la vie, Robert Laffont
  • 2017 : Une jeunesse perdue, Gallimard
  • 2017 : Le Psychodrame français, éd. Robert Laffont
  • 2018 : La vérité sur la comtesse Berdaiev, éd. Gallimard.
  • 2019 : Dictionnaire amoureux de Jean d'Ormesson, Plon.
  • 2021 : Ils voyagèrent vers des pays perdus, Albin Michel. (Présentation de l'éditeur)
  • 2021 : Ce pays des hommes sans Dieu, Bouquins.

Théâtre

Autres écrits

  • La Famille Rouart. Au cœur de l'Impressionnisme, catalogue de l'exposition sous la direction de Solange Thierry, édité par le musée de la vie romantique, Paris, 2004.

Décorations


Notes et références

  1. Dominique Bona, Deux sœurs : Yvonne et Christine Rouart, les muses de l'Impressionnisme, Grasset, , 384 p. (ISBN 978-2-246-79810-1 et 2-246-79810-8)
  2. Philippe Vandel, Tout et son contraire. best of et interdits: Best of et interdits, Fetjaine, 23/05/2011
  3. L'Internaute, Jean-Marie Rouart : "Si on est un écrivain, on reste un écrivain, quoiqu'on fasse", décembre 2006
  4. Il passe par le cours Pollès à Paris dans les années 1960. Voir « Aux enseignants, les anciens élèves reconnaissants... Les profs qui nous ont inspirés », Le Nouvel Observateur, n° 2213, 5 avril 2007.
  5. Encyclopædia Universalis, Jean-Marie Rouart (1943), consulté le 01/05/2020
  6. Ondine Millot, « Pose perdue », sur Libération.fr,
  7. Livres-Hebdo, 8 septembre 2000.
  8. NouvelObs.
  9. Anne Coudreuse et Françoise Simonet-Tenant (dir.), Pour une histoire de l'intime et de ses variations, Paris, L'Harmattan, 2009, p. 7.
  10. Le Monde, « Académie française », Le Monde, (lire en ligne , consulté le ).
  11. « Réponse au discours de réception de Jean-Marie Rouart | Académie française », sur www.academie-francaise.fr (consulté le )
  12. « Isabelle Adjani au secours de Françoise Sagan », Le Parisien, (consulté le )
  13. Justice: Le nouveau combat de Jean-Marie Rouart, lepoint.fr, 17 janvier 2007
  14. La justice ne veut pas d'un nouveau procès Joushomme, leparisien.fr, 16 mai 2006
  15. [http://bibliobs.nouvelobs.com/rentree-2012/20120827.OBS0540/pommade-en-foret.html Le Nouvel Observateur
  16. Travaux de Jean-Marie Rouart sur le site de l'Académie française
  17. « Secrets d'Histoire - Casanova : l'amour à Venise », sur Inatheque (consulté le )
  18. Archives des nominations et promotions dans l'ordre des Arts et des Lettres.
  19. Décret du 14 novembre 2002 portant promotion et nomination
  20. Décret du 13 juillet 1994 portant promotion et nomination
  21. Décret du 13 juillet 2009 portant promotion et nomination

Annexes

Bibliographie

  • Charlotte Cachin-Liébert, « Rouart (Jean-Marie) », dans Jacques Julliard et Michel Winock (dir.), Dictionnaire des intellectuels français : les personnes, les lieux, les moments, Paris, Le Seuil, (ISBN 978-2-02-099205-3), p. 1228-1229.

Liens externes

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