Jean Sylvain Bailly

Jean Sylvain Bailly, né le à Paris et mort guillotiné le à Paris, est un mathématicien, astronome, écrivain et homme politique français. Il a été le premier maire de Paris.

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Jean Sylvain Bailly

Jean Sylvain Bailly
Huile sur toile de Jean-Laurent Mosnier
(Musée Carnavalet, Paris).
Fonctions
Maire de Paris

(2 ans, 4 mois et 3 jours)
Prédécesseur Poste créé
Successeur Jérôme Pétion de Villeneuve
Président de l'Assemblée constituante

(16 jours)
Monarque Louis XVI
Prédécesseur Poste créé
Successeur Jean-Georges
Lefranc de Pompignan
Député aux États généraux

(1 mois et 11 jours)
Circonscription Paris
Monarque Louis XVI
Groupe politique Tiers état
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Paris (France)
Date de décès
Lieu de décès Paris (France)
Nature du décès Guillotiné
Nationalité Française
Profession Astronome
Homme politique
Religion Déiste puis athée

Biographie

Famille

Ses parents sont Jacques II Bailly et Cécile Guichon. Jean-Sylvain Bailly est le petit-fils de Nicolas Bailly, peintre du roi et garde des tableaux de la couronne, qui le destinait à la peinture. Le père de Jean Sylvain Bailly est aussi un peintre. Jean Sylvain Bailly préfère par-dessus tout l'astronomie.

Membre des académies

Il travaille d’abord pour le théâtre, mais lié à Lacaille, il s’intéresse très tôt à l’astronomie et fait construire un observatoire sur le toit du Louvre, à Paris. Il est proche des philosophes. Il a rédigé plusieurs ouvrages dont une Histoire de l'astronomie ancienne, depuis son origine jusqu'à l'établissement de l'Ecole d'Alexandrie[1] et une Histoire de l'astronomie moderne depuis la fondation de l'école d'Alexandrie jusqu'à l'époque de 1730[2].

Ses observations astronomiques lui valent son élection à l’Académie des sciences en 1763.

Son Histoire de l’Astronomie, œuvre littéraire autant que scientifique, lui ouvre les portes de l’Académie française: il est battu en 1781, malgré le soutien de La Harpe[3], il est élu en 1783, grâce à la persévérance de son ami Buffon.

Franc-maçon, il est un des membres les plus actifs de la loge de Paris "Les Neuf Sœurs" [4].

Pendant la Révolution, il aide Alexandre Lenoir à sauvegarder le patrimoine français[réf. nécessaire].

Statue de Bailly par René de Saint-Marceaux dans la salle du Jeu de paume.

Révolution française

Membre aussi de la Société des amis de la constitution, Jean Sylvain Bailly est rédacteur avec Camus, Le Chapelier et Guillotin, du Cahier de doléances du Tiers état de Paris qui demande la démolition de La Bastille, puis il est élu le , 1er député du Tiers état de Paris aux États généraux. Le 3 juin suivant, il est élu président du tiers état et, le , président de l’Assemblée nationale (fonction qu'il occupera jusqu'au de cette année).

Le , lors du serment du Jeu de Paume, il est le premier à prêter serment et, trois jours plus tard, lors de la séance où Louis XVI exige la dispersion de l’Assemblée, il refuse d’obtempérer et s'autoproclame président de l'Assemblée nationale.

Jean Sylvain Bailly lors du serment du Jeu de paume à Versailles le 20 juin 1789 (Collection privée de Nuno Carvalho de Sousa, Lisbonne.)

Maire de Paris

Le lendemain de l'assassinat de Jacques de Flesselles, il est désigné maire de Paris le par l'acclamation d'une assemblée hétéroclite d'électeurs des soixante districts et de quelques députés de l'Assemblée nationale[5]. C'est à ce titre qu'il remet la cocarde tricolore au roi, lors de la visite que celui-ci rend à l’Hôtel de Ville, le 17 juillet.

Dans sa fonction de maire, il est le chef de la première Commune de Paris, et se trouve attaqué par Camille Desmoulins et Jean-Paul Marat, pour être trop conservateur. Il demeure à cette époque dans un hôtel particulier, 8–12 rue Neuve des Capucines, mis à la disposition par la commune.

Fusillade du Champ-de-Mars

Après l’évasion manquée des 20 et 21 juin 1791 de la famille royale, Bailly veut contenir l’agitation républicaine qui vise à obtenir la déchéance du roi et, à la demande de l’Assemblée, proclame la loi martiale. Le , la garde nationale qu'il mène tire sur les pétitionnaires qui se tiennent sur le Champ-de-Mars. Sa popularité, restée jusque-là à peu près intacte, tombe au plus bas. Le 12 novembre, il démissionne de toutes ses fonctions politiques, et se retire à Nancy.

Condamnation

Bailly conduit à l'échafaud.
Illustration de Tony Johannot publiée dans l’Histoire de la Révolution française d'Adolphe Thiers, Furne, 1836.

Il est mis en état d’arrestation en juillet 1793, alors qu’il se trouve à Melun, et placé en détention. Appelé à témoigner lors du procès de Marie-Antoinette, il refuse de le faire à charge et dépose en sa faveur, ce qui le conduit implicitement à sa perte.

Son procès est expédié par le Tribunal révolutionnaire du 9 au , et la sentence exécutée le lendemain, après que la guillotine a été symboliquement transportée par les révolutionnaires de l’esplanade du Champ-de-Mars (à l’endroit même où les troupes de la Constituante avaient tiré sur les « Sans-Culotte » le ), et installée à l'extrémité gauche du champ de la Fédération, dans le fossé même qui entourait l'enceinte, car les révolutionnaires ne voulaient pas que le sang de Bailly soit mélangé à celui de leurs émeutiers morts au Champ-de-Mars. Comme les membres du condamné, glacés par la pluie et le froid, sont agités d’un tremblement involontaire, un spectateur lui dit :
— Tu trembles, Bailly ?
— Oui, répond le vieillard avec calme, mais c'est seulement de froid[6].

Une plaque apposée sur l'immeuble au 2 avenue de La Bourdonnais marque l'emplacement de son exécution. Son corps repose sous l'église Saint-Pierre-du-Gros-Caillou, dans laquelle une plaque commémorative a été apposée le .

Les académies étant supprimées, sa place à l'Académie française ne sera donnée à Emmanuel-Joseph Sieyès qu'en 1803 lors de la création de la seconde classe de l’Institut de France.

En son ami, le poète Simon-Pierre Mérard de Saint-Just publie à Londres un Éloge historique de Jean Sylvain Bailly en 25 exemplaires[7].

C'est Arago qui prononce en 1844 son éloge à l’Académie des sciences.

Publications

Portrait de Jean Sylvain Bailly, par Garneray et Alix, d'après David.

Bibliographie

  • François Arago, Biographie de Jean-Sylvain Bailly, astronome de l'ancienne Académie des sciences, membre de l'Académie française et de l'Académie de l'inscriptions et belles-lettres, premier président de l'Assemblée constituante, premier maire de Paris, etc., dans Mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut de France, Gauthier-Villars, Paris, 1853, t. 23, p. LXXIII-CCXLIV (lire en ligne)
  • Roger Hahn, « Quelques nouveaux documents sur Jean-Sylvain Bailly », Revue d'histoire des sciences et de leurs applications, t. VIII, no 4, , p. 338-353 (lire en ligne).
  • (en) Edwin Burrows Smith, Jean-Sylvain Bailly, astronomer, mystic, revolutionary, 1736–1793, Philadelphie, American Philosophical Society, [8].

Hommages

Notes et références

Notes

  1. « Publicité » au sens premier du terme : Action de rendre public ; résultat de cette action.

Références

  1. Jean Sylvain (1736-1793) Auteur du texte Bailly, Histoire de l'astronomie ancienne, depuis son origine jusqu'à l'établissement de l'Ecole d'Alexandrie ; par M. Bailly,... Seconde édition, (lire en ligne)
  2. Jean Sylvain (1736-1793) Auteur du texte Bailly, Histoire de l'astronomie moderne depuis la fondation de l'école d'Alexandrie jusqu'à l'époque de 1730. Tome 2 / , par M. Bailly,..., (lire en ligne)
  3. Victor Melchior Jacques, « Cérutti et le salon de la duchesse de Brancas à Fléville (1778-1784) », Annales de l'Est,1888, p. 356-357. Numérisé sur gallica
  4. Louis Amiable et Charles Porset, Une loge maçonnique d'avant 1789, la loge des Neuf Sœurs : étude critique, Paris, Les Éditions Maçonniques de France, , 176-180 p. (lire en ligne).
  5. Jacques de Cock, L'affaire de la mairie de Paris en 1789, Fantasques éditions, Lyon, 1991, p. 30.
  6. Charles-Henri Sanson, La Révolution française vue par son bourreau, Le Cherche-midi, 2007, p. 85–94.
  7. Mérard de Saint-Just Simon-Pierre, Éloge historique de Jean Sylvain Bailly, Londres, S. P. Rinistad-Stumear, , 266 p., p. 1–183.
  8. Recension par Roger Hahn.
  9. Edwy Plenel, La Sauvegarde du peuple - Presse, liberté et démocratie, La Découverte - Petits cahiers libres, , 208 p. (ISBN 9782348055843)

Annexes

Article connexe

Liens externes

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