René de Saint-Marceaux
René de Saint-Marceaux, pseudonyme de Charles-René de Paul de Saint-Marceaux, est un sculpteur et médailleur français né à Reims le et mort à Paris le [1],[2].
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Biographie
René de Saint-Marceaux est le petit-fils d'Augustin Marie de Paul de Saint-Marceaux, maire de Reims. Il devient l'élève de François Jouffroy à l'École des beaux-arts de Paris. Il est élu membre de l’Académie des beaux-arts en 1905[3].
Saint-Marceaux épouse, en 1892, Marguerite Jourdain (1850-1930), veuve du peintre Eugène Baugnies (1841-1891), de la fortune duquel elle vient d'hériter. Le salon de musique de Marguerite de Saint-Marceaux, au 100, boulevard Malesherbes à Paris, rivalise avec celui de la princesse de Polignac. Marguerite sert de modèle, parmi d’autres, au personnage de Madame Verdurin du roman À la recherche du temps perdu de Marcel Proust[4].
En 1913, René de Saint-Marceaux adopte les trois fils adultes que Marguerite a eus de son premier mariage, Georges (né en 1871), industriel et inspecteur des finances, Jacques (1874-1925), peintre comme son père biologique, et Jean (né en 1878), militaire[5]. Ils ajoutent alors à leur nom de naissance celui de leur père adoptif et s’appellent désormais : Baugnies de Paul de Saint-Marceaux. Le patronyme passe de même au fils du peintre Jacques Baugnies et de son épouse Yvonne, née de Montagnac, le futur sculpteur Jean-Claude de Saint-Marceaux (1902-1979).
René de Saint-Marceaux est une figure représentative de ces nombreux artistes de la Troisième République, exposant aux Salons et multipliant les concours et les honneurs. Il eut pour praticien François Pompon (1855-1933), entre autres, de 1895 à 1914[6]. Saint-Marceaux a souffert toute sa vie de douloureux rhumatismes articulaires et il était obligé de s'aliter au moment de ses crises. François Pompon suppléait alors son maître devenu, avec le temps passé aux côtés l'un de l'autre, son ami[réf. nécessaire]. De milieux très différents, les deux hommes s'estimaient et partageaient la même passion pour leur métier : la sculpture.
Influencé par la Renaissance italienne au début de sa carrière, il s'en détache pour revenir à l'art des imagiers du Moyen Âge. C'est à eux qu'il doit sa vocation de boueux[Quoi ?], lui que ses parents destinaient à reprendre la maison de champagne créée par son grand-père Augustin et développée par son père Alexandre. Son enfance vagabonde et rêveuse dans les vieilles rues de Reims et autour de la cathédrale l'imprègne de cet art d'artisans inspirés. Les styles des œuvres de Saint-Marceaux sont très variés si l'on veut bien considérer l'ensemble de sa production et non seulement ses statues les plus connues qui sont les plus classiques et qui l'ont caractérisé.
Son atelier de débutant était situé rue d'Assas à Paris[7]. Il a travaillé ensuite chez lui au 27, avenue de Villiers, puis au 100, boulevard Malesherbes après son mariage avec Marguerite Baugnies née Jourdain. Pour honorer son succès au concours pour le Monument de l'Union postale universelle de Berne (1909), il dut louer un hangar de grandes dimensions pour réaliser le plâtre de cette œuvre d'une hauteur de presque 10 m.
Il est inhumé au cimetière de l'église Saint-Martin de Cuy-Saint-Fiacre (Seine-Maritime). Il était dans cette commune propriétaire d'un chalet, lieu de villégiature habituel de la famille.
Le boulevard Saint-Marceaux de Reims fait honneur tant à lui qu'à son grand-père, et une rue de Saint-Marceaux leur est dédiée à Paris.
Œuvres dans les collections publiques
- Gray, musée Baron-Martin :
- Femme nue, accroupie, les bras croisés, statuette plâtre, 40 × 30 × 24 cm ;
- Masque de jeune fille ou de jeune béguine précédemment attribué par erreur à Michel Béguine, plâtre patiné terre cuite, 23 × 15 × 11 cm.
- Paris :
- cimetière de Montmartre : Gisant d'Alexandre Dumas fils.
- cimetière du Père-Lachaise :
- Gisant de Félix Faure, 1900 ;
- Le Devoir, tombeau de Pierre Tirard.
- Collège de France : Monument à Marcellin Berthelot, 1917, partiellement fondu sous le régime de Vichy[8],[9].
- jardins des Champs-Élysées : Monument à Alphonse Daudet, 1901.
- musée de la vie romantique : Buste d'Ernest Renan, 1883, plâtre patiné.
- musée d'Orsay :
- Génie gardant le secret de la tombe, Salon de 1879, statue en marbre ;
- Sourire, vers 1888, haut-relief en terre cuite ;
- Algérienne, vers 1889, masque en terre cuite ;
- Tahitienne, vers 1890, masque en terre cuite ;
- La Langueur, vers 1893, tête en terre cuite ;
- Saint Jean-Baptiste, vers 1899, tête en terre cuite ;
- Phénix, vers 1908, tête en terre cuite ;
- Douleur, masque en terre cuite ;
- Buste de Pascal Dagnan-Bouveret, 1892, bronze[10].
- place du Général-Catroux : Monument à Alexandre Dumas fils, 1906[11].
- Reims :
- cimetière du Nord :
- L’Élévation des âmes du purgatoire, bas-relief, sépulture David ;
- Sur le chemin de la vie, 1907, statue en marbre ornant le tombeau de ses parents ;
- Gisant de l’abbé Miroy, 1871, bronze.
- hôtel de ville, cour intérieure : La Vigne, statue en bronze[12]. Le modèle en plâtre de 1887 (détruit) portait le titre Mousse de champagne[13].
- musée des Beaux-Arts :
- Arlequin, 1883 ;
- Charlotte Corday, 1900, marbre ;
- La Jeunesse de Dante, marbre ;
- Études des têtes des cinq continents pour le Monument de l'Union postale universelle, plâtre.
- cimetière du Nord :
- Versailles, salle du Jeu de paume : Monument à Jean Sylvain Bailly.
- Vichy :
- cimetière des Bartins : Le Devoir, figure du Monument du souvenir français, bronze ;
- hôtel de ville :
- Le Devoir, plâtre, dans le hall arrière ;
- Buste de Marianne, dans la salle des mariages.
- Berne, parc Kleine Schanze : Monument de l'Union postale universelle, 1909.
- Madrid, Mutua Madrileña, au numéro 33 du Paseo de la Castellana : statue allégorique en bronze du phénix, symbole de la compagnie, portant une figure humaine avec le bras levé représentant Ganymède (déplacée du toit de l'Immeuble Metrópolis).
Médaille
- Jeunesse et vieillesse ou Printemps et hiver, 1906, plaquette biface en bronze à patine brune, (80 × 64 mm), réalisée pour la Société française des amis de la médaille, Paris, musée du Luxembourg, puis transférée au musée du Louvre le . Un exemplaire figure au musée d'Orsay (MEDOR 1440) et un autre au musée des Beaux-Arts de Reims[9] ;
- La Loi de trois ans, Salon de la Société nationale des beaux-arts de 1918, médaille en plâtre.
Publication
- Notice sur la vie et les travaux de M. Paul Dubois : Lue à l'Académie des beaux-arts à la séance du , Paris, Institut de France / Académie des beaux-arts, , 17 p. (notice BnF no FRBNF31282800).
Distinctions
- René de Saint-Marceaux est nommé chevalier de la Légion d'honneur le , promu officier le puis élevé au grade de commandeur le [14].
- La Jeunesse de Dante (1869), musée des Beaux-Arts de Reims.
- Première communion (1893), musée des Beaux-Arts de Lyon.
- Dame de pique (entre 1894 et 1901), musée des Beaux-Arts de Nancy.
- Le Devoir (vers 1895), hôtel de ville de Vichy.
- Charlotte Corday (1900), musée des Beaux-Arts de Reims.
- Sur le chemin de la vie (1907) , Reims, cimetière du Nord.
- Monument de l'Union postale universelle (1909), Berne, parc Kleine Schanze.
Notes et références
- Édouard Papet (dir.), Au creux de la main : La Médaille en France aux XIXe et XXe siècles (catalogue d'exposition), Skira Flammarion / Musée d'Orsay, , 204 p..
- Archives de Paris, acte n°1115, vue 1 / 31.
- « https://www.francebleu.fr/emissions/la-page-d-histoire/une-page-d-histoire-le-sculpteur-remois-rene-de-st-marceaux ».
- Marguerite de Saint-Marceaux et Myriam Chimènes (éd.) (préf. Michelle Perrot), Journal : 1894-1927, Paris, Arthème Fayard, , 1488 p. (ISBN 978-2-213-62523-2).
- Pyra Wise, Sur une note de régie elliptique de Proust : les Saint-Marceaux et les nymphéas de Monet, Institut des textes et manuscrits modernes (ITEM), (en ligne).
- Bernard-Morot-Gaudry, « La sculpture en Morvan au XXe siècle et au début du XXIe siècle», Bulletin de l'Académie du Morvan, no 82, 2017, p. 6.
- La médaille en France aux XIXe et XXe siècle. Au creux de la main, Skira Flammarion, Bibliothèque nationale de France, 2012, p. 103 et 104.
- Notice sur le site e-monumen.net.
- La médaille en France aux XIXe & XXe siècle. Au creux de la main, Skira Flammarion, Bibliothèque nationale de France, 2012, pp. 103 et 104.
- Notice sur la base Joconde.
- Descriptif sur le site paris1900.lartnouveau.com.
- « Regard sur un artiste : René de Saint-Marceaux - La documentation de ReimsAvant », La documentation de ReimsAvant, (lire en ligne, consulté le ).
- « Mousse de champagne », notice no 000SC024214, base Joconde, ministère français de la Culture.
- « Cote LH/2070/20 », base Léonore, ministère français de la Culture
Voir aussi
Bibliographie
- Annuaire de la guerre, Reims, Association amicale des anciens élèves du lycée de Reims, Impr. Matot-Braine, 1920 sur Gallica.
- Stanislas Lami, Dictionnaire des sculpteurs de l'École française au XIXe siècle, tome IV, N-Z, Paris, Librairie ancienne Honoré Champion, 1921, pp. 221-226 (lire en ligne).
- Collectif, Regards sur un artiste : René de Saint-Marceaux, Reims, musée des Beaux-Arts, 2015. — Catalogue de l'exposition du au au musée des Beaux-Arts de Reims.
- Lucette Turbet, « De Reims à Berne : René de Saint-Marceaux (1845-1915), sculpteur du mouvement », La Vie en Champagne, no 57, janvier-.
- Jean-Michel Nectoux, Antoinette Le Normand-Romain, Véronique Alemany-Dessaint et al., Les Saint-Marceaux : une famille d'artistes en 1900, Paris, Réunion des musées nationaux, 1992, 106 p. (ISBN 2-7118-2726-7) — Catalogue de l'exposition à Paris au musée d'Orsay du 20 octobre 1992 au 17 janvier 1993, et à Reims au musée des Beaux-Arts du au .
- Georges Gardet, Notice sur la vie et les œuvres de M. de Saint-Marceaux : lue dans la séance du samedi , Paris, Institut de France, 1919, 18 p.
- Charles-Marie Widor, Funérailles de M. de Saint-Marceaux […] le lundi , Paris, Institut de France, 1915, 4 p. [discours].
- Guillaume Peigné, Dictionnaire des sculpteurs néo-baroques français (1870-1914), Paris, CTHS, coll. « Format no 71 », , 559 p. (ISBN 978-2-7355-0780-1, OCLC 828238758, notice BnF no FRBNF43504839), p. 431-438.
- Lucette Turbet, Sculpter l'intime, René de Saint-Marceaux 1845-1915, Éditions L'Harmattan, 2020, 246 p. (ISBN 978-2-343-20628-8).
Liens externes
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- AGORHA
- Mapping Sculpture
- Musée d'Orsay
- (en) Bénézit
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- (en) Grove Art Online
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