Jean Druys

Jean Druys fut le 33e abbé de Parc, de 1601 à sa mort, le , l'abbaye de Parc étant un monastère prémontré du duché de Brabant situé dans l'actuelle province du Brabant flamand, en Belgique, près de Louvain. L'abbaye a été fondée en 1129 et est toujours en activité.

Jean Druys

Portrait de l'abbé Jean Druys par Hendrik De Smet (1610)
Biographie
Nom de naissance Drusius
Naissance
Cumptich-lez-Tirlemont
Ordre religieux Ordre des Prémontrés
Ordination sacerdotale
Décès
Bruxelles
Abbé de l'Église catholique
33e abbé de Parc
Autres fonctions
Fonction religieuse
Archichapelain des ducs de Brabant, vicaire général de l'Ordre pour les circaries de Brabant et de Frise, visiteur de l'Université de Louvain et de l'Université de Douai, inspecteur et intendant du couvent des Célestins à Heverlee, visiteur de la circarie d'Espagne
Fonction laïque
Licencié en théologie, député aux États de Brabant, conseiller des archiducs d'Autriche

Ne quid nimis

Chronologie

Jean Druys, né à Cumptich-lez-Tirlemont en 1568, est apparenté à l'abbé Ambroise Loots (31e abbé de Parc), son oncle maternel. Il est profès en 1588, prêtre en 1592, licencié en théologie en 1595, sous-prieur en 1596, puis abbé de Parc le . Il meurt presque subitement à Bruxelles le et est enterré en l'Église de l'abbaye de Parc dans le caveau qu'il s'est fait construire devant le maître-autel.

Abbatiat

Portrait de l'archiduc Albert d'Autriche par Rubens

Généralités

L'abbé Jean Druys est l'acteur et le témoin de la plus belle période pour l'abbaye de Parc, avec celle du XIIIe siècle. Si le XIIIe siècle a été celui du travail manuel et de la consolidation du domaine, de la vie pieuse et active, le XVIIe siècle fut celui du progrès. L'abbé Jean Druys a été influencé dans son action religieuse par les décrets du Concile de Trente, et dans son action temporelle et scientifique, par les relations extérieures et le voisinage de l'Université de Louvain.

Du temps de cet abbé, 38 religieux furent acceptés à l'abbaye.

Sa devise fut « Ne quid nimis » (rien de trop).

Affaires religieuses

En 1617, l'abbé Jean Druys fait graver à Anvers des images des saints de l'Ordre des Prémontrés et un arbre hagiologique conçu par le religieux Jean Maes.

Il est chargé de la révision des statuts de l'Ordre des Prémontrés entre 1618 et 1630. En effet, aidé de son religieux Jean Maes, il travaille énergiquement à partir de 1618 à une rédaction conforme au véritable esprit de l'Église et de l'Ordre, et après maintes difficultés, il parvient, en 1630, à la suite du Concile de Trente, à la révision décisive des statuts. Ces statuts resteront en vigueur jusqu'en 1929.

L'abbé Jean Druys peut pontifier en grande pompe, à Bruxelles, devant les archiducs et le cardinal-infant Ferdinand, étant donné que la dignité d'archichapelain est remise à l'honneur, après les troubles du XVIe siècle.

Affaires intérieures

L'abbé Jean Druys est député aux États de Brabant en 1604, vicaire général de l'Ordre pour les circaries de Brabant et de Frise, visiteur de l'Université de Louvain en 1607 et de Douai en 1616. Il est inspecteur et intendant du couvent des Célestins à Heverlee. La plus grande intervention dans les affaires de l'Université de Louvain est a attribuer à l'abbé, car cette école de sciences a ressenti le contre-coup de la longue agitation et des luttes sanglantes du XVIe siècle, sous la forme de dérives qu'il a fallu redresser.

Les relations entre l'abbé Jean Druys et les archiducs sont fréquentes, début XVIIe siècle, l'abbé étant le conseiller intime et honoré de plusieurs missions importantes. Par exemple, en accord avec les archiducs, il a collaboré à l'érection du prieuré de Postel en abbaye, l'accord ayant été conclu, en sa présence, entre l'abbé de Floreffe et le prieur de Postel, le . Au XVIIe siècle, l'abbé Jean Druys réforme l'abbaye de Oosterhout qui a à souffrir des guerres des Pays-Bas. Malgré le désir de l'archiduc Albert, l'abbé Jean Druys décline l'honneur de l'archevêché de Malines après la mort de l'archevêque Mathias Hovius, ainsi que l'évêché de Gand après le départ de l'évêque Jacobus Boonen pour l'archevêché de Malines.

Affaires internationales

L'abbé Jean Druys rédige des lettres de recommandation pour l'empereur du Saint Empire Romain de la part de l'infante d'Espagne Elisabeth et pour le prélat de Strahov, en y envoyant le un chanoine de Parc pour aller travailler là-bàs, en Allemagne, à la demande de l'abbé de Strahov, dans cette région évangélisée par saint Norbert. Il est visiteur de la circarie d'Espagne en 1630.

L'abbé Jean Druys entreprend, à l'âge de 63 ans, un voyage en Espagne, dans le but de collaborer à la réunion des Norbertins espagnols avec le siège des Prémontrés.

Postérité

Réalisations

L'abbé Jean Druys a complètement bouleversé l'ancienne église de l'abbaye et enlevé un grand nombre de monuments romans et gothiques qui y figuraient. D'autre part, il s'est rendu glorieux par :

  • le relèvement de son abbaye, malgré la pauvreté ;
  • l'amitié des archiduc et archiduchesse Albert et Isabelle dont il était le conseiller ;
  • les visites des Universités de Louvain et de Douai ;
  • l'intervention concernant l'ordre interne dans un grand nombre de monastères norbertins, comme vicaire général et visiteur ;
  • la publication de nouveaux Statuts et du livre cérémonial de l'Ordre des Prémontrés.

Indication posthume

Dans son ouvrage cité plus bas, J.E. Jansen[note 1] accompagne la chronologie de l'abbé Jean Druys d'une indication en latin le concernant : Drusius qui ob insignem prudentiam, morum gravitatem ac virtutum omnium splendorem, non tantum per universum suum Ordinem sed et per totam patriam nomen nactus fuerat clarissimum[note 2].

Portrait

Un portrait de l'abbé Jean Druys est conservé à Parc.

Armes de l'abbé

Ornements extérieurs des abbés prémontrés.
Ornements extérieurs des abbés flamands d'avant la Révolution française.

Les ornements extérieurs des armes de cet abbé auraient pu être ceux des Prémontrés, dont l'habit est entièrement blanc. Ceux-là ont coutume de timbrer leur blason du chapeau prélatice d'argent[1], mais il s'avère que les abbés flamands d'avant la Révolution française utilisaient des ornements extérieurs spécifiques accompagnant leur blason.

Par ailleurs, les armes de l'abbé Jean Druys se blasonnent « d'argent à trois pals de gueules au chef d'or chargé de trois crémaillères de sable rangées en fasce. Une représentation de ces armes est conservée à l'abbaye de Parc.

Annexes

Notes

  1. J.E. Jansen est chanoine de l'abbaye de Parc, archiviste de la ville de Turnhout et membre titulaire de l'Académie royale d'Archéologie de Belgique.
  2. La traduction par un utilitaire informatique de ce qui est indiqué en latin donne : « Drusius, par sa prévoyance remarquable, la gravité de ses mœurs et l'éclat de toutes ses vertus, s'était acquis une renommée des plus illustres, non seulement dans l'ensemble de son ordre mais également dans toute sa patrie ».

Référence

Article connexe

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • J.E. Jansen (Chanoine), L'abbaye norbertine de Parc-le-Duc - Huit siècles d'existence - 1129-1929, Malines, H. Dessain, .
  • Bruno Bernard Heim, Coutumes et Droit Héraldique de l'Église, .
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