Jean-Noël Guérini

Jean-Noël Guérini, né le à Calenzana (Haute-Corse), est un homme politique français.

Pour les personnes ayant le même patronyme, voir Guérini.

Jean-Noël Guérini

Jean-Noël Guérini en 2012.
Fonctions
Sénateur français
En fonction depuis le
(22 ans, 11 mois et 13 jours)
Élection 27 septembre 1998
Réélection 21 septembre 2008
28 septembre 2014
27 septembre 2020
Circonscription Bouches-du-Rhône
Groupe politique SOC (1998-2014)
RASNAG (2014-2015)
RDSE (depuis 2015)
Président du conseil général des Bouches-du-Rhône

(16 ans, 8 mois et 10 jours)
Prédécesseur Lucien Weygand
Successeur Martine Vassal
Maire du 2e secteur de Marseille

(5 ans et 9 mois)
Prédécesseur Jean-Jacques Léonetti
Successeur Lisette Narducci

(6 ans et 6 jours)
Prédécesseur Aucun
Successeur Jean-Jacques Léonetti
Conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur

(5 ans, 11 mois et 21 jours)
Élection 22 mars 1992
Conseiller général puis départemental
des Bouches-du-Rhône

(39 ans, 3 mois et 12 jours)
Élection 14 mars 1982
Réélection 9 mars 2008
29 mars 2015
Circonscription Canton de Marseille-Les Grands-Carmes (1982-2015)
Canton de Marseille-2 (2015-2021)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Calenzana (Haute-Corse)
Parti politique SFIO (1967-1969)
PS (1969-2014)
LFD13 (depuis 2014)
Fratrie Alexandre Guérini

Il milite au sein de la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO) à partir de 1967, puis rejoint le Parti socialiste (PS) en 1969.

Ancien maire du 2e secteur de Marseille et président du conseil général des Bouches-du-Rhône, il se présente sans succès aux élections municipales de 2008 à Marseille face à Jean-Claude Gaudin. Il est actuellement sénateur et conseiller départemental des Bouches-du-Rhône pour le canton de Marseille-2.

Figure locale du PS, il quitte le parti en raison de l’affaire Guérini, commencée en 2009. Il lance ensuite son propre mouvement, La Force du 13 (LFD13). Jugé en 2021 dans l'affaire Guérini, il est condamné à dix-huit mois de prison ferme pour prise illégale d'intérêts, trafic d'influence et association de malfaiteurs ; il fait appel du jugement.

Origines

Officiellement né le , il serait en réalité né le [1].

Bien qu'originaire du même village que les gangsters français Antoine et Barthélémy Guérini, et bien que son père se prénomme Antoine[2], Jean-Noël Guérini s'est toujours défendu d'être de leur famille, arguant que ce patronyme est très répandu à Calenzana[3]. Arrivé à l'âge de cinq ans à Marseille, il passe son enfance dans le quartier du Panier, le centre historique de la cité phocéenne.

Carrière politique

Il adhère au Parti socialiste en 1967. Il est par la suite membre du bureau national du parti.

En 1977, il est élu conseiller municipal de Marseille, sur la liste de Gaston Defferre.

À partir de 1982, il est élu conseiller général dans le canton de Marseille-Les Grands-Carmes, dont fait partie le quartier du Panier. Il succède à ce poste à son oncle Jean-François Guérini, élu depuis 1951 et proche de Gaston Defferre, président de l'Office communal des HLM[4].

De 1990 à 1993, Jean-Noël Guérini est également salarié de la Compagnie Générale des Eaux (aujourd’hui Veolia), attaché de direction d’une filiale de la Sarp, division spécialisée dans le traitement des déchets toxiques[5].

Candidat aux élections législatives de 1997 dans la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône, il obtient au premier tour 24,1 % des voix, devancé par le Front national et le député RPR sortant Jean Roatta. Il est battu de justesse au second tour à l’issue d'une triangulaire avec l’UDF et le FN.

Le , il est élu président du conseil général des Bouches-du-Rhône[6]. En , il est élu sénateur des Bouches-du-Rhône.

Tête de liste de l’union de la gauche sur l'ensemble de la ville de Marseille lors des élections municipales de 2008, il se présente contre le premier adjoint Renaud Muselier dans son fief des 4e et 5e arrondissements (3e secteur). Au premier tour, sur l'ensemble de la ville, ses listes talonnent les listes du maire sortant, Jean-Claude Gaudin. Le lendemain, Jean-Noël Guérini fait alliance avec Jean-Luc Bennahmias, chef de file du Mouvement démocrate marseillais (5,5 % au premier tour). À l’issue du second tour, Jean-Noël Guérini est défait par Renaud Muselier dans le 3e secteur, où il obtient 48,6 % des voix, et par Jean-Claude Gaudin sur l'ensemble de la ville : ses listes recueillent 47,8 % des votes et 49 sièges au conseil municipal, contre 50,4 % et 51 sièges aux listes de Jean-Claude Gaudin.

Réélu dans son canton des Grands carmes, au premier tour, il est reconduit à la présidence du conseil général des Bouches-du-Rhône le . Un mois plus tard, Eugène Caselli, politiquement proche de Jean-Noël Guérini, et sur proposition de ce dernier, se présente comme candidat à la présidence de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole. Déjouant les pronostics, il emporte la victoire avec deux voix d’avance sur son adversaire, Renaud Muselier.

Le , en vue du congrès de Reims, Jean-Noël Guérini, Gérard Collomb et Manuel Valls (tous comme lui francs-maçons)[7], présentent leur contribution, « La ligne claire ». Cette initiative vise à l’émergence d’un parti réformiste. Le , Ségolène Royal et les représentants de « La ligne claire », constatant la proximité et la convergence de leurs textes respectifs, parviennent à un accord afin de rédiger une motion commune (la motion E). Selon Le Canard enchaîné, Jean-Noël Guérini quitte « La ligne claire » en .

Le 21 septembre 2008, Jean-Noël Guérini est réélu sénateur à la tête d'une liste qui emporte cinq des huit sièges à pourvoir dans les Bouches-du-Rhône. Après ce renouvellement, il devient secrétaire du Sénat. Il fait partie des sénateurs les moins présents à l'hémicycle ou en commission[8].

En , quatre ans après le début des affaires judiciaires le concernant, le Parti socialiste lance une procédure pour son exclusion du parti[9]. Le , il annonce qu'il quitte le parti, anticipant cette exclusion[10].

Après l'échec de la gauche aux élections municipales de 2014 à Marseille, il annonce la création d'une association politique, La Force du 13, qui devient ensuite un parti politique. En , après une campagne basée sur l'opposition à la création de la métropole d'Aix-Marseille, il est réélu sénateur, aux côtés de deux sénateurs La Force du 13. Cette victoire se fait au détriment des listes PS, qui n'obtiennent qu'un seul sénateur[11]. Il devient vice-président de la commission des Affaires étrangères du Sénat le .

En , La Force 13 est battue aux élections départementales, ce qui contraint Jean-Noël Guérini à quitter la tête du département des Bouches-du-Rhône. Il est toutefois élu conseiller départemental en binôme avec Lisette Narducci, maire du deuxième secteur, dans le canton de Marseille-2, qui inclut les quartiers du Panier et de la Belle-de-Mai[12].

Il est réélu sénateur lors des élections sénatoriales de 2020 dans les Bouches-du-Rhône, mais sa liste n’obtient qu'un seul siège, contre trois en 2014.

Affaires judiciaires

Mis en cause avec plusieurs hommes d'affaires, parmi lesquels son frère Alexandre et Michel Ducros, PDG de Fauchon et de Monaco Marine, dans l'affaire politico-financière dite « affaire Guérini », Jean-Noël Guérini est contraint de quitter ses fonctions de président de la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône le . Il est mis en examen pour « prise illégale d'intérêts », « trafic d'influence » et « association de malfaiteurs » le 8 septembre suivant[13]. Il annonce alors qu'il se met en congé du PS et qu'il « délègue temporairement » ses fonctions de président du conseil général des Bouches-du-Rhône[14]. Le premier secrétaire délégué du PS, Harlem Désir, déclare que « cette mise en examen doit marquer la fin du système Guérini » dans les Bouches-du-Rhône et réclame sa démission[15]. Le , le Sénat lève son immunité parlementaire[16].

Le , il est mis en examen dans une autre affaire[17] (détournement de fonds publics et licenciement abusif[18]), pour laquelle son immunité parlementaire avait été une nouvelle fois levée le . Il est mis en examen pour la troisième fois le , notamment pour corruption passive, participation à une association de malfaiteurs et atteinte à la liberté d'accès ou à l'égalité des candidats dans les marchés publics, dans un volet de l'affaire des marchés présumés frauduleux[19],[20].

En , dans l'affaire du licenciement de Jean-David Ciot, le parquet requiert six mois de prison avec sursis et un an d'inéligibilité[21].

En , la chambre économique et financière du tribunal correctionnel de Marseille, qui le jugeait pour détournement de fonds publics l'a relaxé, estimant que « les faits n'étaient pas caractérisés »[réf. nécessaire].

Le , la cour d'appel d'Aix-en-Provence le relaxe, avec le député PS Jean-David Ciot, au sujet de l'affaire de détournement de fonds publics et recel de ce détournement[22].

Il est cité dans l'affaire des Panama Papers[23].

En mars 2021, à l'issue du procès, le procureur requiert contre lui une peine de quatre ans de prison dont deux avec sursis, une interdiction des droits civils et civiques pendant cinq ans, ainsi qu'une amende de 70 000 euros[24]. En , Jean-Noël Guérini est condamné à trois ans de prison dont 18 mois ferme (il effectuera la moitié de sa peine avec un bracelet électronique à domicile), 30 000 euros d’amende et cinq ans de privation des droits civiques et civils avec effet immédiat (il perdra ainsi ses mandats de sénateur et conseiller départemental, sauf recours devant la cour d’appel). Son frère Alexandre écope de six ans de prison ferme avec mandat de dépôt différé. Huit autres prévenus sont condamnés et un relaxé[25],[26]. Jean-Noël Guérini fait appel[27],[28].

Détail des mandats et fonctions

Mandats en cours

Anciens mandats

Notes et références

  1. Ariane Chemin, « Guérini & Guérini », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
  2. « Video. Regardez en avant-première le documentaire "Marseille, le jeu du clientélisme" » (consulté le ).
  3. Xavier Monnier, « Marseille, une ville malade de son milieu... politique », Les Inrockuptibles, (lire en ligne, consulté le ).
  4. « Repères méditerranéens - Jean-Noël Guérini, président du Conseil général des Bouches-du-Rhône - Ina.fr » [vidéo], sur ina.fr (consulté le ).
  5. Yvan Stefanovitch, La Caste des 500, Lattès, 2010 (ISBN 9782709629874).
  6. « Toute l'actualité en continu »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur lemonde.fr (consulté le ).
  7. Le vrai visage de Manuel Valls, éditions Facta, 2014, p. 34.
  8. Paul Laubacher, « Absentéisme au Sénat : ces sénateurs qui pourraient payer le prix fort », Le Nouvel Obs, (lire en ligne).
  9. Face à la défaite, le PS fait dans l'intox, lemonde.fr, .
  10. « Jean-Noël Guérini annonce qu'il quitte le PS », Le Monde, (lire en ligne).
  11. Hugo Domenach, « Le retour en force de Guérini », sur Le Point, (consulté le ).
  12. Ministère de l'Intérieur, « Résultats des élections départementales 2015 », sur www.interieur.gouv.fr (consulté le ).
  13. « PS: Guérini mis en examen à Marseille », dépêche AFP reprise par Le Figaro, 8 septembre 2011.
  14. « Mis en examen, Jean-Noël Guérini se met “en congé” du PS », Le Parisien, 8 septembre 2011.
  15. « Désir appelle Guérini à quitter le PS », dépêche AFP reprise par Le Figaro, 8 septembre 2011.
  16. Le Sénat lève l'immunité de Guérini et Navarro, Le Figaro, 15 mars 2012.
  17. Le JDD, « Guérini mis en examen », sur lejdd.fr (consulté le ).
  18. Licenciement abusif, en bas de page.
  19. Le Figaro, « Troisième mise en examen pour le socialiste Jean-Noël Guérini », Le Figaro, (lire en ligne).
  20. L'étau se resserre autour de Jean-Noël Guérini, Aliette de Broqua, Le Figaro.fr, 3 juin 2013.
  21. Prison avec sursis et un an d'inéligibilité requis contre Jean-Noël Guérini, lefigaro.fr, 13 octobre 2014.
  22. « Détournement de fonds publics. Relaxe confirmée pour Jean-Noël Guérini », Ouest-France, (lire en ligne).
  23. « Les montages du clan Guérini », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
  24. Procès Guérini: deux et huit ans de prison ferme requis contre les deux frères, lefigaro.fr, 31 mars 2021.
  25. Marc Leras, « Le sénateur Jean-Noël Guérini condamné à porter un bracelet électronique et privé de ses droits civiques », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  26. « Procès du « système Guérini » : l’ex-homme fort des Bouches-du-Rhône et son frère condamnés », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  27. « Jean-Noël Guérini fait appel de sa condamnation pour prise illégale d'intérêts », sur huffingtonpost.fr, (consulté le ).
  28. « Jean-Noël Guérini fait appel de sa condamnation à trois ans de prison dont 18 mois ferme », sur marsactu.fr (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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