Henriette de Lorraine (1605-1660)

Henriette de Lorraine, née le à Nancy et morte le à Neufchâteau, dite Henriette de Phalsbourg, était la fille de François, comte de Vaudémont, brièvement duc de Lorraine et de Bar en 1625, troisième fils du duc Charles III et de Claude de France, et de Christine comtesse de Salm.

Nièce du duc Henri II de Lorraine, elle fut d'abord appelée Henriette de Vaudémont, et devint la princesse Henriette de Lorraine lorsque son père puis son frère devinrent les ducs de Lorraine François II et Charles IV en 1625.

Enjeux matrimoniaux

Charles IV de Lorraine, aussi fantasque et ambitieux que sa sœur.

Le débonnaire duc Henri II avait eu sur le tard de sa seconde épouse Marguerite de Mantoue deux filles. Selon les coutumes des duchés, l'aînée était son héritière et devait lui succéder tout en transmettant ses droits à son époux comme l'avait fait deux siècles plus tôt la duchesse Isabelle Ire de Lorraine et son époux René d'Anjou.

Sentant sa fin approcher, le duc désirait marier sa fille et héritière Nicole qui avait 12 ans à son favori, Louis de Guise, baron d'Ancerville, bâtard du feu cardinal de Lorraine, homme d'âge mûr (32 ans à l'époque) et de grand talent que le duc vieillissant considérait comme un fils.

La famille ducale et la noblesse Lorraine étaient scandalisée par une telle perspective, princes et grands seigneurs se refusaient à céder le pas à un homme de naissance obscure.

Il fut décidé que Nicole épouserait le plus proche héritier du trône en ligne masculine, à savoir son cousin Charles de Lorraine, fils aîné du comte de Vaudémont, frère du duc. Le prince Charles, âgé de 16 ans, était un jeune homme fougueux, aimant le métier des armes qui s'était notamment distingué à la bataille de la Montagne-Blanche mais aussi ambitieux et intrigant ; en compensation, le duc obtint pour son favori la main de sa nièce, sœur de Charles, la princesse Henriette âgée de 15 ans.

En 1621, tandis que la duchesse héritière Nicole, 13 ans, épousait son cousin Charles de Vaudémont, 17 ans, Henriette de Vaudémont, âgée de 16 ans, épousait ainsi Louis de Guise, baron d'Ancerville, qui en avait 33.

Le duc Henri II mourut trois ans plus tard et Nicole monta avec Charles sur le trône. Le couple régna d'abord d'un commun accord avant que Nicole, jeune fille docile peu faite pour la politique, ne soit évincée du pouvoir par son intrigant mari.

Princesse de Phalsbourg et Lixheim

Château d'Henriette de Lorraine à Sampigny.

Devenu seul duc, Charles IV réunit en 1629, pour Louis et Henriette, les villes de Phalsbourg et Lixheim aux confins des Vosges en une principauté. Ils furent connus dès lors comme prince et princesse de Phalsbourg. Ils n'en firent pas moins reconstruire un château à Sampigny dans le duché de Bar.

Après la mort de Louis de Guise en 1631, Henriette séjourna dans sa principauté de Lixheim, où des pièces de monnaie à son effigie, dénommées doubles tournois, furent frappées en 1633 et 1634.

L'invasion française, l'exil, la résistance

Souverain inconséquent, Charles IV accueillit à bras ouvert Gaston d'Orléans, frère cadet et héritier rebelle du roi Louis XIII de France. Pire encore, il accorda au prince la main de sa soeur, la douce Marguerite de Lorraine que le prince Français surnommait Angélique. Ce faisant, le jeune duc de Lorraine et de Bar s'attirait les foudres du roi de France et de son implacable ministre le cardinal de Richelieu.

L'occupation de la Lorraine et du Barrois par les Français en 1633 provoqua l'éparpillement de la famille ducale, contraignit Charles à l'abdication et Henriette, jeune veuve sans enfant, à une fuite assez romanesque.

Mariages et remariages

Pendant son exil, elle épousa en 1644 un gentilhomme espagnol, don Carlos de Guasco, marquis de Sallario, général d’artillerie, qui mourut peu après.

Elle convola ensuite avec Christophe de Moura, qui également succomba peu après.

A court d'argent, la princesse se remaria une quatrième fois en 1649, à 44 ans, avec son créancier principal, le marquis François Grimaldi, noble génois apparenté aux princes de Monaco qui ne dédaignait pas de trafiquer dans la banque à Anvers. Comme ses époux précédents, il reçut à son tour le titre de prince de Phalsbourg et Lixheim.

La princesse Henriette de Lorraine se maria quatre fois et n'eut qu'une fille décédée très tôt. Sa vraie histoire fait l'objet d'un livre remarquable "une princesse au cœur de l'Europe" écrit après de très longues recherches par l'archiviste de la mairie de Saint-Avold.

Le retour sur la terre de ses ancêtres

Avec ce dernier époux, Henriette revint enfin en Lorraine, avant même la relative pacification qui, par le Traité de Vic-sur-Seille (1661), suivit le traité des Pyrénées (1659).

Le château de Sampigny ayant été dévasté par les années de guerre, Henriette et son époux durent entreprendre de le remettre en état grâce à la fortune du marquis ; ils séjournèrent alors à Neufchâteau dont Henriette possédait la seigneurie. Elle y mourut en 1660. Elle fut inhumée dans le caveau de l’église Sainte-Lucie de Sampigny auprès de son premier mari.

Henriette possédait également la terre de Saint-Avold où elle fonda un monastère de bénédictines. On trouve dans le château de cette ville, devenue mairie, un portrait de la princesse peint par Van Dyck.

Henriette de Lorraine n’ayant pas d'héritiers directs, ses terres firent retour au domaine ducal par un arrêt de la Chambre des comptes de Lorraine daté de 1661, hormis la principauté de Lixheim et le château de Sampigny dont François Grimaldi conserva la jouissance sa vie durant. Le prince fut également enterré à l'église de Sampigny après sa mort en 1693.

Ascendance

Voir aussi

Bibliographie

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