Jean (roi de Danemark)

Jean Ier (en danois : Hans af Danmark, Norge og Sverige), né le à Aalborg (Union de Kalmar) et décédé le à Aalborg (Union de Kalmar), fut roi de Danemark (1481-1513), de Norvège (1483-1513) et de Suède (1497-1501, comme Jean II) durant l’Union de Kalmar, ainsi que duc de Schleswig-Holstein.

Pour les articles homonymes, voir Jean Ier et Jean.

Jean
(da) Hans af Danmark
(no) Hans av Danmark, Norge og Sverige

Jean.
Titre
Roi de Danemark

(31 ans, 8 mois et 30 jours)
Couronnement en la Cathédrale Notre-Dame de Copenhague
Prédécesseur Christian Ier
Successeur Christian II
Roi de Norvège

(29 ans et 7 mois)
Couronnement en la Cathédrale de Nidaros
Prédécesseur Christian Ier
Successeur Christian II
Roi de Suède

(3 ans, 9 mois et 26 jours)
Couronnement en la Cathédrale de Stockholm
Prédécesseur Sten Sture le Vieil
Successeur Sten Sture le Vieil
Prince héritier de Danemark

(24 ans)
Prédécesseur Prince Knud
Successeur Prince Christian
Prince héritier de Norvège

(25 ans, 6 mois et 1 jour)
Prédécesseur Prince Knud
Successeur Prince Christian
Prince héritier de Suède

(6 ans, 6 mois et 4 jours)
Prédécesseur Duc Bogusław
Successeur Prince Christian
Biographie
Dynastie Maison d'Oldenbourg
Nom de naissance Hans af Oldenborg
Date de naissance
Lieu de naissance Aalborg (Union de Kalmar)
Date de décès
Lieu de décès Aalborg (Union de Kalmar)
Sépulture Cathédrale Saint-Knud d'Odense
Père Christian Ier de Danemark
Mère Dorothée de Brandebourg-Kulmbach
Conjoint Christine de Saxe
Enfants Jean
Ernest
Christian
Élisabeth
Francois
Knud
Religion Catholique

Monarques de l'Union de Kalmar
Sceau de Jean Ier.
Plaque funéraire du roi Jean Ier et de sa famille dans la cathédrale Saint-Knud d'Odense, Danemark.

Accession au trône

En vertu d’un ancien accord, il devait être élu par les états du Royaume, ce qui fut fait en mai 1482. Il lui restait encore à être nommé roi de Norvège et de Suède, ce à quoi l’Union de Kalmar lui donnait droit. Le Conseil Privé Norvégien le reconnut comme roi en 1483 et il put être couronné. Le Conseil Privé de Suède fit de même plus tard dans l’année, mais Sten Sture, le régent, parvint à repousser son couronnement. Sten Sture gouvernait de facto la Suède, mais il s’est toujours abstenu de se faire couronner afin de ne pas violer ouvertement les droits du roi.

Jean dut également se faire couronner à la tête de ses vassaux, les duchés de Schleswig et de Holstein. Selon le Traité de Ribe, les diètes des duchés étaient libres d'élire leur duc parmi les fils du duc précédent. La reine mère, Dorothée de Brandebourg-Kulmbach, fit tout son possible pour que ce soit son frère cadet, Frédéric, qui soit élu. Jean parvint tout de même à se faire élire comme co-duc aux côtés de son frère, en 1482. Bien qu'il ait été convenu qu'ils devaient gouverner les duchés ensemble, les duchés ont été divisés à la majorité de Frédéric, en 1490. Ce succès de Jean permit toutefois que les duchés ne soient pas tout à fait séparés de la couronne.

Durant les années qui suivirent, Frédéric et sa mère, Dorothée de Brandebourg-Kulmbach, demandèrent à plusieurs reprises que la Norvège et la Suède soient divisées de la même manière que les deux duchés. Jean Ier parvint à s'y opposer et lors de la troisième réunion des États du Royaume en 1494, à Kalundborg, le royaume fut déclaré indivisible[1].

Règne

Les trois buts politiques les plus importants du roi Jean semblent avoir été la recréation de l'unité, la lutte contre la Ligue hanséatique et le renforcement du pouvoir royal au Danemark. Il essaya d'obtenir ces trois choses durant son règne.

Durant les premières années de son règne, il mena une politique équilibrée. Il essaya, par des moyens diplomatiques, d’affaiblir la position du régent de Suède Sten Sture et de chercher de nouveaux alliés. Il est ainsi le premier roi danois à avoir conclu un accord de coopération politique avec la Russie. À la suite du traité de 1493, le tsar Ivan III emprisonna tous les marchands de la Hanse établis à Novgorod et provoqua la Guerre russo-suédoise de 1495-1497. Les villes de la Hanse furent également attaquées par des corsaires danois. À cette époque, la position de la Hanse déclinait petit à petit en raison des changements des routes commerciales, dues aux nouvelles découvertes géographiques, et à l’opposition croissante qu’elle devait affronter parmi les États d’Europe du Nord.

La politique domestique de Jean Ier a été marquée par l’appui économique apporté aux marchands et par l’emploi croissant de roturiers aux postes officiels —  et même comme conseillers  — malgré la colère de la noblesse. Son initiative la plus importante a peut-être été le début de la construction d’une flotte danoise permanente, qui jouera d’ailleurs un rôle durant les dernières années de son règne.

En 1497, Jean conquit la Suède au cours d’une brève et efficace campagne militaire après avoir miné la position de Sten Sture en gagnant à sa cause l’essentiel de la noblesse suédoise. À la tête d’une armée de 10 000 à 15 000 hommes, il conquit d’abord Kalmar avant de s’embarquer sur une flotte et de débarquer à Stäket, au nord de Stockholm. Sten Sture, à la tête d’une armée de paysans, dut abandonner la ville et fut vaincu à deux reprises lors de grandes batailles. Jean fut couronné roi de Suède en novembre ; il sut se montrer sage et pardonner à ses ennemis après la conquête.

En 1500, il fit l’acte qui est encore aujourd’hui le plus relié à son nom au Danemark : la tentative fatale de conquérir la Dithmarse, en Allemagne du nord, qui constituait alors une république paysanne indépendante (en allemand : Bauernrepublik). Il conduisit, avec son frère Frédéric, une campagne à grande échelle avec une armée composée essentiellement de mercenaires allemands, comptant 12 000 à 15 000 hommes au total. L'armée ducale fut battue à plate couture par une armée paysanne bien inférieure en nombre lors de la bataille de Hemmingstedt qui eut lieu le . La plupart de ses soldats furent capturés par les paysans dithmarses armés, qui les entraînèrent dans un piège après avoir ouvert les digues des zones de basse-terre. Cette campagne se transforma en une catastrophe militaire.

La défaite ébranla le prestige du roi et en 1501 déjà, la Suède proclama son indépendance. La reine Christine dut s’enfermer dans son château à Stockholm avec un millier de soldats. Après un siège de sept mois, les 70 survivants quittèrent le château en échange de la promesse de pouvoir rentrer au Danemark sains et saufs. La promesse ne fut pas respectée et la reine resta emprisonnée jusqu’en 1503.

Au cours des années suivantes, Jean conduisit une guerre toujours plus rude contre Sten Sture et son successeur, Svante Nilsson Sture, au cours de laquelle il se montra déséquilibré et sujet aux actes de violence. La guerre conduisit à des frictions avec la noblesse danoise et les villes de la Ligue hanséatique, notamment avec Lübeck. En 1509, la guerre se termina et le traité reconnut Jean Ier comme roi de Suède, mais laissa en réalité le pouvoir aux Suédois.

Les tentatives d’opposition norvégiennes furent, elles, muselées par le fils de Jean, Christian, qui était vice-roi de Norvège. Entre 1510 et 1512, le roi mena une guerre contre la Suède et Lübeck, au terme de laquelle il résulta un statu quo pour la Suède, mais un réel recul économique et politique pour Lübeck. Cette dernière vit certes ses privilèges confirmés dans les pays nordiques, mais dut accepter la venue des marchands hollandais dans les eaux danoises. Il mourut le .

Durant son règne, et partiellement après également, Jean apparut comme le roi des roturiers. Sous cette apparence, il semble avoir été un roi réaliste et un calculateur politique zélé. De nombreux parallèles peuvent être tirés avec les rois Louis XI de France et Henri VII d'Angleterre.

Généalogie

Jean Ier de Danemark appartient à la première branche de la Maison d'Oldenbourg. Cette lignée donna des rois à la Norvège, à la Suède et au Danemark ; elle s'éteignit en 1863 au décès de Frédéric VII de Danemark.

Il est né le et est le fils de Christian Ier, à qui il a succédé, et de Dorothée de Brandebourg-Kulmbach, la fille du margrave de Brandebourg. Son nom, Jean, vient de son grand-père, Jean IV de Brandebourg-Külmbach. En 1478, il épousa Christine de Saxe (1461-1521), fille d'Ernest de Saxe et d'Elisabeth de Bavière.

Ils auront plusieurs enfants :

Il était assez grand, large d’épaules, avec un visage rond et habillé assez simplement dans la vie de tous les jours.

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

  • Portail du Moyen Âge tardif
  • Portail de la Suède
  • Portail du Schleswig-Holstein
  • Portail du Danemark
  • Portail de la Norvège
  • Portail de la monarchie
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.