Le Guerchin
Giovanni Francesco Barbieri, dit Guercino ou le Guerchin[1], né à Cento le et mort à Bologne le , est un peintre et dessinateur italien baroque de l'école de Ferrare, actif à Rome et Bologne. Il est l'oncle de Benedetto Gennari le Jeune, lui-même petit-fils de Benedetto Gennari dit Seniore.
Pour les articles homonymes, voir Barbieri.
Vie et œuvre
Formation
Autodidacte, Giovanni Francesco Barbieri se perfectionne en dessin par l'étude des tableaux des Carrache, soit au travers d'oeuvres conservées à Cento, soit par l'intermédiaire de Bononi et de Scarsellino qui réalisèrent des retables dans la région[2]. En 1608, à 17 ans, il rencontre Benedetto Gennari, peintre de l'école de Bologne.
Parti à Bologne, à travers G. B. Cremonini il entre en contact avec le milieu artistique des Carrache. Attiré par le style de Louis Carrache, il développa son usage de la lumière. Il étudie le Caravage à Venise et l’œuvre de Rubens à Mantoue.
En 1616 à Ferrare il a, à travers Scarsellino, un premier contact avec la peinture vénitienne, qu'il peut approfondir pendant son séjour à Venise (1618) avec l'étude des grands maîtres vénitiens du XVIIe siècle.
Première période
Les œuvres de la première période (1615 -1620) et plus spécialement celles postérieures à son séjour vénitien (Suzanne, au musée du Prado, Saint Guillaume d'Aquitaine, à la pinacothèque de Bologne) ont une couleur chaude et intense, des effets de lumière et d'ombre, et représentent peut-être la meilleure partie de son œuvre.
Le Pape Grégoire XV qui était son protecteur à Bologne, l'appelle à Rome en 1621. Il peint, entre autres, la Marie-Madeleine de la pinacothèque du Vatican, la sépulture de Sainte Pétronille de la Galleria Capitolina, et l'Aurore et La Renommée du Casino de la Villa Boncompagni Ludovisi.
Il revient à Cento en 1623 et il y reste, en travaillant intensément, jusqu'en 1642, quand il s'établit à Bologne.
Influence de Reni à partir de 1635
L'influence de Guido Reni se fait de plus en plus nette et, avec elle, le Guerchin se tourne vers les modes académiques dans la composition, dans le coloris, dans la facture, et finalement même dans les sujets et dans les motifs. L'influence du Caravage sur le premier style du Guerchin est faible. La transformation subie par sa peinture est la preuve la plus évidente de la crise de la culture artistique qui s'installe vers les années 1630 et qui fait triompher le soi-disant « classicisme baroque »[3].
D’une extrême habileté d'exécution, il produit plus de 250 tableaux. Dans ses œuvres on admire la force des coloris, son talent d'imitation de la nature et sa création d'illusions d'optique. Citons Jean-Joseph Taillasson[4] :
« Une couleur vigoureuse, monotone, et tendant au noir et au violet, une exécution facile, pleine de feu et de vérité, sont les principaux caractères de son originalité. Il est du nombre des peintres qui faisoient tout d’après nature, et copioient leurs modèles, comme s’ils eussent voulu faire leurs portraits, sans trop penser aux rôles qu’ils devoient jouer. Il est du nombre de ceux dans les ouvrages desquels on reconnoît l’acteur bien plus que le personnage qu’il représente. Ses tableaux ont une physionomie bien differente de celle des tableaux de Michel-Ange de Caravage, de l’Espagnolet, du Valentin, d’Alexandre Véronèse, quoique tous ces artistes aient eu le même but que lui. »
A la mort de Reni en 1642, il se rend à Bologne et le remplace aux yeux d'une société d'amateurs devenue internationale[2].
Il est inhumé en l'Église du Très-Saint-Sauveur de Bologne, tenue alors par les chanoines du Latran qui l'avaient accueilli.
Œuvres
- Première période
- Giuseppe Gaetano Righetti ? présenté à la Vierge par quatre saints (1616 pour San Agustino, Cento) huile sur toile, 309 × 192 cm, Musées Royaux des beaux-arts, Bruxelles[5]
- Le Concert champêtre ou Divertissement d'été (1617 ?)[6], huile sur cuivre, 34 × 46 cm, Musée des Offices, Florence[7]
- Suzanne et les vieillards, 1617
- L'Adoration des bergers, plume et encre brune, lavis brun sur papier beige. H. 0,230 ; L. 0,307 m. Beaux-Arts de Paris. Cette étude est préparatoire à la fresque représentant l'Adoration des bergers de la cathédrale de Plaisance exécutée vers 1617. Cette composition est très éloignée de la version finale mais fait partie du processus de sa réalisation[8].
- Apollon et Marsyas, 1618 pour le grand-duc Côme III[6], huile sur toile, 186 × 205 cm, Galerie Palatine, Florence[9].
- Étude d'homme nu couché, pierre noire trempée dans une solution de gomme, quelques traits de craie sur papier beige. H. 0,268 ; L. 0,385 m. Beaux-Arts de Paris. Cette académie est préparatoire à la figure de Marsyas peinte dans Apollon écorchant Marsyas, conservé au Palazzo Pitti. L'étude a été reprise telle quelle dans la version finale[10].
- Anges pleurant sur le Christ mort, 1617-1618, huile sur cuivre, 37 × 44 cm, National Gallery, Londres[11]
- Saint Pierre ressuscitant Tabithe (1618 pour Alessandro Ludovisi)[6], huile sur toile, 133 × 160 cm, Galerie Palatine, Florence[12]
- Herminie et Tancrède (1618-1619), huile sur toile, 145 x 187 cm, Galerie Doria-Pamphilj, Rome.
- Le Martyre de Saint Pierre (1618-1619), huile sur toile, 320 x 193 cm, Galleria Estense, Modène.
- Saint François en extase (vers 1618-1620), huile sur toile, 63 x 52,5 cm, Musée Fabre, Montpellier.
- Le retour du fils prodigue (1619), Kunsthistorisches Museum, Vienne.
- Samson capturé par les Philistins (1619), huile sur toile, 191,1 x 236,9 cm, Metropolitan Museum of Art, New York.
- Les Enfants de Jacob lui montrant la robe ensanglantée de Joseph.
- La Résurrection de Lazare (vers 1619), huile sur toile, 201 × 233 cm, Musée du Louvre, Paris[13]
- Saint Jérôme, assis dans le désert, croyant entendre une trompette qui l'appelle au jugement universel (1619-1620), huile sur cuivre, 42 × 48 cm[14], Paris, musée du Louvre[15].
- Jacob bénissant les fils de Joseph (1620), galerie nationale d'Irlande, Dublin[16].
- L'Aurore (1621), casino de la villa Ludovisi.
- La Femme adultère (vers 1621), Dulwich Picture Gallery, Londres.
- Saint Pierre en prison délivré par un ange (vers 1622-23), musée du Prado, Madrid
- Ecce homo et sainte Pétronille, à Rome (1622-1623), musées du Capitole, Pinacothèque capitoline, Rome.
- Saint Pierre en prison, vers 1623, anciennement à Madrid au musée du Prado, localisation actuelle inconnue[17].
- Sainte Marie-Madeleine, (vers 1623), musées du Vatican, Rome.
- Sémiramis, reine d'Assyrie, plume et encre brune sur papier beige. H. 0,227 ; L. 0,173 m. Beaux-Arts de Paris. Cette tête de femme couronnée est à rapprocher de celle de la reine de Babylone dans Sémiramis à sa toilette apprend la révolte des Babyloniens peinte par le Guerchin en 1624[18].
- La Mort de Didon (1630), palais Spada, Rome.
- La Visitation, (vers 1632), huile sur toile, 320 × 213 cm, musée des beaux-arts de Rouen.
- Le Martyre de Jean et de Paul 1632 huile sur toile, 310 × 205 cm, musée des Augustins de Toulouse.
- Château en ruine dans une gorge, plume, encre brune sur papier beige. H. 0,265 ; L. 0,418 m. Beaux-Arts de Paris. Ce dessin n'est pas préparatoire pour une toile. Le Guerchin ne se limite pas à un simple croquis mais conçoit sur une feuille d'un format imposant un vaste paysage qu'il prend soin d'encadrer d'un trait de plume[19].
- Influence de Reni
- La Pietà (1637-1640), musée Condé, Chantilly.
- Salomé recevant la tête de Saint-Jean Baptiste, 1637, musée des beaux-arts de Rennes.
- La Déploration de la Vierge (1638), musée des beaux-arts de Rennes.
- La Vierge, Saint Jean l’évangéliste et Grégoire le Thaumaturge, 1639, huile sur toile, 2,93 × 1,84 m, église San Vincenzo de Modène (volé en )[20].
- Saint Romuald (1640-1641), pinacothèque communale, Ravenne.
- Coriolan supplié par sa mère, 1643, musée des beaux-arts de Caen.
- La Gloire de tous les saints. Les saints protecteurs de la ville de Modène, 1645, huile, 208 × 349 cm, Musée des Augustins de Toulouse[21]
- La Circoncision, 1646, huile sur toile de 415 cm × 265 cm, musée des beaux-arts de Lyon.
- Hersilie séparant Romulus et Tatius dit aussi Le Combat des Romains et des Sabins, 1645, huile sur toile, 253 × 267 cm, Musée du Louvre, Paris[22]
- Saint Pierre pleurant devant la Vierge, dit aussi Les Larmes de saint Pierre, 1647, 122 × 159 cm, Musée du Louvre, Paris[23].
- Cléopâtre, sanguine. H. 0,267 ; L. 0,200 m. Beaux-Arts de Paris. Cette étude à la sanguine est à rapprocher d'une toile datée de 1648 conservée au Palazzo Rosso à Gênes représentant Cléopâtre sur son lit de mort. Cette étude relève du travail lié à l'exercice d'après le modèle vivant, une jeune femme, presque entièrement dénudée, détournant le regard de l'objet de son suicide : le serpent[24].
- Joseph et la femme de Putiphar, vers 1649, John and Mable Ringling Museum of Art, Sarasota (Floride).
- Saint Jérôme, église Saint-Laurent de Nogent-sur-Seine; tableau peint pour le cardinal Fabrizio Savelli (1607-1659), légat du pape Innocent X à Bologne en 1649.
- Saint Jerôme dans le désert (1650), huile sur toile, 217 × 164 cm, Musée de l'Ermitage, Saint-Petersbourg[25]
- Samson et Dalila, 1654, huile sur toile, 172 × 220 cm, Musée des Beaux-Arts de Strasbourg
- Vision de Soriano, 1655, huile sur toile, 353 x 187 cm, église des Dominicains, Bolzano (Italie)
- Circé, vers 1665, huile sur toile, 124 x 81 cm, musée du Louvre.
- Dates non documentées
- Saint Pierre apôtre - Collection Motais de Narbonne.
- Et in Arcadia ego, galerie nationale d'art ancien, Rome.
- La Mort de Caton d'Utique[réf. nécessaire].
- Les Adieux de Priam et d'Hector, musée des beaux-arts de Marseille.
- Abraham renvoyant Agar, le musée des beaux-arts de la ville de Paris possède une estampe de Robert Strange, réalisée d'après ce tableau.
- Esther devant Assuirus, University of Michigan museum of art.
- Peintures du dôme de la cathédrale de Plaisance.
- Saint Antoine, Padoue.
- Vierge à l'Enfant, musée des beaux-arts de Chambéry.
- Vénus et Adonis, lavis, musée Bonnat-Helleu, Bayonne.
- Judith et Holopherne[réf. nécessaire].
- Abraham renvoie Agar, Pinacothèque de Brera, Milan.
- Pietà, cathédrale Saint-Lazare d'Autun.
- L'Inhumation de sainte Pétronille, Rome, Musées du Capitole (copie ancienne, parfois considérée comme autographe, à Paris, église Saint-Gervais-Saint-Protais)[26].
- Le Roi David, huile sur bois, 88,5 × 72 cm, musée des beaux-arts de Rouen.
- Saint Apollinaire, église Sant'Agostino de Reggio d'Émilie[27].
- Judith tenant la tête d'Holopherne, huile sur toile, 118 x 152 cm, Musée des beaux-arts de Brest[28].
- Jeune homme assis, vue de dos, pierre noire trempée dans une solution de gomme, quelques traits de craie sur papier bleu clair. H. 0,417 ; L. 0,336 m. Beaux-Arts de Paris. Le Guerchin semble employer brièvement cette technique au cours de sa carrière. Cette académie se distingue par le traitement de la lumière d'une grande subtilité[29].
- Scène de pendaison, plume, encre brune. H. 0,154 ; L. 0,272 m. Beaux-Arts de Paris. Cette scène de pendaison s'inscrit dans un paysage sommaire, structuré par un premier plan animé d'un arbre noueux repoussoir à une vue panoramique d'une vaste étendue vallonnée. Ce dessin est autant une représentation de pendaison, qu'une représentation de la représentation : l'homme juché sur l'arbre de gauche assiste à la violence de la scène[30].
Postérité
Gravure
- Adam et Ève, gravure de Philippe Trière d'après Le Guerchin.
Littérature
- Que de peine ne se donnait-il pas pour arriver à cette physionomie de foi fervente et aveugle, prête à tout croire et à tout souffrir, que l'on trouve si fréquemment dans les couvents d'Italie, et dont, à nous autres laïcs, le Guerchin a laissé de si parfaits modèles dans ses tableaux d'église. (Stendhal, Le Rouge et le noir, 1830)
Notes et références
- Guercino signifie loucheur; il est borgne de l’œil droit.
- Daniele Benati, « Les peintres émiliens et romagnols », dans Mina Gregori, Le Musée des Offices et le Palais Pitti, Paris, Editions Place des Victoires, (ISBN 2-84459-006-3), p. 650
- Le Guerchin sur L'Encyclopédie Treccani.
- Jean-Joseph Taillasson, Observations sur quelques grands peintres (lire en ligne), « Le Guerchin ».
- G. Righetti, Bruxelles (musée)
- Mina Gregori (trad. de l'italien), Le Musée des Offices et le Palais Pitti : La Peinture à Florence, Paris, Editions Place des Victoires, , 685 p. (ISBN 2-84459-006-3), p. 355-357
- Concert, Offices (VirtualUffizi)
- Brugerolles, Emmanuelle, van Tuyll, Carel, Le Dessin à Bologne, Carrache, Guerchin, Dominiquin …, Chefs-d’œuvre des Beaux-Arts de Paris, Paris, Beaux-Arts édition, 2019, p. 79-80, Cat. 17.
- Apollon et Marsyas, Florence (Utpictura18)
- Brugerolles, Emmanuelle, van Tuyll, Carel, Le Dessin à Bologne, Carrache, Guerchin, Dominiquin …, Chefs-d’œuvre des Beaux-Arts de Paris, Paris, Beaux-Arts édition, 2019, p. 73-75, Cat. 15.
- Anges pleurant, Londres (musée)
- Tabithe ressuscitée, Florence (gettyimage)
- Lazare, Louvre (atlas)
- St. Jérôme, Louvre (atlas)
- Une autre version, aujourd'hui non localisée, lui était attribuée dans la collection de Jacques Augustin de Silvestre par François-Léandre Regnault-Delalande dans son Catalogue raisonné d'objets d'art du cabinet de feu M. de Silvestre, ci-devant chevalier de l'ordre de Saint-Michel et maître à dessiner des enfants de France, 1810., p. 2, lot n°3, qui mentionne une version du même tableau dans les collections du Louvre (dit Musée Napoléon en 1810). Le Guerchin fit plusieurs versions de son Saint Jérôme. Celui que Regnault-Delalande attribue au peintre dans la collection Silvestre est, selon lui : « coloré avec sentiment et touché avec liberté. »
- Art in Focus – Jacob Blessing the Sons of Joseph (1620) by Il Guercino
- Le tableau est vendu aux enchères à Rennes en à un acheteur américain, pour 110 000 €. Voir V.Chopin, « Rennes : un tableau de Le Guerchin vendu 110 000 € aux enchères », sur France 3 Bretagne.
- Brugerolles, Emmanuelle, van Tuyll, Carel, Le Dessin à Bologne, Carrache, Guerchin, Dominiquin …, Chefs-d’œuvre des Beaux-Arts de Paris, Paris, Beaux-Arts édition, 2019, p. 76-77, Cat. 16.
- Brugerolles, Emmanuelle, van Tuyll, Carel, Le Dessin à Bologne, Carrache, Guerchin, Dominiquin …, Chefs-d’œuvre des Beaux-Arts de Paris, Paris, Beaux-Arts édition, 2019, p. 82-84, Cat. 18.
- Sabine Gignoux, « Un chef-d’œuvre du Guerchin volé dans une église de Modène », sur La Croix
- Gloire des saints, Toulouse (musée)
- Vincent Pomarède, 1001 peintures au Louvre : De l’Antiquité au XIXe siècle, Paris/Milan, Musée du Louvre Editions, , 122 p. (ISBN 2-35031-032-9), p. 349
- Larmes de St Pierre, Louvre (atlas)
- Brugerolles, Emmanuelle, van Tuyll, Carel, Le Dessin à Bologne, Carrache, Guerchin, Dominiquin …, Chefs-d’œuvre des Beaux-Arts de Paris, Paris, Beaux-Arts édition, 2019, p.88-90, Cat. 20.
- St Jerôme, Ermitage (musée)
- « Sainte Petronille »
- (it) Tourisme à Reggio
- Renaissance du Musée de Brest, acquisitions récentes : [exposition], Musée du Louvre, Aile de Flore, Département des Peintures, 25 octobre 1974-27 janvier 1975, Paris, , 80 p.
- Brugerolles, Emmanuelle, van Tuyll, Carel, Le Dessin à Bologne, Carrache, Guerchin, Dominiquin …, Chefs-d’œuvre des Beaux-Arts de Paris, Paris, Beaux-Arts édition, 2019, p. 69-72, Cat. 14.
- Brugerolles, Emmanuelle, van Tuyll, Carel, Le Dessin à Bologne, Carrache, Guerchin, Dominiquin …, Chefs-d’œuvre des Beaux-Arts de Paris, Paris, Beaux-Arts édition, 2019, p. 85-87, Cat. 19.
Annexes
Bibliographie
- (nl) Cornelis de Bie, Het Gulden Cabinet, 1662, p. 283
- Ferdinand Hoefer, Nouvelle Biographie générale, t. 22, Paris, Firmin-Didot, 1858, p. 398-401
Liens externes
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- « Œuvres du Guerchin », base Joconde, ministère français de la Culture.
- Pinacoteca Civica Il Guercino Commune de Cento.
- Exposition virtuelle "Guercino a Fano" en haute résolution.
- ECA - Catalogue en ligne du patrimoine artistique d'Este dans les musées du monde.
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