Graissessac

Graissessac [gʁɛ.sə.sak] (en occitan Graisseçac [graj.se.'sak]) est une commune française située dans le département de l'Hérault en région Occitanie[1].

Graissessac

Vue générale, prise en descendant du col du Layrac. Mine de la découverte au second plan.

Blason
Administration
Pays France
Région Occitanie
Département Hérault
Arrondissement Béziers
Intercommunalité Communauté de communes de Grand Orb
Maire
Mandat
Mariette Combes
2020-2026
Code postal 34260
Code commune 34117
Démographie
Gentilé Graissessacois
Population
municipale
632 hab. (2018 )
Densité 63 hab./km2
Géographie
Coordonnées 43° 40′ 54″ nord, 3° 05′ 36″ est
Altitude Min. 270 m
Max. 1 001 m
Superficie 10,03 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Bédarieux
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Clermont-l'Hérault
Législatives Cinquième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : région Occitanie
Graissessac
Géolocalisation sur la carte : Hérault
Graissessac
Géolocalisation sur la carte : France
Graissessac
Géolocalisation sur la carte : France
Graissessac

    Géographie

    Carte

    Située au cœur des monts d'Orb à 49 km de Béziers. Les monts de Marcou (1 093 m.), Cabanes (954 m.) et Agut (1 022 m.) forment le massif qui domine le village.

    Communes limitrophes

    Mairie.

    Climat

    Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000

    • Moyenne annuelle de température : 12,5 °C
    • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 2,7 j
    • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 10,8 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 1] : 15,7 °C
    • Cumuls annuels de précipitation : 1 199 mm
    • Nombre de jours de précipitation en janvier : 9,1 j
    • Nombre de jours de précipitation en juillet : 3,4 j

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat méditerranéen altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[2]. En 2020, la commune ressort du type « climat méditerranéen » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Pour ce type de climat, les hivers sont doux et les étés chauds, avec un ensoleillement important et des vents violents fréquents[3].

    Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[4]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-contre[2].

    Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Lunas », sur la commune de Lunas, mise en service en 1998[7]et qui se trouve à km à vol d'oiseau[8],[Note 2], où la température moyenne annuelle est de 13,4 °C et la hauteur de précipitations de 1 146 mm pour la période 1981-2010[9]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Millau », sur la commune de Millau, dans le département de l'Aveyron, mise en service en 1964 et à 46 km[10], la température moyenne annuelle évolue de 10,7 °C pour la période 1971-2000[11], à 10,9 °C pour 1981-2010[12], puis à 11,3 °C pour 1991-2020[13].

    Espaces protégés

    La protection réglementaire est le mode d’intervention le plus fort pour préserver des espaces naturels remarquables et leur biodiversité associée[14],[15].

    Un espace protégé est présent sur la commune : le parc naturel régional du Haut-Languedoc, créé en 1973 et d'une superficie de 307 184 ha, qui s'étend sur 118 communes et deux départements[16]. Implanté de part et d’autre de la ligne de partage des eaux entre Océan Atlantique et mer Méditerranée, ce territoire est un véritable balcon dominant les plaines viticoles du Languedoc et les étendues céréalières du Lauragais[17],[18].

    Réseau Natura 2000

    Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des directives habitats et oiseaux, constitué de zones spéciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spéciale (ZPS)[Note 3]. Un site Natura 2000 a été défini sur la commune au titre de la directive habitats : les « crêtes du Mont Marcou et des Monts de Mare »[20], d'une superficie de 1 481 ha, abritant quatre espèces de chauves-souris d'intérêt communautaire (Rhinolophus ferrumequinum, R. hipposideros , Miniopterus schreibersi), et plus particulièrement le Minioptère de Schreibers[21].

    Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique

    L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire. Une ZNIEFF de type 1[Note 4] est recensée sur la commune[22] : les « crêtes du Mont Cabane au Mont Marcou » (484 ha), couvrant 4 communes dont une dans l'Aveyron et trois dans l'Hérault[23] et une ZNIEFF de type 2[Note 5],[22] : les « crêtes du Mont Marcou et des Monts de mare » (3 441 ha), couvrant 7 communes dont une dans l'Aveyron et six dans l'Hérault[24].

    Urbanisme

    Typologie

    Graissessac est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6],[25],[26],[27].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Bédarieux, dont elle est une commune de la couronne[Note 7]. Cette aire, qui regroupe 26 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[28],[29].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (95,6 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (81,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (60,2 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (35,4 %), zones urbanisées (4,4 %)[30].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

    Toponymie

    La commune a été connue sous les variantes : ad Graissessacum (1225), vallis de Grayssiciaco (1396), a Greyssessac (1500), etc .

    Le nom dérive du nom d'un domaine gallo-romain, avec le gentilice Grassicius + suffixe -acum[31].

    Histoire

    • Depuis l'an de grâce 806, la donation faite par le comte Guillaume à l'abbaye de Gellone (Saint-Guilhem-le-Désert) : « Allum villarem quem vocant Graixamarias » atteste que le lieu était habité.
    • 1141 (1re citation) : « Raimundus de Graissensac » (cartulaire de Sylvanès p. 136).
    • 1142 "Raimundus de Graissenciaco" (ibid p. 57).
    • 1154 : "Raimundus de Graisenzac (ibid., p. 61) is.
    • 1200 : Raimundus de Graissenciaco, cartulaire de Valmagne n� 740).
    • En 1204, Raymondus de Graissenciaco.
    • En 1516, Rutor de Gressiaco.

    Graissessac, dont l'Église réformée est fille de celle de Bédarieux, est plongée dans la tourmente des Guerres de Religion dans la deuxième moitié du XVIe siècle. L'industrie drapière y est alors prospère, ainsi que des activités comme la fabrication des clous ; elles représentent l'essentiel de l'activité de la petite bourgade. Les relations économiques avec l'extérieur, en liaison avec ces activités, sont importantes. Les marchands et les industriels, en grande majorité protestants (du simple fait des interdictions de l'Église catholique visant notamment le prêt à gages) circulent dans les vallées en participant ainsi à la propagation des idées de la Réforme. Richelieu dut faire face à un soulèvement des protestants et il leur livra une véritable guerre d'État. Les troubles avaient repris dès 1622 dans les Cévennes. Le fort de Graissessac est pris d'assaut par M. Rignac. La place tombée, la vie sauve est accordée aux villageois en récompense de leur grand courage. Richelieu, après avoir pris La Rochelle, principale place forte des insurgés, accorda aux réformés l'édit de grâce d'Alès () par lequel le roi de France Louis XIII garantissait l'application de l'édit de Nantes. Le régime de tolérance religieuse instauré par Henri IV en 1598 était ainsi consolidé de même que l'obéissance des protestants.

    Temple.

    Un demi-siècle plus tard, en 1685, la promulgation de l'édit de Fontainebleau par Louis XIV, qui officialise la révocation de l'édit de Nantes, inaugure pour les réformés le temps du « Désert ». Deux sites où se tenaient ces assemblées clandestines ont été repérés à Graissessac : tout d'abord le Prat long au fond de la vallée de Riols et une zone située le long du ruisseau de Provères « Croyant », la toponymie est là pour nous le rappeler. Ils n'accueillaient pas seulement des Graissessacois mais aussi des gens venus des environs voire de plus loin. On dénombre, en effet, 100 à 200 fidèles extérieurs à la commune (de Camarès notamment). Toutefois, la population étant à très forte majorité protestante, les adeptes de la Réforme ne se cachaient pas. En 1751, des amendes très lourdes (500 livres) obligent les Réformés à faire baptiser leurs enfants. En 1792, on trouve encore trace de l'activité de la religion réformée. L'église dans sa forme actuelle fut construite en 1837 (auparavant était en ce lieu un temple protestant érigé à la place du fort détruit par M. de Rignac ou par le duc Henri II de Montmorency, le temple actuel est de 1840 et rénové dans les années 1920.

    Il ne faut pas oublier que sous l'ancien régime, Graissessac faisait partie de la communauté de Boussagues (la Tour-sur-Orb)[32] et n'était que la réunion de plusieurs hameaux et quartiers (Le Castan, Provères, Riols, la Roque, la Place (Vieille ?! souvenir du fort ?), L'ayrolle et La Fournaque).

    An l'an II, Graissessac est rattachée à la commune de Camplong, nouvellement créée[32]. C'est le [33] que Graissessac fut constituée en commune sur des emprises des territoires des communes de Camplong et de Boussagues.

    Exploitations minières

    Exploitation à ciel ouvert
    Minerais métalliques.

    Pas de traces de mines antiques ; on croit savoir que les Romains ou Gallo-Romains présents dans la région exploitaient uniquement des minerais de fer, argent, cuivre, plomb du côté du Pradal, de Clairac (Grogues) et de Ceilhes (Lascours) où des traces sont toujours visibles de nos jours.

    En 1776, on atteste de la présence d'exploitations de cuivre sur la montagne de Saint-Sauveur du Puy.

    Charbon

    Les premières tentatives pour exploiter « le carbo de peyra » remonteraient au XIIe siècle. Aux XIVe et XVe siècles, lors de la guerre de Cent Ans (1336 à 1453), les Anglais envahissent la France, arrivent dans le Languedoc vers 1346 et s'emparent de Roqueredonde, Cabrières et le Bousquet de la Balme (près du mas Blanc) où encore leur repaire fortifié est visible dans la falaise dominant le village, c'est le « Castel de l'Inglès ». Tout près de Graissessac, au col de Liache (Lieuse), se trouvait « la mine des Anglais » souvenir de cette époque (la Baoumo de Sarlou). Les premières concessions minières furent données en 1769 mais depuis longtemps ces affleurements de houille étaient connus des habitants qui s'en servaient pour l'industrie locale précédant la mine : les clouteries (En 1827, il y avait 100 ateliers et 150 ouvriers qui fabriquaient 8 millions de clous par an, cette industrie s'éteignit au tout début du XXe siècle).

    En 1785, ces mines qui étaient propriété de la baronnie de Boussagues furent concédées à M. Giral, propriétaire de la verrerie du château d'Hérépian (église actuelle, une autre était présente dans l'ancien manoir des Mourcairols au Pouget datant de 1414) qui dut faire établir ou rénover un chemin vers Villemagne et donc de faire construire le fameux « Pont du Diable » qui date de 1779 et servant aux convois de charbon de pierre (houille) et de charbon de terre (terme désignant les différents charbons : houille, lignite, tourbe, etc.) pour le distinguer au charbon de bois.

    En 1789, la concession de Graissessac était délimitée ainsi :

    « Cette concession est limitée, ainsi qu'il suit, savoir : Au nord, à partir des montagnes qui divisent le territoire de Graissessac d'avec celui de Rials par une ligne droite tirée du pic de Montahut (mont-agut), figuré sur la carte de Cassini, à la source du ruisseau du Claidou (Clédou) ; puis descendant jusqu'à son embouchure dans la rivière de Mare près de Saint-Étienne-de-Mursan (Estréchoux) ; de ce point par une ligne sinueuse passant par le sommet de la chaîne de montagne qui forment les limites du territoire de Graissessac, d'avec celui de Saint-Gervais-Terre, et qui partagent les eaux en deux pentes, l'une vers le Devois de Graissessac qui fait partie de cette concession, l'autre vers Saint-Laurent-des-Nières et les mines qui font partie de la concession accordée au sieur Delzeuze par arrêt du ci-devant Conseil d'État, du  ; ladite chaîne de montagne venant se joindre au pic de Montahut, point de départ. »

    La plus marquante des catastrophes minières fut le coup de grisou du puits Sainte-Barbe en février 1877 où beaucoup de mineurs furent tués (45) et qui fit la une du Monde illustré célèbre journal de l'époque. En 1946, fut nationalisée la compagnie des mines, ce qui donna les Charbonnages de France et son entité les HBCM (houillères du Bassin du Centre et du Midi). En 1962, c'est la fin des mines et le début de la « Découverte » jusqu'en 1994. Le fin de Charbonnages de France.

    Géologie de la Mine de Graissessac

    Contexte paléogéographique

    Le bassin houiller de Graissessac date de la fin du Carbonifère, période Stéphanien (305 Ma à 299 Ma), aussi appelé Gzhélien.

    À la fin du Carbonifère, la mer a complètement disparu pour laisser place aux reliefs de la chaîne hercynienne. Au Carbonifère, la Laurasie et le Gondwana se rejoignent à l’équateur pour former la Pangée. Le bassin se trouve approximativement au niveau de l’équateur.

    Au Carbonifère, le bassin houiller de Graissessac se forme au milieu de la Pangée (précisément au milieu du « C » que forme la Pangée), là où la Laurasie et le Gondwana se rejoignent.

    Le bassin houiller de Graissessac fait partie des bassins du Massif central, ensemble houiller formé à la même époque[Note 8]Les bassins du massif central, sont liés géographiquement à la chaîne hercynienne.

    Paléoclimatologie

    Le climat est équatorial au Carbonifère, sur les terrains où se forme le bassin houiller de Graissessac.

    Au nord et au sud se déposent des gypses et des sels, signes d'un climat aride.

    Pli synclinal et bassin houiller de Graissessac

    Le bassin houiller se trouve dans un pli synclinal (bassin d'effondrement), formé par la faille située plus au sud.

    Le bassin est formé de strates de grès, de schiste, et de charbon. Il contient entre 500 et 1 000 mètres de dépôts continentaux. On compte 7 à 8 couches de charbon, d'une épaisseur de 1 à 8 mètres.

    Au Carbonifère des torrents dévalent les montagnes hercyniennes, en entraînant sable et gravier, et les déposent dans des zones basses en voie d'effondrement.

    Les dépôts de grès, schistes et charbon sont dus à des :

    • Cônes torrentiels de déjection.
    • Plaines d’inondations.
    • Des marécages.
    • Un milieu fluviatile.

    Paléo-flore

    Sphénopteris
    Alethopteris

    La flore du Carbonifère à Graissessac est particulièrement riche. L'on y dénombre près de 60 espèces végétales.

    On dénombre tout un écosystème complet.

    • Des végétaux vivant au bord des marécages des sigillaires, des calamines.
    • Des végétaux vivant dans les plaines bordant des lacs ou des marécages, des fougères (peropteris, sphénopteris), des gymnospermes (odontopteris, alethopteris, calliterridium, dickisonites), pléridospermals.
    • Des végétaux poussant sur les hauteurs environnantes, des gymnospermes, des cordalites arborescentes).

    Ces végétaux peuplant le ou les sommets du bassin d'effondrement.  

    Paléo-faune

    La faune, elle, est très rare dans le bassin houiller de Graissessac.

    • Il a été trouvé seulement quelques coquillages bivalves.
    • Quelques squelettes de poissons, ainsi que des écailles.
    • Les reptiles sont absents.

    Il faut remonter jusqu'au Massif central pour trouver les premiers fossiles d’insectes de cette époque, comme Meganeura.

    Le chemin de fer

    Gare de Graissessac-Saint-Étienne-Estrechoux

    Au XIXe siècle, la richesse en charbon de son sous-sol permet sa transformation en bassin minier. Graissessac entre de plain pied dans la Révolution industrielle. Son exploitation débute en 1845 avec la création de la société « Compagnie des mines de Graissessac » qui disparaît en 1857 avant de reparaître trois ans plus tard (1860) sous le nom de « Compagnie-Usquin-mines » (voir Philippe-François-Didier Usquin). En 1863, cette dernière est remplacée par la « Compagnie des quatre mines réunies de Graissessac » (émission d'un jeton en argent limitée à 500 exemplaires) qui sera finalement nationalisée en 1946. Ce développement industriel n'aurait pu avoir lieu sans le développement de moyens de transport rapide et moderne. À l'origine, c'est la Compagnie du chemin de fer de Graissessac à Béziers au départ de Béziers qui obtient la concession. Les premières années sont marquées par des erreurs de gestion, des magouilles, des inondations qui conduisent la compagnie à demander sa mise sous séquestre et qui entraînent sa faillite dès 1861. L'État va alors pousser la compagnie des Chemins de fer du Midi à racheter la ligne (la transaction est finalisée en 1865).

    Gare de Plaisance-Andabre

    Le « Midi » en profite pour demander une nouvelle concession sur Millau au départ de la Tour d'Orb. De Graissessac, le « Midi » pousse vers Saint-Geniès-de-Varensal avec un rebroussement pour les trains en provenance de Bédarieux. Cette ligne, dite « des Causses » (Béziers-Sévérac-Neussargues), est aussi celle de l'acheminement des vins vers Paris. Le chemin de fer reliant Graissessac à Bédarieux, et par là au reste du département, est achevé en 1865. Le désenclavement du site d'extraction de Graissessac est ainsi réalisé. La ligne est finalement électrifiée en 1931-1932.

    La ligne La Tour-sur-Orb-Graissessac est fermée en 1954 pour les voyageurs et le après 120 ans et 10 jours d'exploitation, la ligne Latour-Graissessac fut définitivement fermée à tout trafic. Le , cette ligne était déclassée par arrêté ministériel et déferrée quelque temps après.

    En 1999, M. Gérard Delfau, sénateur, s'adressant lors d'une séance au Sénat à Mme Voynet alors ministre de l'Aménagement et de l'environnement, s'alarme de la « grande misère budgétaire et morale du bassin minier de Graissessac ». Le village connaît alors une crise de reconversion sans précédent. Toutefois, le recensement de la population qui est effectué la même année donne quelques signes d'espoirs. En effet, il met en évidence, pour la première fois depuis longtemps, la stabilisation du nombre d'habitants permanents et surtout un taux migratoire positif. Les nombreuses maisons en vente sont progressivement rachetées par des ressortissants de l'Union Européenne et par des Français originaires des autres régions.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
     ? 1965 Victor Cabanel    
    1965 1986 Paul Blayes SFIO-PS Ajusteur aux mines de Graissessac
    Président des Aveugles de guerre
    avant 1995  ? Serge Limouzy    
    mars 2001 mars 2008 Bernard Rodier    
    mars 2008 mars 2014 Francine Saisi    
    mars 2014 2020 Roland Bascoul SE Retraité Fonction publique
    2020 En cours Mariette Combes DVG  
    Les données manquantes sont à compléter.

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1861. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[34]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[35].

    En 2018, la commune comptait 632 habitants[Note 9], en diminution de 9,46 % par rapport à 2013 (Hérault : +6,12 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901
    1 3202 3112 1342 8803 0892 7382 9362 2822 093
    1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
    2 0922 0422 2002 3222 5482 4162 3182 4041 962
    1968 1975 1982 1990 1999 2005 2010 2015 2018
    1 5101 134924687632686708660632
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[36] puis Insee à partir de 2006[37].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    Croix du XVIIe siècle
    • Plan de construction d'un groupe scolaire avec la mairie (1903)
      Croix du XVIIe siècle (rue de Barry)
    • Vestiges miniers (extraction du charbon à ciel ouvert)
    • Puits Padène (1925) dernier des dix puits de fond du bassin houiller de Graissessac
    • Mine Grand-champ 1872
    • Mine Simon Supérieur 1862 (vestiges de galerie, cheminée et machinerie)
    • Château des Mines
    • Ancienne fonderie (anciennement Ateliers des Mines)
    • Tunnel Saint-Joseph
    • Gare de GRAISSESSAC-ESTRECHOUX labelisée par la Fondation du Patrimoine
    • Ancien café Mounis de 1879

    Personnalités liées à la commune

    Héraldique

    Les armoiries de Graissessac se blasonnent ainsi :

    De gueules à la machine à fabriquer les clous d'argent, en pointe, surmontée d'une grappe de raisin à dextre et d'une lampe de mineur à senestre, le tout d'or ; au chef cousu d'azur.

    Notes et références

    Notes et cartes

    • Notes
    1. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    2. La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
    3. Dans les sites Natura 2000, les États membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles[19].
    4. Les ZNIEFF de type 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
    5. Les ZNIEFF de type 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
    6. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    7. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    8. Correspondant actuellement à la chaîne de bassins allant du Creusot, St Étienne, etc., jusqu'à Lodève, et Graissessac.
    9. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
    • Cartes
    1. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.

    Références

    1. « le stéphanien a graissessac », sur asnat.fr, (consulté le ).
    2. Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
    3. « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
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    Voir aussi

    Bibliographie

    • Gérard Alzieu, « Catholiques et protestants à Graissessac : l'église et le temple », Bulletin de la Société archéologique et historique des hauts cantons de l'Hérault, no 32, , p. 63-70
    • Gilles Bellan, « L'inspiration médiévale dans les constructions du XIXe siècle des Hauts Cantons », Bulletin de la Société archéologique et historique des hauts cantons de l'Hérault, no 8, , p. 131-139
    • Gérard Cholvy, « Lendemain de la Libération : une analyse de la déchristianisation dans le bassin minier de Graissessac (Hérault) », dans Mines et mineurs en Languedoc-Roussillon et régions voisines de l'Antiquité à nos jours : actes du XLIXe congrès de la Fédération historique du Languedoc méditerranéen et du Roussillon, Alès, 22-23 mai 1976, Montpellier, Fédération historique du Languedoc méditerranéen et du Roussillon, , 319-322 p., chap. 49
    • Gilbert Crepel, Le haut pays minier : histoire & techniques : Boussagues, Bousquet d'Orb, Castanet..., Montpellier, Espace sud éd., coll. « L'univers des hommes », , 323 p. (lire en ligne)
    • Albert Fabre, Histoire de Bédarieux et des communes du canton : Camplong, Carlencas et Levas, Graissessac, Faugères, Latour-sur-Orb, Pézènes, Le Pradal, Saint-Étienne-Estréchoux, Nîmes, C. Lacour, , 123 p.
    • Louis Fargier, « La lente et pénible genèse de la compagnie des quatre mines réunies de Graissessac », Bulletin de la Société archéologique et historique des hauts cantons de l'Hérault, no 9, , p. 137-156
    • Georges Pile, « La catastrophe du puits Sainte-Barbe à Graissessac le 14 février 1877 », Bulletin de la Société archéologique et historique des hauts cantons de l'Hérault, no 29, , p. 59-92

    Fonds d'archives

    Articles connexes

    Liens externes

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