Georges Blanc

Georges Blanc, né le , à Bourg-en-Bresse dans l'Ain, est un des chefs cuisiniers, restaurateurs et hôteliers français du village de Vonnas[1] en plein cœur de la Bresse. Trois étoiles au Guide Michelin et 4 toques au Gault-Millau. Il est issu d'une dynastie de cuisinières bressanes de renom avec sa grand-mère, Élisa Blanc, surnommée la mère Blanc, et sa mère, Paulette Blanc. Ses fils Frédéric et Alexandre Blanc continuent tous les deux l'aventure culinaire d'élite.

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Georges Blanc
Naissance
Bourg-en-Bresse, Ain
Nationalité Français
Pays de résidence France
Profession
Activité principale
Formation
École hôtelière de Thonon-les-Bains
Distinctions
Famille
Élisa Blanc (grand-mère)

Histoire de la famille Blanc

La mère Blanc, Élisa Blanc

En 1872, Jean Louis Blanc, l'arrière-grand-père de Georges Blanc, s’installe comme cafetier limonadier et marchand de charbon sur la place du marché du petit village de Vonnas, au cœur de la Bresse, aux portes de la Bourgogne, de la vallée du Rhône et de la Franche-Comté. Les hommes de la famille, Jean Louis, Adolphe, et Jean Blanc sont charbonniers et limonadiers de père en fils jusqu'en 1975.

En 1902, Adolphe, le fils, épouse Élisa Gervais, née en 1883, et succède à ses parents. Élisa s'installe aux fourneaux et apporte la célébrité à l'auberge Blanc par son grand talent de cuisinière sous le nom de la mère Blanc. Elle cuisine exclusivement les produits simples, frais et de grande qualité du terroir bressan, les volailles, poulets de Bresse à la crème, poulardes, coqs, pigeons, canards, escargots, cuisses de grenouilles et écrevisses de la Dombes aux herbes, truffes, morilles et crêpes vonnassiennes, crème et beurre, etc., servis avec honnêteté, générosité, amour et perfection. Des sommités comme le président Édouard Herriot sont des habitués de sa table.

En 1929, le Guide Michelin décerne une étoile à Élisa Blanc. En 1930, le Touring club de France décerne à la mère Blanc le premier prix de son concours culinaire. Trois ans plus tard, en 1933, c'est au tour du prince élu des gastronomes, Curnonsky, de déclarer la mère Blanc « meilleure cuisinière du monde », après l'obtention de sa seconde étoile au Guide Michelin.

Paulette Blanc

En 1934, Jean Victor Blanc, surnommé Jean (1906-1977), fils aîné de la mère Blanc, épouse Paule Tisserand, surnommée Paulette (née en 1910), la fille du boulanger-pâtissier de la place Ferdinand de Vonnas. Paulette Blanc, aidée par sa belle-mère Élisa, prend la suite et conserve les mêmes spécialités traditionnelles et toute la prestigieuse notoriété de l'auberge Blanc.

Georges Blanc

Le , naissance de Georges Blanc, fils de Jean et de Paulette, petit-fils d'Adolphe et Élisa et arrière-petit-fils de Jean Louis Blanc, à Bourg-en-Bresse, dans l'Ain. Il a une sœur aînée née en 1933. Sa grand-mère Élisa (la mère Blanc) décède à son domicile, à Vonnas, en 1949 âgée de 66 ans.

George Blanc n'a pas vraiment de motivations spéciales pour le métier de cuisinier. Il rêve d'aviation, de voyages et d'aventure. En 1962, il sort major de promotion de la très réputée École hôtelière de Thonon-les-Bains, en Haute-Savoie, au bord du lac Léman. Il fait son stage d'école hôtelière comme steward chez Air France et voyage aux quatre coins du monde pendant une saison d’été.

En 1965, après avoir fréquenté quelques grandes maisons, et fait son service militaire comme cuisinier de l'amiral Vedel sur les porte-avions Foch et Clemenceau. Il rejoint l'auberge familiale et travaille aux côtés de sa mère, Paulette, à qui il succède en 1968 à l'âge de 25 ans. Il est le premier homme à prendre les commandes des fourneaux dans la famille Blanc. Il hérite d'une auberge « traditionnelle » qu'il fait évoluer avec son génie culinaire, en cuisine d'élite et nouvelle, plus légère avec moins de beurre et de crème, à partir du début des années 1970. Il transforme l'auberge de ses ancêtres en luxueuse hostellerie d'un grand raffinement, avec de multiples équipements de confort, de détente et de loisirs. Il crée minutieusement une des cinq meilleures caves du monde avec 130 000 bouteilles, dans plus de 3 000 appellations différentes, à partir de visites personnelles chez les viticulteurs.

En 1970, il est reçu troisième du concours des meilleurs sommeliers de France et finaliste au concours du meilleur ouvrier de France à Paris en 1976.

En 1981, c'est la consécration : Georges Blanc obtient la prestigieuse troisième étoile du Guide Michelin et le titre de Cuisinier de l'année, par le célèbre guide gastronomique de référence Gault-Millau. En 1985, nouvelle consécration : il obtient la rarissime note de 19,5/20 au Gault-Millau ; elle n'avait encore pas été atteinte.

En 1985, il plante un vignoble de 17 ha, à Azé, dans le Mâconnais, en Bourgogne, où il vinifie lui-même son propre vin et produit 150 000 bouteilles par an, avec quatre vins différents : la fleur d’Azenay (70 % de sa production) en Mâcon villages, le blanc d’Azenay (20 %) en Bourgogne, le brut d’Azenay (10 %) en crémant de Bourgogne, et le blanc de Blanc en pétillant.

En 1990, Georges Blanc achète le café-épicerie-boulangerie de la famille Charvet-Guyennet pour ouvrir L’Ancienne Auberge : la réplique de l'auberge de ses arrière-grands-parents au début du siècle dernier, où il affiche une carte de gastronomie traditionnelle bressane. Il achète également dix-sept maisons autour de son restaurant au centre de Vonnas et crée son « village gourmand » qu'il restaure en architecture à colombage bressane avec hôtels, restaurant, auberge, boutiques, spa, héliport, parcs, etc., à son nom et au nom de « L’Art du bien vivre ». Tout le centre du village lui appartient. Depuis le début des années 1990, il est président du Comité interprofessionnel de la volaille de Bresse.

Au moment de la construction de l’autoroute A40 MâconGenèveChamonix, il demande une sortie directe pour desservir le petit village de Vonnas et son complexe hôtelier entre Mâcon et Bourg-en-Bresse. Il obtient cette faveur spéciale d'un montant de 2,3 millions d'euros.

En 1996, il fait partie des cuisiniers du G7 à Lyon pour qui il cuisine le « poulet sauce foie gras avec ail confit », devenu depuis une des recettes phares de la carte de son restaurant.

Il fait partie, avec Cyril Lignac, des jurés de l'émission spéciale Un dîner vraiment parfait, sur M6, dérivée de l'émission quotidienne Un dîner presque parfait[2]. En 2009, Grégory Cuilleron, coaché par Georges Blanc, remporte la grande finale nationale en direct[3],[4].

Aujourd'hui, Frédéric, fils qu'il a eu avec son ex-épouse, est en cuisine avec lui et assure la pérennité familiale de ce complexe de restaurants internationalement reconnus, qui font rimer tradition et création avec des poèmes gourmands. Une petite fille prénommée Lara est née le de sa nouvelle union avec Sally.

Georges Blanc est à la tête d'une entreprise florissante de plus 200 employés avec un chiffre d'affaires d'environ 22 millions d'euros et une masse salariale de près de 8 millions d'euros.

La maison Georges Blanc est l'établissement le plus anciennement étoilé au monde, sans discontinuité, possédant encore trois étoiles. Sa première étoile lui fut acquise en 1929 et la deuxième en 1931, ce qui représente, en 2009, quatre-vingt ans (si l'on excepte la période de la Seconde Guerre mondiale) dans le fameux Guide rouge.

Fin septembre 2020, Georges Blanc annonce la cession de deux brasseries lyonnaises afin de "se recentrer dans le domaine de la gastronomie étoilée"[5]. Selon lui, la crise sanitaire et économique n'a pas fait pencher la balance pour prendre sa décision de se séparer du "Splendid" et du "Centre", qui emploient respectivement vingt et quinze salariés[6]. "J'ai décidé de sortir du milieu urbain lyonnais. Ma vocation n'est pas de multiplier les brasseries où il est difficile d'exprimer une sensibilité émotionnelle.[7]"

Distinctions

Galerie photo

Œuvres

  • Georges Blanc, Mes recettes, 1981.
  • Georges Blanc, avec cinq autres grands chefs de Bourgogne, La Cuisine de Bourgogne, éd. Jean-Claude Lattès, Paris, 1982.
  • Georges Blanc, Ma cuisine des saisons, éd. Robert Laffont, coll. « Les recettes originales de… », Paris, 1984 ; rééd. 1994 et 1999, 340 p. (ISBN 2-221-07880-2 et 978-2221078808).
  • Georges Blanc et Claude Lebey, La Nature dans l’assiette, photographies de Christopher Baker, éd. Robert Laffont, coll. « Albums », Paris, 1987, 319 p. (ISBN 2221054075 et 978-2221054079) ; 1er grand prix de la gastronomie édité en cinq langues.
  • Georges Blanc, Le Livre blanc des quatre saisons, éd. Robert Laffont, Paris, 1988, 200 p. (ISBN 2-221-05904-2 et 978-2221059043).
  • Georges Blanc et Alexandre Blanc, Les Blanc, éd. Télédition Genève, 1989.
  • Georges Blanc et Céline Vence, Le Grand Livre de la volaille. 235 recettes gourmandes, éd. Robert Laffont, Paris, 1991 ; rééd. 2006 (ISBN 2-221-05939-5 et 978-2221059395).
  • Michel Tricot et Georges Blanc, Au hasard de la fourchette, éd. Sang de la Terre, 1993, rééd. 1996, 172 p. (ISBN 2-86985-066-2 et 978-2869850668).
  • Georges Blanc et Philippe Lamboley, De la vigne à l'assiette, photographies de Christopher Baker, éd. Hachette, coll. « Pratique », Paris, 1995, 255 p. (ISBN 2012360521 et 978-2012360525).
  • Georges Blanc, Georges Blanc cuisine en famille. Recettes, secrets et conseils d'un grand chef, éd. Albin Michel, coll. « Pratique », Paris, 1999, 236 p. (ISBN 2226109943 et 978-2226109941).
  • Georges Blanc, Coco Jobard et Marie-France Michalon, La Cuisine de nos mères, photographies de Jean-François Rivière, éd. Hachette, coll. « Pratique », Paris, 2000, 189 p. ; nouvelle édition 2005 (ISBN 2012358322 et 978-2012358324).
  • Georges Blanc, Plat du jour, éd. Solar, 2003, 176 p. (ISBN 2263034269 et 978-2263034268).
  • Georges Blanc et Jean-François Rivière, Fête des saveurs. Le meilleur de Georges Blanc, éd. Hachette, coll. « Pratique », Paris, 2004, 171 p. (ISBN 2012367976 et 978-2012367975).
  • Georges Blanc, La Vie en Blanc, préface de Bernard Pivot, éd. GSL, 2008, 221 p. (ISBN 978-2953237702).
  • Georges Blanc et Sylvia Gabet, Le Plus Simple du meilleur, éd. Minerva, 2009, 183 p. (ISBN 978-2830709742).
  • Georges Blanc, préfacé par Laurent Gerra, Bleu Blanc Bresse, Le Meilleur de la Volaille, éd. GSL, 2017, 179 p. (ISBN 978-2953237719).
  • Georges Blanc, Des Rencontres en Or, éd. GLS., 2019.

Élèves célèbres

  • 1988-1995 : Bruno Oger, chef cuisinier doublement étoilé au Guide Michelin, depuis 1995, de La Villa des Lys, du palace Le Majestic, sur la Croisette à Cannes.
  • Patrick Henriroux, repreneur en 1988 du célèbre restaurant La Pyramide, de Fernand Point, à Vienne, près de Lyon.
  • Daniel Boulud, célèbre chef français, ayant monté un empire aux États-Unis, et notamment à New York[9], a fait ses débuts à Vonnas.
  • Ferran Adrià, restaurant El Bulli, élu Meilleur cuisinier du monde par les grands critiques et les grands chefs, en 2003.
  • Jérôme Nutile, chef de cuisine de l’Hostellerie le Castellas, à Collias, dans le Gard, deux étoiles au Guide Michelin (2009), quatre années passées chez Georges Blanc en tant que sous-chef de cuisine à Vonnas, et meilleur ouvrier de France 2011.

Les hôtels & restaurants Georges Blanc à Vonnas dans l'Ain

Les autres hôtels & restaurants Georges Blanc en France

Ses plats prestigieux

(plat créé pour le dîner en l'honneur des chefs d'États et de gouvernements du G7 à Lyon, )[11].
  • Les cuisses de grenouilles au beurre noisette et persillade
(plat de mémoire en hommage à la mère Blanc)[12]

Bibliographie

  • Florence Cochet, La Domination des Sens, éd. City, 2016 : la partie intitulée "Savoure-moi !" se déroule au Relais & Châteaux Georges Blanc Parc et Spa

Références

  1. Bernard Thomasson, « À la carte. Le village gourmand de Georges Blanc », sur francetvinfo.fr, (consulté le )
  2. G. Blanc jury d’'Un dîner presque parfait, sur TVMag.com.
  3. « PHOTOS - Gregory Cuilleron : le gagnant d'Un dîner presque parfait cuisine au Salon Nautique de Paris », Premiere.fr, (lire en ligne, consulté le )
  4. « Grégory Cuilleron », sur Premiere.fr (consulté le )
  5. « Rhône . Georges Blanc vend ses restaurants à Lyon », sur www.leprogres.fr (consulté le )
  6. « Le chef Georges Blanc quitte Lyon et vend ses deux restaurants », sur BFMTV (consulté le )
  7. Le Figaro avec AFP, « Le chef étoilé Georges Blanc cède ses brasseries lyonnaises », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
  8. Décret du 11 juillet 2008 publié au JORF du 13 juillet 2008.
  9. Daniel Boulud et Peter Kaminsky, Chef Daniel Boulud: Cooking in New York City, éd. Assouline, 2007, 220 p. (ISBN 2843233704 et 978-2843233708).
  10. Crème moulée, utilisée en garniture d'un potage.
  11. Carte automne 2009.
  12. Même carte.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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