Collias

Collias est une commune française située dans le département du Gard, en région Occitanie.

Collias

Collias vu de la Torte.

Blason
Administration
Pays France
Région Occitanie
Département Gard
Arrondissement Nîmes
Intercommunalité Communauté de communes du Pont du Gard
Maire
Mandat
Jonathan Pire
2020-2026
Code postal 30210
Code commune 30085
Démographie
Population
municipale
1 073 hab. (2018 )
Densité 53 hab./km2
Géographie
Coordonnées 43° 57′ 17″ nord, 4° 28′ 40″ est
Altitude Min. 20 m
Max. 212 m
Superficie 20,42 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Nîmes
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Redessan
Législatives Troisième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : région Occitanie
Collias
Géolocalisation sur la carte : Gard
Collias
Géolocalisation sur la carte : France
Collias
Géolocalisation sur la carte : France
Collias
Liens
Site web mairie-collias.fr

    Géographie

    Localisation

    Collias est dans la partie Est du département du Gard, entre Avignon (32 km à l'est) et Uzès 11 km au nord-ouest[1].

    Représentations cartographiques de la commune
    Carte OpenStreetMap
    Carte topographique
    Carte avec les communes environnantes

    Hydrographie et relief

    Le Gardon, km en amont de Collias, vue vers l’aval. En arrière-plan, le pont de la D3.

    Le Gard ou Gardon, affluent du Rhône, traverse la commune d'ouest en est. Les célèbres gorges du Gardon se trouvent juste en amont (à l'ouest) de Collias : le Gard entre dans la commune à une altitude de 30 m et en ressort à environ 24 m d'altitude ; jusqu'à Collias, les deux rives du Gard sont dominées par d'imposantes falaises de 130 à 150 m de hauteur (environ 150 à 190 m d'altitude)[2].

    Sur la commune il reçoit en rive gauche son affluent l'Alzon qui vient du nord-ouest.
    Sa rive droite est entrecoupée de cinq vallées très encaissées, taillées par de petits affluents saisonniers[2].

    Climat

    Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000

    • Moyenne annuelle de température : 13,3 °C
    • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 2,4 j
    • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 15,9 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 1] : 17,1 °C
    • Cumuls annuels de précipitation : 759 mm
    • Nombre de jours de précipitation en janvier : 6,6 j
    • Nombre de jours de précipitation en juillet : 3 j

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat méditerranéen franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[3]. En 2020, la commune ressort du type « climat méditerranéen » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Pour ce type de climat, les hivers sont doux et les étés chauds, avec un ensoleillement important et des vents violents fréquents[4].

    Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[5]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-contre[3].

    Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[6] complétée par des études régionales[7] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Meynes », sur la commune de Meynes, mise en service en 1966[8] et qui se trouve à 10 km à vol d'oiseau[9],[Note 2], où la température moyenne annuelle est de 15 °C et la hauteur de précipitations de 734,5 mm pour la période 1981-2010[10]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Nimes-Courbessac », sur la commune de Nîmes, mise en service en 1922 et à 16 km[11], la température moyenne annuelle évolue de 14,8 °C pour la période 1971-2000[12], à 15,1 °C pour 1981-2010[13], puis à 15,6 °C pour 1991-2020[14].

    Urbanisme

    Typologie

    Collias est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 3],[15],[16],[17].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Nîmes, dont elle est une commune de la couronne[Note 4]. Cette aire, qui regroupe 92 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[18],[19].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (63 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (64,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (42,4 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (20,6 %), cultures permanentes (16,2 %), terres arables (8,5 %), zones urbanisées (6,2 %), zones agricoles hétérogènes (6,1 %)[20].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

    Toponymie

    En occitan. Coliatz[21] attesté par les formes anciennes : Colliaco , monn . mérov . , de Coliaz , 1151 , Coliacum , 1188 , Coliatz , 1217 ( DT ) ; = NP rom . Colius ( OTL ) + - acum ; attr . des finales - as[22]. TZ se prononce /s/ en occitan moderne.

    Histoire

    Préhistoire

    La grotte des Colonnes, ou "Baoumo-d'en-aut", rebaptisée grotte Bayol après la découvertes de peintures préhistoriques, est l'une des cinq grottes ornées connues dans le Gard[23],[N 1]. La grotte était connue des spéléologues, notamment Felix Mazauric qui en dresse le plan dès 1898, mais les peintures ne furent découvertes puis publiées qu'en novembre 1927 par l'abbé Jean-Frédéric Bayol (1870-1952)[24]. Classée Monument historique dès 1931, elle contient des peintures non datées mais qui ont été attribuées par les auteurs anciens à l'aurignacien[25], dont quelques-unes sont remarquables sous divers aspects. Trois d'entre elles utilisent en partie des aspects de la roche[26] (utilisation courante pour les dessins préhistoriques, voir par ex. Arcy).

    Un cervidé rendu par la roche et deux lignes

    Période gallo-romaine

    Plusieurs inscriptions latines votives ou funéraires, des tuiles plates et des tessons d'amphores ont été trouvées sur la commune, attestant une présence romaine[27].

    Moyen Âge

    Comme la plupart des villages du pays du Pont du Gard, celui de Collias est né aux alentours de l'an mil. Il procède d'une réorganisation du maillage de l'espace rural connu sous le nom consacré d'incastallamento. Cependant, sur le site même, une forteresse publique a pu précéder le village pendant que l'habitat rural se déployait en nébuleuse dans le fond de la vallée. Le choix du site pousse dans ce sens puisqu'il ne permet pas une covisibilité totale avec les voies de communication qui traversent la vallée. D'ailleurs, il a sans doute fallu créer une motte de terre pour dresser la première tour féodale au lieudit le Castellas (ce qui correspondrait aujourd'hui au jardin du Pierrot)[Quoi ?]. Mais quoi qu'il en soit, le village, lui, naît après l'an mil. Les seigneurs d'Uzès y établissent leur résidence[Quand ?], certains testent et meurent au château de Collias. Ayant pris le parti de Raymond V de Toulouse, la guerre de conquête des Capétiens a sans doute touché le village dominé par les Uzès. Le château a pu être détruit lors d'un siège.

    La guerre de Cent Ans n'épargne pas le village qui se fortifia, suivant ainsi les injonctions des autorités royales. Quatre tourelles d'angles furent bâties aux quatre coins des remparts (on retrouve d'ailleurs inscrit dans le parcellaire ce semblant de quadrilatère quasi identique à celui du village de Saint-Chaptes ce qui prouverait que d'importants travaux urbanistiques aient pu être entrepris comme ils ont pu l'être à Vers, Domazan, Saint-Hilaire-d'Ozilhan ou Saint-Laurent-la-Vernède). À cette époque, l'église (sans doute une église qui était associée à la villa de la Gaud et à laquelle on accédait via un chemin de croix)[réf. nécessaire] se trouvait dans le quartier de la Treille, sans doute à la place de maison de Bernard[réf. nécessaire]. Cet édifice devint d'ailleurs la maison commune au XVIe siècle après la construction de la nouvelle église à la place de l'église actuelle. La physionomie du village change alors. En lieu et place du Castellas, s'élève une métairie dont on retrouve des traces dans les contrats de location passés chez Daroussin, notaire à Collias. Le village s'est étendu sous les effets de la poussée démographique qui se fait jour dès le milieu du XVe siècle. Alors que la population est au plus bas vers 1420 (on peut tabler sur une population aux alentours de 100 à 150 habitants)[réf. nécessaire], la reprise se profile et accélère après 1470-1480 comme on peut le voir dans le village voisin de Castillon-du-Gard avec l'existence de 3 compoix pour le seul XVe siècle).

    À Collias se produit un évènement suffisamment important pour être noté[Quand ?]. Une partie de la population du village voisin d'Argilliers est venue s'y installer. À la suite d'une saisie féodale qui visait à réorganiser la seigneurie bannière du mas de Vacqueyras les habitants du village d'Argiliers I (sis à proximité du château de Castille) sont invités à aller s'installer au nord sur le site d'Argilliers II. Une partie de la population avait néanmoins décidé d'aller s'installer à Collias, sans doute parce que leurs parcelles se trouvaient au sud du territoire de la manse d'Argilliers donc plus près de Collias que du futur village neuf d'Argilliers II. Cette arrivée de population (qui n'est pas une exception puisque le phénomène se produit à Garrigues au XVe siècle également) s'est transcrite dans le parcellaire du village par l'apparition d'un module urbain autonome au sud du village. La carrera de villanova, comme on la trouve mentionnée dans le plus ancien censier du duché d'Uzès (vers 1380), devient au siècle suivant le quartier de Villeneuve et rend compte de l'arrivée de ces nouveaux habitants.

    La communauté de Collias gère une partie de sa destinée depuis au moins le XIIIe siècle[réf. nécessaire]. Le fonds d'archives locales montre que les droits de police rurale appartiennent à la communauté depuis le XIIIe siècle. Ces droits concernent la gestion du territoire à la fois urbain et rural. Les coutumes du bourg de Remoulins permettent de se rendre compte de l'étendue de ces droits. Il s'agit par exemple et avant tout de réglementer la déambulation des troupeaux ovins et bovins. On trouve encore des articles réglant certains usages agricoles, le transport du feu, l'entassement du fumier, l'usage des puits… À la tête de la communauté, le premier était le représentant de la communauté. Il était secondé par un second consul. Un conseil politique formé de six membres les accompagne. On s'imagine mal aujourd'hui le rayonnement social de ces magistrats de village. Le XIVe siècle en fera des personnages importants relayant d'une certaine manière, avec les bayles royaux, l'autorité royale. Ils sont convoqués à certaines assemblées provinciales pendant la guerre de Cent Ans. On voit d'ailleurs qu'à Collias, la communauté se charge des frais du barbier venu raser le premier consul (XIVe). Les communautés n'ont sans doute jamais été aussi puissantes et indépendantes qu'au XIVe siècle alors que la seigneurie reculait, s'appauvrissait et voyait sa démographie fondre. Peu à peu, avec le XVIe et surtout le XVIIe siècle, la royauté mettra au pas ces communautés qui avaient été ses alliées par le passé. La bureaucratie monarchique va homogénéiser les modes de fonctionnement, réduisant d'autant les particularismes et l'indépendance des corps municipaux. Désormais la quasi-totalité des initiatives locales est soumise à autorisation, celle-ci étant délivrée par l'intendance de Montpellier ou la subdélégation d'Uzès selon les matières.

    Époque moderne

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    La triade méditerranéenne est cultivée à Collias depuis l'époque romaine. L'olivier est peu présent au XIVe siècle comme dans les localités voisines. Il semblerait qu'il passe à cette époque du statut d'arbre fruitier que l'on n'enregistre pas systématiquement dans les censiers et les compoix, au statut de produit agricole à forte valeur libératoire. L'explosion de cette culture à Aramon au Moyen Âge est le point de départ d'une aventure agricole originale. Parce que situé sur le Rhône où les pondéreux sont embarqués sur les naves circulant sur le fleuve, Aramon devient un grand centre de la production d'huile d'olive irradiant dans les communes voisines. Collias voit les surfaces en olivier augmenter tout au long de l'époque moderne. Dans un mémoire du docteur Labrousse de la seconde moitié du XVIIIe siècle, le plant de Coïas est compté au nombre des grandes variétés d'oliviers languedociens. Peut-être celui-ci était-il antérieur à cette mode oléicole post-médiévale ? On trouve noté ici ou là - sans que jamais aucune source ne soit mentionnée - que les inventeurs de la picholine auraient érigé l'olive de Collias comme celle étant la plus apte à subir cette préparation. De notre côté, nous avons noté[Qui ?] que la confiserie des olives est une pratique attestée dès le XVIe siècle par des mentions y faisant allusion dans les contrats notariés. Quoi qu'il en soit, le plant de Collias est effectivement célèbre au XVIIIe siècle et il est d'ailleurs de nos jours[Quand ?] bien connu des spécialistes de l'olivier.

    Le vin produit dans ce village[Quand ?] n'a jamais connu la gloire de ses oliviers. Sans doute affecté à la consommation familiale, les surplus de ce vin étaient voués à être brûlés dans les alambics. La concurrence des vins de la côte du Rhône était trop forte pour qu'ait pu se développer ici une viticulture spéculative, d'autant qu'Uzès se barricadait derrière des chapelets de prohibitions pour protéger sa propre production et notamment celle de l'évêque. Les blés et notamment les froments du type Tozelle constituaient la culture principale, parfois associés aux oliviers et à la vigne[Quand ?].

    Quelques registres de délibération (XVIIe – XVIIIe siècles) permettent d'avoir des vues assurées sur l'activité de consulat. Celle-ci est dominée par la fiscalité royale, les conflits avec les seigneurs et les affaires rurales concernant directement la communauté. Illustrons cela d'un exemple : l'affaire se déroule au début du XVIIe siècle. Une délibération du conseil prise sur la place de l'église et enregistrée par Daroussin notaire nous informe de l'infortune du premier consul. Celui-ci rentrait de Montpellier où il était allé représenter la communauté de Collias devant la Cour des Aides et Finances de Montpellier. Le différend opposait Collias au seigneur de Saint-Privat qui prétextait la présence d'un moulin lui appartenant sur la rivière du Gardon sis sur le territoire de Collias pour envoyer ses grands troupeaux paître dans les coufines du Nord-Est. Cette usurpation était préjudiciable pour les habitants et pour la communauté qui devait revoir à la baisse les prix des baux de location d'herbage qu'elle consentait régulièrement pour alimenter la trésorerie consulaire. Collias avait donc porté l'affaire devant les tribunaux. La Cour des Aides s'était déclarée incompétente. Sur le retour, le consul suivait le seigneur rentrant à Saint-Privat. Le Gardon était en crue et il fut bien obligé de passer la rivière via le Pont-du-Gard qui appartenait au dit seigneur. Là, l'attendait le noble personnage qui le bastonna avec la tranche de son épée. Le consul s'était alors rendu tant bien que mal à Collias où il fit aussitôt constater ses blessures et rassembler l'assemblée générale des habitants. Là, il avait fait la narration des aventures qui avaient été les siennes et à l'unanimité l'assemblée composée de plus d'une centaine d'individus avait décidé d'engager une procédure judiciaire. Ce qu'il faut retenir de cette anecdote tient à la farouche volonté d'indépendance des communautés d'habitants. Elles se sont imposées peu à peu depuis le Moyen Âge. Et si le sentiment communautaire s'étiole dès le XVIIe siècle, la montée de l'individualisme n'effacera pas tous les réflexes communautaires[non neutre].

    Milieu d'interconnaissance, le village est aussi un monde d'exclusion. N'habite pas là qui veut, du moins pas sans en payer le droit : jusqu'à la Révolution, les nouveaux venus doivent payer un droit d'habitanage pour être comptés au nombre des « vrays habitants ». Dans le village voisin de Vers, une série de délibérations consécutives à des malversations relatives à ce droit nous informe des procédures[Quand ?]. En fait, un nouveau venu pouvait mourir au village quarante ans après son arrivée sans jamais avoir été admis au sein de la communauté. De ce fait, il était exclu des droits communautaires (droit de dépaissance, de chasse, de pêche, de lignerage (ramassage du bois mort)...). On voit les témoins se succéder devant le notaire Longuet. Certains sont des descendants d'immigrés, nés dans le village de Vers, et pourtant non comptés au nombre des vrais de vrais. D'autres fois, l'admission est immédiate comme celle de ce maréchal à forge venu de Rochefort que les habitants fuient tant les manieurs d'argent les oppriment à cause des énormes dettes qui les écrasent. Ce maréchal paiera quelques livres et se verra illico nanti des droits si jalousement gardés habituellement. Nécessité faisant loi, il manquait un artisan de cet art au village. À Collias, le fonctionnement était identique. Et comme à Vers, le XVIIIe siècle voit les villageois se détendre vis-à-vis des biens communautaires. Il faut dire que les plus importants - les droits de pécoration - sont réduits à pas grand-chose tant la forêt a reculé depuis le XVIe siècle. Suffisait alors un geste de bonne volonté envers la communauté, une sorte de travail d'intérêt général. Tel maçon nouvellement arrivé réparait la fontaine…

    Les habitants de Collias ont à leur compte un assassinat, celui du hameau de Laval perdu dans les coufines. L'affaire commence au XVe siècle quand les consuls, poursuivant une tradition vieille de plus de deux siècles peut-être, c'est-à-dire la mise en location des pâturages de la rive droite du Gardon, interdisent la traversée de la zone aux troupeaux des habitants de Laval. Ceux-là portent l'affaire devant les tribunaux royaux qui tranchent en faveur de Collias, lieu de perception de l'impôt. L'assujettissement fiscal de Laval à Collias lui valut l'assujettissement administratif dans l'ordre des affaires rurales. Laval rentrait définitivement dans le giron de son voisin. À plusieurs reprises, on voit ceux de Collias humilier ceux de Laval. Une fois on fait arrêter deux jeunes bergers de Laval et on les jette dans geôles villageoises. Une autre fois, pour les punir d'une faute non mentionnée, on change le coefficient des terres de Laval lors de la réfection du compoix. Bref on les surtaxe au mépris des usages en la matière. Cette attitude a pour conséquence de vider peu à peu Laval de ses habitants, si bien qu'au XVIIIe siècle on ne trouve plus que des métairies peuplées de locataires en rotation permanente. La politique menée des siècles durant est celle imaginée par les élites villageoises, avec en tête les gros paysans entretenant de gros troupeaux. Ce n'est d'ailleurs pas une surprise de les voir au début du XIXe siècle bâtir à qui mieux-mieux des bergeries et y entretenir des bergers à demeure. Séparé de Collias par la rivière du Gardon qu'aucun pont ne traversait encore, cette partie pouvait demeurer inaccessible lors des crues. En s'y installant de la sorte, les gros paysans l'accaparaient - c'était bien le sens de la supplique adressée par les habitants de Collias aux autorités cantonales.

    Collias subit encore les affres de la guerre pendant le conflit religieux. La population essentiellement catholique est d'ailleurs à l'issue du conflit remerciée par la hiérarchie ecclésiastique pour son comportement héroïque : un abaissement du taux de la dîme s'ensuit.

    Époque contemporaine

    Depuis le Moyen Âge, Collias et Argiliers sont unis par des liens particuliers. Collias tentera d'ailleurs de s'annexer ce hameau au début du XIXe siècle puis, ayant échoué, de s'en annexer une portion vers 1880.

    Politique et administration

    Liste des maires


    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    2001 2008 Éliette Galzy DVG  
    2008 2014 Raymond Aparis UMP  
    2014 2020 Benoit Garrec ECO Informaticien
    2020 En cours Jonathan Pire SE[28] Négociant en commerce de gros[29]

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[30]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[31].

    En 2018, la commune comptait 1 073 habitants[Note 5], en diminution de 2,63 % par rapport à 2013 (Gard : +1,67 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1841 1846 1851 1856
    856832791875819785798836789
    1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901
    814782756694663645631596648
    1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
    589600453470437407434444508
    1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2008 2013
    5205106177568299539739921 102
    2018 - - - - - - - -
    1 073--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[32] puis Insee à partir de 2006[33].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Les plus anciens éléments démographiques concernant Collias sont contenus dans les registres de Catholicité (XVIIIe). Ainsi nous savons qu'il y avait quelque 500 habitants au début du XVIIIe siècle et près de 600 vers 1780.

    Économie

    Culture locale et patrimoine

    Édifices religieux

    Patrimoine naturel

    Centre de tourisme nautique et équestre, point de passage du GR 63 qui permet de suivre les Gorges du Gardon, Collias possède d'abruptes falaises que les varappeurs n'hésitent pas à escalader. La via ferrata a été restaurée en 2011/2012 pour plus de sécurité. Les touristes peuvent également pratiquer du kayak sur km jusqu'au Pont du Gard ou également remonter les gorges vers le site de la Baume.

    Personnalités liées à la commune

    Héraldique

    Blason
    D'hermine au pal losangé d'or et d'azur[36].
    Détails
    Le statut officiel du blason reste à déterminer.

    Voir aussi

    Bibliographie

    Concernant l'histoire du village de Collias :

    • Roland Ausset, Contribution l'histoire d'une seigneurie languedocienne, Collias, thèse d'histoire du droit.
    • Palatan Michael, Collias, société espace et communauté au XVIIIe siècle, mémoire de maîtrise, 1998.
    • Palatan Michael, Dynamique des territoires et changement agricole autour du Pont-du-Gard (1350-1850), essai d'analyse de la transformation d'un agrosystème, thèse de 3e cycle, université de Montpellier.

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes et cartes

    • Notes
    1. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    2. La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
    3. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    4. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    5. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
    • Cartes
    1. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    1. Les cinq grottes ornées connues dans le Gard en 2010 sont : grotte de Baume-Latrone, grotte Bayol, grotte d’Oulen, grotte Chabot et grotte aux Points. Voir Azéma et al. 2010, p. 1222.

    Références

    1. « Collias », sur google.fr/maps.
      Les distances par route entre deux points donnés sont calculées dans le panneau latéral (voir l'onglet en haut à gauche de l'écran) - cliquer sur "itinéraires".
    2. « Collias, carte interactive » sur Géoportail. Couches « Cartes IGN classiques », « Limites administratives » et « Hydrographie » activées. Vous pouvez bouger la carte (cliquer et maintenir, bouger), zoomer (molette de souris ou échelle de l'écran), moduler la transparence, désactiver ou supprimer les couches (= cartes) avec leurs échelles d'intensité dans l'onglet de "sélection de couches" en haut à droite, et en ajouter depuis l'onglet "Cartes" en haut à gauche. Les distances et surfaces se mesurent avec les outils dans l'onglet "Accéder aux outils cartographiques" (petite clé à molette) sous l'onglet "sélection de couches".
    3. Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
    4. « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
    5. « Définition d’une normale climatologique », sur http://www.meteofrance.fr/ (consulté le )
    6. « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
    7. « Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (oracle) Occitanie », sur occitanie.chambre-agriculture.fr, (consulté le )
    8. « Station Météo-France Meynes - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
    9. « Orthodromie entre Collias et Meynes », sur fr.distance.to (consulté le ).
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