Fravaux

Fravaux est une commune française, située dans le département de l'Aube en région Grand Est.

Fravaux

L'église.
Administration
Pays France
Région Grand Est
Département Aube
Arrondissement Bar-sur-Aube
Intercommunalité Communauté de communes de la Région de Bar-sur-Aube
Maire
Mandat
David Lelubre
2020-2026
Code postal 10200
Code commune 10160
Démographie
Population
municipale
40 hab. (2018 )
Densité 11 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 14′ 19″ nord, 4° 38′ 21″ est
Superficie 3,72 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Bar-sur-Aube
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Bar-sur-Aube
Législatives Première circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Fravaux
Géolocalisation sur la carte : Aube
Fravaux
Géolocalisation sur la carte : France
Fravaux
Géolocalisation sur la carte : France
Fravaux

    Géographie

    Communes limitrophes de Fravaux
    Argançon Jaucourt
    Spoy Proverville

    Hydrographie

    Le Larget, un court affluent du Landion, prend sa source à Fravaux[1].

    Urbanisme

    Typologie

    Fravaux est une commune rurale[Note 1],[2]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[3],[4].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Bar-sur-Aube, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 43 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[5],[6].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (57,1 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (57,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (42,9 %), terres arables (41,2 %), zones agricoles hétérogènes (12,6 %), cultures permanentes (3,3 %)[7].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].

    Histoire

    La voie romaine qui reliait Lutèce à Bâle passait sur les hauteurs du village, au sud. Venant de Spoy, où elle avait franchi le Landion sur un pont de pierre toujours en place, elle se dirigeait vers Bar-sur-Aube.

    Le toponyme Fravaux provient du latin médiéval fredivallis[Note 3], qui signifie le vallon froid : dans ce lieu enclavé, l'air qui stagne reste frais et l'hiver est glacial. Le village a donné son nom à la famille
    de Froivaux[9]. Les premiers actes d'état civil laïcs, dressés en 1793, citent la commune sous l'énoncé de Froidvaux[10] : à la fin du XVIIIe siècle, le nom de la localité est donc encore perçu selon son étymologie.

    L'église de Fravaux est une succursale de celle de Spoy. Dès 1117, elle appartient à l'abbaye de Montiéramey, qui en possède la seigneurie à partir de 1178[11]. Les moines défrichent les bois et exploitent les terres.

    Durant la Seconde Guerre mondiale, l'armée allemande construit sur une colline boisée surplombant le village, au lieudit La Varlan, un camp destiné à la formation des officiers. Il est équipé d'installations perfectionnées : réservoir alimenté en eau courante ; tout-à-l'égout ; trottoirs ; électricité ; téléphone... Fin , il est incendié par ses occupants lors de leur retrait. Il n'en subsiste plus que des ruines recouvertes de végétation[12].

    Gentilé

    Les habitants de Fravaux étaient appelés Veudrais, nom local d'un lézard réputé tenace[13].

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    1800 Novembre 1803 Jean-Baptiste Hubail
    (1773, Jaucourt - 1808, Fravaux)
      Vigneron
    Décembre 1803 Décembre 1812 Pierre Turpin
    (1758, Spoy - 1814, Fravaux)
      Maçon puis cultivateur
    Janvier 1813 11 février 1832 Toussaint Lépicier
    (1779, Fravaux - 1832, Fravaux)
      Propriétaire
    Avril 1832 Août 1846 Ambroise Turpin[Note 4]
    (1787, Fravaux - 1849, Fravaux)
      Cultivateur
    Octobre 1846 Septembre 1848 François Hubail[Note 5]
    (1816, Fravaux - 1884, Spoy)
      Cultivateur
    Octobre 1848 Avril 1865 Nicolas Laurent Prévost
    (1811, Fravaux - 1900, Fravaux)
      Vigneron
    Décembre 1865 Mars 1871 Eugène Turpin[Note 6]
    (1828, Fravaux - après 1870)
      Cultivateur
    Décembre 1871 1er mai 1898 Augustin Ferrin
    (1830, Fravaux - 1898, Fravaux)
      Vigneron
    Octobre 1898 Décembre 1900 Léandre Buridan
    (1840, Fravaux - après 1900)
      Vigneron
    Janvier 1901 Février 1904 Élisée Ferrin[Note 7]
    (1836, Fravaux - 1911, Fravaux)
      Vigneron
    Novembre 1904 Mars 1907 Ferdinand Chaput
    (1875, Fravaux - 1917, Brenelle)
      Propriétaire
    Octobre 1907 Décembre 1910 Paul Mulot[14]
    (1870, Spoy - 1916, Revigny-sur-Ornain)
      Vigneron
    Janvier 1911 Octobre 1917 (?) Ferdinand Chaput
    (1875, Fravaux - 1917, Brenelle)
      Propriétaire
    Des données restent à compléter
    1970 (?) Avril 2006 René Mess
    (1932, Fravaux - 2019, Chaumont)
      Vigneron
    Avril 2006 Mars 2008 Michel Pénelon   Retraité
    Mars 2008 En cours David Lelubre DVD Cadre
    Président de la communauté de communes
    Les données manquantes sont à compléter.

    Démographie

    Favaux au milieu des années 1960.

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[15]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[16].

    En 2018, la commune comptait 40 habitants[Note 8], en diminution de 29,82 % par rapport à 2013 (Aube : +1,12 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    12090135130162174186178180
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    183165149143142124125110102
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    948872576945354750
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2008
    634046344757525150
    2013 2018 - - - - - - -
    5740-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[17] puis Insee à partir de 2006[18].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    Construite au XIIe siècle et placée sous le vocable de saint Laurent, l'église a été agrandie et ornée de peintures absidiales au XIVe siècle[11].

    En 1861, l'historien et archiviste Henri d'Arbois de Jubainville écrit :

    « Fravaux est un petit village du département de l'Aube, arrondissement de Bar-sur-Aube, canton de Vendeuvre. Fravaux a 183 habitants, d'après le recensement de 1856, et il ne paraît pas avoir eu plus d'importance autrefois : les collines élevées et arides qui le resserrent ne permettraient guère à la population d'y prendre plus de développement. D'ailleurs Fravaux était, en 1789, une simple succursale ; enfin son église, qui remonte au XIIe siècle, montre par ses petites dimensions[Note 9] que dès cette époque le nombre des habitants n'était pas plus considérable. Cependant l'abside de cette église est ornée de peintures murales. La dépense de ces peintures aura sans doute été faite par les moines de Montiéramey, auxquels des dîmes appartenaient, et à la charge desquels se trouvait, par conséquent, l'entretien du chœur et du sanctuaire.

    Église de Fravaux. Abside. À gauche : saint Jean-Baptiste. À droite : ornements de l'une des quatre colonettes supportant la voûte (en haut) et fragment de la décoration intérieure d'un tympan (en bas). Portefeuille archéologique de la Champagne (Peintures diverses), pl. 7. Dessins d'Alfred Gaussen (1856).

    Cette abside se termine, à l'orient, par un mur droit ; ainsi elle est de forme rectangulaire. Elle a de longueur, 4,35 m ; de largeur, 5,15 m ; de hauteur jusqu'au sommet des formerets, 5,20 m. Les trois murs qui la ferment, l'arc qui ouvre sur la nef, autrement dit l'arc triomphal, la voûte d'ogive qui la surmonte, sont complètement couverts de peintures.

    Sur le mur de droite se trouvait un Baptême de J.-C. Une figure de saint Jean-Baptiste subsiste seule ; en agrandissant la fenêtre on a mutilé le reste du tableau. Sur le mur du fond, c'est le Martyre de saint Laurent qui est représenté. Sur le mur de gauche, c'est l'Adoration des Mages.

    Ces peintures commencent à hauteur d'appui, une draperie règne au-dessous sur les trois faces. Sur l'un des pieds-droits de l'arc triomphal se voit une figure d'évêque ; le reste a disparu. Sur la voûte se déploient diverses scènes de la résurrection des morts : les anges sonnent de la trompette, les corps ressuscités sortent de leur sépulcre.

    (...) Ces peintures paraissent dater du XIVe siècle. Elles ont été exécutées à la détrempe, et appliquées sur une légère couche d'enduit de chaux et de sable qui recouvre les murs et la voûte. Un badigeon épais les recouvrait quand elles ont été signalées, par le curé de la paroisse, à l'auteur de cet article, qu'un travail administratif[Note 10] avait conduit dans la commune. Elles ont été nettoyées, malheureusement l'insuffisance des ressources de la commune fait craindre que, faute de pouvoir les restaurer, on ne leur applique, dans un but d'esthétique, une nouvelle couche de badigeon. »

     Portefeuille archéologique de la Champagne (Peintures diverses). Madame Jardeaux-Ray[19], imprimeur. Bar-sur-Aube, 1861.

    Comme le pressentait Henri d'Arbois de Jubainville, ces compositions ont été badigeonnées durant le premier quart du XXe siècle[20], de sorte qu'il n'en subsiste aujourd'hui plus aucune trace visible. Fort heureusement, le dessinateur Alfred Gaussen (1820, Paris[21] - 1860, Troyes[22]) en a effectué des relevés partiels[23] en 1856.

    En , une fresque de 25 m2 a été créée dans l'esprit des anciennes peintures médiévales[24]. Le mur gauche de la nef montre la Nativité surmontée de la Résurrection des morts.

    Personnalités liées à la commune

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Le latin classique énoncerait frigida vallis.
    4. Fils de Pierre Turpin précité.
    5. Petit-cousin de Jean-Baptiste Hubail précité, tous deux descendant du couple Léonard Hubail / Rose Duchesne.
    6. Fils d'Ambroise Turpin précité.
    7. Petit-cousin d'Augustin Ferrin précité, tous deux descendant du couple Jean Ferrin / Germaine Chevillot.
    8. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
    9. Les mesures de l'abside, qu'il précise à l'alinéa suivant, donnent une surface réduite de 22,4 m2 pour une contenance d'à peine 116,5 m3.
    10. Henri d'Arbois de Jubainville fut directeur des Archives départementales de l'Aube de 1852 jusqu'à sa retraite, en 1880. Ses fonctions l'auront amené à Fravaux pour en inspecter les archives.
    11. Son oncle maternel Charles Sauval (Paris 12e 1869-Paris 14e 1941), chimiste, est inhumé au cimetière de Fravaux.

    Références

    1. « Le Larget » sur Géoportail (consulté le 27 août 2017).
    2. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    3. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    4. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    8. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    9. La famille de Froivaux sur « Généanet ».
    10. Archives départementales de l'Aube.
    11. Inventaire du patrimoine de la région Champagne-Ardenne.
    12. « Fravaux : les derniers vestiges d'un camp allemand de la Seconde Guerre mondiale », sur canal32.fr (consulté le ).
    13. « Fravaux : se démarquer de l’entre-deux », sur blog.fr, Baralbinages, (consulté le ).
    14. Base « Aube Généalogie ».
    15. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    16. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    17. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    18. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    19. Dictionnaire des imprimeurs-lithographes du XIXe siècle. École nationale des chartes. Fille d'un épicier, Joséphine Adèle Ray naît à Troyes (Aube) le 4 octobre 1816 (la date indiquée dans le Dictionnaire est erronée). En 1837, elle épouse aux Riceys (Aube) François Jardeaux (1811-1889), directeur d'un pensionnat de jeunes gens puis imprimeur. Lorsqu'il est nommé professeur de mathématiques au collège de Bar-sur-Aube en 1852, elle reprend son brevet d'imprimeur. Également lithographe, elle exerce jusqu'en 1868. Elle meurt à Beaune (Côte-d'Or) le 24 septembre 1901. Sa fille Lucy Jardeaux (1838-1902) est mère du compositeur Maurice Emmanuel (1862-1938).
    20. Les Peintures murales de l'Aube : panorama des décors peints de nos églises du XIIe au XXe siècle. Clara André. Académie Troyenne d'Études Cartophiles - ATEC. Novembre 2013. Pages 8 -10.
    21. Archives de Paris. Acte de naissance du 08/07/1820. Vues 6 et 7/51.
    22. Archives départementales de l'Aube. Troyes. Acte de décès n° 160 du 24/02/1860. Vue 42/260.
    23. Conservés au Musée des Beaux-Arts de Troyes sous la cote Inv. D.46.7 606.
    24. Les Passeurs de fresques. Église de Fravaux.
    25. Libération Champagne, 05/07/2021.
    26. L'Est-éclair, 10/06/2019.

    Voir aussi

    Liens externes

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