Claude Bardel
Claude Bardel, né le à Thiers et mort le à Sées, est un prélat catholique français, d'abord évêque auxiliaire de Bourges (1894-1897) puis évêque de Séez de 1897 à sa mort.
Claude Bardel | ||||||||
Biographie | ||||||||
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Naissance | Thiers |
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Ordination sacerdotale | ||||||||
Décès | Sées |
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Évêque de l’Église catholique | ||||||||
Consécration épiscopale | par Mgr Jean-Pierre Boyer | |||||||
Évêque de Séez | ||||||||
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Évêque titulaire de Paros Évêque auxiliaire de Bourges | ||||||||
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« Caritate Solamen » « La consolation par la charité » |
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(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org | ||||||||
Biographie
Issu d'une famille de la petite bourgeoisie auvergnate, Claude Bardel naquit le à Thiers. Aîné d'une fratrie de quatre enfants, il fut le seul fils qu'eurent Antoine Bardel (1816-1887) et Claudine Lhéraud (1823-1884)[1].
Eux-mêmes issus de familles modestes et foncièrement chrétiennes, les Bardel étaient pieux et pratiquaient régulièrement les sacrements. Ils offrirent donc tout naturellement à leurs enfants une éducation catholique, s'attachant à leur transmettant le respect de la religion et la foi en Dieu[2].
Ayant d'ailleurs un oncle paternel, curé de la paroisse Saint-Nicolas-des-Biefs, au diocèse de Moulins, le jeune garçon grandit dans un environnement qui lui permit très tôt de découvrir sa vocation sacerdotale. Aussi, à l'âge de dix ans, il entra au collège ecclésiastique de Billom, à une trentaine de kilomètres de Thiers, afin d'y faire ses humanités, puis, à l'issue de ses études secondaires, il fut reçu au Grand Séminaire de Clermont[2].
Dans l'ombre de Mgr Boyer
Ordonné prêtre le pour le diocèse de Clermont par Mgr Féron, son évêque le mandata d'abord comme missionnaire diocésain[2] avant qu'il ne soit choisi, en 1879, comme secrétaire particulier de son successeur, Mgr Boyer. Appelé ensuite à être secrétaire général de l'évêché en 1883, il devint vicaire général le [3].
Mgr Boyer étant transféré à l'archevêché de Bourges le et installé le 14 mars suivant[4], il demanda alors à l'abbé Bardel de le suivre en Berry. Il fut nommé son auxiliaire le 3 mars et préconisé évêque titulaire de Paros le [3]. Il fut sacré à la cathédrale de Bourges le 1er août suivant par Mgr Jean-Pierre Boyer, assisté de Mgr Grimardias, évêque de Cahors et de Mgr Renouard, évêque de Limoges[5]. A cette occasion, il choisit comme devise épiscopale « Caritate Solamen » (La consolation par la charité)[2],[6].
Le cardinal Boyer[7] mourut le . Le 14 avril de l'année suivante, par décret présidentiel, Mgr Bardel fut nommé à l'évêché de Séez, succédant à Mgr François-Marie Trégaro. Préconisé le , il prit possession de son siège épiscopal par procurateur le 25 juillet et fut intronisé le 29 du même mois en la cathédrale de Sées[3].
Soixante-dix-huitième évêque de Séez
Animé d'un inflexible sens du devoir, Mgr Bardel tenta toujours, dans la mesure du possible, d'adopter les méthodes de la conciliation. Il fit tout pour ne pas envenimer les relations difficiles qu'entretenaient alors l'Église et la République française (ce que Georges Clémenceau appela le « discordat ») à l'aube du XXe siècle. A cette fin, il devint d'ailleurs lui-même « l'évêque le plus parfaitement concordataire »[8]. Pour autant, il protesta vigoureusement auprès des autorités françaises après la promulgation de la loi du 1er janvier 1901 dans ses dispositions prises à l'encontre des congrégations religieuses. Alors que l'épiscopat français s'était mobilisé face au danger qui menaçait le Concordat de 1801, Mgr Bardel fut l'un des instigateurs, avec Mgr Petit, archevêque de Besançon, et Mgr Chapon, évêque de Nice, d'une pétition destinée aux deux chambres, signée par 72 évêques, dont le cardinal Richard, archevêque de Paris[9].
Bien qu'ayant combattu la politique anticléricale du gouvernement Combes, Mgr Bardel dut se résigner à accepter la séparation de l'Église et de l'État à la suite de la loi du 9 décembre 1905. Dans tout le diocèse commencèrent les inventaires des biens de l'Église, ce qui provoqua, comme ailleurs en France, des heurts parfois violents. Malgré ses protestations, l'évêque fut forcé de quitter le palais épiscopal et fut impuissant à empêcher le renvoi de ses séminaristes[10].
La rupture du Concordat et des relations diplomatiques avec le Saint-Siège portèrent aussitôt préjudice à l'Église. Pour autant, elle permit un nouvel élan apostolique, que s'efforça d'encourager l'évêque de Séez[10].
Mgr Bardel mourut au soir du , à Sées, après plus de 31 ans d'épiscopat, dont 28 à la tête du diocèse normand[5]. Ses funérailles furent célébrées solennellement le 23 du mois en présence de 11 évêques et de plus de 400 prêtres. Afin de lui prêter un dernier hommage, toutes les communautés religieuses de son diocèse tinrent à faire le déplacement et pas moins de 6.000 personnes suivirent le convoi funèbre[2]. Son corps fut inhumé à la cathédrale de Sées. On peut encore y admirer la dalle funéraire réalisée deux ans plus tard, en 1928.
Œuvre
Lettres pastorales de Mgr l'évêque de Séez[11]
- Quête le jour de l'Ascension en faveur des écoles normales d'instituteurs et institutrices catholiques, 20 avril 1912.
- Sur la mission de l'épouse dans la famille, et mandement sur le Carême, 6 janvier 1913.
- Lettre pastorale pour annoncer l'ouverture d'un petit séminaire à Séez, 1913.
- Sur la vocation sacerdotale, et mandement pour le Carême, 11 février 1914.
- Lettre pastorale prescrivant la pratique du mois du Sacré-Coeur et des prières pour la France dans toutes les paroisses, 23 mai 1915.
Autres[11]
- Discours prononcé le 20 octobre 1898 à l'occasion de l'inauguration du buste de Le Vavasseur à Argentan, Sées : impr. Leguerney-Montauzé, 1898.
- Panégyrique de Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon (prononcé dans la chapelle des carmélites d'Alençon le 11 novembre 1898), Sées : impr. Leguerney-Montauzé, 1898.
- Lettre circulaire de Mgr l'évêque de Séez, retraites du mois, Sées : impr. Leguerney, 1911.
- Statuts synodaux du diocèse de Séez publiés dans le synode de 1924, Flers : typ. E. Frecour, 1925.
- Officia propria insignis ecclesiae sagiensis, ass. DD.N.N. Pio X et Benedicto XV, Turonibus : A. Mame, 1925.
Armes
Parti : au 1 coupé de gueules à la marguerite d'argent au cœur d'or, et d'or au gonfanon de gueules frangé de sinople chargé des mots Dieu li volt d'argent qui est d'Auvergne; au 2 d'azur à une Sainte-Agnès d'argent tenant une palme de sinople de la dextre terrassée de sinople, ayant deux moutons d'argent à ses pieds, à la bordure engreslée de gueules. En cimier : une hostie avec croix pattée entre une branche de vigne et des épis[12].
Notes et références
- « Claude BARDEL - Monique BUFFNOIR - Geneanet », sur gw.geneanet.org (consulté le )
- « Chez nous (bulletin paroissial, avril 1926) », Le blog de Courcerault, (lire en ligne, consulté le )
- Nos évêques : photographies et biographies, (lire en ligne)
- David M. Cheney, « Jean-Pierre Cardinal Boyer [Catholic-Hierarchy] », sur www.catholic-hierarchy.org (consulté le )
- David M. Cheney, « Bishop Claude Bardel [Catholic-Hierarchy] », sur www.catholic-hierarchy.org (consulté le )
- « Abbaye Notre-Dame d'Argentan », sur www.abbaye-argentan.fr (consulté le )
- Mgr Boyer fut créé cardinal par le pape Léon XIII le 29 novembre 1895.
- C'est ce qu'en dit Mgr de Villerabel, archevêque de Rouen et primat de Normandie, à l'occasion du décès de Mgr Bardel en 1926.
- Patrick Cabanel et Jean-Dominique Durand, Le grand exil des congrégations religieuses françaises, 1901-1914 : colloque international de Lyon, Université Jean-Moulin-Lyon III, 12-13 juin 2003, Editions du CERF, , 489 p. (ISBN 978-2-204-07469-8, lire en ligne)
- Ambrosi Guy, « La séparation de l'Eglise et de l'Etat dans le diocèse de Sées », http://www.theses.fr/, (lire en ligne, consulté le )
- « IdRef », sur www.idref.fr, (consulté le )
- Comte Aymard d'Arlot de Saint-Saud, Armorial des prélats français du XIXe siècle, Paris, H. Daragon, Libraire éditeur, 1906, 415 p., p.169. Disponible sur Gallica.
Voir aussi
Liens externes
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