Charles Du Bos

Charles Du Bos, né à Paris le , mort à La Celle-Saint-Cloud, le , est un écrivain français et un critique littéraire au sens du XIXe siècle dont l'œuvre est essentiellement constituée de son Journal et de textes critiques. Il est notamment célèbre pour avoir écrit dans La notion de littérature et la beauté du langage que « la littérature, c’est la pensée accédant à la beauté dans la lumière ».

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Biographie

D’un père français de la haute bourgeoisie parisienne et d'une mère anglaise, il bénéficie d'une formation cosmopolite dans divers pays d'Europe lors de séjours à Oxford, Berlin et Rome notamment. Très tôt, il est capable de lire dans le texte des auteurs tel que Thomas Carlyle, Henry James, John Ruskin, Percy Bysshe Shelley, Hugo von Hofmannsthal et Rainer Maria Rilke.

De 1908 à 1911, il participe au club des Longues moustaches.

En 1927, il se convertit au catholicisme.

De sa femme, Juliette Siry (1884-1970), il a eu une fille, Primerose, qui a épousé en 1954 l'écrivain et traducteur tchèque Jan Čep.

Il était ami d'un érudit italien, Mario Praz, qui fréquentait « son studio charmant dans l'Île Saint-Louis » (Vecchi Collezionisti).

Il repose au cimetière de La Celle-Saint-Cloud ; dans le même caveau est enterré aussi son gendre Jan Čep.


Version longue


BIOGRAPHIE

(Sources : conversation 27 juillet 1926)

Charles du Bos était le fils d'un ami d'Edouard VII qui avait pour mère une polonaise, Mlle Laska.

Sa mère, née Mary Johnston, était fille d'un banquier anglais (Bank of England) et d'une Américaine.

En 1890, il était né de jumeaux Madeleine et Jean.

Il étudia à l'école Gerson, puis au lycée Janson-de-Sailly (J-C.Vaudoyer).

À 17 ans il se lie à Joseph Batuzi. Il va à Venise (Botticelli) et devient élève de Bergson. "Je suis né à 17 ans".

À 19 ans, il va au collège Balliol à Oxford où il obtient une licence d'anglais.

Il passe ensuite un an en Allemagne (Ch. Andler). Il retourne à Venise et à Florence.

Le 7 Février 1907, il épouse Mlle Juliette Sisy à la Celle-St-Cloud.

-En 1907, l'abbé Mugnier le pousse au "journal".

-En 1909, il va en Homlande (Van Eych)

-En 1911, il rencontre André Gide.

-En 1914, il fonde avec André Gide le Foyer France-Belge.

Son frère Jean meurt en guerre.

Sa mère meurt en 1919 de la grippe espagnole.

Une fille, Primerose, naît en 1919.

Sur 1920, il s'installe à l'île-Saint-Louis, avant Noël (Dialogue avec Gide-Dédric)

Il publie sur Mérimée, il fait des conférences chez J.André-Maurois.

En 1926, il rencontre Breurond, retour au catholicisme- Abbé Altermaun et journal, 5 juin 1927.

Sur 1930, il créé Vigile avec l'abbé Alternaum et Fr. Mauriue.

Il donne des conférences en Suisse, Allemagne et Belgique.

Sur 1932, il revient à l'Île-Saint-Louis qu'il avait quitté pour Versailles en 1928.

Sa secrétaire est Mme Jean Mouton, ne Mlle Vaison.

1937, nouvelle operation "de la souffrance physique".

Il part en Amérique (Henri Clonard, 13 décembre 1937, article du jour.)

Il est revenu à Paris en juin 1939, il meurt le 5 août 1940.

Carrière et travaux

Du Bos n'est pas vraiment un critique littéraire au sens où on l'entend aujourd'hui. Il ne cherche pas à mettre en évidence les points forts et les faiblesses, ni à déceler les failles d'une œuvre. Il refuse de classer ses lectures par famille d'esprit et ne traite pas des « nouveautés ». Son approche d'un créateur ou d'une œuvre littéraire, musicale, plastique ou philosophique n'est pas purement intellectuelle. Grand lecteur des classiques et de ses contemporains dont il fut souvent l'ami, sa méthode est une absorption, une plongée dans les profondeurs des sensations que lui procurent la lecture, l'écoute et la contemplation qui se combinent dans la perception des auteurs ou des œuvres. Ce qu'il cherche, c'est « l'âme » de l'œuvre, ce qui est invisible, son esprit. Il veut aimer sans juger, suivre son intuition.

Malgré une maladie chronique, son activité dans le monde de l'édition des années 1920 et 1930 est très importante. Il est tout à tour traducteur, directeur de collections, préfacier, auteur de notes pour la NRF et plusieurs revues littéraires, conférencier, auteur de cours publics partiellement improvisés, animateur des Décades de Pontigny, collaborateur de Jacques Schiffrin pour les éditions de La Pléiade qui sera reprise par les éditions Gallimard en 1933.

Parfait anglophone, pratiquant l'allemand et l'italien, il est, entre les deux guerres, le passeur en France de la littérature de langue anglaise classique et contemporaine mais aussi allemande et russe, en tant que préfacier ou traducteur.

Ses essais portent sur :

L'amitié anime sa vie et son œuvre. Inséparable de sa perception de l'œuvre dont il parle soit qu'il rencontre l'auteur contemporain soit que l'auteur mort ne devienne par la lecture un ami véritable. Parmi ses contemporains, André Gide, Bernard Groethuysen, Gabriel Marcel, Paul Bourget, Edith Wharton, Marcel Proust font partie de ceux avec qui il entretient des échanges fréquents qui nourrissent en permanence son travail intérieur.

On ne peut évoquer Charles Du Bos sans parler de religion et de spiritualité. Chrétien travaillé par le doute, son sentiment religieux est inséparable de son expérience esthétique et inversement. L'absolu auquel il est attaché se révèle dans les profondeurs où se tissent les liens de la métaphysique et de l'Art.

L'étude critique de son œuvre

De nombreux auteurs ont étudié l'œuvre de Charles Du Bos, et tout particulièrement Michèle Leleu qui y consacra l'essentiel de sa vie. Pendant vingt années, elle fut la secrétaire générale et la cheville ouvrière de la Société des amis de Charles Du Bos sous la présidence de Gabriel Marcel. Elle eut la chance de bénéficier de l'aide de Juliette Du Bos qui lui donna accès à tous les inédits, ainsi que de l'exceptionnel accueil de nombreux amis de Charles Du Bos : Bernard Berenson, Ernst-Robert Curtius, Gabriel Marcel, Jacques Maritain, François Mauriac, André Maurois et bien d'autres, qui lui apportèrent une connaissance profonde de leur ami. Michèle Leleu prit la charge des 19 Cahiers Charles Du Bos où se retrouvent, déchiffrés par elle, des inédits du Journal et une partie de la volumineuse correspondance.

Prix

Œuvres

  • Approximations série I Texte intégral, série II[2] (1927), série III (Éditions Le rouge et le noir, 1929), série IV (Éditions Corrêa, 1930), série V (1932), série VI (Éditions Corréa, 1934), série VII (Éditions Corréa, 1937) - réédition éd. des Syrtes (préface de Michel Crépu), 2000, 1525 p., (ISBN 2-84545-008-7).
  • Extraits d'un Journal, 1908-1928 (2e édition augmentée), Éditions Corréa, 1931.
  • Journal, t. I, 1921-1923, Éditions Corréa, 1946, réédition Journal 1920 - 1925, Éditions Buchet-Chastel, 2003, (ISBN 2-283-01896-X), 1069 p. .
  • Journal, t. II, 1924-1925, Éditions Corréa, 1948.
  • Journal, t. III, 1926-1927, Éditions Corréa, 1949, réédition Journal 1926 - 1929, Éditions Buchet-Chastel, 2004, (ISBN 2-283-02001-8), 999 p. .
  • Journal, t. IV, 1928, Éditions Corréa, 1950.
  • Journal, t. V, 1929, Éditions Corréa, 1954.
  • Journal, t. VI, janvier 1930 - juillet 1931, La Colombe, Éditions du Vieux Colombier, 1955, réédition Journal 1930 - 1939, Éditions Buchet-Chastel, 2005, (ISBN 2-283-02076-X), 1054 p. .
  • Journal, t. VII, août 1931 - Octobre 1932, La Colombe, Éditions du Vieux Colombier, 1955.
  • Journal, t. VIII, 1933, La Colombe, Éditions Du Vieux Colombier, 1959.
  • Journal, t. IX, avril 1934 - février 1939, La Colombe, Éditions du Vieux Colombier, 1961.
  • Réflexions sur Mérimée, Albert Messein, 1920.
  • Le dialogue avec André Gide, Éditions Au sans pareil (Paris), 1929 Texte intégral en ligne, réédition Éditions Corréa, 1946.
  • Byron et le besoin de la fatalité, Éditions Au Sans-Pareil, 1929, réédition Éditions Buchet-Castel, 1957 puis Archives Karéline 2009.
  • François Mauriac et le problème du romancier catholique, Éditions Corréa, 1933.
  • Qu'est-ce que la littérature ? Traduit de l'anglais par Mme Charles Du Bos. Et Dernier journal intime. Suivi de Hommage à Charles Du Bos par François Mauriac, Charles Morgan, Camille Mayran, J. Mouton, G. Marcel, Paule Régnier…, Éditions Plon, Collection « présences », 1945, réédition Éditions L'Âge d'Homme, Collection Bruit du temps, (ISBN 2-8251-2922-4) .
  • Grandeur et misère de Benjamin Constant, Éditions Corréa, 1946.
  • Commentaires, avec une préface de Gabriel Marcel, Desclée de Brouwer, sd [Pages du journal de 1938]
  • La Comtesse de Noailles et le climat du génie, Éditions La Table Ronde, 1949, (ISBN 2-7103-1173-9).
  • Goethe : les Plus belles pages choisies et présentées par Marcel Brion. Traduction de Porchat, Marcel Brion, Charles Du Bos, Alexandre Arnoux, Éditions Corréa, 1949, réédition Archives Kareline, 2008, (ISBN 2-35748-025-4).

Pour approfondir

Bibliographie

  • Michel Crépu, Charles Du Bos ou la tentation de l'irréprochable, Paris, Ed. du Félin, 1990.
  • Didier Dantal, Approximations sur Charles Du Bos, in Revue des Deux Mondes, juillet-août 2006, p. 132-140, [lire en ligne].
  • Charles Dédéyan, Le cosmopolitisme littéraire de Charles Du Bos, Paris, SEDES, 1965-1971.
  • Béatrice Didier
  • Marie-Anne Gouhier, Charles Du Bos, préface de François Mauriac, Paris, Vrin, 1951, Extraits.
  • Bernard Halda, Charles Du Bos, Paris, Wesmael-Charlier, coll. Conversions célèbres, 1966.
  • Michèle Leleu
    • Nombreux articles parus dans la revue « Cahiers Charles Du Bos »
      (articles parus de 1956 à 1975)
    • « Une météorologie intime », le journal de « Charles Du Bos », 1964
    • Permanence de Charles Du Bos[3], 1976
      (actes du colloque de Cerisy-la-Salle de juillet 1972, (ISBN 2-22002-065-7), édité de façon posthume chez Desclée de Brouwer)
    • Charles Du Bos, approximation et certitude, 1976
      (inachevé, (ISBN 2-220-02066-5), édité de façon posthume chez Desclée de Brouwer)
  • Cées Mertens, Souffrance physique et découverte de soi chez Charles Du Bos, in Littérature, 1/2006, no 141,p. 24-43, Texte intégral.
  • Jean Mouton, Charles Du Bos : sa relation avec la vie et avec la mort, Paris, Desclée de Brouwer, coll. Les Iles, 1954.
  • Marie-José Tosi, Ricerche su Charles Du Bos : Tra Vita e Letteratura, Pise, Pasini, 1979.
  • Collectif
    • Cahiers Charles Du Bos, no 1 à 27, Société des Amis de Charles Du Bos, 1956-1985.
    • Résurrection, no 13 spécial « Charles Du Bos », Paris-Toulouse, Didier, 1946.
    • Permanence de Charles Du Bos, colloque de Cerisy, Paris, 1976.
    • Littérature, no 141 spécial « Charles Du Bos », mars 2006, Paris, Larousse.

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

Biographie : Conversation avec M.Rognerud

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