Celso Lagar

Celso Lagar Arroyo, né à Ciudad Rodrigo (Salamanque) le et mort à Séville le , est un sculpteur, peintre et lithographe expressionniste espagnol.

Artiste de la première génération de l’École de Paris, où il a vécu la plus grande partie de sa vie, il a été influencé par les avant-gardes de tous genres comme le cubisme ou le fauvisme. Il a peint principalement des paysages et des natures mortes. Il est l'époux de la sculptrice française Hortense Begué. Devenu veuf, la fin de sa vie fut assombrie par des troubles psychiatriques.

Biographie

Miguel Blay (es)

Né au 23, calle de Santiago à Ciudad Rodrigo, aîné des quatre enfants de l'ébéniste Gumersindo Lagar Iglesias[1], Celso Lagar quitte sa ville natale et part à Madrid pour faire partie de l’atelier d’un des meilleurs sculpteurs du moment, Miquel Blay i Fàbrega (ca)/ Miguel Blay (es)[2]. En 1910 et 1911, il fréquente à Barcelone l'école de la Llotja[3] avant d'aller, sur les conseils de Blay, étudier la sculpture à Paris en 1911 où il rencontre Joseph Bernard, Max Jacob, André Derain, Blaise Cendrars, son ami Amedeo Modigliani et sa future femme, la sculptrice Hortense Bégué (1890-1957)[4]. Il abandonne alors la sculpture en faveur de la peinture.

L’arrivée de la Première Guerre mondiale représente dans la vie et l’œuvre de Celso Lagar le commencement d’une nouvelle étape. Il revient à Barcelone en 1915 où il obtient une certaine reconnaissance, notamment avec des expositions personnelles aux Galeries Dalmau, qui lui permet de revenir à Paris. En 1919, il s’installe définitivement en France. Cette époque, jusqu’à la fin des années 1930, est le moment de sa maturité artistique. Il expose ses œuvres dans les meilleures galeries parisiennes. Sa production est abondante et constante. Pendant son séjour en Normandie en 1928, il développe son œuvre sur des thèmes très concrets : les natures mortes, les souvenirs espagnols, les paysages et ses célèbres scènes de cirque. La période des influences avant-gardistes (cubisme, fauvisme, vibracionisme (ca), biologisme[Quoi ?], simultanéisme) terminée, Celso Lagar trouve sa propre voie marquée fondamentalement par l’inspiration goyesque et picassienne. La reconnaissance des critiques et du public augmente.

Le début de la Seconde Guerre mondiale marque la fin de son époque faste. Le couple est obligé de se réfugier dans les Pyrénées françaises et mènent une vie très difficile. Après la libération de Paris, son retour n’a pas une grosse répercussion. Lagar continue avec les mêmes thèmes et les mêmes techniques d’avant-guerre. Peu à peu, le succès s’estompe et les problèmes d'argent affectent le couple[5].

À ce moment, son épouse entre à l’hôpital Broca et meurt en 1957. Lagar fait une grave dépression. Il est admis à l’hôpital psychiatrique Sainte-Anne et cesse de travailler[6]. Par décision de justice, deux ventes aux enchères sont organisées avec les œuvres conservées dans son atelier afin de payer son séjour à l'asile. En octobre 1964, il retourne en Espagne. Il vit à Séville avec sa sœur jusqu’à sa mort le .

Le portrait qu'en fit Amedeo Modigliani en 1915 est conservé à Jerusalem au musée d'Israël[7].

Expositions personnelles

  • Galerie Ashnur, boulevard Raspail, Paris, 1913.
  • Galeries Josep Dalmau, Barcelone, à partir de 1915.
  • Galeria general de arte, Madrid, 1917.
  • Galeries Laietanes, Barcelone, 1918.
  • Asociación de Artistas Vascos, Bilbao, 1918, 1919.
  • Galerie Berthe Weill, Paris, 1919, 1922.
  • Galerie Druet, Paris, 1935.
  • Syndicat d'initiative, Rouen, 1939[8].
  • Galerie Claude, Paris, juin-juillet 1948.
  • Crane Kalman Gallery, Londres, juin-juillet 1959, juillet 1961, 1965.
  • Galerie de Paris, Paris, novembre-décembre 1961.
  • Musée d'Orbigny Bernon, La Rochelle, 1965.
  • Grenier à sel, Honfleur, juillet-août 1969.
  • Celso Lagar - Peintures 1912-1936, Galerie Joan Gaspar, Barcelone, 1997.
  • Fondation Manuel Ramos Andrade, Salamanque, 1997[9].
  • Celso Lagar, el genio mirobrigense, palais des expositions de la mairie de Ciudad Rodrigo, novembre 2016 - février 2017[10],[11].

Expositions collectives

Réception critique

  • « Si jusqu'à récemment les collectionneurs recherchaient chez Lagar surtout les scènes de cirque et de tauromachie, on observe aujourd'hui qu'ils se tournent volontiers vers les nus et les paysages, des œuvres construites avec une grande rigueur, aux volumes bien distribués. Lagar passa la plus grande partie de son existence à Paris ; au soir de sa vie, il fut atteint de graves troubles mentaux. » - Gérald Schurr[15]

Hommage

  • une rue de la ville de Salamanque est appelée « calle del pintor Celso Lagar ».

Œuvres

Espagne

France

Suisse

États-Unis

Collections privées

Illustrations

Il illustra des revues comme les revues espagnoles Revissa Nova et Un enemic del Poble y Troços, ainsi que le livre de Ramón Gómez de la Serna sur le café Pombo[22].

Notes et références

Notes

Références

  1. (es) Isabel García García, Orígenes de las vanguardias artísticas en Madrid (1909-1922), Universidad Complutense de Madrid, mars 1998.
  2. (es) García García, Isabel (Marzo 1998). Facultad de Geografía e Historia (Universidad Complutense de Madrid), ed. «Tesis Orígenes de las vanguardias artísticas en Madrid (1909-1922). Vol.II».
  3. Gouvernement de Catalogne, Le ministère de la culture acquiert aux enchères une œuvre du peintre d'avant-garde Celso Lagar peinte à Gérone et destinée au musée de Gérone, mai 2014
  4. Max Jacob, Celso Lagar, peintre, Hortense Begué, sculpteur, Éditions Galerie Zborowski, 1928.
  5. (es) Narciso Alba, Junta de Castilla y León, ed. Celso Lagar, aquel maldito de Montparnasse. Valladolid: Consejería de Cultura y Turismo, 1992, p. 269. (ISBN 8478461671).
  6. Genio y dramatismo en Celso Lagar, ABC éd., 29 octobre 1966.
  7. (en) « Portrait of the Painter Celso Lagar », notice sur imj.org.il.
  8. « Au syndicat d'initiative L'exposition du peintre espagnol Celso Lagar », Le Journal de Rouen,
  9. Fondation Manuel Ramos Andrade, Exposition Celso Lagar, 1997
  10. Fundación Telefónica, Celso Lagar
  11. Carlos Garcia, « Celso Lagar, un pobre genio de la pintura que "resucita" en Ciudad Rodrigo », La Vanguarda, 25 novembre 2016
  12. Comité Montparnasse, Exposition de peintres et sculpteurs de l'École de Paris, catalogue vendu au profit des œuvres des 14e et 6e arrondissements, juin 1951.
  13. Miguel Cabañas Bravo, La politica artística del franquismo - El hito de la Bienal hispano-americana de arte, Consejo superior de investigaciones científicas, Madrid, 1996.
  14. « Celso Lagar y Zacarías González se revelan al público menos especializado », El Economista, 28 novembre 2009
  15. Gérald Schurr, Le guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1993, p. 592-593.
  16. Fondation Banco Sabadell, Celso Lagar dans les collections
  17. Musée national d'art de Catalogne, Celso Lagar dans les collections
  18. Musée des beaux-arts de Bilbao, Celso Lagar dans les collections
  19. « El Museu d'Art de Girona incorpora una obra de Celso Lagar », El Gerió, 28 mai 2018
  20. Fundación Maria José Jove, Celso Lagar dans les collections
  21. Isabel Menéndez, Celso Lagar, Colecciones arte
  22. Isabel García García, El cubismo y sus entornos en las colecciones de Telefónica
  23. Musée national centre d'art Reina Sofía, Celso Lagar dans les collections
  24. Musée Carmen Thyssen, "Composition au nu" dans les collections
  25. Musée Carmen Thyssen, "Port de Honfleur" dans les collections
  26. Musée Carmen Thyssen, Celso Lagar dans les collections
  27. Musée d'art moderne et contemporain de Santander et Cantabrie, Celso Lagar dans les collections
  28. Musée des beaux-arts de La Rochelle, Celso Lagar dans les collections
  29. Musée des Augustins de Toulouse, Celso Lagar dans les collections
  30. Musée des beaux-arts de San Francisco, "Acrobate sur un cheval" dans les collections
  31. Musée des beaux-arts de San Francisco, "Artiste de cirque dans les collections

Annexes

Bibliographie

  • « Interview de Celso Lagar », Heraldo de Madrid, 24 mars 1917 (lire en ligne).
  • Gustave Kahn, Celso Lagar, peintre, Max Jiménez, sculpteur, Éditions Galerie Percier, Paris, 1924.
  • Max Jacob, Celso Lagar, peintre, Hortense Begué, sculpteur, Éditions Galerie Zborowski, Paris, 1928.
  • Blaise Cendrars, Celso Lagar, Éditions Galerie Druet, 1935.
  • César González-Ruano, Mi medio siglo se confiesa a medias, Noguer, Barcelone, 1950.
  • Josep Francesc Ràfols, Diccionario biográfico de artistas de Cataluña, desde la época romana hasta nuestras dias, Barcelone, 1951-1954.
  • Fernand Ledoux, Celso Lagar, Éditions Galerie de Paris, 1961.
  • José Gomez-Salvado, « Genio y dramatismo en Celso Lagar », quotidien ABC, Madrid, 29 octobre 1966 (lire en ligne).
  • Cien anos de pintura en España y Portugal, 1830-1930, vol.IV, Antiqvaria, Barcelone, 1990.
  • Jacqueline Collex, « Hommage à Celso Lagar et à Grau Sala », revue Le Pays d'Auge, n°6, juin 1990.
  • Narciso Alba, Celso Lagar y la escuela de Paris, Diputacion provincial, Salamanque, 1991.
  • Narciso Alba, Celso Lagar, aquel maldito de Montparnasse, Junta de Castilla y León, Valladolid, 1992.
  • Gérald Schurr, Le guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1993.
  • Isabel García García, Orígenes de las vanguardias artísticas en Madrid (1909-1922), Universidad Complutense de Madrid, département histoire de l'art contemporain, mars 1998 (extrait en ligne).
  • Narciso Alba, « Sobre algunos personajes de Pombo y Automoribundia », dans Ramón Gómez de La Serna, études réunies par Évelyne Martin-Hernandez, Cahiers de recherches du C.L.R.M.C., Université Blaise-Pascal UFR lettres, Clermont-Ferrand, 1999 (lire en ligne).
  • Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999.
  • Jean-Pierre Delarge, Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains, Gründ, 2001.
  • Glosario de historia del arte, Editorial Salvat, 2005.
  • Isabel García García, Celso Lagar, TF Editores & Interactiva S.L.U., 2010.
  • Aránzazu Ascunce Arenas, Barcelone and Madrid - Social networks of the avant-garde, Bucknell University Press, 2012.
  • Sonia Adriana d'Agosto Forteza, Celso Lagar, una aportación sugerente a su catálogo, Université de Séville, département d'histoire de l'art, 2014.
  • Constantin Prut, Dicționar de artă modernă și contemporană, Éditions Polirom, Bucarest, 2016.

Liens externes

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